Grottes et karsts de Chine
Sur les traces de Xu Xiake

龙相坳 Longxiang'ao

Accès : Depuis Lindong, 7 km en direction de Tian’e, garer la voiture au hameau qui suit immédiatement Xiaodongpo. Marcher d’abord au nord par un chemin carrossable sur 50 m et peu après la dernière maison chercher un petit chemin à droite, passant le long de deux citernes, d’abord à plat, puis par une sente escarpée mal tracée. Le trou s’ouvre environ 60m au-dessus du village, au pied d’un arbre.

Description: La grotte débute par une petite entrée débouchant rapidement sur une salle avec deux départs de galeries parallèles. Prendre celle de gauche, qui prend la forme d’un long couloir descendant en forte pente. Après une cinquantaine de mètres, il y a une désescalade importante, R8, pour laquelle une corde de 30 m n’est pas inutile. On prend ensuite pied sur une galerie horizontale de bonne dimension (env. 15 m de large et 8 m de haut), changeant légèrement de direction et dont la partie gauche est plus basse (perte impénétrable). Il faut suivre la partie haute dans une zone bien concrétionnée pour arriver dans la salle du dôme.

Il s’agit d’un dôme de calcite dont l’un des flancs a été creusé par l’homme. Le sommet de cette salle est un regard sur une galerie supérieure – qui semble de bonne dimension (10 x 10 m) située environ 30 m plus haut. Sous les concrétions de ce regard, à droite, un boyau étroit et en forte pente remonte sur environ 50 m mais devient impénétrable.

La cavité continue par une grande galerie et débouche rapidement sur une salle de belle dimension (env. 60 x 20 x 30 m). Quatre départs se trouvent dans la salle.

Dans le bas de la salle à gauche, après une désescalade sur la calcite qui ne nécessite pas de corde, on arrive sur un sol plat et argileux ou il y a quelques micro-bauges. Le lac commence et descend progressivement jusqu’à siphonner, il semble ne pas continuer.

Dans le fond de la salle, la progression est raide mais ne nécessite pas de cordes. Le fond se rétréci progressivement jusqu’à une surface de 1m2 ou il ne semble pas y avoir de courant d’air sensible. Une cheminée sur la droite a été remontée sur 5m avant de devenir trop raide, elle semble partir en direction de la suite. La suite est un méandre qui se transforme en labyrinthe 3D, la zone n’est pas facile à fouiller il y a plusieurs P10 ainsi que des remontants. Il faut faire une escalade en opposition à l’endroit le moins pire, c’est à dire au début de la zone, et traverser à 5m de haut pour rejoindre un boyau remontant sur la gauche, on arrive alors en balcon sur la paroi d’une large faille formant un P10 que l’on a pas pu équiper par manque de matériel, le bas du P10 est plat et pourrait se poursuivre sur la droite, sinon il faudrait faire une traversé sur la gauche pour rejoindre une deuxième faille.

Sur le bord droit de la grande salle part une courte galerie qui se caractérise par la présence de bauges de très petites tailles homogènes, 80 cm de diamètre, elles ont une forme sphérique très régulière et peu profonde, il y en a une quinzaine. La présence de ces bauges correspond aux traces de polissage que l’on voit un peu partout et qui sont trop larges pour être faites par les leopoldamys neilli que l’on voit d’habitude. On peut supposer une race de petits ours, ou un autre animal.

Enfin à droite, un canyon de grande hauteur débute après un gros bloc de calcite qui se shunte par une étroiture. Après un P5 (C6 2 goujons) on arrive rapidement dans une zone spacieuse dont le bord droit est occupé par une très grosse coulée stalagmitique remontant sur 60 m. Cette coulée oblige à descendre un P3 (C5 2 goujons) et à passer un passage bas avant d’arriver dans un beau volume. En bas de cette salle, le coté gauche s’arrête sur colmatage avec de beaux gours, en face une cheminée remontante trop raide, le coté droit se poursuit par une descente raide de calcite (C10 2 goujons). Du bas de la corde, une remontée facile sur la calcite à gauche permet de rejoindre une galerie supérieure avec de beaux gours, elle se termine en balcon sur un puits. Du bas de la corde, si l’on poursuit la suite logique, on s’arrête également en balcon sur le même puits (P10). Ce puits n’a pas été descendu par manque de temps.

Perspectives: Descente des 2 arrêts sur P10, fouille du labyrinthe, vérification du siphon à l’étiage, escalade dans la salle du dôme, escalade de la cheminée dans la salle de la coulée.[Vivien Moinat, Eric Sanson]