2. Taoyuandong - Grotte de la Pêcheraie
(fig. 110) - code : Nay012 - Village : Wangjia
Lat. : 26°47’01,9’’ N - Long. : 105°30’29,6’’ E - Alt : 1 640 m
Dév. : 1 778 m - Dén. : 159 m (- 150:+ 9) - Vol. : ± 232 954 m3
Géologie : Permien inférieur
Le village de Wangjia est situé à 33 km de Nayong. Ce secteur est caractérisé par un vaste plateau en pente douce incisé de vallées fermées et criblé de profondes dolines. A l’est du village, on observe des pertes de contact et on est naturellement attiré vers la grotte de Taoyuandong qui s’ouvre à proximité d’une grosse baume rognant un piton. Localisée à proximité d’une perte, cette grotte comporte de nombreux types de concrétionnements. Après le cône d’éboulis de la zone d’entrée, on pénètre dans une partie où les imposants blocs effondrés dissimulent sur la droite l’accès à une salle supérieure concrétionnée et son prolongement vers une deuxième entrée toute proche. Après la descente, la galerie marque un coude prononcé sur la gauche, puis elle devient rectiligne, avec une section de 8 x 2 m, jusqu’à une salle où s’amorcent quatre branches.
Après une zone d’effondrement, on accède à l’amont dans une galerie de 5 x 7 m en pente douce, dont le plafond est axé sur une fracture orientée N240°. Un ruisseau émerge à droite d’une grande trémie, mais un passage à gauche permet de l’éviter. On débouche dans une galerie très concrétionnée, de 5 x 10 m, longue de 50 m se terminant sur une deuxième trémie d’où souffle un fort courant d’air. L’aval de ce ruisseau peut être atteint depuis le fond de la salle. Après la descente d’une coulée de calcite de 15 m de haut, on se retrouve dans la même fracture orientée N240°, mais dans un conduit plus petit. Le ruisseau est suivi sur 100 m, mais des trémies obturent finalement la suite de la galerie.
La troisième branche, accessible en escalade depuis la salle, donne accès à une belle galerie large de 20 m et haute de 10 m dans laquelle quelques concrétions ont survécu aux destructions d’origine humaine. Au-delà de gours glissants, un effondrement vient progressivement obstruer tout le conduit. Située avant une grande coulée de calcite, la quatrième branche s’atteint en passant sur une large arche suspendue. La suite est large et horizontale, mais des blocs obligent à une petite désescalade sur le côté gauche. On prend pied dans un boulevard concrétionné plus ou moins incliné. Si on suit la paroi de gauche, on retrouve un petit ruisseau correspondant vraisemblablement aux trémies aval laissées plus haut. Après un entonnoir de soutirage de type “suçoir”, on gravit le remplissage pour atteindre pratiquement le plafond, puis on redescend de 100 m environ pour retrouver l’actif. Mais le concrétionnement bloque tout espoir de continuation à l’aval (siphon et colmatage).
"MANGEL, Laurent; FAURE, Nicolas; VEILLEROBE, Vincent; BOTTAZZI, Jean; ZHANG, Shouyue"
Karstologia Mémoires, n° 9 : Voyages en terre chinoise : Chapitre 5
Analyse :
En 2001, l'I.G.C.A.S. et le P.S.C.J.A. ont effectué une reconaissance spéléologique dans 6 des 8 districts de la préfecture de Bijie, au nord du Guizhou, Chine. 20,4 km ont été topographiés dans 22 cavités s'ouvrant dans des karsts très diversifiés étagés de 475 m à 2901 m d'altitude. On évoque notamment la grotte-tunnel active de Jiudongtian, parcourue par une des plus puissantes rivières souterraines connue et le gouffre de Yanzidong dont le puits de 193 m s'ouvrant à 2515 m d'altitude en fait le plus haut gouffre connu dans le Guizhou. (BJ).
2940 caractères - Lu 274 Fois