A. HUANGLONGDONG
"Grotte du Dragon Jaune" (Wf92/21)
Dév. 531 m Dén. - 20 m Alt. 465 m
La grotte du Dragon Jaune s'ouvre au bout d'une belle reculée située 5 km au sud de Yuyangguan. On peut y accéder soit en empruntant une piste un peu difficile ouverte pour le chantier de la centrale électrique, soit en remontant un petit sentier qui part de la centrale électrique à travers bois, puis à dans les rizières irriguées par la résurgence (1/2 heure de marche). Le porche d'entrée est impressionnant : 60 m de haut pour 15 m de large. Il s'ouvre en plein milieu d'une falaise de 200 m de calcaires permiens. C'est une résurgence qui se déverse par une cascade de 30 m dans une vallée à forte pente. Actuellement, elle ne coule plus que pendant les crues, car un barrage a été édifié à l'entrée de la grotte. La progression commence donc d'une manière assez originale : on descend le long du barrage pour se mettre à l'eau. Attention : il faut absolument laisser en place une corde assez longue, car le niveau du lac peut varier rapidement en fonction de l'exploitation de la centrale.
Le lac d'entrée, long de 300 m, nécessite un canot ou une néoprène. Il s'étire dans une magnifique galerie, aux parois verticales, alignée sur une grosse faille. Au bout du lac, une petite salle constitue le carrefour de tous les réseaux. On peut abandonner les canots pour poursuivre à pied, avec une pontonnière de préférence. Au sud, un affluent permanent se dirige vers le sud en suivant les joints de strates et en décrivant de larges méandres. Le plafond s'abaisse rapidement et le brouillard devient sensible : cela sent le siphon et effectivement on bute rapidement sur le dit siphon ! Au NE, une pente argileuse (et savonneuse) ramène à la rivière principale. Il est possible de "shunter" la grimpette dans la salle et cette descente hasardeuse en empruntant une petite diaclase qui s'ouvre en rive droite du lac, juste à l'orée de la salle. Au-delà, la rivière poursuit son cours en suivant la même faille, mais on ne progresse plus en nageant, mais en marchant sur un joli lit de petits galets. La galerie est tellement rectiligne que nous ne pouvons nous empêcher de faire deux visées de plus de 100 m de long, dont le record absolu de cette expédition : 134 m ! L'atmosphère est un peu brumeuse et les parois sont sombres, dépourvues de concrétions comme souvent dans les rivières souterraines. Au bout de 400 m, un virage à gauche, puis la galerie s'aligne sur les joints de strates et son plafond s'abaisse rapidement comme celui de l'affluent visité auparavant. Même scénario : siphon. Mais celui-ci doit être large et cracher de gros débits, car il y a une dune de galets à son entrée. Quelques affluents ont été repérés, mais ils ne semblent pas avoir un grand potentiel.
- Hydrogéologie : Huanglongdong est creusée dans les calcaires du Permien, qui reposent sur un substratum imperméable de schistes siluriens (et de quelques mètres de grès dévoniens). Elle est située sur le flanc nord d'un grand synclinal perché dont le coeur est constitué de Trias calcaire. Le réseau de Huanglongdong est donc un petit réseau marginal de ce grand synclinal et il ne doit drainer que quelques km2. La rivière, d'un débit de l'ordre de 100 l/s en décembre 92, est utilisée pour alimenter une petite centrale hydroélectrique. En saison sèche, la centrale ne tourne que quelques heures par jour, après avoir stocké un peu d'eau en amont du barrage de 18 m de haut qui barre l'entrée de la grotte. C'est d'ailleurs la construction de ce barrage qui a créé le lac d'entrée. Auparavant, la rivière devait couler jusqu'au jour sur un lit de galets assez semblable à celui que l'on rencontre dans la partie amont. Comme les strates plongent bien vers le sud (pendage de 10 à 15°), il est normal que la grotte siphonne assez rapidement en allant vers le sud. En fait, les grandes galeries qui sont accessibles n'existent que parce qu'elles suivent une grande faille parallèle à l'escarpement, qui suit aussi la direction des strates. L'existence de cette résurgence a permis le développement d'une multitude de rizières étagées au pied de la falaise. Un autre porche, jumeau du premier et situé 400 m plus à l'ouest, doit communiquer avec le même aquifère. Il a été également fermé par un barrage. (Bernard) - ^ -
BARBARY, Jean-Pierre; MAIRE, Richard; ZHANG, Shouyue; POMEL, Simon; COLLIGNON, Bernard; GEBAUER, Daniel; BENAVENTES, Jean; BOTTAZZI, Jean; CHEN, Shicai; FULCRAND,Serge; JIN, Yushang; MATRICON, Sylvain; ORSOLA, Jacques; REMY, Cyriaque; QI, Zhonglin; ZHANG, Dachang; SHI, Mengxiong (1995): Les cavités du comté de Wufeng (Hubei, Chine).-
Donghe 92, karsts de Chine Centrale, Karstologia Mémoires n°6, 1995: p.19-40 (17 figures, 1 tableau, 8 photos).
Analyse : BBS
Description et topos de 15 cavités des secteurs de Changleping et Huanglongdong dans le comté de Wufeng dont: Dadong (10922 m, -214/ +100 m); Dongxitiankeng (5807 m, -382 m); Donghe (4828 m, -270 m); Tiankengcao (3748 m, -216/ +10 m); Jiangjundong (2282 m, -83/ +56 m); Huanglongdong (1531 m, -20 m). (FB).
4452 caractères - Lu 214 Fois
BARBARY, Jean-Pierre; MAIRE, Richard; ZHANG, Shouyue; POMEL, Simon; COLLIGNON, Bernard; GEBAUER, Daniel; BENAVENTES, Jean; BOTTAZZI, Jean; CHEN, Shicai; FULCRAND,Serge; JIN, Yushang; MATRICON, Sylvain; ORSOLA, Jacques; REMY, Cyriaque; QI, Zhonglin; ZHANG, Dachang; SHI, Mengxiong (1995): Les cavités du comté de Wufeng (Hubei, Chine).-
Donghe 92, karsts de Chine Centrale, Karstologia Mémoires n°6, 1995: p.19-40 (17 figures, 1 tableau, 8 photos).
Description et topos de 15 cavités des secteurs de Changleping et Huanglongdong dans le comté de Wufeng dont: Dadong (10922 m, -214/ +100 m); Dongxitiankeng (5807 m, -382 m); Donghe (4828 m, -270 m); Tiankengcao (3748 m, -216/ +10 m); Jiangjundong (2282 m, -83/ +56 m); Huanglongdong (1531 m, -20 m). (FB).
Source : BBS
Auct. var. (1995): Donghe 92, karsts de Chine centrale.-
Karstologia Mémoires n°6, 1995: 240 p. (16 tableaux, 100 figures, 17 photos, résumés français, anglais, allemand, chinois).
PLONGEE SPELEO CLUB JEUNES ANNEES DE VENISSIEUX; INSTITUTE OF GEOLOGY ACADEMIA SINICA; KARST & GROUNDWATER RESEARCH DIVISION; URA 1978 DU CNRS - DYMSET (TALENCE). Compte rendu de travaux spéléologiques et scientifiques en Chine centrale (Hunan et Hubei): contexte géologique et climatique, description et topographie des cavités, hydrogéochimie, géomorphologie, sédimentologie, pédologie, évolution morphologique des karsts de pays agraires, exploitation du karst, logistique. (FB).
Source : BBS