dong Longqiaodong - 龙桥洞

LONG QIAO DONG (GROTTE DU DRAGON)
x : 33,70 ; y : 79,5 ; z :1320
Développement : 6700 m (6450 m topo) Dénivellation : 140 m (-94 m ; +46 m)
• Situation:
La grotte du Dragon est sans aucun doute la plus importante perte du secteur. Une rivière importante l'alimente après un parcours aérien d'environ 8 km. De Xin Long, on y accède par la route du sud, celle qui mène à Banquiao, en Hubei. Pour franchir la rivière citée précédemment, celle-ci utilise un pont naturel, vestige d'une ancienne galerie située juste en amont de la grotte du Dragon. De là, un sentier évident descend au fond de la vallée, longe la rive droite du ruisseau avant de mener au porche de la cavité.
• Description de la cavité:
Pour la description détaillée du réseau principal, il faut se reporter à la précédente publication d'A.K.L. Pour mémoire, la perte se présente comme un gigantesque canyon (10 à 15 m de large pour une hauteur souvent indéterminée) parcouru par la rivière. Quelques affluents et galeries fossiles viennent se greffer sur le réseau dans sa zone d'entrée (premier kilomètre, jusqu'à la salle des Brumes). Au-delà, le canyon se poursuit sans aucun obstacle hormis quelques bassins profonds. A 2500 m de l'entrée, la rivière disparaît latéralement dans un siphon encombré d'alluvions et de branchages. La galerie principale se poursuit encore sur près de 700 m pour buter sur un autre siphon.
En 1995, nous avions exploré une galerie parallèle entrecoupée de lacs et parcourue par un courant d'air très net.
En 1997, nous avons poursuivi son exploration, profitant d'un étiage prononcé qui avait fait considérablement baisser les niveaux d'eau. Cette galerie prend naissance une vingtaine de mètres en amont du siphon terminal de la grande galerie (rive gauche). Un toboggan glaiseux conduit à une belle galerie en conduite forcée. Plus loin, elle redescend par crans successifs au moment même où elle recoupe une diaclase qui influencera sa morphologie
jusqu'au fond. Le parcours est aisé, mais en période d'eau moyenne il est probable que certains passages siphonnent complètement. A 4100 m de l'entrée, un nouveau siphon barre la galerie. Un conduit supérieur semble offrir une continuation, mais il communique par un puits avec la vasque du siphon. Le plus étrange est que tout au long de ce conduit, un courant d'air aspirant est perceptible. Mais en fait celui-ci semble être dû à un problème de convection, car en hauteur, on le retrouve, mais soufflant dans le sens opposé.
Cette galerie n'a donc pas permis de relier la perte du Dragon avec la grotte Chaude et Froide. Cependant, il existe toujours de réelles possibilités de continuation dans les plafonds du canyon. Mais elles ne pourront s'atteindre qu'au prix d'escalades longues et incertaines.
• Exploration:
L'exploration et la topographie sont réalisées le 22 août par Jean-Claude, Ben, Dédé, Josiane, Bernard et Patrick.

DEGOUVE, Patrick; SIMONNOT, Guy (1999) : La région de Xin Long.-
Spéléologie au pays de l'Homme Sauvage, Aventures Karstiques Lointaines 1997 N°3: 65-111 (3 cartes, 1 dessin., 32 topo.).
Analyse : BBS
Expédition d'août 1997 en Chine: cadre géologique et description des principaux phénomènes karstiques reconnus durant l'expédition dans la région de Xin Long. 36 km. topographiés sur 31 cavités. (Long Qiao Dong: 6700 m., +140 m.; Grotte des Trois Yeux: 6330 m., +170 m.). (FB).

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La grotte-perte du Dragon
(Dragoon Cave - Long Qiao Dong) Altitude: 1470 m
Développement: 6000 m (5980 m topo)
Dénivellation: 140 m (-94 m:+46 m)
La grotte du Dragon est une gigantesque perte s'ouvrant par un porche monumental au fond d'une vallée longue de près de 8 km. Cette dernière draine le flanc d'un relief schisteux culminant à environ 1800 m d'altitude. Son bassin d'alimentation peut-être ainsi estimé à une cinquantaine de kilomètres carré. En crue, le débit doit atteindre plusieurs dizaines de m3/s. Nous avons observé des mises en charges d'environ 30 mètres de hauteur au niveau du siphon terminal . La cavité s'apparente donc au modèle des grottes-tunnels(voir infra).
A l'entrée de la cavité, la rivière du Dragon occupe presque toute la largeur du conduit, et en crue, il est nécessaire d'emprunter un réseau de petites diaclases périphériques pour rejoindre une plage de galets bordant la rivière à une cinquantaine de mètres de l'entrée. A cet endroit, en paroi sud, une imposante galerie remonte jusqu'à une trémie totalement impénétrable (+23 m). Il s'agit probablement d'un ancien tracé de la rivière comme le montre le report topographique. Du même coup, la galerie empruntée aujourd'hui par
le cours d'eau, perd de ses dimensions. La voûte n'est plus qu'à 5 ou 6 mètres de hauteur ce qui a pour effet de concentrer le courant d'air qui souffle violemment jusqu'à éteindre la flamme de l'éclairage acétylène. En crue, ce tronçon moins étoffé peut s'avérer totalement impraticable sur une longueur d'environ 40 mètres.
A 400 mètres de l'entrée, le plafond disparaît dans une salle imposante qui correspond à la confluence du conduit fossile cité précédemment, de l'actif et de trois autres galeries affluentes . Le premier de ses affluents se greffe en rive gauche de la galerie fossile . Parcouru sur une centaine de mètres, il est obstrué par une trémie (+23 m). Le fossile, quant à lui, a pu être visité sur une distance de 250 mètres jusqu'à un effondrement (+30 m) situé à moins de 20 mètres de celui rencontré dans le conduit fossile de l'entrée. Au sud de la salle, au sommet d'un imposant remplissage,
une autre galerie de belles dimensions (20 x 20 m) butte sur une trémie à 720 m de l'entrée (+46 m). Enfin. en paroi ouest, deux galeries plus modestes permettent d'accéder à un affluent parcouru par un ruisseau (affluent du Salpêtre). La première est active et une voûte mouillante oblige une immersion presque complète. Aussi, on lui préférera la seconde, entièrement sèche et aménagée pour l'extraction du salpêtre. Toutes deux rejoignent un joli canyon (8m x 12m) qui est parsemé d'aménagements divers liés également à cette forme d'industrie souterraine. Le terme de cette galerie est une nouvelle trémie dans laquelle les chinois ont extrait le remplissage qui devait être riche en nitrates (760 m de l'entrée; +38 m). Le ruisseau quant à lui, provient d'un siphon (rive droite) et d'une cheminée (rive gauche). Au-delà de cette première salle, la rivière du Dragon emprunte désormais un majestueux canyon haut d'une bonne trentaine de mètres pour une largeur de 15 à 20 mètres. Elle circule entre des blocs et des plages de galets. A 870 mètres de l'entrée, le conduit est marqué par un changement de direction à 90°. A cet endroit, il forme une salle bordée d'épais remplissages (Salle des Brumes: 90 m dans sa plus grande largeur, 30 m dans sa plus petite et 300 mètres de longueur). Dans sa paroi nord-est, un affluent barré par une petite cascade de 4 mètres reste à explorer. Plus en aval, la rivière s'enfonce entre des blocs cyclopéens perdant progressivement de la dénivelée jusqu'à un nouveau virage du canyon.(-31 m, 1175 m de l'entrée).
Ce dernier retrouve alors sa morphologie initiale (6 m x 40 m). A 1290 m de l'entrée, un lac profond barre toute la galerie. Pour faciliter sa traversée, une main courante longue d'une vingtaine de mètres a été installée en rive gauche. Derrière, le Canyon se poursuit,toujours aussi gros, toujours aussi beau en suivant la même direction. A 1700 m de l'entrée, le ruisseau disparaît partiellement dans une première perte (rive droite) rapidement siphonnante. Plus loin, à 2270 mètres, la rivière emprunte un conduit plus petit (1,5 m x 2 m) et labyrinthique qui n'a pas été topographié. Sur la gauche, une grande pente d'alluvion remonte dans le sommet du canyon qui est barré par des blocs gigantesques. Au sommet, il faut emprunter une galerie parallèle (paroi gauche) pour retrouver la suite du conduit initial. Nous sommes à près de 2500 m de l'entrée et la rivière que l'on retrouve en aval du labyrinthe cité précédemment, disparaît
définitivement dans un conduit bas et siphonnant. Dans ce secteur, les traces de mise en charge sont visibles à plusieurs dizaines de mètres de hauteur (arbres et déchets divers) .
La galerie qui suit cette zone un peu tourmentée est désormais inactive (sauf en crue). Son orientation est marquée par un coude à 900 (sud-ouest). Bientôt, elle se dédouble sur une centaine de mètre juste avant de retrouver l'axe qu'elle avait suivi jusqu'à présent (nord-ouest). Morphologiquement, le conduit est plus bas (10 m x 10m). Le sol est couvert de remplissage fin et la progression est facile .
A 2800 mètres de l'entrée, une petite galerie en rive gauche draine un ruisseau qui traverse le drain principal (perte du Poisson) . Cette perte a été parcourue sur 370 mètres jusqu'à des bassins profonds. Le conduit principal, quant à lui, ne tarde pas à se dédoubler juste avant de rejoindre une salle haute encombrée de gros blocs lavés par les crues.
Plusieurs galeries convergent dans cette dernière. L'une d'elle située en hauteur n'a pas pu être atteinte. Les autres, sont des pertes latérales (Galerie de l'Espoir) qui ont été explorée jusqu'à des plans d'eau profonds.
En continuant après la salle, la voûte s'abaisse peu à peu jusqu'à un siphon situé à 3195 mètres de l'entrée (- 93m). Peu avant, une cheminée semble correspondre avec le haut du Canyon perdu précédemment. Un net courant d'air descendant incite à tenter l'escalade au cas où il n'y ait plus d'autres possibilités.
Galerie de l'espoir:
20 mètres avant le siphon terminal, une galerie remontante, large de 6 m et fortement argileuse amène à un méandre étroit (1 à 1,5 m)Un léger courant d'air est perceptible. Après une vingtaine de mètres en opposition et un passage au-dessus d'un puits de 15 m bouché il est possible de redescendre dans une zone beaucoup plus large. Finalement un actif aux nombreuses marmites et vasques d'eau profondes est atteint. Nous sommes au bas d'un méandre, celui-ci peut être estimé à 30 m de hauteur. il a été reconnu sur plus de deux cents mètres. Il est entrecoupé sur une trentaine de mètres par une zone basse sèche au sol parsemé de galets roulés et de sable propre. La progression s'est arrêtée sur des bassins profonds (3575 m de l'entrée; - 81 m).
Dans l'état actuel des connaissances, il est bien difficile de savoir quel est le débouché de cette rivière . A priori , seule la source Noire, en Hubei, présente une activité correspondant à celle de la perte du Dragon. Dans ce cas, la traversée pourrait dépasser les 10 km.

DEGOUVE, Patrick; DURLET, Christophe; DUSSEAU, Patrick; GRISOLET, Jean-Michel; LEGLAYE, Eric; SCHALK, Patrick; VERDET, Christophe (1997): Présentation des principales cavités explorées en 1995.-
Spéléologie au pays de l'Homme Sauvage - 2° expédition spéléologique en Chine A.K.L. 1995: 29-58 (2 cartes, 1 tab., 17 topos, 1 fig.).
Analyse : BBS
Localisation et description des cavités explorées dans la région de Xin-Long (Sichuan): 34 sites répertoriés dont: Grotte- perte du Dragon (5980 m.), Grotte de 3 yeux (4352 m.), Grotte de la Barbe Dorée (1900 m.), Grotte du Serpent (1480 m.), Grotte du Mendiant (1152 m.), Résurgence de l'Entrepôt N°1 (875 m.). (FB).

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