Grottes et karsts de Chine
Sur les traces de Xu Xiake

Daozaokongdafengdong (10)

L’exploration de cette cavité volumineuse, mais courte est terminée à moins de vouloir par une petite désobstruction poursuivre un fort courant d’air vers l’amont ou de vraiment chercher à répondre à la question : où est l’aval ?

Accès : il faut prendre la direction de Jinzhongshan, le sommet du massif. Peu après l’intersection avec la piste provenant de Zheng’an, la piste franchit une arrête, c’est là qu’il faut se garer. L’entrée est toute proche, mais il vaut mieux emprunter le sentier qui y mène. Il suit à l’ouest la ligne de crête dans une forêt dont les arbres n’atteignent pas 4m, puis descend sur la droite et revient en arrière entre les bambous nains. La perte au fond de la doline est impénétrable, on remonte un tout petit peu pour trouver l’entrée, un vaste entonnoir descendant vers un porche de 10x3 m.

Description : par temps froid, un net courant d’air entre dans cette grotte, ce qui est surprenant compte tenu de son altitude élevée - 1500 m - car cela suggère que c’est l’entrée inférieure d’un système important.

En bas du cône d’éboulis, la salle d’entrée mesure environ 50 m de diamètre et 20 m de haut. Son sol est plat et semble parfois former un lac. Le léger pendage sud-est nous fait rechercher un aval sur la droite, mais s’il y a une suite, elle est bouchée. On ne peut donc explorer que l’amont qui part plein nord. Un petit ruisselet filtre sous le chaos des strates effondrées. La galerie est rejointe sur sa gauche par un laminoir supérieur provenant directement de la salle d’entrée, puis c’est le premier carrefour :

- tout droit, en surmontant quelques gros blocs, on peut continuer jusqu’à une trémie remontant sans doute vers la surface. Il y a quelques ruissellements provenant de fissures au plafond. Ce premier terminus est exempt de courant d’air ;

- sur la gauche, se trouve un ressaut de 2 m. Un départ en hauteur revient vers le premier terminus par un méandre perché et un autre va rejoindre la galerie un peu plus loin. Au pied du R2, on peut suivre un peu l’actif. Il coule dans des passages étroit.

Un peu plus loin, les strates effondrées encombrent la montée vers une petite salle supérieure. Une grosse partie du courant d’air part dans un passage descendant qui se laisserait facilement désobstruer. Sur la gauche, une escalade de 3 m nous fait retourner au sud. On bute vite sur une fracture qui ramène vers l’est. En fond de fracture, le petit ruisselet est retrouvé. Impénétrable à l’amont, il boucle avec la galerie principale en aval. En sommet de fracture, accessible par une escalade de 3 m, on est stoppé par des passages qui demanderaient de poser des cordes de sécurité. On peut voir sur 50 m en ligne droite, mais on ne sait pas s’il y a une suite, ça vaudrait la peine de vérifier. Un diverticule sur la gauche se poursuit jusqu’à un colmatage. [Jean Bottazzi]