Grottes et karsts de Chine
Sur les traces de Xu Xiake

Muzhutangdong (18)

C’est une galerie fossile recoupée par le creusement de la gorge de Muzhutang.

Accès : depuis Guihua, prendre la petite route et se garer au col de Pixiaodong. Descendre dans la vallée borgne de Muzhutanggou et emprunter le sentier au sud-ouest en suivant un gros tuyau de fer et un lit de rivière généralement sec. Lorsque le tuyau monte et s’écarte définitivement du lit de rivière, observer attentivement la petite falaise juste en face et scruter la végétation pour apercevoir l’un ou l’autre des deux porches d’entrée de Muzhutangdong. La montée au porche est brève et facile.

Description:le porche de gauche présente une colonne stalagmitique. La galerie est très brève, il faut bien vite ramper dans un laminoir et si l’on suit au plus évident, retrouver le porche de droite. Juste avant de ressortir, il y a un petit muret et encore avant deux départs sur la gauche. Le premier est un petit méandre fossile qui a été déblayé dans ses premiers 10m. Il devient impénétrable au bout de 40m. Le second est un passage désobstrué qui débouche dans une galerie. Le conduit s’élargit et perd en hauteur, on doit passer à quatre pattes. La calcite forme un plancher sur toute la largeur de la galerie jusqu’à son terminus où il n’est plus qu’à 20 cm du plafond. Il y a du courant d’air, mais c’est impénétrable. Par ailleurs, la calcite est recouverte d’un peu d’eau. Il y a de nombreux départs latéraux. Tous ont été explorés et topographiés. Ils s’achèvent tous soit par des étroitures infranchissables, soit par des bouclages. On a souvent un courant d’air en direction de l’entrée supérieure.

Lors de l’exploration se jouait une chanson d’anoure. Le chant d’appel de la grenouille oreolalax rhodostigmatus a quelque chose d’angoissant dans les ténèbres. Il débute par un raclement, puis un son bisyllabique semblable à l’expression chinoise « haode » répété en se décalant vers les graves, augmentant en volume et se commuant en « haogao » en passant par « haoda ». La variation est telle qu’on a l’impression que la source s’approche régulièrement et devient menaçante.

Une dent -molaire de suidé- et un os-peut-être une phalange équine- ont été trouvées dans l’un de nombreux boyaux explorés. La rareté de ossements fait penser qu’ils ont fait l’objet d’une récolte. [Jean Bottazzi]