8 écrous de 8 4711


Sous forme d'un journal anecdotique d'une semaine, cet article donne un apercu de la vie en Chine, de l'activité spéléo chinoise et un compte-rendu d'explo d'un nouveau P300 le gouffre de Xinqiankeng (creux du zinc et du plomb) dans le district de Shuicheng.


Dimanche 30 septembre 2007
Voici un mois que nous sommes installés dans notre appartement à Guiyang.
Mais voici un mois que je trouve qu'il manque une table dans cette chambre pour bricoler un peu le matériel autre part que par terre. La table à maquiller transformée en bureau, ça passe à la rigueur, mais en établis...
Qianzhi m'a dit qu'il passait nous prendre à 18h, Colette doit encore faire son sac et le mien est à peu près fait, il est 16h15... Cette table à bricoler, j'ai peut-être le temps de l'assembler vite-fait !

J'ai vu un plateau de table stocké sur l'avancée de la fenêtre de la cuisine L'évier est sur un support maçonné, je peux monter dessus sans problème. Holà ! c'est lourd ce truc ! tant mieux, ça sera solide. Par contre, pour le récupérer, c'est pas gagné. Les grilles anti-cambriolage aux fenêtres servent de stockage pour tout un tas de bricoles de toutes sortes dont on n'a plus l'usage mais que l'on ne se résigne pas à jeter. Ici, nous avons quatre bassines en plastique, une plante en pot, un panier en osier, des gamelles en inox, un pilon, une énorme clef anglaise, un gros tube en acier, un tube en plastique, de l'ai, du gingembre, des tampons à récurer, des couverts divers et un plateau de table. La fenêtre coulissante ayant été percée pour faire passer le tuyau d'évacuation des gaz du chauffe-eau, il n'est plus possible d'ouvrir complètement. La manoeuvre est difficile, en porte-à-faux au-dessus de l'évier... quelques bricolent tombent chez le voisin d'en-dessous au passage... Et voici le plateau, couvert de sa fine et noire poussière urbaine malgré le plastique de protection. Un petit lessivage vite-fait, il ne reste plus qu'à trouver les pieds.

Les pieds sont stocké dans l'autre débarras : sous la planche en contreplaqué du grand lit. Là encore, les récupérer est plus difficile qu'il n'y paraît. Ce n'est pas le poids du matelas de 2 cm d'épaisseur qui gène, ni du molleton de laine sensé donner un peu de moelleux au couchage. Le problème, c'est que le matelas est trop long et que les moulures le coince en longueur, et qu'à trop forcer, on risque de casser le contreplaqué. Déjà qu'une latte de support manque. Bon, en me râpant un peu les mains, je fini par extraire un à un les quatre pieds convoités. Il ne me reste qu'à assembler le tout... Mais où sont les écrous ?

Il y a deux goujons de huit par pied, il me faut donc huit écrous de huit. Ils sont forcément stockés quelque part. On ne range pas un plateau et des pieds de table sans garder les écrous ! Je fouille les recoins de l'appartement que je connais le moins, c'est à dire le placard à chaussure dans l'entrée mal éclairée. Je trouve de la quincaillerie, des outils, mais pas d'écrous. Et pourtant, je sais où il y en a, des écrous de huit ! Dans mon sac, tout simplement, dans le matériel que j'ai préparé pour partir en spéléo... Mais je ne vais quand même pas gaspiller huit goujons pour récupérer les écrous. Pas maintenant en tout cas. A mon retour, peut-être, car après tout, il y a des chances pour qu'on n'en ait pas vraiment besoin... Je finis par renoncer. Colette a finit son sac, il nous reste une heure devant nous pour quelques travaux dirigés de math, seule matière pour laquelle il lui faut un peu d'aide pour suivre ses cours par correspondance.

Le temps de redéfaire le sac pour sortit le livre, et voici Qianzhi au téléphone "We, in the car, now, go your home". Déjà ? Bon, on remballe sans trop se presser. Il en a sans doute pour une heure de route. Tiens, non, à nouveau le téléphone. "we in your home now". Panique à bord, on bourre tout en vrac et on descend dans la rue. Il avait dit 18h, c'est peut-être l'heure du départ du train, ou du bus. Ici, on apprend vite à ne plus poser les questions trop tôt, c'est à dire avant qu'elles ne puisse avoir une réponse suffisamment durable pour que ça vaille la peine de la connaître. Nous savons juste que nous partons pour trois jours à Liuzhi, que nous serons 28, qu'il y aura Shuangdao, Hanfeng et Qianzhi, que nous irons à Fujiadong et qu'il y aura une échelle en dur pour éviter de faire utiliser le descendeur à des personnes inexpérimentées. Qianzhi et Hangfeng sont en fait venu en taxi. Nous nous mettons en attente pour repartir de même. Au bout de 10mn à ne voir passer que des taxis pleins, nous finissons par traverser la route et là, le premier qui arrive veut bien nous prendre. Il faut dire qu'en chine le 30 septembre n'est pas un jour comme les autres. C'est la veille de la fête nationale et d'une période d'une semaine de vacances générales. Bien que ce soit dimanche, la plupart des bureaux ont travaillé pour compenser ces vacances. C'est donc l'heure de pointe, si on a vraiment un train à prendre, il vaut mieux ne pas traîner.

Nous voici à la gare. après la course, l'attente. Petit à petit, on retrouve des visages connus dans la foule et on se regroupe, puis se dégroupe à nouveau. En fait, il n'y avait pas assez de place dans le train pour tout le monde. Nous prendrons donc l'autocar. A Guiyang, le principal terminal d'autocar est devant la gare. Il suffit de trouver l'emplacement de celui qui va à Liuzhi... Puis d'attendre, jeter ses sacs dans la soute et se jeter soi-même vers la porte Le billet coûte 58 Yuans.
Arrivés à Liuzhi, il faut retrouver les camarades ayant voyagé en train. Quelques coups de fils et de taxis, et nous y voilà. Nous ne sommes au final "que" 18. Tant mieux après tout ! Nous montons maintenant dans un bus de ligne. C'est nettement moins confortable, surtout pour ceux qui sont debout ou appuyés sur le tas de sacs empilés sur le capot du moteur. C'est ainsi vers les 1h30 du matin que nous atteignons notre destination finale : Xingchang. Nous descendons au meilleur hôtel possible, sans doute le seul d'ailleurs, et ressortons vite manger au restau du coin de la rue. Ce n'est pas à Xingchang qu'on trouve une pâtisserie, mais il ne manquait pas une once de bonne humeur autour de l'unique bougie, seul symbole disponible pour fêter les 16 ans de Colette !

Lundi 1 octobre 2007
Xingchang ! Avec une température confortable, c'est un vrais plaisir de retrouver après 6 ans ce bourg d'un autre âge. L'hôtel n'a pas évolué d'un pouce : il faut toujours se baisser pour ne pas se fracasser le crâne dans les escaliers et franchir en apnée le dernier palier avant la terrasse autour de laquelle sont disposées les chambres. Il n'y a toujours une seule prise électrique disponible, et elle ne fonctionne pas. Par contre, les commerçants environnants ne vendent plus de douille voleuse. Le petit restaurant a par contre changé, on peut dire qu'il a triplé sa surface d'accueil en investissant le hangar voisin. Sa cuisine semble s'être par contre un peu banalisée.
Nous partons à pieds pour Fujiadong. Il suffit de demander aux gens, tout le monde connaît. Nous arrivons vers 10 h au bord de l'énorme effondrement qui abritait jadis la famille Fu, de notoires trafiquants d'opium.
Bon, comment descendre là-dedans ? Il n'y a pas d'échelle en dur comme il avait été dit. Par contre, Qianzhi, Hanfeng, Shuangdao et Chenggongyuan sortent tout naturellement un baudrier de leurs sacs ainsi que quelques cordes. Je suis furieux envers Qianzhi, il m'avait assuré que l'on ne ferait pas descendre de puits aux personnes non expérimentées. Tout au moins, il m'aurait prévenu, j'aurais apporté deux baudriers de plus ! Du coup, il me revient avoir lu qu'il y avait d'autres entrées au réseau de Fujiadong. Peut-être l'une d'entre elles peut se faire sans corde. Je regarde la topo sur l'écran de mon appareil photo (plutôt que d'emporter l'indispensable mais volumineux Karstologia Mémoires N°9, je me suis contenté de prendre en photo la topo avant de partir). Je vois une petite entrée 100m au sud pour laquelle aucun obstacle n'est indiqué. J'abandonne la troupe affairée à ses préparatifs et part à la recherche de cette entrée secrète. Quelle mauvaise idée ! Fouiller un lapiaz recouvert de ronces et de broussailles peut avoir au début un petit coté excitant, mais au bout d'un moment, ça devient très pénible voir dangereux, surtout sans outil pour éclaircir la végétation. Au bout d'une heure, je reviens, un peu dépité, surtout que je réalise que le plus simple était bien entendu de descendre le puits et de trouver cette sortie par l'intérieur !
Shuangdao est en train de terminer le tricotage d'une toile d'araignée en corde dynamique. C'est certain, personne ne tombera par rupture d'amarrage. Par contre, pour aller mettre son descendeur sur la corde, il faut descendre un toboggan boueux et se pencher au-dessus du vide. Je prend une grande corde et l'amarre à un gros rocher dans le champ de maïs pour faire une main-courante. Cette corde fera aussi pour la descente et il en restera une bonne vingtaine de mètres encore. La descente elle-même s'organise, Qianzhi m'affirme que la sortie que je cherchais est impraticable car trop étroite. Pourtant, rien n'indique ce fait sur la topo. Bref, pas moyen de convaincre Shuangdao d'aller voir. La descente s'organise.
Chenggongyuan s'installe en tête de puits. C'est un de nos stagiaires 2005. Il est d'un naturel prudent et posé. J'ai plus ou moins décidé de les laisser gérer la situation. Je ne suis pas en situation d'encadrement, sinon, j'aurais fort envie de retirer les cordes et de changer d'objectif. Je veille simplement à ce que les baudriers soient bien attachés, à ce que chacun se longe sur la main-courante et à ce que tout le monde descende avec un casque sur la tête. Ce qui fait que je descend plutôt dans les derniers, juste après Colette.
Bien entendu, dès que je suis en bas du puits, je file vers la fameuse sortie de secours. Je veux savoir ce qu'il en est. Après une descente sur le cône d'éboulis, la galerie remonte sur une coulée de calcite. Vient ensuite une petite trémie et une petite salle. Dans cette salle arrive un puits de 5m d'où provient la lumière. Il ne sera donc pas possible de ressortir par là, cet itinéraire ne présente donc aucun intérêt. Par contre, le P5 mérite d'être signalé sur la topo. Colette m'a rejoint. Il y a encore du monde en haut du puits, nous allons donc voir ce fameux méandre-scépulcre. Là encore, je regrette de n'avoir pris que la topo avec moi et pas le texte qui va avec. J'aurais ainsi su qu'il faut équiper un puits pour y descendre. Vu la configuration des lieux, je pense que la personne qui repose ici y est tombée accidentellement en voulant explorer les lieux et que ses camarades, incapables de le faire sortir (peut-être aussi souffrait-il de sa chute ?) lui ont simplement descendu de quoi abréger ses jours en douceur.
Nous rejoignons finalement la troupe sous un surplomb un peu avant la fameuse fortification en pierres de taille. Une fois tout le monde regroupé, nous partons à la découverte. Le sol ne porte aucune empreinte de pas, si ce n'est ceux de faisants qui semblent apprécier les lieux. La galerie est tout d'abord rectiligne et la lumière du jour y abonde, mais dès qu'elle tourne et s'enfonce vers les profondeurs l'obscurité gagne. Tous les porteurs de lampes à LED de toutes puissances et conception se retrouvent fort handicapés. Heureusement que quelques flammes sont là pour donner un peu de confort. Je parle bien de confort car j'ai bien l'impression que la plupart de nos amis continueraient à avancer à la lueur d'un téléphone portable s'ils n'avaient que ça. L'avantage de cette situation, c'est que personne n'est tenté de s'aventurer dans les réseaux latéraux : chacun tente de son mieux de suivre la faible lumière de celui qui le précède.
Nous retrouvons le ciel en arrivant au pied de Yuandong où un risque majeur génère quelques hésitations : de grandes orties ont envahi le chemin. En bas du cône d'éboulis recouvert de végétation scélérate, nous atteignons la partie la plus impressionnante du réseau. L'énorme galerie baignée de lumière a un sol parfaitement plat alors que du plafond s'effiloche une fine cascade étincelante de plus de 100 m. C'est le lieu idéal pour les photos et pauses en tout genre. Il est convenu que Shuangdao et Chenggongyuan continuent avec moi pour chercher une éventuelle continuation au réseau. Je les perd assez rapidement en fouillant en détail le secteur où se perd le petit ruisseau. Dans le noir total des galeries qui suivent, je retrouve une petite lumière, je la rejoint, c'est en fait Colette qui explore de son coté. Nous poursuivons ensemble, je me réfère sans cesse à la topographie pour confirmer le lieu où nous nous trouvons. Nous finissons par décider de rebrousser chemin sans aller voir l'ultime terminus. Nous repérons alors une galerie basse qui n'est pas sur la topo et décidons de remédier à cette lacune. Chenggongyuan nous rejoint alors. Il alerte par radio le groupe que nous entrons dans une galerie inexplorée ! Inexplorée, pas tant que ça. Le sol présente des traces de sondages pour vérifier la qualité des sédiments. Au bout du compte, cette galerie est courte. Colette note les résultats de mes mesures et nous faisons le dessin ensemble. Un gros cairn laissé par les topographes précédent à un point caractéristique nous fournira un raccord topo impeccable.
L'ensemble du groupe a rappliqué aux nouvelles, nous sommes donc en ordre de marche vers la sortie.
De retour au mur de fortification, une nouvelle pause s'installe. J'en profite pour fouiller la paroi ouest de l'effondrement d'entrée car Jean-Pierre m'y a signalé une galerie ventilée. J'en trouve une première, parfaitement impraticable car trop étroite. Puis j'atteint celle que suggère la topo. Elle est en fait obstruée par un concrétionnement abondant, et le courant d'air que l'on sent n'est qu'un retour d'air frais provenant de la vaste galerie sud. Une escalade de la coulée stalagmitique me confirme ce diagnostic. Nous ne connaissons donc plus de continuation possible à cette grande grotte.
La remonté s'organise tout doucement. Chenggongyuan reprend son poste en haut de la verticale... Ca va être long !
Je profite de ce temps pour monter en obliquant à droite de la corde. Une petite niche au niveau du plafond de la galerie sud offre un observatoire de choix pour photographier de belles pendeloques biscornues. En revenant, j'observe la paroi. Les brigands de la famille Fu ne perdaient sans doute pas de temps avec des cordes et échelles. Je trouve une première prise bien taillée pour la main droite, une autre pour la main gauche... Ils devaient passer par là. La paroi n'est à cet endroit verticale que sur quelques mètres, puis il y a une petite vire pratiquement au niveau où est installé Chenggongyuan. J'essayes de grimper, mais je ne sens pas le rétablissement sur la vire. Je redescend. Colette m'a vu faire et demande à essayer. Elle sort sans difficulté ce petit pas d'escalade et la voici sur la vire. Je lui envoie un bout de corde qu'elle attache à un des amarrages de tête de puits, la rejoint, et enchaîne sur le derniers cran de monté qui est plus dans mes cordes puisque la principale difficulté consiste à se forer un passage dans les broussailles. Il ne me reste plus qu'à me caler dans le pré pour l'assurer, et nous voilà sortis.
C'est là que ça se complique un peu. Comme de normal, un autre veut nous suivre. Je crie à Qianzhi qu'il faut s'assurer comme pour l'escalade. Je lui envoie le bout de la corde pour l'assurer... lorsqu'il arrive en haut, je vois qu'il la tient à la main ! Un suivant arrive, c'est Shuangdao en auto-assurance sur noeud italien. Je lui explique la situation et lui confie l'assurance, au moins, il pourra expliquer clairement ce qu'il faut faire, c'est un grimpeur après tout ! Enfin en théorie. Le 3ième, coaché par Qianzhi, monte mal auto -assuré sur son bloqueur avec tout le matos de SRT. Bien entendu, il s'occupe trop de son bloqueur et pas assez des prises et vole à mi-parcours son casque est à moitié éjecté et pendouille autour de son cou. Shuangdao a encaissé le choc, attends, puis finalement, le redescend en moulinette de 2 m en moulinette pour qu'il se reprenne et monte par le puits.
Vient ensuite Qianzhi, en auto-assurance sur ses mains droite et gauche, puis on arrête ces fantaisies.
Non, décidément, il n'y a qu'une bonne méthode pour descendre et remonter un puits en spéléo. Dommage qu'ici on ait utilisé surtout les autres ! Nous rentrons à l'hôtel par petits groupes, histoire de ne pas se bousculer dans la cour-salle de bain où une toilette sommaire est bienvenue pour rincer la sueur du jour. Les salades du quartier de jardin sous-jascent recueillent les eaux savonneuses. Nous mangeons tôt, puis nous regroupons dans la plus grande chambre pour causer jusqu'à très tard de tout et de rien jusqu'à épuisement des bières, cigarettes et graines de tournesol.

Mardi 2 octobre
Au matin, le moteur diesel à échappement libre et gros klaxon est bien au rendez-vous. En ordre dispersé, sans brusquerie aucune, chacun fait ce qu'il a a faire depuis décider d'ouvrir un oeil jusqu'à finir son bol de nouilles. Deux tout petits minibus se garent dans la rue devant le restau. On s'entasse gentiment, avec toute fois un peu top d'énergie pour la touche finale : la porte coulissante tombe par terre sous le choc de la fermeture. Le chauffeur répare ça vite fait à grands coups de cailloux sur la glissière, et on est partis.
Wuliudaxiaodong est notre objectif ce n'est qu'à 5 km au nord de Xingchang en ligne droite, et peut-être une bonne dizaine en suivant la route. Le plateau de Xingchang, hélas toujours un peu trop brumeux, présente une belle succession de vallées sèches J'avais rentré les coordonnées dans le GPS, de la grotte au cas où. Je retrouve donc rapidement le vallon percé de puits sur les cotés, mais où est la grotte ? QIanzhi arrive et cherche aussi. Il y a bien ce canyon qui descend vers on ne sais où, mais l'absence de chemin dans cette sorte de jungle lui font penser que ce n'est pas là. Finalement, un paysan revient nous confirmer que c'est bien là qu'il faut descendre. Il me donne un pieds de maïs bien utile pour voir si le prochain pas de descente fait 3 cm ou 1 m, la végétation étant suffisamment dense pour masquer totalement le sol. L'autre utilité de cette arme, c'est de balayer systématiquement l'air devant soi, afin d'éviter la plupart des centaines d'énormes araignées vertes dont les toiles jaunies de pollen s'enchevêtrent à perte de vue. Ce prétendu canyon ressemble plutôt à un véritable puits. L'arrivée sous terre est un véritable soulagement. Enfin la fin des difficultés ! Il était temps, le pieds de maïs s'étant peu à peu réduit à un petit bout ridicule. Le sommet de galerie d'entrée est occupée par un épais brouillard, il faut descendre encore la pente pierreuse jusqu'aux premières traces d'activité humaine pour trouver le confort. Nous nous regroupons pour une petite photo collective. Un chiot ramassé au passage dans un village s'est joint à l'équipe. Chenggongyuan le premier s'enfonce dans les ténèbres. L'entrée présente deux branches de très grande section. Celle de droite absorbe en période pluvieuse les cascades tombant dans le puits d'entrée, elle devient impraticable car entièrement colmatée. Encore qu'une escalade pourrait peut-être donner accès à une suite, mais on n'est pas là pour ça. Nous enchaînons donc dans la galerie principale que l'on peut qualifier de grandiose. Un énorme rocher en forme de piton donne l'impression qu'ici le monde extérieur a été mis à l'abris sous un toit immense. Bien qu'en pleine obscurité, on aperçois longtemps la petite tache de lumière vert tendre de l'entrée. La galerie devient vite plus petite et monotone. Nous retrouvons Chenggongyuan qui affirme qu'il n'y a plus de passage, mais en fait il n'en est rien, il suffit de suivre le bon chemin, tracé autrefois par les allées et venues des exploitants de nitrates, pour trouver la galerie qui lui avait échappé. Plus loin, un nouveau dédoublement de chemin m'emmène sur la gauche alors que le gros de la troupe suit la paroi de droite. Avec Colette et Chenggongyuan, nous allons en reconnaissance . La galerie finit par s'abaisser et se diviser. Je ne sens pas de courant d'air flagrant, pourtant, une inscription à la craie indique clairement "Fengdong". Nous retournons donc rejoindre le reste de la troupe. Ils sont descendu dans un méandre fossile pentu. Malgré ma topo, toujours sur l'écran de l'appareil photo, je ne sais pas trop où nous sommes. Il faut dire que pour je n'ai que la partie topographiée par les expés franco-chinoises et qu'un passage porte le nom évocateur de "colimaçon labyrinthique". Même en fouillant bien, pas moyen de trouver de véritable suite à ce réseau. nous finissons par rebrousser chemin en fouillant tous les détails. De retour à la séparation des deux branches, j'arrive à la conclusion que la suite se trouve là où il y a l'inscription "Fengdong" et que nous venons d'une branche non reportée sur la topo. Le groupe semble peu enclin à repartir vers un autre fond, dommage.
Dans le clair-obscur de l'entrée, un gémissement déchire le silence. Le chiot semble avoir voulu tenter de nous suivre est s'est perdu. Je le récupère au sommet d'un gros rocher.
Nous repartons vers la piste. Les deux véhicules nous attendent près d'une grosses scie circulaire avec laquelle les petits enfants semblent bien s'amuser. Nous rentrons donc tôt à l'hôtel. Le protocole de mise à table ce soir est un peu original. Certains se sont déjà mis dans le hangar en béton faisant office de salle de restaurant, d'autres se mettent à arroser la route qui passe devant. Nourrissent-ils l'espoir de souper dans un lieu où la résonance est moindre ? Au bout de d'une dizaines de minutes, leurs efforts pour transformer la poussière en boue n'est guère couronnée de succès. D'autre part, le passage incessant des camions, triporteurs et moto-taxis tout munis de klaxon plus puissants les uns que les autres rend l'intérêt de l'opération un rien douteux. Qianzhi finit par prendre une table et l'emporter devant l'hôtel, là où c'est un peu plus passant et déjà boueux. Finalement, une solution idéale est trouvée. On monte le matériel sur le toit-terrasse de l'hôtel, ce sera notre resto du soir.
Le repas finit, la terrasse est un véritable dépotoir comme il se doit après un sympathique et plaisant gueuleton.
Nous passons alors à la grande chambre pour y mettre le bazar. Après un tour de discussion, des jeux se mettent en place. Le matériel est rudimentaire : un jeu de carte, des bières, des graines de tournesol et des mouchoirs en papier. En voyant les cartes, j'ai craint qu'il ne faille encore réfléchir. Hé bien non. Il s'agit en fait d'un jeu d'adresse et de rigolade. Les mouchoirs en papiers sont découpés en bande de 1cm de large qu'il faut se transmettre de bouche à bouche. Celui qui renonce ou échoue bois une bière. Il faut dire qu'à chaque fois le morceau se rétrécit ! Rigolades et photos qui valent des points assurées ! Pour les cartes, c'est à peu près pareil. La carte est tenue pas aspiration, il faut donc aller vite pour la transmettre avant qu'elle ne tombe ! Si les brigades anti-sras voyaient ça ! Bref, c'est pas encore ce soir qu'on se couche tôt !

Mercredi 3 octobre
Réveil nocturne. Avant de quitter Xingchang, une petite visite de Ganlongdong est prévue. Ganlongdong est une résurgence intermittente du système karstique de Xingchang. Les deux véhicules de la veille nous amènent donc à la rivière Nalongqiaohe. Nous retrouvons sous les brousailles le chemin qui permet d'arriver à la bonne hauteur dans le porche d'entrée. Bien entendu, un ressaut assez facile pour le franchir et assez exposé pour être dangereux nous ralentis. Nous mettons au point une assurance manuelle lorsque Shuangdao, bien inspiré, trouve un passage plus commode, il faut en fait dès l'entrée passer au-dessous d'une espèce de menhir géant. Ce passage était d'ailleurs caché par un mur intentionnellement construit au point clef. Il me semble que la grotte est beaucoup plus polluée que dans mes souvenir. Ici, les crues ne nettoient plus, elles apportent au contraire depuis la lointaine perte de la rivière Gaolu toutes sortes de déchets plastiques indésirables que l'érosion mécanique ne parvient pas à disperser. Ainsi, cette petite merveille taillée dans des calcaires triasiques bleutés doucis par les eaux torrentielles se transforme peu à peu en centre de tri pour déchets non bio-dégradables.
Nous poussons jusqu'aux marmites fiévreuses et faisons demis-tour.
Dehors, j'essaye d'apercevoir l'entrée de la mystérieuse grotte de Anjiadong. Il faut remonter jusqu'au village le plus proche pour bien pouvoir l'observer dans la falaise de l'autre coté de la Nalongqiaohe. Il s'agit en fait d'un petit trou rond en pleine paroi. La légende raconte que depuis que les 400 brigands qui l'habitaient ont été traqués jusque dans ses profondes arcanes, personne n'y est retourné.
Nous rentrons donc manger à Xingchang, puis prenons le bus pour Liuzhi. Là, nous nous séparons. Un groupe part pour Guiyang, pour notre part, Quianzhi Colette et moi, nous prenons un taxis pour atteindre l'autoroute de Liuzhi, là, Humu nous récupère dans sa voiture et nous emmène à Shuicheng. De Shuicheng, nous prenons la route du sud en direction de la rivière Beipanjiang. Un peu avant de redescendre dans ses gorges, nous quittons le goudron pour plusieurs heures de pistes dans un état lamentable et arrivons ainsi à notre nouvelle destination : une petite cité minière du district deYezhong. Malgré l'heure tardive, nous sommes attendus et accueillis à bras ouverts par Mr Xui, patron de la société qui exploite ici des mines de zinc et de plomb. Notre mission sera d'explorer un puits estimé à 300 m qui pourrait être en relation avec des mines proches et faciliter les travaux. Nous baptiserons ce puits Xinqiankeng, le creux du Zinc et du plomb. Je m'inquiète des risques particuliers à l'environnement minier, à priori, il n'y aura aucun risque de gaz d'explosif ou de déflagration à l'intérieur du puits. On me montre la carte géologique au 1000ième et là, je suis très intrigué car le puits est situé dans le Permien supérieur, étage géologique que je croyais en général non karstifié. Avant de nous coucher, il reste une tâche importante à accomplir : je fais apporter une grande bassine en aluminium que l'on remplis d'eau, et nous déroulons la corde tout neuve de Humu pour lui faire prendre un bain. Je fais de même avec la corde de Xiewei qui nous avait déjà joué un sâle tour quelques mois plus tôt dans un autre puits de Shuicheng. Les fibres des cordes sont enduites d'un agent glissant pour leur fabrication. Utiliser des grandes longueurs de corde neuve sans la faire tremper préalablement dans l'eau peut créer de sérieux problèmes comme une difficulté à maîtriser la vitesse de descente ou une désolidarisation de l'âme et de la gaine de la corde.

Jeudi 4 octobre
Au petit matin, je prépare le matériel "aux petits oignons". 200 m de corde sont savamment lovés dans un sherpa, un kit contient, prêt à servir, amarrages et anneaux de sangles. J'ai huit gougeons et 8 spits dans la poche de la combinaison... Le perfo de Humu a même l'air de vouloir fonctionner et d'accepter un forêt SDS alors qu'il n'a qu'un mandrin autosserrant. Xiewei love également sa corde dans un autre sherpa.
Les hypothèses sur la profondeur possible du puits sont très variables. Le pendage indiqué sur la carte est faible et tendrait à drainer les eaux vers le nord, Mais l'appel au vide de la vallée de la Beipanjiang qui coule 800 m plus bas a toutes les chances d'être un facteur de creusement beaucoup plus déterminant ! On pourrait donc trouver un puits traversant l'ensemble de la couche de Carbonifère située sous le Permien.
Nous sommes transportés à 10 mn de piste de là. Des porteurs sont prévus pour le matériel, ma fois, on ne va pas les priver de leur travail ! Un sentier monte sur près de 150 m en serpentant dans une forêt clairsemée. Au détour d'un lacet, se trouve un tas de cailloux assez inédit : il s'agit de carottes de sondage géologique. Apparemment, le secteur a été étudié de près. Plus on avance et plus ces petits tas de roches cylindriques sont fréquents. On aperçois plus haut une curieuse maison au toit comme une flèche de cathédrale. C'est la foreuse sur les lieux de sa prochaine mission. Le puits se trouve cinquante mètres en contrebas.
Son entrée est un vaste cône envahit par les broussailles. Les tentatives de sondage "à l'oreille" donnent quelque chose dans les 50 m avec quelques rebonds. Il faut relover à la va-vite la première corde : les porteurs ont trouvé plus pratique de vider le sac dans leur hotte !
Ce puits semble avoir été conçu pour être exploré. Une petite plate-forme dans le cône d'entrée permet de se détacher de la foule qui commence à s'accumuler. On trouve du bon rocher pour placer deux bons gougeons de tête et la végétation est un peu moins dense juste au-dessous. Je n'en ai pas eu la confirmation mais je parierais que ce sont des traces d'une tentative d'exploration ancienne.
Je descend doucement le cône, chargé comme une bourrique de tout le matériel pour poser 200 m de cordes. Tout semble partit pour une petite explo bien pépère lorsque les choses se gâtent. Voici le sherpa qui se décroche et décide de partir en explo tout seul ! Je le vois débarouler dans la pente en déposant à chaque rebond une centaine de mètres de corde par paquets, puis disparaître dans le trou. Boum, Boum, Blam ! arrivé ! Houlà, ça à quand même l'air profond ce truc ! puis je vois la corde filer à vive allure à la suite du sac. Je n'ai pas trop le temps de réagir et reste passif jusqu'au choc de la corde une fois tout le mou avalé par le gouffre. Bien, la corde est en place !
Je descend donc sur corde tendue jusqu'au bord du puits et sort le perfo pour un troisième goujon. Nouveau problème : le forêt n'y est plus ! Quand ça veut pas faire ! J'explique mes malheurs à Colette que j'entend dehors. "ben t'as qu'a remonter le chercher !" me dit-elle. Mouais, un forêt dans une forêt de broussailles ! Enfin si elle le dit, on va essayer ! Je passe sur les bloqueurs et remonte aus premiers amarrages... et trouve le forêt joliment disposé dans les herbes couchées. Bon, maintenant, je suis au courant : un forêt SDS dans un mandrin autobloquant, ça marche, mais il faut resserrer le mandrin après chaque usage...
L'explo peut se poursuivre. Heureusement, cette partie du puits est très propre et il n'y a pas grand chose à purger. Je ne suis donc pas obligé de remonter la corde. Je descend donc en contrôlant qu'elle n'ait pas été endommagée par une arrête tranchante. J'arrive à un dédoublement du puits. J'aurais volontiers basculé dans le puits parallèle qui semble plus profond. Puis je me dis que de toutes façon, si ça ne se rejoint pas, il faudra explorer les deux branches. J'essaye de fractionner la descente régulièrement. Le calcaire est très lisse, massif et sombre. Le sherpa s'est arrêté sur un petit palier formé à la faveur de l'arrivée d'un ruisselet. Shuangdao demande des nouvelles au bon moment, je luis dit de descendre avec l'autre corde, car il y en aura sans doute besoin. Ce petit actif n'est pas le bienvenu. Je pose deux goujons pour éviter les embruns. Dessous, c'est un grand tube qui semble de diviser. 10 m plus bas, je pose encore un goujon bien décalé, ça devrait aller à peu près s'il ne pleut pas...
Je remonte au palier récupérer la seconde corde. C'est la fameuse corde de Xiewei. Une Lanex de 11mm ultra souple et affreusement lourde ! Le noeud de raccord est idéalement situé : au beau milieu d'un plein vide de 70 m à quelques pas de la cascade. J'aimerais bien penduler vers le nouveau puits parallèle pour être serein vis-à-vis de ce risque, mais sans pourvoir toucher de paroi, c'est dur ! Et puis plus je descend, plus mon regard est attiré par un gros volume noir au-dessus du puits suivant ! Je repère une espèce de vire qui pourrait permettre d'assurer le hors-crue sur la prochaine longueur, ce serait peut-être pas mal !
C'est là que la Lanex maudite frappe encore et s'amuse à me faire tournicoter de plus en plus vite ! C'est sans doute un effet d'un mauvais conditionnement, j'aurais du l'enkitter moi-même. Je descend donc jusqu'à toucher quelque chose pour me stabiliser avant que ça ne dégénère. Bon, ma vire n'était qu'une illusion d'optique du à une lampe trop performante. Voir loin, c'est bien, mais ça ne rend pas capable de comprendre du premier coup ce qu'on voit ! En fait, je suis dans un puits arrosé de plus de 100 m. Continuer serait stupide aussi attrayante soit la suite. Je repasse sur bloqueur et remonte... d'une dizaine de mètres avant de changer d'avis. Je redescend alors sur bloqueur jusqu'au premier point où je peux toucher la paroi. De là, je reprend la direction de la sortie en entretenant un mouvement de pendule. Le puits parallèle débute hélas au plus large du puits, quand j'arrive à ce niveau, après plusieurs tentatives en poussant de toutes mes forces sur la paroi, je finis par pouvoir gratonner et me coincer dans une petite niche au-dessous de la lucarne. Quelques mètres d'escalade, et le tour est joué, je peux reprendre la descente hors crue. Je plante un dernier goujon, le perfo n'en peut plus. Encore un spit et j'annonce à Shuangdao qu'il peut descendre : je vois le fond du puits.
Un gros sac de nouille enchevêtré vient m'empoisonner les derniers mètres de descente, puis je pose les pieds au sol. Tous les puits parallèles que j'avais observé se rejoignent en fait dans une salle de 50 m de long par 30 de large environ. Après un petit cône d'éboulis, le fond de la salle est plat et boueux. Le petit actif disparaît dans un tout petit suçoir. Au-dessus, une petite galerie se retrouve vite barrée par les concrétions. Dans un autre coin, un joli départ en méandre s'arrête au premier tournant. L'exploration est terminée.
Il était prévu éventuellement de faire descendre quelqu'un au fond du puits le lendemain pour voir comment c'était. Je suis franchement septique. Il me faut bien 20 mn pour défaire les noeuds de cette foutue corde. Je la love proprement. Ne voyant venir personne, je ne sais pas trop comment faire. Finalement, et avec un sourire vengeur, je la coupe à coup de marteau pour ne pas remonter à vide mais laisser équipé. Shuangdao, Humu, Qianzhi ou Xiewei voudront peut-être descendre demain... Je ne comprend d'ailleurs pas pourquoi Shuangdao n'est pas là.
Je remonte donc et récupère le perfo au passage. L'alti s'étant remis à fonctionner, j'évalue les crans de monté successifs. Quand j'arrive au pendule, j'entend le cris "shitou !". celui qu'on n'a pas envie d'entendre quand on a 200 m de gaz au-dessus de la tête ! J'entend venir le souffle, comme un rapide battement d'ailes, puis l'impact d'un gros cailloux juste à coté ne moi. Pour marquer le coup, je gueule suffisamment fort pour être compris dans toutes les langues. Ca ne fait pas rire du tout, surtout que je sais que s'il m'arrive quoi que ce soit, je ne peux compter sur personne pour me porter assistance. Selon un vieux proverbe, il vaudrait parfois mieux être seul !
Arrivé au petit palier, 130 m plus haut que le fond d'après l'alti, je trouve Qianzhi, Shuangdao et Xiewei en train de casser la graine. Qianzhi m'explique que si on déséquipe aujourd'hui, on peut rentrer demain sur Guiyang. Je leur file donc la corde, le matos et le perfo, et repart vers le fond déséquiper, non sans leur avoir recommandé de faire gaffe aux pierres (mais les pierres, il paraît que c'est Humu...). Bon, en ne traînant pas, je serais revenu avant qu'ils ne soient au cône d'entrée.
En dévissant le premier goujeon, je me dis que voici à coup sûr un trou où personne ne reviendra. J'ai assez d'information pour en faire un bon croquis, il n'y a pas d'intérêt particulier à faire la topo, et les bords de la Beipanjiang regorgent sans doute d'autres gouffres inexplorés plus attrayants. Du coup, je récupère un à un les écrous qui conviendrons parfaitement pour la table que j'avais essayé d'assembler avant de partir.
Lorsque je reviens, Xiewei attaque la deuxième longueur et Qianzhi la première... A eux deux, ils ont pris un perfo. Il reste tous le reste pour Shuangdao et moi, avec le bouffe en plus et des tas de bouteilles d'eau.
Le puits n'est pas parfaitement vertical depuis la surface, mais on n'est pas loin d'un beau P 300 ! La remonté est un peu lente. La fin est même pénible puisque je me traîne presque 300 m de cordes de 11 mm. Je ne regrette pourtant pas de n'avoir pas eu de la 8 mm. Avec une telle équipe, il vaut mieux rester dans du rustique quitte à faire le bourrin à la remonté...
Dehors, j'ai l'explication de la pluie de pierres. Humu, mal inspiré ou sous la pression de nos hôtes, a fait descendre deux longueurs à l'un d'entre eux. J'évite d'en dire tout de suite ce que j'en pense, après tout, j'aurais du moi-même envisager ce genre de risque et être plus explicite. Je dois dire que faire de l'initiation dans un P300 avec 4 personnes dessous... je n'y avais pas pensé.
L'équipement du puits lui-même n'a pris que 3h30 et l'ensemble de la sortie 8h30. Nous rentrons donc à la nuit tombée. Après le repas, nous prenons la route pour Shuicheng. Le retour sur Shuicheng est un véritable calvaire. La boue, le brouillard, les pistes qui n'en sont pas... Qianzhi a du demander 100 fois le chemin, il fallait souvent éclairer à la torche les bords de la piste pour ne pas rater de carrefour... Nous sommes-nous perdu ou était-ce une tentative de nouvelle itinéraire ? En tout cas, nous avons mis trois fois plus de temps au retour qu'à l'aller et avons rejoint directement l'autoroute.
A Shuicheng, nous avons finit la nuit dans un hôtel tout confort.

Vendredi 5 octobre
Nous nous levons un peu avant midi. Nous sommes invités à manger. Nous retrouvons toutes les personnes de Xinqiankeng autour d'une table ronde XXXL. Nous apprenons enfin les tenants et aboutissants de l'affaire. Mr Xui, projette de faire un tunnel pour rejoindre le bas du puits, et d'utiliser le puits lui-même pour extraire les minéraux et remblais qui devraient se situer dans les étages géologiques sous-jacent. Ce projet doit s'échelonner sur 20 an environ, 36 personnes sont prévues pour travailler en continue dans cette mine. Il ont donc besoin d'une topo précise ce la cavité !... Il faudra peut-être revenir.

Samedi 6 octobre
A Guiyang, je vais traîner dans la rue des artisans quincailliers et finit par trouver ce que je cherche.
8 écrous de 8 avec 8 rondelles.
2 Yuans.
Jean Bottazzi


Note :

Cool les photos arrivent...

jbottazzi Publié le : Vendredi 26 octobre 2007 @ 11:33:36