dong Piaoshuiyandong - 飘水岩洞

a. Piāoshuĭyándòng

Grotte de la cascade (Sui 0440)

C'est une grotte majeure, avec un fort courant d'air soufflant en été, qui semble malheureusement se diviser rapidement. Elle présente un important amont inexploré.

Cinq cent mètres après Guihua, prendre sur la gauche un sentier qui traverse les rizières juste avant la première baraque. Prendre 120 mètres de dénivelé pour arriver au village de Huadiping à 825 m d'altitude. Traverser ce village en poursuivant le sentier principal sur cinquante mètres de dénivelé. S'orienter ensuite à droite vers la combe de Shigaodong. Le porche est rapidement visible juste au-dessus des deux cascades de Shigaodong, dont on devine l'entrée dans le fond de vallée. Il faut contourner la combe en vire vers l'altitude de 900 mètres environ, passer le fond de combe pour revenir ensuite sous le porche. Revenir en arrière d'une centaine de mètres en longeant la falaise, en suivant un canal, pour accéder à l'entrée à 960 m d'altitude (accès : 2h15). [Eric Sanson]

Du beau porche d'entrée de 15x10 m sort une rivière qui cascade en direction du chemin. Très rapidement, on laisse sur la droite une galerie importante par ses dimensions, qui apporte un peu d'eau, mais s'amenuise progressivement et impose quelques reptations. On perd le courant d'air dans un puits remontant peu avant un rétrécissement.

La galerie d'entrée se poursuit, toujours aussi large, et se divise en deux. La branche de gauche se pince très rapidement pour se finir sur une trémie obstruant tout le méandre haut de 8 m. Un courant d'air important la parcourt, mais malgré une escalade, il n'a pas été possible d'aller plus loin.

La branche de droite remonte l'actif qui oblige parfois une progression sur les bords pour ne pas se mouiller. Cet amont se sépare en deux, le plus gros débit provient de l'affluent jaune qui n'a pas été exploré, sa couleur et son débit lors de l'exploration peuvent être la conséquence d'un orage la veille de l'exploration.

L'affluent principal est clair et se poursuit sans difficulté, il passe devant une branche sur la gauche qui apporte un courant d'air sensible, mais dont l'extension semble compromise : elle s'achève par un méandre haut et étroit tapissé de choux-fleurs.

La suite de l'actif présente un fort courant d'air jusqu'à l'arrivée d'une cascade importante chutant du plafond à côté d'un puits remontant de 30 mètres ; au-delà, la continuation est plus étroite et gène parfois le sherpa. Ce méandre se termine sur un angle droit avec changement de gabarit ; une étroiture dans la petite arrivée d'eau bloque alors la progression. [Nicolas Faure]

"BOTTAZZI, Jean; LI, Po; FAURE, Nicolas; SANSON, Eric; BOUGNOL, Aymeric; HE, Wei; ZHU, Wenxiao"
Spelunca Mémoires, n° 30 : Voyages en terre chinoise tome 2 : Chapitre 1
Analyse :
Le réseau de Shuanghe se trouve sur le district de Suiyang (Guizhou, Chine). Il se développe dans les dolomies d'un plateau de 78 km2 et de 700 à 1700m d'altitude. 100 entrées y sont inventoriées dont 64 topographiées. La complexe réseau de Shuanghe, 85 km, possède 27 entrées et trois rivières principales. Les paramètres lithologiques, structurels et hydrologiques, et spécialement le niveau de gypse inclu dans la stratification, déterminent le développement de ces grottes dont la formation peut être décomposée en quatre phases. Nous présentons ici la description du massif, l’inventaire des cavités, une approche des facteurs génétiques et les résultats des expéditions 2004 et 2005. (Author, BJ).

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Piaoshuiyandong (24)
C’est une autre résurgence perchée pourvue d’un très fort courant d’air.
Accès : il faut suivre le même itinéraire que pour se rendre à Piaoshuiyan, mais en poursuivant sur la vire au niveau du canal. Elle présente un passage un peu exposé où l’on a intérêt à descendre et remonter plutôt que d’avancer sur les schistes argileux glissants. Finalement, il faut aussi descendre, traverser au pied de la petite cascade qui sort de la grotte, remonter et revenir en arrière pour trouver Piaoshuiyandong.
La rivière principale
Du beau porche d’entrée de 15x10m sort une rivière qui cascade en direction du chemin. Très rapidement, on laisse sur la droite une galerie importante par ses dimensions, qui apporte un peu d’eau, mais s’ amenuise progressivement et impose quelques reptations. La galerie d’entrée se poursuit, toujours aussi large et se divise en deux. La branche de gauche se pince très rapidement pour se finir sur une trémie obstruant tout le méandre haut de 8 m. Un courant d’air important la parcourt, mais malgré une escalade, il n’a pas été possible de franchir cette trémie derrière laquelle une jonction avec Piaoshuiyan est quasi certaine. La branche de droite remonte l’actif qui oblige parfois une progression sur les bords pour ne pas se mouiller. Cet amont se sépare en deux, le plus gros débit provient de l’affluent jaune. La rivière principale est claire et se poursuit sans difficulté. Elle passe devant une branche sur la gauche qui apporte un courant d’air sensible, mais dont l’extension, ventilée, est défendue par un rétrécissement impénétrable au-delà d’un passage en vire à équiper au-dessus d’un R4. La suite de l’actif présente un fort courant d’air jusqu’à l’arrivée d’une cascade importante chutant du plafond à côté d’un puits remontant de 30 m ; au-delà, la continuation est plus étroite et gène parfois le «sherpa». Ce méandre se termine sur un angle droit avec changement de gabarit; une étroiture dans la petite arrivée d’eau bloque alors la progression. Le courant d’air est là, mais c’est impénétrable. C’est le terminus des explorations de 2004.
Le prolongement fossile
Dans le coude à angle droit, on peut remonter d’un niveau pour poursuivre un étage fossile où passe encore du courant d’air. On traverse au-dessus d’un R5 et on laisse un petit boyau sur la gauche qui pourrait être désobstrué. Les 100 m qui suivent passent tantôt en hauteur, tantôt en fond de méandre dans les schistes argileux argileux. On arrive ainsi à un carrefour donnant l’impression d’un élargissement. Il ne s’agit malheureusement pas d’un méandre avec amont et aval, mais plutôt d’un confluent entre deux amonts. L’amont de gauche présente un étage où les effondrements de boucles de méandre supérieur produisent des élargissements. Une coulée vient couvrir les schistes argileux, puis rend la suite impénétrable. L’amont de droite est défendu par une franche étroiture. Une escalade facile permet alors de poursuivre dans un laminoir de petits galets qui devient déraisonnablement étroit. On peut observer un nid semblable à ceux que font les rats, mais constitué uniquement de galets, ce qui en soit est presque une preuve qu’il n’y a pas de sortie à proximité. Indice de mauvais augure, car il aurait fallu poursuivre ce laminoir sur 300 m Dadongpiandong.
L’affluent jaune
Son débit est légèrement supérieur à celui de la rivière principale. L’eau présente souvent une turbidité jaunâtre due aux limons dont elle est chargée. Après un petit pas d’escalade pour passer un bief, on suit un laminoir qui s’abaisse. Il présente un méandre de plafond qui se rétrécit et devient l’unique passage de la rivière. C’est suffisamment étroit pour ressembler à un terminus, mais le courant d’air violent incite à insister. Le passage vraiment étroit ne dure qu’une dizaine de mètres, la suite est un petit méandre, pas très haut. On laisse en hauteur un premier affluent impénétrable, puis un peu plus loin, un autre à peine plus large. La strate s’évase parfois en laminoir, de gros blocs détachés des parois encombrent alors le volume gagné sur le méandre. Il y a quelques connexions avec une galerie fossile supérieure, mais elle n’a pas de prolongement indépendant. L’affluent suivant, le seul qui soit en rive droite, a un débit insignifiant. Il est un peu en hauteur et est donc boueux. Heureusement, il est impénétrable et non ventilé. À partir de ce carrefour, le volume général se rétrécit et le courant d’air s’accélère. On passe sous une succession de petites douches donnant une ambiance glaciale. La fracture est de plus en plus étroite. C’est à deux doigt de l’abandon sur claquements de dents que la trémie a été atteinte. On peut la franchir partiellement et monter dans un volume dont tous les prolongements envisageables sont obstrués par des trémies plus ou moins colmatées. On retrouve la rivière, mais son amont est lui aussi bloqué par la trémie. Le courant d’air est divisé. Des ossements de rongeurs ont été trouvés. D’autre part, un, mais un seul petit déchet plastique a été observé dans l’actif qui draine donc une rivière accessible à l’homme... À moins qu’un rat ne l’ait apporté pour agrémenter son nid. Quoi qu’il en soit, on s’est rapproché fortement du versant au-dessus de Tuanduiwoshuidong et de Dadongpiandong et la présence à cet endroit d’une rivière débitant tout de même par temps relativement sec plus d’1l/s à cet endroit est surprenante. [Jean Bottazzi]

AUT. VAR (2019)
Jean BOTTAZZI, Éric SANSON, Bruno HUGON, Olivier TESTA, Alain MAURICE, Marc GUICHOT, Florence GUILLOT, Cécile PACAUT, Marc FAVERJON, Marc TREMBLAY, Amandine LABORDE, Nicolas FAURE, Emmanuel VITTE, Jessica MORIN-BUOTE, Éric DAVID, Éric LECUYER, Éric MADELAINE, Gilles CONNES.
Topographes
Jean BOTTAZZI, Éric SANSON, Bruno HUGON, Nicolas FAURE, Olivier TESTA, Barnabé FOURGOUS, Pascal ORCHAMPT, Emmanuel VITTE, Éric DAVID, Marc TREMBLAY, Florence GUILLOT, Fabien MULLET, Marc FAVERJON, Charles BUTIN, Cécile PACAUT, Alain MAURICE, Gilles CONNES, Jes- sica MORIN-BUOTE, Michel ISNARD, Jean-Pierre BARBARY, Patrick LETOURNEL, Marc SÉCLIER, Marc GUICHOT, Vivien MOINAT, Éric MADELAINE, Silvia ARRICA, Silvère PASTUREAU, LIZIXIN, Éric LECUYER, Thierry MONGÈS, Amandine LABORDE, Daniel BETZ, Olivier JÄRMANN, Christian DELAIRE.
Coordination, rédaction, synthèse topographique et composition :
Jean BOTTAZZI
Spelunca Mémoires n° 39 (2019)
Voyages en terre chinoise tome 5. Expéditions spéléologiques franco-chinoises 2011-2019 dans les grottes de Suiyang Shuanghedong

Analyse : gkc-JPB

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