dong Wuliudaxiaodong - 乌柳大硝洞

Détail


Nom de la grotte : Wuliudaxiaodong - 乌柳大硝洞
Autres noms : Y331 Dong , Grande Grotte Du Nitrate De Wuliu
Province, Préfecture, District :
Guizhou 贵州省, Liupanshui Shi 六盘水市, Liuzhi 六枝
Latitude Nord - Longitude Est :
26.44583 - 105.27767
Altitude (m) : 1492
Développement (m) : 4 113
Profondeur (m) : 157
Profondeur - / + (m) : 157 /
Volume (m3) :
Géologie : Trias
1Entrée : Wuliudaxiaodong 乌柳大硝洞,

Carte



Description 1



C. La grotte de Wuliudaxiaodong - Grande grotte du Nitrate de Wuliu

(fig. 83) - Liu973 - Dév. : 4 113 m - Dén. : - 157 m - Vol. : 293 770 m3

Lat. : 105°16’40” E - Long. : 26°26’45” N - Alt. : 1 492 m (haut de la doline), 1 452 m (porche)

Wuliudaxiaodong est une cavité fossile de plus de 4 km de développement connu qui a été exploitée pour les nitrates il y a plus de 40 ans. Elle pourrait être en relation avec le grand réseau de 11 km de la Gaoluhe souterraine située 2 km au sud-est. L’entrée s’ouvre à 3,5 km au nord-ouest de Xingchang, à proximité du village de Heimo, ce qui nécessite 1 h de voiture pour 8 km de piste, puis 20 mn de marche. Connue depuis longtemps par les paysans, cette grotte a été explorée et sommairement topographiée sur 6 113 m en 1977 et 1978 par les équipes du Guizhou Geological Bureau [Regional hydrogeological report : G-48-16]. En 1997, une équipe de reconnaissance de spéléologues espagnols et l’Academia Sinica (Institute of Geology, Beijing) reprennent la topographie sur 1 570 m en une demi-journée.

En juillet 1997, dans le cadre du stage de formation technique de spéléologie, c’est avec tous nos stagiaires et de nombreux accompagnateurs que nous mettons en pratique les cours de topographie. En raison du manque de temps, mais aussi de l’impossibilité de retrouver le point topographique de nos collègues espagnols, nous ne mesurons que 400 m de galeries nouvelles. En 1998, nous confirmons l’intérêt de cette grotte et nous réalisons les différents raccords topographiques.

- De l’entrée au début du Réseau 98

Dans ces collines aux formes douces, il est souvent très difficile de repérer les entrées des grottes malgré leurs grandes dimensions. Celle de Daxiaodong s’ouvre sur le côté d’un long défilé fossile par un porche de 20 m de large, mais complètement invisible depuis le plateau. Dans le canyon d’accès, au moins trois puits seraient à descendre. La salle d’entrée présente un éboulis en bas duquel il faut remonter sur la gauche. On atteint ainsi un petit tronçon de galerie horizontale délimitant la zone humide de l’entrée et la zone sèche interne. On passe donc sans transition d’un plancher humide et glissant à un sol sec et poussiéreux. Ensuite, une longue galerie se dirige vers le nord, puis vers le nord-nord-est. La progression est simple, il suffit de suivre le sentier aménagé par nos prédécesseurs, “les mineurs spéléologues”. Sur une distance de 1,5 km, aucun affluent n’a été aperçu. La galerie s’élargit et les remplissages semblent occuper les deux tiers du conduit.

A partir du point 62, terminus du relevé sino-espagnol, le réseau se dirige vers le nord-est. Tandis que le plafond s’abaisse, le courant d’air aspirant s’accentue ; la progession s’effectue sur un sol poussiéreux formé par les résidus terreux de l’exploitation de nitrate et on doit zigzaguer entre les anciens fours. La galerie se dédouble ; on laisse à droite un petit conduit, puis un point d’eau aménagé, le seul endroit dans la cavité où nous ayons pu remplir nos lampes. L’eau provient d’une petite cheminée concrétionnée s’ouvrant dans le coin droit de la galerie. 30 m plus loin, on observe les vestiges d’une ancienne cuisine, avec four et foyer, attestant ainsi l’importance de ce point d’eau. La section de la galerie s’est réduite à 10 m2.

A 1 830 m de l’entrée (- 50 m), on atteint le premier carrefour important. A droite, la galerie suit un trajet facile avec quelques coudes. On laisse rapidement sur la droite un puits estimé à 30 m, puis la galerie aboutit sur un puits de 8 m donnant dans une galerie chaotique qui n’a pas été poursuivie. Cette partie mesure 110 m de développement. Au carrefour, la galerie de gauche donne accès au Colimaçon Labyrinthique, long de 300 m, qui correspond à un ensemble de conduites forcées et de méandres de petite taille permettant au réseau de descendre d’un cran de 50 m de dénivellation.

- Le Réseau 98

A la sortie du Colimaçon Labyrinthique, qui marque le terminus topographique de 1997, on prend pied dans une grande galerie, large de 15 m, représentant le début du réseau 98 long de 2 km. Dans la partie amont, remontée sur 100 m seulement, on observe trois départs à revoir. A l’aval, après 60 m de progression, une galerie descendante, de 9 m de large, débute à main droite : c’est le réseau Sud, très prometteur, qui descend d’un autre cran, sur 44 m de dénivellation. 215 m de conduits sont topographiés avec arrêt sur cinq départs évidents, dont le terminus de la Rocade Descendante. Dans la galerie principale, au bout de 150 m, démarre une branche remontante concrétionnée qui n’a pas été poursuivie faute de temps.

Nous débouchons maintenant en balcon au-dessus d’une galerie. A l’ouest, de gros blocs coincés forment un grand ressaut remontant non exploré. Vers l’est, la galerie reprend des dimensions importantes, jusqu’à 15 m de large et plus de 20 m de haut. Le plancher est parsemé de gros blocs dont certains, bien polis, attestent le passage d’une ancienne rivière. Les vestiges de la grande exploitation sont moins abondants. A proximité d’un grand cairn, sur la droite, débute la Galerie Noire des Feux, qui redonne dans la galerie principale au bout de 90 m ; ici, les dépôts de noir de fumée sont omniprésents à la voûte, mais on ne voit pas les traces d’anciens foyers.

Ensuite, la galerie principale change de direction. Elle entre dans une zone entrecoupée de nombreuses diaclases orientées NW-SE. On avance d’abord vers le nord-est jusqu’à un passage bas de plafond, haut de 1 m, où l’on observe les premières formations de gypse symbolisées par des fleurs. Au nord-ouest, on entame la montée de la Quadruple Diaclase dans laquelle on observe une curiosité minérale, les “perles pariétales”. Il s’agit de petits cristaux de gypse agglomérés, de forme sphérique, de 5 à 8 mm de diamètre. Il est tentant d’en faire les boutons des fleurs de gypse... Tant les convergences de forme sont grandes dans la nature. En montant, on passe le petit complexe de la Quadruple Diaclase pour atteindre le croisement de deux galeries riches en dépôts de gypse : Fleuragypse et le canyon Gypsifié.

- Fleuragypse et le canyon Gypsifié

Le croisement de ces deux galeries se situe à 2 800 m de l’entrée, à la cote - 110 m. Au nord-ouest, le petit réseau remontant de Fleuragypse, de 70 m de long, présente un remplissage terreux et meuble dans lequel poussent de nombreuses crosses de gypse, dont certaines dépassent 20 cm de longueur. Parois et plafonds regorgent de perles pariétales, de fleurs et de croûtes, le tout sur un fond aux teintes de Toscane. Cette petite branche se termine par une étroiture sans courant d’air.

Le canyon Gypsifié, qui se développe à l’est sur plus de 500 m, offre aussi un spectacle surprenant. Malgré une morphologie typique de canyon avec marmites, ressauts, banquettes, blocs coincés et formes lisses, des myriades de perles pariétales colonisent les parois et brillent d’étranges reflets comme si la roche était vernissée. Seul un violent courant d’air a permis aux solutions sulfatées, par évaporation, de précipiter sous forme de gypse. Au bout de 0,5 km, le plafond du canyon plonge dans les sédiments de la plage au Volcan. Cette vaste étendue plate est le témoin d’un ancien plan d’eau siphonnant. Ce terminus du réseau est situé à 3 350 m de l’entrée et à la cote -138 m.

Selon le témoignage du plus vieil homme du village, âgé de plus de 80 ans, et qui fut un acteur de la frénétique exploitation de nitrate jusque dans les années 1950, une des galeries du réseau cacherait une source (un affluent) qui se transformerait en rivière et sortirait très loin au jour. Une raison de plus pour revenir rendre une visite de politesse à cette remarquable cavité. [J.-P. Barbary]

"BARBARY, Jean-Pierre; BOTTAZZI, Jean; DARNE, Fabien; MAIRE, Richard; MANGEL, Laurent"
Karstologia Mémoires, n° 9 : Voyages en terre chinoise : Chapitre 2
Analyse :
Le plateau de Xingchang (district de Liuzhi, Guizhou, Chine) est un massif économiquement déshérité mais riche d'histoire et de karst. Lors d'expéditions en 1997, 1998 et 2001 nous y avons exploré 22 km de cavités dans quatre réseaux remarquables. Le système perte-résurgence de la Gaoluhe développe environ 12 km. Au nord-est, la grotte de Wuliudaxiaodong est une ancienne exploitation de nitrates de grande ampleur et constitue l'ancien cours souterrain de la Gaoluhe. Au sud, le système de Heitanghe présente deux maillons fossiles : le paléocollecteur de Linjiadong et son prolongement dans l'énorme grotte de Fujiadadong. Ces grottes présentent toutes d'importants vestiges historiques. (BJ).

8046 caractères - Lu 150 Fois

Bibliographie 4



BARBARY, Jean-Pierre (1998) : Yungui 97, les tribulations du P.S.C.J.A en Chine... suite.-
Spéléo-Dossiers, n°28 : 103-105.
Bilan de l'expédition. Reconnaissance dans l'est du Yunnan (comté de Shizong) 1925 m. topographiés dans 3 cavités : Paomuqingdong (dévelop. 176 m., - 33m.) ; Ganhe (développ. 1095 m., + 42 m.) ; Yenfungdong (dévelop. 654 m., - 48 m.). Un stage de formation technique et 2203 m. topographiés dans la province du Guizhou. Comté de Liuzhi : Fujiadadong (développ.: 440 m., -110 m. / +2 m.) ; Liangjiadong (dévelop. 672 m, - 127 m. / +17 m.) ; Wuliudaxiaodong (topographie de 385 m. supplémentaires et plusieurs km. parcourus, à suivre...). Comté de Panxian : Panlongdong (développ.: 600,8 m., - 12 m. / + 33 m.) ; Shuitanliangfengdong (développ.: 105 m., - 7,5 m.). (DK).
Source : BBS

BARBARY, Jean-Pierre ; DARNE, Fabien (1999) : Compte-rendu de l'expédition spéléologique en Chine Yungui 98.-
Spéléo-Dossiers, n° 29 : 98-99.
Prospection dans le Lijiang, explorations dans les comtés de Liuzhi, de Xiuwen et de Xifeng. 15 km. de topographie. (IO).
Source : BBS

"MAIRE, Richard; BARBARY, Jean-Pierre; ZHANG, Shouyue; VANARA, Nathalie; BOTTAZZI, Jean"
Karstologia Mémoires, n° 9 : 562 p.
"Cet ouvrage synthétise les travaux des six expéditions organisées par le P.S.C.J.A. dans les provinces chinoises du Yunan, Guizhou et Liaoning entre 1997 et 2001. Il est organisé en trois livres traitant de : 1) les résultats des explorations, contenant inventaires, descriptions, cartes et topographies des 144 cavités explorées ; 2) l'environnement karstique, études approfondies sur des thèmes scientifiques ciblés ; 3) la spéléologie en Chine, sous l'angle historique et avec le récit des dernières expéditions. Les karsts sont ainsi numérisés depuis l'échelle géographique à microscopique selon des critères d'analyses aussi diversifiés que la géomorphologie, les indicateurs du milieu, le fonctionnement hydrochimique, l'écologie, le développement local et l'histoire de la spéléologie. (BJ)."
Source :

"BARBARY, Jean-Pierre; BOTTAZZI, Jean; DARNE, Fabien; MAIRE, Richard; MANGEL, Laurent"
Karstologia Mémoires, n° 9 : Voyages en terre chinoise : Chapitre 2
Le plateau de Xingchang (district de Liuzhi, Guizhou, Chine) est un massif économiquement déshérité mais riche d'histoire et de karst. Lors d'expéditions en 1997, 1998 et 2001 nous y avons exploré 22 km de cavités dans quatre réseaux remarquables. Le système perte-résurgence de la Gaoluhe développe environ 12 km. Au nord-est, la grotte de Wuliudaxiaodong est une ancienne exploitation de nitrates de grande ampleur et constitue l'ancien cours souterrain de la Gaoluhe. Au sud, le système de Heitanghe présente deux maillons fossiles : le paléocollecteur de Linjiadong et son prolongement dans l'énorme grotte de Fujiadadong. Ces grottes présentent toutes d'importants vestiges historiques. (BJ).
Source :


Images 0



Topographie 1



topographie Wuliudaxiaodong 乌柳大硝洞
Source : Gkc

Expédition 3


Cette grotte a été identifiée ou explorée au minimum par cette (ces) expédition (s) :




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