Situation
L’entrée de la cavité est visible, haut perchée, à partir de la route qui vient de Lichuan. L’accès se fart à partir de la centrale hydroélectrique. Un chemin sur le mur délimitant la centrale permet de traverser la rivière en provenance de la reculée. Un escalier monte droit dans la pente.
En haut de l’escalier un sentier mène sur la gauche à une ferme.
Après la ferme le sentier monte droit vers le porche et se perd rapidement dans la forêt buissonneuse. Il faut prendre un guide dans la ferme pour ouvrir le passage à la serpette. Sur la dernière partie, extrêmement pentue, une corde d’assurance est loin d’être inutile. Le porche est barré par une fortification (4 m) facilement escaladable. Il faut compter deux heures de marche d’approche depuis la centrale hydroélectrique pour 350 m de dénivelé. Un mur d’enceinte défend l’accès à la cavité. Une porte perchée 4 m au-dessus du sol permet d’accéder aux ruines d’un véritable village avec tours, meurtrières et foyers. Le passage nécessite une escalade de 5 m.
Exploration
* Mercredi 3 août, Fred Delègue, Jean-Marie Briffon, Claire Falgayrac et Maurice Geneau partent avec Chen pour grimper au porche de Long Dong. Chen, fatigué par la montée, les attend en-dessous du mur d'enceinte.
Fred tente vainement d’équiper le puits permettant l’accès au bas de la salle mais la corde est trop courte. Jean-Marie et Claire démarrent la topographie et s'arrêtent à la vire permettant d'accéder à la 2ème salle (environ 300 m de topo). TPST:3h
* Mercredi 10 août 2011, Jean-Marie Briffon, Vincent Routhieau, Fred Delègue, Josiane Lips et Yuan arrivent vers midi, après deux heures de grimpette, au porche. Ils topographient environ 800 m de galeries en équipant diverses montées et descentes. Ils découvrent une belle salle concrétionnée : colonnes, draperies, orgues, stalactites et stalagmites, excentriques, fistuleuses, coulées de calcite blanches et noires... C'est un véritable festival pour les yeux. Le P30 de la 1ère salle n'est pas descendu par manque de temps. Il semble que l'équipe d'Anglais, venue en 2009, ne soit pas allée dans les galeries fossiles, mais a, au contraire, descendu le P30. La suite de la cavité et le courant d'air aspirant sont à rechercher dans cette direction.
La descente s'effectue de nuit et se fait en une heure. Ils retrouvent le bus peu avant 21 h.
TPST : 7 h.
Description
Un mur d'enceinte empêche l'accès final au porche et il doit être escaladé sur 5 m de hauteur environ. La porte perchée de la fortification donne accès à un vaste porche. Le porche est de dimensions « chinoises » : 50 m de hauteur pour 20 m de large environ. Des chauves-souris sont présentes dans des alcôves. Sur la droite une galerie annexe remontante est longue d’une trentaine de mètres sans suite évidente.
L’escalade d’un chaos de 20 m de hauteur, dans le fond du porche, permet d'accéder à une galerie descendante de dimensions plus réduites : 10 m de hauteur pour 6 m de large. On note la présence de bacs à salpêtre.
La galerie arrive rapidement à un point bas, et elle devient plus étroite : 2 m de haut pour 1 m de large, permettant de sentir le courant d'air aspirant.
La galerie principale remonte sur la droite. Des marches faites de pierres et de blocs facilitent la progression. Elle débouche à mi-hauteur dans une salle gigantesque (la salle du Lac).
Un passage entre les blocs sur la gauche permet d'accéder à une plateforme surplombant le bas de la salle. On note la présence d’un four à salpêtre. Cette plateforme semble être également l'accès le plus évident pour rejoindre le bas de la salle (35 m plus bas environ).
Une broche est implantée en paroi. Une équipe d'Anglais serait venue en 2009.
Ce puits n’a pas été descendu du fait d’une corde trop courte. Un petit lac ou une vasque se devine au bas de la salle. Il n'est pas possible depuis le haut d’affirmer la présence d’un actif. Un puits semble déboucher au plafond de la salle. Une draperie et une coulée de calcite s’observent sur la paroi de l’autre côté de la salle.
Revenons à l’entrée de la première salle : un balcon surplombant le P30 (à gauche) se termine par une vire (amarrage et spit paroi droite). Cette vire permet d'accéder à une nouvelle salle de même gabarit. Elle se désescalade sur 15 m environ sans difficultés particulières. La salle est encombrée de nombreux blocs d'effondrement. Elle est également reliée à la salle du Lac par l'intermédiaire d'un pont rocheux suivi d'un puits (profondeur inconnue), situés en contrebas de la vire. Un puits semble déboucher également au plafond de la salle. L'exploration se poursuit par une succession de grandes salles. Les chaos de blocs sont toujours aussi nombreux.
L'extrémité de la dernière grande salle (galerie des Lunettes « Mao ») est occupée par un puits de 11 m formé par l'effondrement du plancher de la salle. A sa base, une escalade dans des blocs, de même hauteur environ et dans le prolongement, donne accès à une nouvelle salle de dimensions identiques, toujours encombrée de chaos de blocs. Une vire sur la droite permet d'accéder au sommet de la galerie principale, cette partie reste à explorer (point d'interrogation avant le R3). La galerie principale devient plus étroite en amont du R3, pour une hauteur toujours identique (20 m environ). Elle se transforme en méandre. Rapidement, après le ressaut de 3 m, nous arrivons à un passage impénétrable. Aucun courant d'air n'a été observé. Au sommet de l'escalade après la galerie des Lunettes « Mao », une galerie de grande dimension part sur la droite. Après un chaos de blocs, la galerie arrive en surplomb de 7 m sur la salle de la Lune dont le fond est plat et constitué d'argile sèche. Elle donne accès à la salle des Gours, qui sont fossiles. A partir de cette salle, divers types de concrétions sont représentés : colonnes, draperies, orgues, stalactites et stalagmites, excentriques, fistuleuses, coulées de calcite blanches et noires... C'est un véritable festival pour les yeux. Depuis la salle des Gours, la galerie remonte et une lucarne permet d'atteindre la salle du Chou à la Crème. Elle est coupée en deux par un mur de concrétions, draperies, coulées et colonnes. Aucun départ n'a pu être repéré et aucun courant d'air n'est présent.
Perspectives
Le P30 de la 1ère salle n'a pu être descendu par manque de temps. Une équipe d'Anglais a descendu ce puits en 2009 mais n’a laissé aucune information. La suite de la cavité et le courant d'air aspirant sont à rechercher dans cette direction.
Ouvrage collectif, Synthèse Bernard Lips avec la collaboration de Vincent Routhieau et les corrections de Françoise Poggia et de Josiane Lips
Spéléologie au pays de l'Homme Sauvage 9 ème EXPEDITION SPELEOLOGIQUE EN CHINE, Aventures Karstiques Lointaines 2011-n°9. 114 pages
Analyse :
6709 caractères - Lu 272 Fois
Ouvrage collectif, Synthèse Bernard Lips avec la collaboration de Vincent Routhieau et les corrections de Françoise Poggia et de Josiane Lips
Spéléologie au pays de l'Homme Sauvage 9 ème EXPEDITION SPELEOLOGIQUE EN CHINE, Aventures Karstiques Lointaines 2011-n°9. 114 pages
Source :
Cette grotte a été identifiée ou explorée au minimum par cette (ces) expédition (s) :