dong Chuandongzi - 穿洞子

Situation
La cavité s’ouvre au bord de la route qui relie Xing Long à Banqiao à quelques kilomètres de l’embranchement avec la route qui mène à Mofu. Le porche en est particulièrement monumental et le courant d’air froid se sent depuis la route.
Historique
* La cavité, repérée en 1995, est explorée le 17 août 1997 par Patrick et Sandrine Degouve, Guy Bonin, Roger Benvenuti, André Vives et Robert Le Pennec. L’équipe relève 2,5 km de topographie et s’arrête sur siphon amont de la rivière. Les explorateurs notent la présence d’une cheminée d’où vient le courant d’air. Une nouvelle exploration le 24 août 1997 permet de visiter la partie aval de la rivière.
* En août 1999, plusieurs sorties permettent de continuer l’exploration de la partie aval et de diverses galeries annexes.
* Mardi 1 er août 2006, une équipe tente de retourner vers l’extrémité amont mais se trouve bloquée par un lac profond en mi-parcours. Il a abondamment plu durant la nuit précédente et le niveau de l’eau monte, obligeant à la retraite.
* Vendredi 7 août 2009 août, Christian Locatelli, Jean-Marie Briffon, Thomas Philippe, Marc et Maud Faverjon tentent une nouvelle incursion pour effectuer les escalades en amont. L’équipe s’arrête une nouvelle fois sur un lac profond au même emplacement qu’en 2006. La météo semblait cependant beaucoup plus favorable qu’en 2006. En l’absence de néoprène ou de canot, il n’est pas envisageable de traverser le lac.
L’équipe en profite pour faire une séance photo dans la première partie de la cavité.
Il est possible que le lac soit généralement présent et que l’exploration de 1997 ait eu lieu à l’occasion d’une période particulièrement sèche.
Toute nouvelle tentative devra donc prévoir canot ou néoprène.

AUT. VAR (2009) Synthèse par Bernard Lips
avec la collaboration de Marc Faverjon, Vincent Routhieau et Patrick Schalk et les corrections de Josiane Lips
8 ème expedition spéléologique en Chine. AKL. Spéléologie au pays de l'Homme Sauvage N°8 – 2009 : 116pp, 122 photo couleurs, 6 cartes, 11 aquarelles et dessins, 34 topos.
Analyse :
Résultat des explorations 2009 dans le Sichuan et le Hubei. 16 440 m de topographie, 23 nouvelles cavités répertoriées

1824 caractères - Lu 228 Fois


CHUAN DONG ZI (GROTTE CHAUDE ET FROIDE)
(Dév : 3025 m, dén. : -70 m)
Situation
X = 36,300 Y = 82,050 Z = 1400
La grotte s'ouvre au fond d'une vallée affluente de celle de Banqiao. La route venant du Sichuan (Xin Long) dessine un virage en épingle à cheveux juste sous le monumental porche d'entrée.
Exploration
L'exploration de la grotte Chaude et Froide a débuté lors de l'expédition 1997. Une gigantesque galerie mène à un siphon à plus de deux kilomètres de l'entrée. A 250 ID de l'entrée, un carrefour permet de s'engager dans l'aval de la rivière qui donne accès à un autre amont. En 1997, les explorations se sont arrêtées, faute de temps, sur une escalade, dans une belle galerie spacieuse vers l'amont de la galerie principale (galerie du Dernier Jour) et sur des bassins profonds vers l'aval. Il restait également un autre affluent à explorer à 1180 m de l'entrée.
Cette année, deux équipes retournent dans la cavité le 8 août. Lulu et Suisse Bizarre poursuivent l'exploration de la galerie du Dernier Jour. Christophe et Jean-Marc et M. Yang topographient l'affluent à 1180 m, retournent au fond de la cavité et topographient un petit réseau près de l'entrée.
Le 9 août, Josiane, Lulu et Suisse Bizarre poursuivent l'exploration de l'amont de la galerie du Dernier Jour jusqu'à un siphon. A cause du temps trop orageux, ils ne peuvent pas terminer l'exploration de l'aval, le lendemain, comme prévu. Ils y retournent le 11 août pour s'arrêter sur un siphon. La température de l'air est de 12°
Description .
* La galerie du Dernier Jour
L'accès à la galerie du Dernier Jour se fait par un laminoir bas (0,5 m de haut), véritable piège à rats en cas de crue. Un ruisseau se jette dans un ressaut de 3 m dont la suite est impénétrable. La remontée de ce ruisseau (estimation 5 l/s) sur 20 m permet de déboucher dans un canyon de forme rectangulaire large de 3 m et haut de plus de 10 m.
L'amont: La progression vers l'amont se fait dans le canyon, sur des blocs, en alternant les montées et les descentes d'une dizaine de mètres. Parfois, on devine la rivière au fond des éboulis. Après une centaine de mètres, la progression continue dans le lit même de la rivière. Les plafonds sont assez hauts (15 à 20 m) et parfois les contours d'une galerie supérieure ou d'un écoulement ancien se devinent. Il est malheureusement impossible de monter sans moyens techniques. Après 250 m environ, il est nécessaire de mettre les combinaisons néoprène pour continuer la progression, en nageant sur quelques mètres.
Après quelques virages, salles et cônes d'éboulis, la galerie passe par un passage plus étroit (1 x 2 m), parcouru par la rivière et totalement propre. Sur la droite, une galerie remonte sur des éboulis, redonne d'un côté sur la rivière et se termine dans des galeries basses et comblées, dont les parois sont marquées de griffures de chauves-souris. Le passage étroit donne sur une salle allongée abritant un siphon, d'où provient la rivière.
Celui-ci semble facile à plonger, bien que pas très clair. D'après les couches relativement horizontales, il ne devrait pas descendre de plus d'une dizaine de mètres. Des murs de glaise de 5 m de hauteur empêchent toute montée sur les parois.
Dans la galerie remontante, sur la droite, une niche concrétionnée pourrait cacher un départ permettant de contourner le siphon. Une escalade en artificiel sera nécessaire.
L'aval: De nouveau il faut monter sur les éboulis dans le canyon pour progresser et atteindre une salle de gros blocs. A gauche une galerie remontante se termine sur trémie. Les galeries deviennent plus étroites. La vraie galerie est 10 m plus bas. Il est possible de la rejoindre par un puits sur une faille où il faut se faufiler entre les blocs. Le dernier passage est très étroit mais permet de déboucher dans une large galerie, dont l'amont et l'aval butent sur des lacs profonds: nous sommes en fait dans la galerie principale, en aval des bassins profonds qui avaient arrêté l'équipe en 1997.
* L'aval de la cavité
Au lieu de s'engager dans la galerie du Dernier Jour, il suffit de suivre l'axe de la rivière fossile. Les combinaisons néoprène sont nécessaires pour franchir à la nage un lac d'une centaine de mètres de long. La galerie, large de 3 à 5 m, est souvent totalement occupée par l'eau. Parfois il y a possibilité de prendre pied sur un rocher ou sur une plage.
Après une salle encombrée d'éboulis, la progression se fait dans un canyon aux parois polies et hautes de 20 m. La largeur diminue jusqu'à 2 m. Le siphon terminal est précédé d'un lac profond et long d'une dizaine de mètres. On aperçoit, au plafond, à 15 m de haut, un tronc coincé entre les parois. Il semble n'y avoir aucune galerie supérieure.
* La galerie de la Doline
Le départ, proche de l'entrée, est un laminoir enchevêtré de troncs et de boue. Il s'agit d'un sous-tirage d'écoulement d'eau en provenance de l'entrée. Après un passage bas, on débouche dans une salle fortement glaiseuse. Peu après, une galerie remonte de
façon importante et bute sur une trémie "gluante ". La présence de branches et de plastiques nous indique la proximité de la surface. Le courant d'air souffle légèrement dans la trémie.
La doline bouchée se trouve juste devant la ferme où nous avons dormi.
* L'affluent gauche
Un affluent, parcouru par un courant d'air, part à environ 1 km de l'entrée, dans la galerie principale. Il avait été reconnu en 1997. La galerie parfaitement rectiligne remonte un petit affluent. Environ 110 m plus loin, un petit départ à droite en laminoir s'arrête 10 m plus loin sur un colmatage.
En face, à gauche, la principale arrivée d'eau continue sur quelques mètres. Après 3 étroitures successives, arrêt sur un méandre remontant trop étroit. Le courant d'air soufflant reste présent.
Remarques générales
La cavité est impressionnante. Il est possible de se perdre au milieu de la galerie et de ne plus savoir de quel côté est la sortie.
Un travail de synthèse est nécessaire en amont en prospection, et en aval dans la grotte du Passage et la résurgence des Grenouilles pour cerner le potentiel spéléologique et hydrologique de la région.
Selon les gens de la région, interrogés par nos guides, la grotte Chaude et Froide peut se mettre en crue et crever par l'entrée. C'est arrivé durant l'été 1998. Nous avons montré le plan de la cavité aux gens de la ferme qui nous ont hébergés. Tout excité, le maître de maison a décrit la cavité à sa femme en se servant de notre plan. Nous avons constaté qu'il y connaissait tous les recoins. Les seuls obstacles qui aient retenu son exploration semblent être les bassins profonds à l'aval et dans la galerie du Dernier Jour.

Ouvrage collectif, Synthèse Patrick Degouve Bernard et Josiane Lips avec la collaboration de Fabrice Abréal (dessins), Roger Benvenutti, Maurice Chiron, Patrick Deriaz, Robert Le Pennec, Christian Locatelli, Patrick Schalk, Jean-Marc Verdet, professeur Wan Xinnan et M. Yang Guihe
Spéléologie au pays de l'Homme Sauvage 4ème EXPEDITION SPELEOLOGIQUE EN CHINE, Aventures Karstiques Lointaines 1999-n°4. 120 pages
Analyse :

6820 caractères - Lu 228 Fois


CHUAN DONG ZI (GROTTE CHAUDE ET FROIDE)
x : 36,4 ; y : 82,15 ; z : 1400 m Développement : 3025 m Dénivellation : 70 m (-31 m ; +39 m)
• Situation:
La grotte s'ouvre au fond d'une vallée affiuente de celle de Banquiao. La route venant du Sichuan (Xin Long) dessine un virage en épingle à cheveux juste sous le monumental porche d'entrée.
• Description de la cavité:
Le porche de la grotte ne mesure pas moins de 100 m de large. Une brume permanente plane à cet endroit et, comme son nom l'indique, il y a un mélange de courant d'air chaud et froid. Cela s'explique par la présence immédiate de deux branches.
Celle de droite (sud) souffle un courant d'air plutôt chaud dû probablement à une entrée supérieure toute proche. Constituée d'un réseau de diaclases, elle se termine assez rapidement sur des escalades et des colmatages argileux. L'autre branche (nord) n'est sans aucune mesure comparable à la précédente. L'essentiel du courant d'air en provient (température plus fraîche) et est particulièrement sensible malgré les dimensions respectables du conduit (20 m x 10 m). Ce tunnel, fossile au départ, rejoint un vaste carrefour à 250 m de l'entrée, où il recoupe un conduit plus ample parcouru temporairement par une rivière.
L'amont de la rivière :
A partir de ce carrefour, le sol de la galerie témoigne en permanence de la violence du courant qui doit emprunter le conduit en hautes eaux. Ainsi, on progresse sur une véritable plage de galets roulés et de blocs polis par l'érosion. La progression est aisée, voire monotone. La galerie (15 m x 10 m en moyenne) garde une direction presque constante (nord ouest) sans jamais être perturbée par le moindre obstacle. Les affluents sont rares et le seul qui présente une continuation se situe en rive gauche à 1180 m de l'entrée. Il débouche dans la galerie au niveau d'un éboulis probablement dû à une fracture. Reconnu sur quelques dizaines de mètres, cet affluent se caractérise par un courant d'air soufflant assez violent. Son exploration serait intéressante à poursuivre.
Plus en amont, la galerie retrouve sa régularité et, seul changement notable, le remplissage de galets cède désormais la place à de grandes dunes de graviers. Les proportions s'amenuisent cependant vers 1700 m de l'entrée (7 m x 5 m).
A près de 2 km de l'entrée, on trouve pour la première fois la rivière. En aval, celle-ci se perd dans le remplissage (sous-écoulement de la galerie). En amont, on peut la suivre sur une centaine de mètres jusqu'à un siphon qui marque un terme provisoire à l'exploration. En effet, le courant d'air n'a pas totalement disparu et semble provenir d'un conduit supérieur qu'il serait aisé d'atteindre moyennant une escalade de 7 ou 8 m. Une relation avec la perte du Dragon distante seulement d'1,2 km paraît plus que probable et même si les deux cavités butent actuellement sur des siphons, il n'est pas impossible d'envisager la présence de conduits fossiles supérieurs.
L'aval de la rivière:
A la salle du carrefour, en descendant l'éboulis qui l'occupe, on ne tarde pas à retrouver le lit de la rivière temporaire. Ici, le conduit est moins large et l'action de l'eau paraît encore plus évidente. Les parois sont lisses, patinées et brillantes. Quelques bassins occupent le fond du canyon et il est bientôt nécessaire de se mouiller pour aller plus loin. Notre progression s'est arrêtée dans des bassins profonds dans un conduit sans courant d'air (1,5 m x 4 m ; -31 m). Ce dernier semble se diriger vers la résurgence des Grenouilles dont l'amont est barré par un siphon.
Peu après la salle du Carrefour, en rive droite, une escalade facile nous conduit dans une galerie parallèle au réseau cité précédemment. Le fond est bouché par une trémie, mais juste avant, un laminoir permet de retrouver un ruisseau affluent. Celui-ci se jette dans un conduit étroit (R3). En revanche, en remontant son cours, on ne tarde pas à déboucher dans une belle galerie. L'aval fossile a été reconnu sur une cinquantaine de mètres (4 m x 7 m). L'amont est un joli canyon (4 m x 10 m) où serpente la rivière qui semble sans rapport direct avec le collecteur principal dont il constitue un affluent. Il y a du courant d'air, et malgré toutes ces données favorables nous avons dû nous arrêter à 700 m de l'entrée faute de temps (c'était le dernier jour de notre expédition...). Il est évident que cet objectif est particulièrement intéressant d'autant plus qu'il n'était pas connu des Chinois.
Près de l'entrée, il faut également noter la présence d'un conduit aval qui se dirige vers le sud ouest. Il s'agit d'un méandre nettement aspirant qui absorbe un petit ruisselet temporaire. La progression s'est arrêtée faute de temps au bout d'une trentaine de mètres.
Ce soutirage et celui qui s'opère dans la galerie du Dernier Jour montrent bien une tendance à des phénomènes de capture vers le sud. Ces derniers pourraient éventuellement justifier une relation hydrologique avec la source Noire (He Quan). Dans ce cas, la résurgence des Grenouilles ne serait qu'un trop-plein du réseau.
• Exploration:
Repérée par AKL en 1995, la grotte est explorée en amont le 17 août par André, Ben, Guy, Bébert, Patrick et Sandrine puis en aval le 24 août par Jean-Claude, Patrick et Sandrine. Josiane y effectue des prélèvements et images vidéo le 24 août.

DEGOUVE, Patrick; SIMONNOT, Guy (1999) : La région de Xin Long.-
Spéléologie au pays de l'Homme Sauvage, Aventures Karstiques Lointaines 1997 N°3: 65-111 (3 cartes, 1 dessin., 32 topo.).
Analyse : BBS
Expédition d'août 1997 en Chine: cadre géologique et description des principaux phénomènes karstiques reconnus durant l'expédition dans la région de Xin Long. 36 km. topographiés sur 31 cavités. (Long Qiao Dong: 6700 m., +140 m.; Grotte des Trois Yeux: 6330 m., +170 m.). (FB).

5433 caractères - Lu 456 Fois




Recherche