La grotte de Shuidong s’ouvre par deux gros porches décalés d’une vingtaine de mètres. Ils sont tous les deux défendus par d’imposants murs de fortification, l’accès à la cavité se fait par le porche inférieur où a été aménagé une porte dans la construction.
- La branche ouest : C’est une salle plane avec de rares gros blocs présentant des traces de phytokarst qui marquent le début d’un vaste conduit vers lequel on se dirige sans aucune difficulté jusqu’à un P5 précédé d’un large entonnoir. Une corde est nécessaire pour le descendre et prendre pied sur un éboulis pentu à la suite duquel la galerie redevenue horizontale bute rapidement sur des remplissages qui ne laissent aucune chance de continuation.
En contournant le large entonnoir du P5 sur la gauche par une vire facile, il est possible d’atteindre une galerie perchée ascendante qui revient dans les plafonds au-dessus du P5 après avoir formée une curieuse boucle.
Avant l’entonnoir du P5, à une centaine de mètres de l’entrée, au niveau d’un brusque coude, une galerie à l’allure alléchante peut être atteinte sur la droite par une escalade de 5 m. Elle s’avère hélas très rapidement colmatée par le concrétionnement.
La branche sud : Revenons dans la salle d’entrée où, dans l’angle sud-est, deux passages très courts permettent de recouper une nouvelle galerie de dimensions importantes. Sur la gauche se trouve presque immédiatement le porche supérieur, tandis que sur la droite nous allons suivre un gros conduit sensiblement horizontal. Les premières centaines de mètres sont parfois encombrées de chaos de gros blocs, puis ensuite le sol est souvent constitué de gours fossiles et l’on observe de nombreuses concrétions massives qui, si elles agrémentent la progression, deviennent parfois si imposantes qu’elles obstruent par trois fois quasiment toute la section de la galerie au point qu’il ne subsiste qu’un étroit passage pour les contourner.
Tandis que la pente devient légèrement descendante, nous arrivons dans une salle au sol décoré de nombreux gours étagés actifs. C’est la salle des rizières à la suite de laquelle nous reprenons une progression ascendante en serpentant entre les gigantesques piliers de concrétions. L’un d’entre eux est d’ailleurs si important, qu’il impose une escalade au sommet de laquelle ne subsiste qu’une étroiture qui a dû être désobstruée par nos prédécesseurs chinois pour déboucher au sommet d’une nouvelle salle fortement pentue. Il est alors possible de descendre sur une centaine de mètres jusqu’à une zone chaotique et argileuse où tout est complètement bouché. Cependant, en remontant une vire sur la gauche quelques mètres avant ce bouchon terminal, le départ d’une vaste galerie qui reste à poursuivre a été atteint au niveau du plafond. Nous sommes à la cote -40 par rapport à l’entrée.
À mi chemin de cette dernière salle, au niveau d’un coude bien marqué, une large galerie qui semble finalement être la suite logique de la cavité, prend une direction sud ouest. On pénètre alors dans la salle du disque, au sol tapissé de petits gours très réguliers par leurs dimensions et où l’on peut observer en hauteur plusieurs disques magnifiques. On poursuit par un imposant conduit où les dimensions atteignent 40 à 50m de large et où l’on va louvoyer entre de gros entonnoirs de soutirage et de nouvelles concrétions bouche occupe presque toute la surface de la galerie. La descente de ce puits a permis de retrouver une galerie descendante dont l’argile qui constitue le sol, devient de plus en plus gluante. Un sondage à la torche semble indiquer qu’elle est colmatée rapidement, mais cela reste tout de même à confirmer. En remontant sur la gauche du P25 par une escalade facile, on trouve une large vire. La galerie est alors un énorme trou de serrure, mais la progression par le fond imposerait une fastidieuse gymnastique obligeant à escalader et à redescendre sur une vingtaine de mètres de haut de nombreux bouchons de concrétions. C’est donc par cette vire providentielle, mais avec cependant quelques passages ponctuellement scabreux que l’on peut poursuivre vers le fond de la cavité. Nous y avons parcouru 150 m jusqu’à trouver sur la gauche une galerie adjacente. La grosse galerie en trou de serrure semble se poursuivre vers l’inconnu dans les mêmes conditions que précédemment.
Les conduits latéraux de la branche sud :
Dans la branche sud, avant les premiers chaos, une petite conduite forcée de dimension à peine humaine débouche au bout d’une trentaine de mètres 25 m en au-dessus du P5 de la branche ouest.
Au niveau de la fin des zones chaotiques, à un peu plus de 200 m de l’entrée, une escalade réalisable sans agrès a été effectuée sur une vingtaine de mètres pour atteindre une galerie qui nécessitera l’emploi d’une corde pour y prendre pied. Cette galerie parait un objectif particulièrement intéressant, puisqu’il semble que se trouve là-haut l’origine du courant d’air qui parcourt la cavité. En effet, dans la galerie située au bas de cette escalade, les courants d’air prennent des directions divergentes.
Au point bas de la salle des rizières, un R10 défend l’accès à une galerie totalement colmatée au bout de 150 mètres. Il est possible d’observer des excentriques dans la zone terminale.
Sur la gauche de la salle des disques, se trouve une galerie annexe dont le concrétionnement devient si abondant qu’il finit par tout colmater au bout d’une centaine de mètres.
exploré, a été parcourue sur un peu plus d’une centaine de mètres. Elle s’amenuise sur la fin et nous sommes arrêtés après un passage bas par un P15 remontant où l’absence de courant d’air et l’exiguïté des lieux n’incitent pas à persévérer. [Bruno Hugon]
BOTTAZZI, Jean; BARBARY, Jean-Pierre; HUGON, Bruno (2011)
Spelunca Mémoires, n° 35 (2011) : 306 p. 300 photos, 135 topos, 14 cartes (ISBN 978-2-900894-18-7)
Voyages en terre chinoise tome 3 : Expéditions spéléologiques franco-chinoises du P.S.C.J.A. de 2006 à 2010.
Analyse :
Les résultats traités dans cet ouvrage rendent compte des travaux effectués au cours de six expéditions du P.S.C.J.A., toutes agréées par la Fédération Française de Spéléologie, s’étant déroulées de 2006 à 2010, ainsi que d’explorations réalisées sur la même période en marge de ces expéditions. Ce sont en tout plus de 186 km de grottes inédites, principalement situées dans la province du Guizhou. 278 cavités sont citées, dont 253 le sont pour la première fois. Après quelques clefs de lecture et le résumé des expéditions ayant permis toutes ces découvertes, les résultats de ces expéditions sont présentées en 11 chapitres. (JB).
5936 caractères - Lu 388 Fois
BOTTAZZI, Jean; BARBARY, Jean-Pierre; HUGON, Bruno (2011)
Spelunca Mémoires, n° 35 (2011) : 306 p. 300 photos, 135 topos, 14 cartes (ISBN 978-2-900894-18-7)
Voyages en terre chinoise tome 3 : Expéditions spéléologiques franco-chinoises du P.S.C.J.A. de 2006 à 2010.
Les résultats traités dans cet ouvrage rendent compte des travaux effectués au cours de six expéditions du P.S.C.J.A., toutes agréées par la Fédération Française de Spéléologie, s’étant déroulées de 2006 à 2010, ainsi que d’explorations réalisées sur la même période en marge de ces expéditions. Ce sont en tout plus de 186 km de grottes inédites, principalement situées dans la province du Guizhou. 278 cavités sont citées, dont 253 le sont pour la première fois. Après quelques clefs de lecture et le résumé des expéditions ayant permis toutes ces découvertes, les résultats de ces expéditions sont présentées en 11 chapitres. (JB).
Source :
Cette grotte a été identifiée ou explorée au minimum par cette (ces) expédition (s) :