Lantianbadong (10b)
Lantianbadong est la petite perte d’une sorte de doline peu profonde à fond plat et herbeux. Nous lui avons donné le nom du lieu-dit tel que mentionné sur les cartes. Avec un peu d’imagination, ce nom décrit effectivement le lieu, la doline ayant un pré au sol mou et isolé du versant par une sorte de digue naturelle. Il y a un bon courant d’air soufflant par temps chaud.
Accès : elle se situe au-delà du hameau de Zhaizishan, une piste récemment aménagée conduit directement au lieu-dit Lantianba où un élevage de porcs s’est implanté. Il faut contourner la porcherie par la gauche et suivre le lobe gauche de la doline pour trouver la perte.
Description : la grotte débute par un passage étroit entre des blocs moussus permettant de descendre dans une petite salle. À gauche, un ressaut descend vers un siphon. À droite, on rampe sur des gros blocs pour atteindre un carrefour. Le diverticule de droite est abrégé par un colmatage, un boyau étroit permet de contourner l’obstacle suivant. La suite est donc le laminoir de gauche, à moitié remplis d’eau, qui - en hiver - est bien refroidie par le courant d’air glacial qui entre dans la grotte. On avance courbé, il y a parfois des plages de petits galets et quelques blocs. À condition de passer par le boyau étroit et d’être précautionneux, il est possible de continuer sans se remplir les bottes. Puis les laisses d’eau s’espacent et on gagne en hauteur de plafond, on arrive au P14. Les branchages charriés par les crues montrent que toute la partie précédant le P14 est parfois parcourue par un torrent violent qui noie presque l’intégralité du passage. Dans le P14, à mi-hauteur, une petite galerie terreuse va en se rétrécissant jusqu’à un P11. Juste avant qu’elle ne se transforme en laminoir, on note un regard sur un petit actif impénétrable. Un boyau un peu avant et sur la gauche permet de le retrouver, il tombe dans un petit puits. En bas du P14, la cavité prend du volume (5x7 m). On retrouve le petit actif, tombant du plafond et un R3 pour la descente duquel un petit bout de corde est bien utile. Vers l’aval, il se jette dans un grand puits qui, trop arrosé, n’a pas été descendu directement.
En bas du R3, on peut avancer dans une petite salle qui n’est autre que le P11 vu précédemment et qui présente deux issues. Sur la gauche, une courte galerie arrive au sommet d’un méandre profond de 85m qu’il faut considérer comme un P85. Tout droit, derrière un gros bloc qui bouche presque tout le passage, on accède au prolongement de amont de ce méandre, en se référant à la direction d’écoulement actuelle de l’actif cité précédemment. L’exploration peut se poursuivre en plaçant une corde de sécurité. Le P85 nécessite de nombreux fractionnements pour limiter les frottements de la corde sur la paroi. Les lucarnes à 20m du haut du puits et à 6m du fond en direction de l’amont semblent n’être que différents niveaux d’un même méandre haut de 85 m. En bas du P85, à 3 m du fond, mais en se déportant vers l’aval, il y a une petite galerie qui va en se rétrécissant. Il n’y a pas de courant d’air. L’exploration est stoppée par un coude étroit. Vers l’aval, il y a deux suites: soit une galerie basse inférieure, soit le méandre lui-même qui circule au-dessus. Le méandre passe sous le puits actif. Passée cette douche, le ton est donné par des premières vasques d’eau. On descend un ressaut et on rejoint ainsi la galerie basse inférieure. Deux options s’offrent alors : soit on continu dans la rivière, soit on passe dans le méandre fossile supérieur qui aspire le courant d’air et dont les parois sont abondamment tapissées de choux-fleurs. On peut aussi d’abord passer dans la rivière et ne monter dans ce méandre qu’un peu plus loin, au niveau d’une grande vasque ronde, par une petite escalade de 3 m. L’actif continue, tout finit par se rejoindre. Le méandre fossile, après un petit affluent tombant du plafond suivi d’un long passage en opposition, se divise en deux. Si on descend, on atteint la base du méandre, large et bien praticable, pourvu d’anciennes marmites et de quelques plans d’eau. On débouche ainsi sur un puits avec l’actif qui arrive par l’autre côté. Si on reste en haut, la progression est moins aisée et présente quelques passages étroits. On aboutit à un puits où les pierres tombent plein vide pendant plus de 5 secondes et au fond duquel on entend l’actif. On peut avancer encore et arriver plus haut dans ce même puits pour descendre complètement au sec sur 214 m. On arrive prend alors pied sur un palier entre un P30 actif et P27 non actif. En crue, ce palier semble être copieusement arrosé par la cascade. On est en bas du puits central.
En été, le courant d’air est bien sensible et descend dans les deux méandres fossiles. Il existe un passage encore plus haut, dont le plafond est situé au niveau du sommet du P85, il semble pouvoir permettre de traverser le P214. [Jean Bottazzi]
AUT. VAR (2019)
Jean BOTTAZZI, Éric SANSON, Bruno HUGON, Olivier TESTA, Alain MAURICE, Marc GUICHOT, Florence GUILLOT, Cécile PACAUT, Marc FAVERJON, Marc TREMBLAY, Amandine LABORDE, Nicolas FAURE, Emmanuel VITTE, Jessica MORIN-BUOTE, Éric DAVID, Éric LECUYER, Éric MADELAINE, Gilles CONNES.
Topographes
Jean BOTTAZZI, Éric SANSON, Bruno HUGON, Nicolas FAURE, Olivier TESTA, Barnabé FOURGOUS, Pascal ORCHAMPT, Emmanuel VITTE, Éric DAVID, Marc TREMBLAY, Florence GUILLOT, Fabien MULLET, Marc FAVERJON, Charles BUTIN, Cécile PACAUT, Alain MAURICE, Gilles CONNES, Jes- sica MORIN-BUOTE, Michel ISNARD, Jean-Pierre BARBARY, Patrick LETOURNEL, Marc SÉCLIER, Marc GUICHOT, Vivien MOINAT, Éric MADELAINE, Silvia ARRICA, Silvère PASTUREAU, LIZIXIN, Éric LECUYER, Thierry MONGÈS, Amandine LABORDE, Daniel BETZ, Olivier JÄRMANN, Christian DELAIRE.
Coordination, rédaction, synthèse topographique et composition :
Jean BOTTAZZI
Spelunca Mémoires n° 39 (2019)
Voyages en terre chinoise tome 5. Expéditions spéléologiques franco-chinoises 2011-2019 dans les grottes de Suiyang Shuanghedong
Analyse : gkc-JPB
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AUT. VAR (2019)
Jean BOTTAZZI, Éric SANSON, Bruno HUGON, Olivier TESTA, Alain MAURICE, Marc GUICHOT, Florence GUILLOT, Cécile PACAUT, Marc FAVERJON, Marc TREMBLAY, Amandine LABORDE, Nicolas FAURE, Emmanuel VITTE, Jessica MORIN-BUOTE, Éric DAVID, Éric LECUYER, Éric MADELAINE, Gilles CONNES.
Topographes
Jean BOTTAZZI, Éric SANSON, Bruno HUGON, Nicolas FAURE, Olivier TESTA, Barnabé FOURGOUS, Pascal ORCHAMPT, Emmanuel VITTE, Éric DAVID, Marc TREMBLAY, Florence GUILLOT, Fabien MULLET, Marc FAVERJON, Charles BUTIN, Cécile PACAUT, Alain MAURICE, Gilles CONNES, Jes- sica MORIN-BUOTE, Michel ISNARD, Jean-Pierre BARBARY, Patrick LETOURNEL, Marc SÉCLIER, Marc GUICHOT, Vivien MOINAT, Éric MADELAINE, Silvia ARRICA, Silvère PASTUREAU, LIZIXIN, Éric LECUYER, Thierry MONGÈS, Amandine LABORDE, Daniel BETZ, Olivier JÄRMANN, Christian DELAIRE.
Coordination, rédaction, synthèse topographique et composition :
Jean BOTTAZZI
Spelunca Mémoires n° 39 (2019)
Voyages en terre chinoise tome 5. Expéditions spéléologiques franco-chinoises 2011-2019 dans les grottes de Suiyang Shuanghedong
Source : gkc-JPB