1. Panlongdong
On gare la voiture au hameau nommé Panlongdong pour traverser les rizières à pieds. L’entrée de la grotte est dans le piton que l’on voit au nord, au pied d’un gros arbre, à droite d’une petite barre rocheuse. Les eaux de ruissellement de cette petite vallée sont drainées vers une petite perte au pied de la barre rocheuse.
La salle d’entrée est en pente et présente des vestiges de terrasses où des débris de poterie laissent penser qu’elles ont servi d’habitation. Le plafond s’abaisse, la largeur se réduit, puis un couloir rectiligne horizontal part vers le nord. La grotte semble s’achever ici, mais en se glissant entre les concrétions, on peut avancer jusqu’à une salle ornée d’imposantes stalagmites.
Une galerie confortable la prolonge. Après quelques laisses d’eau, elle est coupée par un puits de 10 m. Une escalade sur le côté du puits permet d’avancer encore un peu mais tout est finalement bouché par une trémie.
Au début de cette galerie, un passage sur la gauche permet de descendre à un étage inférieur qui semble parfois balayé par un cours d’eau. Sur la gauche, cette rivière temporaire s’infiltre entre des blocs. Sur la droite, on peut la remonter, souvent courbé, parfois à quatre pattes, jusqu’à rejoindre dans une fracture boueuse un écoulement pérenne de 3 litres par seconde. L’aval est englouti par un petit siphon et l’amont provient de fissures infranchissables. Un passage supérieur présente du courant d’air, nous n’avons pas eu le temps de l’explorer totalement.
Dans la salle précédente, nous avons escaladé les stalagmites et atteint un étage supérieur extrêmement concrétionné. Le sol est percé de deux gros puits d’une quinzaine de mètres. Cette salle abrite une importante colonie de chauves-souris.
En slalomant entre stalagmites et colonnes, on arrive à trouver un passage vers le sud qui revient en balcon dans la salle d’entrée.
Cette grotte est assez volumineuse et concrétionnée pour que les autochtones aient eu l’idée de l’exploiter touristiquement. Mais l’ambiance y est un peu trop confinée et la seule partie réellement attrayante est peu pratique et peu agréable à parcourir, il y a donc peu de chance que ce projet ait des suites ou une grande ampleur. C’est finalement une chance pour les habitants actuels, les chauves-souris, qui trouvent ici le refuge idéal.
BOTTAZZI, Jean; BARBARY, Jean-Pierre; HUGON, Bruno (2011)
Spelunca Mémoires, n° 35 (2011) : 306 p. 300 photos, 135 topos, 14 cartes (ISBN 978-2-900894-18-7)
Voyages en terre chinoise tome 3 : Expéditions spéléologiques franco-chinoises du P.S.C.J.A. de 2006 à 2010.
Analyse :
Les résultats traités dans cet ouvrage rendent compte des travaux effectués au cours de six expéditions du P.S.C.J.A., toutes agréées par la Fédération Française de Spéléologie, s’étant déroulées de 2006 à 2010, ainsi que d’explorations réalisées sur la même période en marge de ces expéditions. Ce sont en tout plus de 186 km de grottes inédites, principalement situées dans la province du Guizhou. 278 cavités sont citées, dont 253 le sont pour la première fois. Après quelques clefs de lecture et le résumé des expéditions ayant permis toutes ces découvertes, les résultats de ces expéditions sont présentées en 11 chapitres. (JB).
2436 caractères - Lu 234 Fois