Datutianjiaodafengdong (53)
Cette nouvelle entrée a été indiquée par Zhao Zhongguo en 2016 et explorée dans la foulée. Elle offre une belle traversée avec Longtanzi, avec une grande galerie et une rivière sportive, pour finir par jonctionner par un grand puits.
Accès : Monter au village de Dawan en voiture peut se faire par deux routes qui se séparent et se rejoignent. La bifurcation se situe après l’école, la branche de droite passe à proximité des entrées de Huanjiawandong et Huangjiawandafengdong puis monte avec des virages un peu serrés. On peut se garer environ 200 m avant de retrouver l’autre piste, près d’une ferme sur la gauche. De là, partir à pied direction sud-ouest en descendant légèrement puis à niveau en gardant en ligne de mire une grande doline un peu en amont de la grande combe que longeait la piste. Un sentier longe cette doline par la gauche et entre dans les bois. L’entrée principale est un porche quelques mètres à la verticale au-dessous du chemin. En continuant sur le sentier, on trouve tout de suite un col. Poursuivre à gauche et repérer tout de suite sur la droite une autre doline, moins vaste, beaucoup moins profonde et plus allongée. L’entrée secondaire est un petit trou à proximité du sentier au bord de cette doline à exactement 60 m au sud-est de l’entrée principale.
L’étage supérieur
L’entrée principale mesure 2 m de large et 1 m de haut et souffle bien en hiver. Elle mène à un P9 sous
des strates effondrées. La galerie qui suit descend, puis remonte dans la petite salle où arrive directement l’entrée secondaire, qui présente donc l’avantage de shunter un puits. Le courant d’air de cette entrée est légèrement aspirant en hiver. Ce fait est un peu surprenant compte tenu d’une différence de dénivelé de seulement 4 m entre les deux entrées. Sur un bord de la salle part un méandre aval, sec, ventilé, en forte pente et qui arrive sur un P4. Après un passage sur des blocs, on franchit un R3 en opposition. En bas, côté amont, une étroiture mène à une fracture parallèle où l’on note un important courant d’air venant d’un puits remontant. En bas du R3, côté aval, on continue à descendre en suivant une fracture jusqu’à un point bas, en haut d’un P11. On peut monter tout droit pour visiter un réseau de 200 m de long. On passe en opposition au-dessus de quelques puits, une coulée de calcite provoque un rétrécissement, puis on finit par s’écarter de l’axe de la fracture avant d’arriver sur un colmatage impénétrable. Une escalade de 3 m, un peu avant ce terminus, n’a pas été faite. Les puits franchis en opposition aboutissent tous dans la grande galerie.
La grande galerie
On la trouve en bas du P11. Elle mesure 5m de hauteur et 20 à 30m de largeur. Le sol est un chaos de gros morceaux de strates effondrées. Un petit actif s’insinue entre ces blocs. L’amont ne peut guère être poursuivit au-delà de 50 m. Tout se divise en une grande trémie. À l’aval, la galerie va en s’agrandissant, puis forme une salle de 250x200 m. Cette salle est peu visible et peu impressionnante, car elle est encombrée en son milieu par l’effondrement des strates et manque à la fois de hauteur et de point d’observation. Ce secteur présente quelques stalagmites. La descente au-delà du point haut de la salle est assez raide. Un énorme bloc marque un changement important dans la morphologie du conduit puisqu’il est posé sur un large canyon. On descend un R6. Cette désescalade est difficile, car on franchit une couche délitée de schistes argileux verts. On prend ainsi pied dans la rivière.
La rivière
Ce n’est pas un actif majeur: 1l/s tout au plus. Le canyon se resserre et présente de belles marmites. Dans un évasement, des coulées de calcite provoquent un rétrécissement notable, on peut passer au-dessus, 7m plus haut, ou au-dessous. Après ce passage, il semble possible de grimper pour atteindre un prolongement inexploré à un étage supérieur. La rivière, elle, s’enfonce inexorablement. On franchit un R6, puis un jeu de fractures provoque un net rétrécissement et fait perdre un instant le contact avec l’eau. Le canyon se transforme en un méandre alpin. On descend de plus de 20 m en progressant en opposition à mi-hauteur, puis on arrive à une cascade de 10 m. [Jean Bottazzi]
La jonction
Au pied de la cascade de 10m, la suite n’est que sports d’eau sur près de 400m. Les nombreux ressauts, pour la plupart, se désescaladent facilement pour des spéléologues aguerris. Par endroit, une main-courante permettrait d’éviter de trop se mouiller. On récupère plusieurs petites arrivées d’eau et il y a des arrivées en plafond qui ont du potentiel, mais il est préférale à ce jour d'attendre d'arriver par le haut par d’autres entrées !
Enfin, après une heure de plaisir, la galerie se rétrécit brutalement, provoquant par effet venturi l’accélération du courant d’air jusqu’à au moins 60 km/h et l’on débouche en balcon au sommet d’un puits gigantesque. D'une section de 10x50m, sa profondeur a été estimée à 90 m lors de la première exploration qui n'a pas pu continuer faute de corde, il faudrait reprendre cette mesure. En plafond, le puits continue. L’acoustique de ce puits, la cascade et son ampleur lui donnent un charme unique. Pour l’équipement, nous nous sommes largement décalés dès le début, puis la suite, vers -30 par rapport au déversoir, se fait plein vide, en fil d'araignée, sur 60 à 70 m. Vers -60, il y a possibilité de faire un fractionnement. Il y a peut-être un départ à aller voir à ce niveau, avec un passage en vire pas très compliqué à équiper. Au pied de ce puits, nous sommes dans les amonts de Longtanzi, avant la galerie du Vieil encroûté, au niveau de la cascade notée E50 sur les précédentes topographies. Dire qu’il était question de grimper cette E50 en escalade artificielle ! [Olivier Testa]
AUT. VAR (2019)
Jean BOTTAZZI, Éric SANSON, Bruno HUGON, Olivier TESTA, Alain MAURICE, Marc GUICHOT, Florence GUILLOT, Cécile PACAUT, Marc FAVERJON, Marc TREMBLAY, Amandine LABORDE, Nicolas FAURE, Emmanuel VITTE, Jessica MORIN-BUOTE, Éric DAVID, Éric LECUYER, Éric MADELAINE, Gilles CONNES.
Topographes
Jean BOTTAZZI, Éric SANSON, Bruno HUGON, Nicolas FAURE, Olivier TESTA, Barnabé FOURGOUS, Pascal ORCHAMPT, Emmanuel VITTE, Éric DAVID, Marc TREMBLAY, Florence GUILLOT, Fabien MULLET, Marc FAVERJON, Charles BUTIN, Cécile PACAUT, Alain MAURICE, Gilles CONNES, Jes- sica MORIN-BUOTE, Michel ISNARD, Jean-Pierre BARBARY, Patrick LETOURNEL, Marc SÉCLIER, Marc GUICHOT, Vivien MOINAT, Éric MADELAINE, Silvia ARRICA, Silvère PASTUREAU, LIZIXIN, Éric LECUYER, Thierry MONGÈS, Amandine LABORDE, Daniel BETZ, Olivier JÄRMANN, Christian DELAIRE.
Coordination, rédaction, synthèse topographique et composition :
Jean BOTTAZZI
Spelunca Mémoires n° 39 (2019)
Voyages en terre chinoise tome 5. Expéditions spéléologiques franco-chinoises 2011-2019 dans les grottes de Suiyang Shuanghedong
Analyse : gkc-JPB
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AUT. VAR (2019)
Jean BOTTAZZI, Éric SANSON, Bruno HUGON, Olivier TESTA, Alain MAURICE, Marc GUICHOT, Florence GUILLOT, Cécile PACAUT, Marc FAVERJON, Marc TREMBLAY, Amandine LABORDE, Nicolas FAURE, Emmanuel VITTE, Jessica MORIN-BUOTE, Éric DAVID, Éric LECUYER, Éric MADELAINE, Gilles CONNES.
Topographes
Jean BOTTAZZI, Éric SANSON, Bruno HUGON, Nicolas FAURE, Olivier TESTA, Barnabé FOURGOUS, Pascal ORCHAMPT, Emmanuel VITTE, Éric DAVID, Marc TREMBLAY, Florence GUILLOT, Fabien MULLET, Marc FAVERJON, Charles BUTIN, Cécile PACAUT, Alain MAURICE, Gilles CONNES, Jes- sica MORIN-BUOTE, Michel ISNARD, Jean-Pierre BARBARY, Patrick LETOURNEL, Marc SÉCLIER, Marc GUICHOT, Vivien MOINAT, Éric MADELAINE, Silvia ARRICA, Silvère PASTUREAU, LIZIXIN, Éric LECUYER, Thierry MONGÈS, Amandine LABORDE, Daniel BETZ, Olivier JÄRMANN, Christian DELAIRE.
Coordination, rédaction, synthèse topographique et composition :
Jean BOTTAZZI
Spelunca Mémoires n° 39 (2019)
Voyages en terre chinoise tome 5. Expéditions spéléologiques franco-chinoises 2011-2019 dans les grottes de Suiyang Shuanghedong
Source : gkc-JPB
Cette grotte a été identifiée ou explorée au minimum par cette (ces) expédition (s) :