dong Mawangdong - 麻王洞

L’entrée de cette cavité a été découverte spéléologiquement depuis Jishidafengdong, bien qu’elle soit probablement lune des mieux connues des autochtones.

Accès : remonter le long de la rivière en amont de Shizhi sur le district de Zheng’an. La route circule en rive droite. Laisser à gauche la route montant vers Jinzhongshan qui est située en face d’un pont et prendre la suivante, située 500 m plus loin. Monter cette route sur 3 km. Elle longe alors une grande combe et monte vers un bâtiment blanc dans un virage en épingle. Il faut se garer 250 m avant ce virage, au niveau d’un petit ravin. Un sentier bétonné descend dans la combe. Laisser un premier bosquet à gauche dans une dépression et aller dans le second, à 350 m de la route, pour trouver le vaste porche d’entrée de Mawangdong, dans une doline d’effondrement.


L’entrée et les amont :
Le porche d’entrée mesure 30 m de largeur pour 15 m de hauteur. Il abrite un petit temple de pierres. Sur la gauche, un ruisseau se perd dans une trémie. Sur la droite, une pente d’énormes blocs dus à un effondrement de voûte récent remonte vers une fracture qui semble déboucher à l’extérieur. Au fond du porche, une cascade tombant du plafond a évidé les sédiments. La galerie qui débute au-delà est donc surélevée et parfois basse de plafond. Outre le bassin de décantation traditionnel, on remarque un chenal creusé dans la terre et prolongé d’un véritable aqueduc en pierre sèche. Un petit pont a même été construit pour que l’eau qu’il était destiné à acheminer ne se mélange pas avec celle d’une large galerie affluente provenant d’une trémie qui sent le purin. Il y a quelques départs inexplorés dans cette galerie. Au niveau de la bifurcation, une fracture mène à un petit puits remontant.
Le canal en pierre n’a visiblement jamais servis. Il est probable que ses constructeurs aient renoncé en cours de travaux pour finalement installer ses tuyaux en plastique. On le suit jusqu’à une salle qui monte avant de rejoindre une fracture. On peut la suivre en amont jusqu’à une trémie. Un méandre va un peu plus loin vers l’ouest, il s’achève sur des petites trémies schisteuses ou des puits remontants. Les petites arrivées d’eau collectées par ce méandre circulent plus bas que la galerie. Le tuyau en plastique a été déroulé jusque là. Il passe par des boyaux actifs circulant sous le conduit principal.

Les jonctions avec Jishedafengdong :
La fracture se prolonge en aval, direction sud-est. On note l’arrivée d’un affluent fossile en rive droite. Il provient directement de Jishedafengdong par un P16 et un P8. Puis on arrive dans la salle de jonction avec la galerie des schistes de Jishedafengdong. Le P70 qui draine l’actif provenant de la fracture est parallèle à celui de la galerie des schistes. En grimant entre ces deux puits sur une arête éboulitique, on atteint une galerie qui descend en pente douce vers le sud-est jusqu’à un laminoir trop étroit. Dans ses débuts, un niveau inférieur est accessible. Il s’achève sur des puits de 25 m environ. Il y a un peu de courant d’air dans ce secteur.

L’aval commun :
En bas du P70 débute un beau méandre actif que l’on suit sur 500 m. Ses quelques ressauts et petits plus d’eau participent au plaisir de la progression. Un P5 enchainant avec un P7 l’interrompent brièvement. Il bute finalement sur une grosse trémie dissimulant une salle formée sur une grande fracture orientée nord-sud. On atteint ici une seconde couche de schistes, celle qui marque la base des strates ordoviciennes. La rivière franchit cette couche par la descente d’un chaos mêlant des gros blocs rocheux de calcaire, dolomie et calcite. Chaque ressaut peut être contourné. Les branches latérales restent à explorer. On atteint le point bas de la cavité à la cote -237 m par rapport à Mawangdong. Il y a là l’aval à poursuivre ainsi qu’un affluent.

L’étage des hélictites :
Le chaos permettant de passer des strates ordoviciennes à cambriennes est bordé au nord d’un P50 non descendu qu’il semble possible de traverser. En vis-à-vis, au sud, une escalade de 10 m a permis d’atteindre une galerie de première importance. La première exploration avait buté à l’altitude 920 m dans une galerie de soutirage tapissée d’argile. Des grosses formations de gypse avait été observées dans une boucle haute précédant la descente. Mais plus impressionnant est le plafond recouvert d’un épais tapis d’hélictites. A bien observer, cette somptueuse décoration débute immédiatement après un petit affluent ventilé qui suit une fracture est-ouest et s’achève par des verticales montantes. Une escalade de 10 m, juste avant le soutirage, a permit de suivre cette trace insolite jusqu’à un R10 après lequel on quitte la grande fracture orientée nord-sud. La suite prend une tournure spectaculaire puisque la grande galerie est également un chaos monstrueux dans lequel bien choisir son itinéraire n’est pas choses facile. Nous avons opté pour un P10 permettant de circuler pour un temps sur un sol à peu près continu avant de remonter dans une salle. Il serait surprenant que les vides que l’on doit alors contournés soient tous sans suite, mais nous n’aurons sans doute pas le loisir de vérifier. Sur le bord de la galerie, on peut observer une escalade mettant en évidence un remplissage de 20 m. Il est possible que la galerie principale continue en haut. En effet, le passage inférieur prend des dimensions plus raisonnables et présente même un rétrécissement sous forme de méandre. On atteint alors une galerie que des remplissages récents dus à une petite rivière sortant d’un siphon rendent sub-horizontale. Le courant d’air est fort, il n’est pas impossible que l’on finisse par atteindre une sortie inférieure.

[Jean Bottazzi]



Analyse :

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