dong Xiaolongdong - 小龙洞

Xiaolongdong (10)
Xiaolongdong est une des entrées du réseau de Shuanghedong. Cette petite grotte jonctionne avec Shanwangdong par 150 m de puits et avec Suanzaodong par un amont situé à un étage intermédiaire.
L’étage supérieur
Quand on entre dans Xiaolongdong, après un court méandre, on rencontre un petit puits et on arrive dans une salle présentant plusieurs prolongements qui avaient été négligés lors de la première exploration en 2004. Il ont été explorés en 2011 :
- le premier se situe dans l’axe de l’entrée. Il faut faire une escalade et atteindre une vire munie de quelques stalagmites. On peut suivre cette vire sur la gauche, pour atteindre une galerie fossile colmatée au bout de quelques dizaines de mètres. Un puits latéral de 17 m rejoint l’extrémité sud de la salle d’entrée ;
- le deuxième prolongement s’atteint depuis l’entrée en montant sur la droite dans une fissure. On arrive alors dans un étage supérieur formé à la faveur de la fracturation et d’écoulements locaux. Un P18 et un P4 sans suite ont été descendus. Par ailleurs, un court laminoir se rapprochant de la surface s’achève sur colmatage. En grimpant au-dessus du P4, on atteint un court réseau de laminoirs et une fracture avec un puits retombant dans la salle d’entrée ;
- le troisième prolongement est le plus court, mais le plus intéressant. Situé entre les deux précédemment décrits, il s’agit d’un court laminoir sans espoir de continuation. Mais nous avons eu le plaisir d’y rencontrer une famille de civettes palmistes (Pamuga Larvata).
Les lucarnes
Presque au centre de cette salle, le remplissage a été découpé comme à l’emporte-pièce par une percolation tombant du plafond. Le puits ainsi formé est suivi d’une trémie, d’une étroiture, d’un enchaînement vertical de 93 m, d’une courte transition horizontale avec un affluent et d’un ultime puits de 25 m en bas duquel on est dans Shanwangdong.
En 2017, lors d’une tentative de descente des puits lors d’un stage, il apparut que les lucarnes que l’on observe à différents niveaux étaient des objectifs importants. La cavité fut donc ré-équipée à l’occasion d’une sortie d’initiation et l’exploration des lucarnes du P93 put débuter :
- la première lucarne après l’étroiture donne sur un puits parallèle de 15m. À sa base, un méandre un peu boueux redonne en lucarne dans une autre partie du puits ;
- après le premier palier, le petit actif en face du palier du caca est atteint par une lucarne fossile plus facile d’accès par un simple pendule. C’est un petit méandre actif parcouru par un bon courant d’air très froid en été, par contraste avec celui qui vient directement de Xiaolongdong qui n’a pas le temps de bien se refroidir. On marche un peu dans l’eau. On grimpe deux petits ressauts. C’est moins étroit qu’il n’y paraît. Un court étage fossile supérieur bute de chaque côté sur rétrécissement avec choux-fleurs. L’actif s’abaisse en un boyau où il faudrait ramper dans les graviers et dans l’eau pour avancer face à un courant d’air glacial ;
- juste au-dessus de l’arrivée de cet actif dans le puits, ce dernier s’allonge considérablement. On aperçoit à une vingtaine de mètres une grande coulée de calcite reprise par l’érosion surmontée d’une lucarne qui pourrait être un objectif majeur en direction des grandes galeries de Suanzaodong. Une petite rivière arrive du sommet de cette coulée. Une lucarne à 10 m seulement du haut de cette coulée a été atteinte par en dessous ;
- à 15 m du fond du puits, en vis-à-vis de la lucarne précédente, on peut penduler et grimper sur les banquettes de régression isolées du volume sous-jacent par un remplissage. On monte ainsi dans les concrétions et on avance vers l’aval jusqu’à un puits ; - au fond du puits, une petite rivière tombe dans un P4, suivi d’un P25 et rejoint Shanwangdong. Ce P25 n’a fait que soutirer une galerie qui continuait tout droit et que l’on peut atteindre en traversée, ou en descendant le puits de la lucarne à 15 m du fond du P93. Le cheminement est accidenté. À deux reprises, on monte sur les banquettes de régression et alors que tout semble vouloir être obstrué par la calcite, on retrouve du volume en descendant un petit puits. Quelques soutirages rappellent que l’on évolue au-dessus des galeries volumineuses de Shanwangdong. L’un d’eux est un P36; l’autre, étroit, n’a pas été descendu par prudence. Nous sommes ainsi remontés jusqu’à une coulée de calcite obstruant définitivement le méandre sur toute sa hauteur. Toutefois, cette exploration a répondu définitivement à toute les questions concernant l’aval de cet ancien drain majeur, puisqu’il a été topographié par l’aval depuis Shanwangdong : c’est la galerie des choux-fleurs, à laquelle on accède par la salle du tournage.
La jonction avec Suanzaodong
Au fond du puits de 93 m, sous la cascade recreusant la grande coulée de calcite citée précédemment, un petit actif et un courant d’air fort et froid en été arrivent entre les concrétions. Il y a là un amont, de débit modeste, qui circule dans une galerie très colmatée par la calcite. On se mouille dès le début jusqu’aux genoux. Une première escalade permet de s’échauffer un peu. Pour la seconde, un jet de corde facilite la sortie. Tout de suite après, on doit ramoner dans les choux-fleurs pour shunter la troisième. Le plafond se relève brutalement. On est dans un méandre très haut, large de quelques mètres. En repartant vers l’aval, on arrive à monter dans une galerie jusqu’à la lucarne mentionnée précédemment, à 10 m du haut de la grande coulée dans le P93. Le courant d’air, là aussi, est puissant. L’actif continue à l’amont. On perd l’amont fossile du grand méandre malgré une tentative d’escalade. L’actif s’est encore défendu par une escalade de 4 m cumulant les difficultés : pas large, surplombant, dans les choux-fleurs et arrosée. Un peu de suite dans les idées a permis d’en venir à bout. On est alors dans une salle ronde, au pied d’un ressaut de 4 m. L’eau arrive d’un boyau impénétrable au pied du ressaut. Le courant d’air arrive d’une lucarne dans les choux-fleurs 4 m plus haut. Le cairn balisé d’un morceau de ruban réfléchissant au fond de Suanzaodong est là, confirmant ce que les relevés topographiques suggéraient : la jonction est faite !
Cette jonction a apporté d’un seul coup près de 12 km au réseau de Shuanghedong. [Jean Bottazzi]

AUT. VAR (2019)
Jean BOTTAZZI, Éric SANSON, Bruno HUGON, Olivier TESTA, Alain MAURICE, Marc GUICHOT, Florence GUILLOT, Cécile PACAUT, Marc FAVERJON, Marc TREMBLAY, Amandine LABORDE, Nicolas FAURE, Emmanuel VITTE, Jessica MORIN-BUOTE, Éric DAVID, Éric LECUYER, Éric MADELAINE, Gilles CONNES.
Topographes
Jean BOTTAZZI, Éric SANSON, Bruno HUGON, Nicolas FAURE, Olivier TESTA, Barnabé FOURGOUS, Pascal ORCHAMPT, Emmanuel VITTE, Éric DAVID, Marc TREMBLAY, Florence GUILLOT, Fabien MULLET, Marc FAVERJON, Charles BUTIN, Cécile PACAUT, Alain MAURICE, Gilles CONNES, Jes- sica MORIN-BUOTE, Michel ISNARD, Jean-Pierre BARBARY, Patrick LETOURNEL, Marc SÉCLIER, Marc GUICHOT, Vivien MOINAT, Éric MADELAINE, Silvia ARRICA, Silvère PASTUREAU, LIZIXIN, Éric LECUYER, Thierry MONGÈS, Amandine LABORDE, Daniel BETZ, Olivier JÄRMANN, Christian DELAIRE.
Coordination, rédaction, synthèse topographique et composition :
Jean BOTTAZZI
Spelunca Mémoires n° 39 (2019)
Voyages en terre chinoise tome 5. Expéditions spéléologiques franco-chinoises 2011-2019 dans les grottes de Suiyang Shuanghedong

Analyse : gkc-JPB

6655 caractères - Lu 92 Fois




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