Zengjiaodong (43)
Zengjiaodong est une entrée repérée et explorée dès 2001, puis jonctionnée en 2003 avec Longtanzishuidong. Un P25 sur ce parcours délimite un étage supérieur qui est resté longtemps sans exploration. En effet, l’accès à cette grotte par l’extérieur est un véritable problème, car il passait par la via bambouta, un sentier long et dangereux passant en paroi dans les bambous nains et permettant de contourner le tiankeng de Longtanzi et remonter un des canyons qui s’y perd.
En 2015, un nouvel accès a été découvert qui ne présente que quelques désescalades exposées pour atteindre le fond de ce canyon et le remonter jusqu’au niveau où se trouve la grotte, juste avant le confluent entre la seule cascade arrivant en rive gauche et le canyon principal qui est bloqué légèrement en amont par une autre cascade. De nouvelles explorations ont donc pu être faites dans l’étage supérieur.
Amont de Zengjiaodong
Si l’on remonte l’affluent de Zengjiaodong depuis Longtanzishuidong en restant dans la galerie princi- pale, sans prendre les galeries partant sur la droite, on passe au-dessous du P25 par lequel arrive Zengjiaodong, puis on continue dans une galerie horizontale avec ces croûtes de gypse au sol. Cette galerie était arrêtée sur une escalade de 6 m suivie d’une escalade de 8 m. Cet obstacle a été franchi en plaçant quelques points d’assurance au perforateur électrique. Au pied de l’escalade de 8m, un passage latéral redescend dans la galerie d’accès. En haut, quelques mètres plus loin, il faut grimper un ressaut de 3m. Le méandre qui suit développe une cinquantaine de mètres. Sur la gauche en hauteur on observe quelques départ sans que l’on puisse affirmer s’il s’agit de bien plus que des boucles supérieures dans le méandre. Le conduit est finalement obstrué, mais un passage supérieur, accessible par une nouvelle escalade de 6 m, pourrait shunter l’obstruction. Il n’y a toutefois rien qui pousse à l’optimisme. Les parois du méandre sont souvent grasses, mondmilcheuses. On n’est pas dans une galerie séchée par le courant d’air.
Galerie match point
La galerie match point débute au nord de la salle des pas perdus que l’on rencontre avant le P25 de jonction de Zengjiaodong en venant de Longtanzishuidong. Pour la trouver, il est préférable de ne pas monter dans la salle, mais de suivre l’amont de l’actif à sa base. Après une zone chaotique, un méandre amont se détache des trémies dues à la salle sus-jacente. On rencontre des escalades au-dessus de marmites pleine d’eau. On monte ainsi d’un niveau. La galerie se poursuit et présente généralement un surcreusement important. Après une double fracture perpendiculaire, on arrive à des passages un peu exposés avec un passage en vire sous une douche qui cascade du plafond. On jonctionne par un puits dans l’actif imprévu, rivière découverte en 2006 (cf.:Voyages en terre chinoise tome 3 - chapitre 8, page 182).
Méandre de la perte sèche
Le départ de ce méandre fossile aval avait été repéré dès la première exploration de Zengjiaodong, en 2001. Le départ se situe environ à 300 m de l’entrée de Zengjiaodong, sur la droite, dans un coude bien marqué à gauche. Un méandre fossile amont débute immédiatement sur la droite, en hauteur. Il revient sous la galerie principale où il devient impénétrable. Il semble avoir joué un rôle de soutirage lors de la phase de tarissement de cette galerie.
Au bout d’une centaine de mètres, dans un R3 que l’on descend par un shunt débute un affluent. Plutôt
étroit, il revient presque sous l’entrée de Zengjiaodong et devient légèrement actif à l’approche du canyon dans lequel elle se trouve. L’aval de la perte sèche est confortable. Le tronçon qui suit présente un dépôt noir sur le plafond, orienté par le courant d’air, de sorte que la galerie semble noire ou blanche selon le sens dans lequel on la parcourt. Après ce passage, on débouche dans une galerie plus grande avec des laminoirs colmatés sur la gauche et sur la droite un méandre fossile en trou de serrure. Le concrétionnement est peu abondant et les marmites en bas des ressauts témoignent d’un ancien écoulement torrentiel. On descend un P9, puis, 150 m plus loin, une fracture transversale semble présenter une arrivée qu’il faudrait atteindre par une escalade de 15 m. La suite vers l’aval suit la fracture. Après un R6, on traverse un court passage étroit, puis on continue dans une fracture bien élargie. Le surcreusement forme un ressaut un peu délicat puisqu’il faut descendre de 11m tout en avançant de 30m en vire. Le puits final n’est plus bien loin. On est juste au-dessus du siphon en amont du lac de la faille dans l’affluent de Zengjiaodong.
Désobstruction de la sableuse
En passant par Zengjiaodong, 250m avant le P25 de jonction, la galerie présente un ressaut de 20 m avec à sa base une bifurcation avec à gauche l’accès au P25 et à droite une escalade de 5 m. En haut de cette escalade, la galerie - vraisemblablement un amont fossile- présente un diverticule se rétrécissant jusqu’à l’impénétrable à gauche et une succession de laminoirs. Cette branche présentait une obstruction de sable de 10m de long avec un courant d’air violent. Après désobstruction, nous avons poursuivit dans une galerie plus vaste. Une escalade de 12 m a été franchie, puis un P23 a été descendu. Il semble qu’une suite soit possible en haut d’une nouvelle escalade d’une vingtaine de mètres.
Puits du panda
À 250 m de l’entrée, après un passage au-dessus d’un P20 actif sans suite, la galerie principale de Zengjiaodong présente sur sa gauche un talus remontant. En fait, c’est le départ d’une galerie sur fracture. Une coulée de calcite impose un nouveau cran de montée, presque en escalade, puis on arrive à un vaste P19. Le bas du puits se prolonge dans une fissure obstruée en trémie. Sur un palier, une mandibule de panda a été identifiée, mais non photographiée.
Escalade du vent brumeux
À 100 m de l’entrée seulement, dans un coude à gauche, la galerie en été est embrumée, comme cela se produit souvent par mélange de courants d’air de températures différentes. Une escalade de 14m a donc été faite dans une large diaclase. Le courant d’air semble venir d’un puits remontant de 25 m dans son prolongement. Une courte galerie mène à la base d’un puits actif de 16 m. Cet actif ne peut pas provenir du canyon d’accès à Zengjiaodong. [Jean Bottazzi]
AUT. VAR (2019)
Jean BOTTAZZI, Éric SANSON, Bruno HUGON, Olivier TESTA, Alain MAURICE, Marc GUICHOT, Florence GUILLOT, Cécile PACAUT, Marc FAVERJON, Marc TREMBLAY, Amandine LABORDE, Nicolas FAURE, Emmanuel VITTE, Jessica MORIN-BUOTE, Éric DAVID, Éric LECUYER, Éric MADELAINE, Gilles CONNES.
Topographes
Jean BOTTAZZI, Éric SANSON, Bruno HUGON, Nicolas FAURE, Olivier TESTA, Barnabé FOURGOUS, Pascal ORCHAMPT, Emmanuel VITTE, Éric DAVID, Marc TREMBLAY, Florence GUILLOT, Fabien MULLET, Marc FAVERJON, Charles BUTIN, Cécile PACAUT, Alain MAURICE, Gilles CONNES, Jes- sica MORIN-BUOTE, Michel ISNARD, Jean-Pierre BARBARY, Patrick LETOURNEL, Marc SÉCLIER, Marc GUICHOT, Vivien MOINAT, Éric MADELAINE, Silvia ARRICA, Silvère PASTUREAU, LIZIXIN, Éric LECUYER, Thierry MONGÈS, Amandine LABORDE, Daniel BETZ, Olivier JÄRMANN, Christian DELAIRE.
Coordination, rédaction, synthèse topographique et composition :
Jean BOTTAZZI
Spelunca Mémoires n° 39 (2019)
Voyages en terre chinoise tome 5. Expéditions spéléologiques franco-chinoises 2011-2019 dans les grottes de Suiyang Shuanghedong
Analyse : gkc-JPB
6626 caractères - Lu 248 Fois
"MAIRE, Richard; BARBARY, Jean-Pierre; ZHANG, Shouyue; VANARA, Nathalie; BOTTAZZI, Jean"
Karstologia Mémoires, n° 9 : 562 p.
"Cet ouvrage synthétise les travaux des six expéditions organisées par le P.S.C.J.A. dans les provinces chinoises du Yunan, Guizhou et Liaoning entre 1997 et 2001. Il est organisé en trois livres traitant de : 1) les résultats des explorations, contenant inventaires, descriptions, cartes et topographies des 144 cavités explorées ; 2) l'environnement karstique, études approfondies sur des thèmes scientifiques ciblés ; 3) la spéléologie en Chine, sous l'angle historique et avec le récit des dernières expéditions. Les karsts sont ainsi numérisés depuis l'échelle géographique à microscopique selon des critères d'analyses aussi diversifiés que la géomorphologie, les indicateurs du milieu, le fonctionnement hydrochimique, l'écologie, le développement local et l'histoire de la spéléologie. (BJ)."
Source :
"BOTTAZZI, Jean; LI, Po; FAURE, Nicolas; SANSON, Eric; BOUGNOL, Aymeric; HE, Wei; ZHU, Wenxiao"
Spelunca Mémoires, n° 30 : Voyages en terre chinoise tome 2 : Chapitre 1
Le réseau de Shuanghe se trouve sur le district de Suiyang (Guizhou, Chine). Il se développe dans les dolomies d'un plateau de 78 km2 et de 700 à 1700m d'altitude. 100 entrées y sont inventoriées dont 64 topographiées. La complexe réseau de Shuanghe, 85 km, possède 27 entrées et trois rivières principales. Les paramètres lithologiques, structurels et hydrologiques, et spécialement le niveau de gypse inclu dans la stratification, déterminent le développement de ces grottes dont la formation peut être décomposée en quatre phases. Nous présentons ici la description du massif, l’inventaire des cavités, une approche des facteurs génétiques et les résultats des expéditions 2004 et 2005. (Author, BJ).
Source :
AUT. VAR (2019)
Jean BOTTAZZI, Éric SANSON, Bruno HUGON, Olivier TESTA, Alain MAURICE, Marc GUICHOT, Florence GUILLOT, Cécile PACAUT, Marc FAVERJON, Marc TREMBLAY, Amandine LABORDE, Nicolas FAURE, Emmanuel VITTE, Jessica MORIN-BUOTE, Éric DAVID, Éric LECUYER, Éric MADELAINE, Gilles CONNES.
Topographes
Jean BOTTAZZI, Éric SANSON, Bruno HUGON, Nicolas FAURE, Olivier TESTA, Barnabé FOURGOUS, Pascal ORCHAMPT, Emmanuel VITTE, Éric DAVID, Marc TREMBLAY, Florence GUILLOT, Fabien MULLET, Marc FAVERJON, Charles BUTIN, Cécile PACAUT, Alain MAURICE, Gilles CONNES, Jes- sica MORIN-BUOTE, Michel ISNARD, Jean-Pierre BARBARY, Patrick LETOURNEL, Marc SÉCLIER, Marc GUICHOT, Vivien MOINAT, Éric MADELAINE, Silvia ARRICA, Silvère PASTUREAU, LIZIXIN, Éric LECUYER, Thierry MONGÈS, Amandine LABORDE, Daniel BETZ, Olivier JÄRMANN, Christian DELAIRE.
Coordination, rédaction, synthèse topographique et composition :
Jean BOTTAZZI
Spelunca Mémoires n° 39 (2019)
Voyages en terre chinoise tome 5. Expéditions spéléologiques franco-chinoises 2011-2019 dans les grottes de Suiyang Shuanghedong
Source : gkc-JPB
Cette grotte a été identifiée ou explorée au minimum par cette (ces) expédition (s) :