Accès :
se rendre au col où se trouve le hameau de 烂泥垭 Laniya. Pour cela, le plus court depuis Guihua est de prendre la piste menant au col de Tianyakou et traverser la gorge en amont de Suanzaodong par la piste bétonnée en 2023. Avant Laniya, prendre à droite et rouler jusqu’au hameau de 湾里 Wanli. Poursuivre sur la route bétonnée jusqu’à une épingle à cheveu en fond de combe. Prendre alors une route de terre remontant la combe dans une plantation de bambous. La route disparaît totalement après une baraque sur la droite. Il faut avancer une vingtaine de mètres vers une petite barre rocheuse sur la gauche et monter cette barre (5 m). L’entrée est un petit trou qui souffle par temps froid.
Description :
La zone d’entrée
La cavité débute par une zone de trémies dont la fouille s’est bornée à la sélection des passages les plus ventilés. Un rétrécissement a été sommairement désobstrué. L’édifice semble stable mais il n’existe pas de moyen prudent de s’en assurer.
La suite immédiate comporte trois étages : un petit boyau inférieur actif passant au-dessus d’un P30 et s’achevant sur un P25, un laminoir intermédiaire rejoignant le même terminus mais interrompu par une étroiture ponctuelle infranchie, et une galerie fossile supérieure qui, singulièrement, va faire un détour pour se placer, par un P14 et un P10, au-dessous des deux précédents. La base des P25 et P30 toutefois n’a pas été retrouvée.
Le labyrinthe
Ce nouveau niveau inférieur récolte une petite rivière de plus de 1 l/s à l’étiage, provenant d’une trémie. La suite est complexe. On observe tout d’abord que les trémies, ce n’est pas une surprise, sont alignées sur une fracture orientée nord-est. Au sud de cette ligne, les niveaux actifs et fossiles se croisent et se recoupent. On peut noter que ce labyrinthe comporte très peu de véritables culs de sac. Seuls quelques puits remontants n’ont pas pu être contournés. Après le P10, il reste seulement un P5 et un P15 pour rejoindre le niveau des schistes avec un minimum de matériel.
Sur les schistes
La cavité s’agrandit alors considérablement. Après une salle, au plafond de laquelle arrive un affluent, elle tombe dans un vaste P35. En bas de se puits, elle se perd définitivement dans un petit P5, non descendu car trop arrosé. La suite est un couloir qui descend progressivement jusqu’à déboucher dans une zone fracturée. De l’eau arrive en cascade d’un puits remontant et se perd dans un P39 étroit et arrosé. Le terminus de cette branche est une petite cascade dans un contexte de vaste trémie.
Le P35 a été contourné en équipant une vire déclive dans les schistes. La galerie continue en pente douce, jusqu’à une salle percée d’un large P25. Ce puits est à l’aplomb du terminus précédent. L’actif a donc pu être suivit en amont. Il provient d’une fracture. De plus, dans un recoin du P25, un petit passage offre une jonction avec Xiaokenglingdaxiaokeng.
En aval de cette salle, la galerie continue au-dessus des schistes. Depuis la traversée du P35, on suit le prolongement de la fracture observée dans la zone d’entrée. Les ramifications allant au nord-ouest sont donc caractérisées par des trémies. Une petite rivière arrive de l’une d’elles. On la suit jusqu’à une salle au bord de laquelle débouche le P47 de Jinzhulinwandengdong. En aval de cette salle, un affluent arrive d’un petit puits situé dans le prolongement de la fracture tandis que la suite, pour une fois, est au nord-ouest. Un nouvel affluent vient marquer la cavité car il répand sur ses berges toutes sortes de déchets. Il a été remonté jusqu’à un grand puits. C’est ici qu’arrive l’autre point de jonction avec Jinzhulinwanfengdong. D’autres puits remontants ont été observés dans ce secteur. Par ailleurs, c’est de là qu’arrive le gros du courant d’air que l’on suit depuis l’entrée et dont on peut observer, lors d’explorations hivernales, qu’il se fait plus sec et plus froid dans ce secteur.
La rivière des déchets continue en aval. Elle décrit une longue courbe avant de se perdre dans une trémie tandis que la galerie avance tout droit jusqu’à une salle percée de 3 puits. Le premier ne fait que 50 m. Il a été déséquipé car la suite n’est pas aisée à atteindre à cause de gros blocs effondrés qu’il faudrait escalader. Le second semble, à l’oreille, rejoindre le troisième dans lequel les pierres tombent plus de six secondes. Une vire a été équipée pour le contourner et atteindre une grande fracture transversale qui n’est autre que la fracture maîtresse qui coupe tout le massif. Celle-là même qui a formé le confluent des deux rivières qui est à l’origine du nom de Shuanghedong. Il n’y a pas à ce niveau de prolongement majeur, juste un autre puits, débouchant dans le même volume que le précédent.
La première jonction
Lorsqu’on descend la rivière sur les schistes, avant la première salle, on passe par une zone où des effondrements compliquent un peu le passage. En haut d’un talus glissant où il a fallu tailler des marches, sur la gauche, on remarque un petit boyau latéral. Il s’agrandit, passe sous des puits et aboutit à un P10 en bas duquel on rejoint une autre galerie sur schistes, celle-là même qui avait été découverte en explorant Xiaolongfeng. Une dizaine de mètres en aval de cette jonction, un affluent a été exploré jusqu’à de grands puits remontants. Un squelette de carnassier mesurant à peu près 1 m de la nuque au bassin repose sur une vire en bas du plus haut de ces puits. Non loin de là, on peut observer également des squelettes de gros rongeurs. L’un d’eux semble récent.
[Jean Bottazzi]
Analyse :
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