Cette cavité a été découverte en demandant aux habitants de Wanli où ils jetaient leurs poubelle suite à la découverte de canettes de soda dans un affluent de Zhuyuanfengdong.
Accès :
se rendre au col où se trouve le hameau de 烂泥垭 Laniya. Pour cela, le plus court depuis Guihua est de prendre la piste menant au col de Tianyakou et traverser la gorge en amont de Suanzaodong par la piste bétonnée en 2023. Avant Laniya, prendre à droite et rouler jusqu’au hameau de 湾里 Wanli. On garera le véhicule à la bifurcation de la courte route de terre aboutissant aux maisons. L’entrée est visible depuis la route mais se devine mal dans la végétation. Il faut descendre par un petit sentier revenant sur l’axe de la combe.
L’étage fossile :
La doline d’entrée sert hélas de dépotoir que les crues viennent parfois nettoyer. Le laminoir qui suit est donc riche en tessons, canettes, os et autres babioles. Un fort courant d’air, aspirant et donc glacial en hivers, guide dans le shunt d’une étroiture ponctuelle. Le sol perdant de l’altitude, le passage gagne vite en hauteur. Un affluent, impénétrable, se perd dans un premier petit puits. Au fond du puits suivant, on aperçois un squelette de panda. Le passage principal ne descend pas ces puits, ni la perte suivante où l’on note l’absorption totale du courant d’air. Dans ce secteur, les lucarnes que l’on devine en hauteur forment une sorte de petit réseau perché. En évitant de perdre plus de dénivelé que le pendage, on continue dans une sorte de trou de serrure surcreusé d’un large méandre fossile. Le courant d’air hivernal de cette branche est sortant, et la température est plus élevée. Une coulée de calcite impose de descendre d’un niveau. La progression est aisée. Cependant, le haut du méandre finit par être trop exposé.
La suite vers le nord :
En fond de méandre, après un ressaut de 3 m correspondant au franchissement d’une couche de silex, il faut équiper un puits de 11 m. La suite, après un ressaut de 4 m, est une fracture de 2 m de largeur et plus de 10 m de hauteur avec au sol un surcreusement étroit. On passe au-dessus d’un squelette calcifié (panda). Plus loin, un P13 permet de se rapprocher du fond du méandre. On aborde une zone abondamment recouverte d’argile. On avance dans une galerie basse souvent décalée par des effondrements. Un P9 permet de descendre alors au niveau sous-jacent qui a pris progressivement du volume. Nous sommes dans une salle, avec un puits remontant actif de plus de 40 m à qui l’on doit probablement cette épaisse couche de boue qui recouvre les blocs effondrés.
Vers le nord et l’ouest, en remontant, la salle est bloquée par des trémies de gros bloc empilés verticalement et des coulées de calcite. Un passage en bordure de trémie retourne vers le sud. C’est un affluent qui se trouve dans l’alignement de l’aval de Xiaolongfeng. La rivière peut être suivie jusqu’à un petit siphon. La progression est stoppée un peu plus loin par un puits remontant.
L’exploration se poursuit en descendant un P12 vers le nord. On est dans une zone de transfert avec des trémies calcifiées s’approchant de la surface -de 50 à 100m- et des salles argileuses soutirées par des méandres et des puits.L’ensemble converge vers un gros puits arrosé. Contre toute attente, ce P40 est une impasse. Son seul prolongement est une pente raide dans une fracture remontant jusqu’à une trémie suspendue. Le bas du puits présente des traces d’inondations par engorgement d’une petite perte en entonnoir.
Dans la zone un peu tarabiscotée entre le P12 et ce puits, la rivière observée en amont se perd dans un P4 et peut être suivie jusqu’à un siphon. La roche contient les plus grosses unités d’inclusion de cette calcite qui dégage une odeur d’hydrogène sulfuré que l’on repère souvent juste au-dessus du Cambrien.
L’itinéraire de jonction :
Pour suivre le courant d’air, il faut descendre dans le méandre fossile. On retrouve alors l’actif, que l’on peut remonter par des galeries basse jusqu’au puits du panda. L’aval est un petit méandre qui aboutit rapidement à un P12 qui arrose un peu. En bas, la suite est de petit gabarit. De méandre en galeries basses, on finit par déboucher dans un P35 en bas duquel on est dans Zhuyuanfengdong, dans l’affluent des déchets, comme l’annonçaient les détritus divers repéré en cours de route. Mais le courant d’air est perdu. En haut du P12, une traversée en sommet de méandre a permis d’avancer jusqu’à des trémies de schistes. Mais le courant d’air n’y est pas non plus. On le trouve par une lucarne à presque 10 m de haut dans le P12. La suite est un P47 avec un gros palier à -13. En bas, on est au bord de la galerie principale de Zhuyuanfengdong.
[Jean Bottazzi]
Analyse :
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