Grottes et karsts de Chine
Sur les traces de Xu Xiake

Xiongxiabadong (20a)

C’est une grotte trouvée au retour d’une prospection. Nous ne savons pas si elle a un nom local, nous l’avons nommé Xiongxiabadong à cause de la mâchoire d’ursidé prise dans la calcite à l’un de ses terminus. C’est un réseau essentiellement fossile. Le fort courant d’air soufflant en hiver provient de trémies.

Prolonger cette cavité pourrait permettre de rejoindre Piaoshuiyan.

Accès : on peut se rendre par des pistes bétonnées au lieu-dit nommé 坡上 Poshang, sur la route qui se prolonge après Dongbaoyakou. Il y a un élargissement pour se garer. On monte dans la combe sur un sentier restant à vue de la lisière de la forêt à gauche. Plus haut, la combe se resserre fortement. Il faut alors inspecter la lisière et repérer un trou souffleur impénétrable. L’entrée pénétrable se situe 5 m plus haut.

Description : le premier ressaut est un peu glissant et présente des formes d’érosion qui sont de bon augure. En bas, on peut revenir en arrière et descendre jusqu’au niveau d’un petit écoulement provenant de fissures impénétrables. On peut aussi apercevoir la lueur venant de l’entrée inférieur en haut d’un puits remontant.

Du côté de l’aval, il y a un nouveau ressaut à descendre en opposition. Il est plus large, mais bien sec. Il débouche dans une petite salle où l’on retrouve le filet d’eau drainé par la grotte ; il se perd aussitôt. Une galerie fossile amont, concrétionnée, remonte jusqu’à une trémie. Juste à côté débute la galerie fossile aval. Après une brève reptation, on se relève et on arrive à une bifurcation :

- à gauche, on descend un nouveau ressaut en opposition et on retrouve le filet d’eau. Il a été suivi vers l’aval jusqu’à un boyau. Le courant d’air est là et il faut ramper dans la boue liquide si on veut ressortir par Datingdafengdong. Un peu avant, un laminoir fossile remonte jusqu’à un colmatage de calcite. On trouve en route un morceau de poterie et - à côté d’une concrétion - une dent : une grosse molaire dont seule la table dépasse du plancher calcifié. Il y a sans doute un fragment de crâne entièrement pris dans la calcite; - à droite, on est rapidement arrêté par un petit puits. On peut l’éviter en revenant en arrière par une désescalade un peu étroite. On traverse une salle et on doit remonter immédiatement. On traverse une trémie de gros blocs arrondis qui se franchit rapidement en montant plutôt vers la gauche. La salle au-dessus fait plus de 20 m de diamètre. Son plafond bien plat est poinçonné de sept cheminées plus ou moins rondes. Le gros du courant d’air provient du sud-ouest. Mais la grosse galerie, dont certains blocs présentent des marmites d’érosion, est fermée par une trémie. En suivant ce courant d’air, on se décale en descendant vers l’ouest. Le vent remonte entre des blocs trop resserrés. On entend le grondement d’un écoulement. Tout près, pris dans la calcite, il y a une belle mandibule d’ursidé.

La salle de 20 m de diamètre présente un niveau inférieur auquel on accède en restant à droite en revenant depuis le fond. On retrouve un autre courant d’air, il a été suivi au-delà du raisonnable en s’infiltrant toujours plus bas dans une trémie souvent boueuse jusqu’à ce que ça ne passe plus. Dans la salle, il reste un puits bien rond qui n’a pas été descendu, les autres ont été vus sans succès. [Jean Bottazzi]