dong Huoyanping - 火焰坪

Huoyanping (10c)
C’est une grotte d’importance capitale, agréable à parcourir avec un vaste P45 suivi de deux très belles grosses galeries.
Accès:depuis le village de Shuanghe, suivre la piste de Longtanzi et poursuivre au-delà jusqu’à passer l’altitude de 1200m. On remarque alors sur la gauche une très grande doline avec un petit village nommé Datian 大田. Une piste carrossable en construction traverse la doline et monte à un col. Après un replat, il faut suivre un sentier qui débute main droite et à gauche d’une profonde doline. Il monte doucement en rive gauche du vallon où s’ouvre Huoyanping. Vers la fin, il faut traverser ce vallon et trouver l’entrée au pied d’une petite barre rocheuse.
La zone d’entrée
On pénètre dans la grotte par une large entrée de 4m de haut au centre et de plus de 15m de large. On descend dans le cône d’éboulis de l’entrée et l’on découvre une vaste galerie de 30 m de diamètre sur 100 m de long. Elle présente un soutirage sur la gauche qui mène à un puits de 50 m non descendu. Au fond, un gros puits de 45 m occupe toute la largeur de la galerie. On l’équipe sur la droite, après une courte main-courante et avec un relais à mi-descente. On notera au fond de ce puits parmi les blocs la présence de très nombreux ossements dont certains visiblement très anciens. En continuant vers le fond, on descend une vaste galerie au fond caillouteux, jusqu’à ce que le plafond s’abaisse. La suite est le méandre du fond. De retour à la base du puits, on remonte sur la paroi opposée à la corde de descente par une escalade facile. Cette galerie en hauteur est un peu plus petite, avec un sol plutôt sableux, on veillera à suivre les traces déjà faites. Il n’y a que quelques grosses concrétions, mais certaines ont été érodées et sont de toute beauté, telle des sculptures d’art moderne. Après un brusque virage à gauche, la galerie diminue en volume. On serpente entre les colonnes de calcite jusqu’à buter sur un rideau de calcite qui barre totalement cette galerie de 10m de large sur 2m de hauteur. Un fort courant d’air sort par plusieurs trous entre les colonnes de calcite. Un élargissement a été tenté en 2016 (massette + burin), mais sans succès, la calcite est très dure. [Alain Maurice]
Le méandre du fond
Bon, c’est étroit. On se croirait dans les Bauges, mais vu le volume que l’on avait avant l’étroiture, une galerie de plusieurs hectomètre carré de section, on se dit que ça ne peut pas se terminer en «eau de boudin». Et bien, presque. Il faut se mettre à plat ventre pour continuer. C’est pas haut, mais ça passe. Il y a un second passage bas et là, c’est trèèès bas. Derrière, on se tient presque debout dans une petite salle. Sur la gauche, on devine qu’un effondrement ou une coulée de boue a dû colmater un départ. Les parois sont hérissées de petits choux-fleurs et tapissées de centaines, voire de millier d’os de chauve-souris. Une véritable hécatombe. C’est après que ce se gâte sérieusement. C’est pas large, peu haut, on rampe à moitié, toujours dans les os de chauves-souris et quelques os de chèvre. Ça a dû être actif à un moment donné et entraîner ces os par ici. Ensuite, cela devient franchement rasoir, on rampe allongé, tentant de positionner ses fémurs pour négocier les virages... Il y a un léger courant d’air, sensible. Mais bon, la section diminue. J’ai fait demi-tour lorsque cela faisait moins de 30 cm de haut et 60 cm de large, sans trop d’espoir. [Olivier Testa]
Derrière l’étroiture
Il a fallu cinq séances de désobstruction à l’éclateur mécanique pour franchir cet obstacle composé de roche, de calcite très dure et - au sol - d’un dépôt noir induré. La grille de piliers stalagmitiques est en fait très courte. On retrouve une galerie d’une dizaine de mètres de large pour 3 à 4 m de haut où les concrétions, toutes noires et bourgeonnantes de choux-fleurs, sont plutôt rares. Un petit écoulement provient d’une lucarne. Il a soutiré les sédiments, puis il se perd dans un méandre qui a été exploré jusqu’à une zone étroite et boueuse. Un peu plus loin, on arrive à un carrefour. On laisse pour le moment la galerie de droite qui va en direction du puits central.
La galerie de gauche est deux fois plus grosse que celle de droite, on y observe des blocs fraîchement détachés du plafond qui contrastent avec l’aspect général très fossile. Un ressaut d’une vingtaine de mètres, qu’il est exclu de franchir sans corde, marque une pause dans la progression. Un peu avant et sur la droite une diaclase permet de descendre d’un étage et d’avancer un peu jusqu’à la base d’une cascade. Il n’y a pas de suite envisageable dans ce secteur, mais en bas du ressaut un boyau revient à proximité de cet étage inférieur. La galerie gagne encore en volume, elle dépasse parfois 25m en hauteur et 30 m en largeur. Elle présente un chenal, un ancien écoulement temporaire qui a creusé légèrement les sédiments. Sur la gauche, une fracture descend en un puits de 17 m et présente du courant d’air d’aval. Plus loin, la galerie qui était remarquable par son profil génétique érosif parfaitement conservé bute sur une zone d’effondrement. Un chaos de gros blocs cerne un puits fossile de plus de 30 m. Sur le côté, un petit actif arrive d’une escalade de 10m. Il semble qu’il soit l’origine du chenal. La galerie continue, déclive. La partie de droite est caractérisée par un sol plat et d’abondantes concrétions alors que sur la gauche on monte dans les gros blocs d’effondrement. Finalement, les concrétions obstruent toute progression horizontale. Il faut monter dans une trémie parcourue par un courant d’air d’aval pour arriver en balcon sur la grande salle. Elle mesure plus de 100 m de long et 50 m de large. Ses pentes sont trop dangereuses pour y descendre sans corde et il est difficile de savoir si elle est ou non prolongée d’un puits vers le bas. Le plafond est plat et rejoint les parois en encorbellement selon la stratification. Depuis le balcon, on distingue mal ses éventuels prolongements latéraux.
Le puits central
Le courant d’air arrive de la branche de droite. Elle s’achève sur un grand puits qu’il est difficile d’observer à cause d’une cascade formant un rideau d’eau. Il se descend en équipant une main-courante sur la droite. Il y a une lucarne qui pourrait permettre une descente dans la partie fossile du puits, mais il faut des ancrages profonds car la strate dolomitique est ici très friable. Il est plus facile de descendre dans la partie active. C’est ainsi qu’on a pu faire une visée sur le cairn posé sur la crête du puits central découvert dans Bojiyan. On arrive en fait dans un lobe situé au sud. La descente dans ce lobe de l’aval de la cascade s’est interrompue sur un palier. Les pierres tombent encore de plus de 60 m, mais il faut passer sous la douche. Il semble possible que ce puits rejoigne le puits central vers le fond. [Jean Bottazzi]

AUT. VAR (2019)
Jean BOTTAZZI, Éric SANSON, Bruno HUGON, Olivier TESTA, Alain MAURICE, Marc GUICHOT, Florence GUILLOT, Cécile PACAUT, Marc FAVERJON, Marc TREMBLAY, Amandine LABORDE, Nicolas FAURE, Emmanuel VITTE, Jessica MORIN-BUOTE, Éric DAVID, Éric LECUYER, Éric MADELAINE, Gilles CONNES.
Topographes
Jean BOTTAZZI, Éric SANSON, Bruno HUGON, Nicolas FAURE, Olivier TESTA, Barnabé FOURGOUS, Pascal ORCHAMPT, Emmanuel VITTE, Éric DAVID, Marc TREMBLAY, Florence GUILLOT, Fabien MULLET, Marc FAVERJON, Charles BUTIN, Cécile PACAUT, Alain MAURICE, Gilles CONNES, Jes- sica MORIN-BUOTE, Michel ISNARD, Jean-Pierre BARBARY, Patrick LETOURNEL, Marc SÉCLIER, Marc GUICHOT, Vivien MOINAT, Éric MADELAINE, Silvia ARRICA, Silvère PASTUREAU, LIZIXIN, Éric LECUYER, Thierry MONGÈS, Amandine LABORDE, Daniel BETZ, Olivier JÄRMANN, Christian DELAIRE.
Coordination, rédaction, synthèse topographique et composition :
Jean BOTTAZZI
Spelunca Mémoires n° 39 (2019)
Voyages en terre chinoise tome 5. Expéditions spéléologiques franco-chinoises 2011-2019 dans les grottes de Suiyang Shuanghedong

Analyse : gkc-JPB

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