TRAVERSÉE DE CHU SHEI DONG
Dév. : 1400 m ; déniv. : 41 m
L = 105° 04,497 ; l = 27° 38,834 X = 107,405 ; Y = 59,443
Z = 1296 m
Situation
La traversée de Chu Shei Dong est le premier parcours souterrain de la rivière de Chu Shei. Celle-ci, après un parcours aérien long de plusieurs kilomètres, disparaît une première fois sous terre lorsqu’elle rencontre les calcaires facilement repérables par la présence de karst à cônes. Un kilomètre plus loin, elle revoit le jour et serpente entre plusieurs pitons avant de rentrer à nouveau sous terre à la perte de Luo Shuei Dong, quelque deux kilomètres plus loin. Ensuite, il ne semble pas qu’elle revoit le jour avant de rejoindre la résurgence supposée du système, dans la vallée de Yu Dong.
On accède à la résurgence de Chu Shei Dong depuis le village de Tianba. La rivière s’écoule une cinquantaine de mètres en contrebas de ce dernier. Pour atteindre la grotte, il suffit de la remonter en empruntant un sentier évident qui suit sa rive droite (15 min de marche).
Malgré notre insistance, nous n’avons pas réussi à nous faire conduire à la perte qui semble peu connue et c’est donc en remontant le cours souterrain de la rivière que nous l’avons atteinte.
Description
Le porche d’entrée de la résurgence (35 x 20 m) s’ouvre sur le flanc d’un piton. Un important courant d’air froid s’en échappe, et on le ressent bien avant d’arriver dans la cavité. A l’étiage, la rivière contourne un éboulis formé par l’effondrement de la voûte et il est possible de progresser sans se mouiller sur une bonne cinquantaine de mètres, jusqu’à un virage à droite bien marqué et occupé par un lac. En paroi gauche, une vire étroite permet d’en gagner une autre beaucoup plus confortable qui domine le bassin d’environ 4 m.
L’entrée fossile : Juste au-dessus de cette vire, en paroi est, deux escalades de 3 et 4 mètres sont nécessaires pour accéder à une confortable galerie fossile (9 x 12 m), elle aussi parcourue par un important courant d’air. Les traces de passages sont ici très visibles (bouts de bois, marches, etc.). Plus loin, un nouveau ressaut remontant de 3 m, aménagé avec des pierres, rejoint une partie plus concrétionnée. A environ 130 m de la rivière, un carrefour se présente. En face, la lueur du jour apparaît au travers d’un petit orifice (1 x 1,5 m) que l’on rejoint par un talus de terre. A droite, le conduit se prolonge encore sur une centaine de mètres, rejoignant deux salles séparées par un passage bas. La seconde est joliment concrétionnée (20 x 15 m) et doit probablement jonctionner avec la surface par des fissures au plafond, vu le courant d’air rencontré.
La rivière : Revenons au cours actif de la rivière. A partir de la large vire citée plus haut, on peut encore éviter la baignade en longeant une corniche pour gagner un conduit fossile qui permet d’éviter de nouveaux bassins. Au-delà, il devient nécessaire de nager, car les parois se resserrent et l’eau occupe toute la largeur du conduit (4 x 17 m). Ce premier parcours aquatique s’étend sur une bonne trentaine de mètres, il est suivi d’autres, plus courts et moins profonds. A environ 350 m de l’entrée, on rencontre les premiers rapides et les premières cascades. La plus haute (4 m) se contourne par un boyau encombré de souches et de branchages divers. La suivante (3m), s’aborde en nageant et nécessite une escalade sous la chute d’eau. Puis la rivière redevient paisible, la galerie s’élargit (13 x 10 m) et des éboulis font leur apparition, limitant ainsi les immersions. A 750 m de l’entrée, la rivière contourne une belle salle (40 x 70 m), bordée au sud par une imposante coulée stalagmitique. La hauteur dépasse trente mètres et un départ de galerie au sommet de la coulée est probable. Puis la progression aquatique reprend à nouveau sous la forme d’un bassin long de 150 m (4 x 8 m). Ici le courant d’air est très violent et sa température s’élève sensiblement, signe annonciateur de la surface toute proche. Et en effet, le jour apparaît à la fin du bassin, sous un porche haut de plus de 30 m situé à l’extrémité d’une gorge sauvage et encaissée.
Observations
Le ruisseau que l’on suit durant toute la traversée présentait, lors de notre visite, un débit d’environ 40 à 60 l/s. Cette mesure approximative correspond à une situation d’étiage. En revanche, les traces rencontrées dans les parties hautes de la galerie (troncs coincés, détritus, branchages perchés à plusieurs mètres de haut) permettent d’imaginer l’état de la rivière en crue. Lors de nos explorations, l’eau était particulièrement polluée. Cette pollution est probablement due au fait que la rivière traverse plusieurs villages importants, faisant ainsi office de collecteur d’égouts.
Explorations
Une reconnaissance jusqu’au premier lac est effectuée le 27 mars par Philippe Marti, Patrick et Sandrine. Le 8 avril, Patrick et Sandrine terminent l’exploration, la topographie et réalisent du même coup la première traversée de cette jolie cavité.
DEGOUVE, Patrick; LIPS, Bernard; CABREJAS, Philippe; WENGER, Rémy; MARTI, Philippe; SCHALK, Yvette
Spéléologie au Pays de l’Homme Sauvage ; 5 : 79 p. (4 cartes, 30 photos, 13 dessins, 1 tab., 1 fig., 20 topographies)
Analyse :
5ème expédition franco-chinoise de l’AKL en mars-avril 2001 dans le Yunnan (Chine). Compte rendu journalier, catalogue et description des 44 cavités, découverte paléontologique d’un Panda Géant (18000 ans), biospéologie (116 prélèvements), visite d’une usine de carbure, bibiographie (39 réf. dont 17 en biologie). 21786 m topographiés sur 26 cavités: Xian Ren Dong (Dév.: 4700 m, dén.: -429 m); Guo Quan Dong (Dév.: 3500 m, dén.: -217 m); Mangbu Xiao Dong (Dév.: 3173 m, dén.: -164 / +6 m); Luo Shui Dong (Dév.: 2175 m, dén.: -86 / +10 m). (FB).
5172 caractères - Lu 236 Fois
DEGOUVE, Patrick; LIPS, Bernard; CABREJAS, Philippe; WENGER, Rémy; MARTI, Philippe; SCHALK, Yvette
Spéléologie au Pays de l’Homme Sauvage ; 5 : 79 p. (4 cartes, 30 photos, 13 dessins, 1 tab., 1 fig., 20 topographies)
5ème expédition franco-chinoise de l’AKL en mars-avril 2001 dans le Yunnan (Chine). Compte rendu journalier, catalogue et description des 44 cavités, découverte paléontologique d’un Panda Géant (18000 ans), biospéologie (116 prélèvements), visite d’une usine de carbure, bibiographie (39 réf. dont 17 en biologie). 21786 m topographiés sur 26 cavités: Xian Ren Dong (Dév.: 4700 m, dén.: -429 m); Guo Quan Dong (Dév.: 3500 m, dén.: -217 m); Mangbu Xiao Dong (Dév.: 3173 m, dén.: -164 / +6 m); Luo Shui Dong (Dév.: 2175 m, dén.: -86 / +10 m). (FB).
Source :
Cette grotte a été identifiée ou explorée au minimum par cette (ces) expédition (s) :