dong Shuidong - 水洞

c. Shuĭdòng

Grotte de l'eau (Sui 0423)

Shuidong est une résurgence perchée présentant de gros volumes et recoupant un aval.

Le porche d'entrée, de 5x8 m, présente un bon courant d'air. Après avoir remonté l'amont actif sur 400 m sud-ouest, on arrive à un carrefour dans une salle de 20x20 m. A gauche, par une escalade, on atteint un confortable méandre que l'on peut suivre 60 m pour arriver à une étroiture ventilée. Depuis le carrefour, la galerie principale continue sud-ouest et perd son volume à la base d'un P18. A cet endroit, un départ à droite retourne nord-est sur 30 m, section 3x8 m, pour s'arrêter sur une escalade de 7 m à faire en artif où l'on note du courant d'air et une arrivée d'eau. A la base du P18 débute un laminoir de 100 m qui amène le gros du courant d'air, ce passage s'évase et l'on passe sous un puits de 80 m. Une escalade de 5 m s'impose, puis une désescalade de 5 m, pour atteindre un méandre aval orienté nord-est et drainant un petit actif en provenance d'un amont impénétrable. Un remplissage interdit toute progression plus en aval 200 m plus loin. [Aymeric Bougnol]

"BOTTAZZI, Jean; LI, Po; FAURE, Nicolas; SANSON, Eric; BOUGNOL, Aymeric; HE, Wei; ZHU, Wenxiao"
Spelunca Mémoires, n° 30 : Voyages en terre chinoise tome 2 : Chapitre 1
Analyse :
Le réseau de Shuanghe se trouve sur le district de Suiyang (Guizhou, Chine). Il se développe dans les dolomies d'un plateau de 78 km2 et de 700 à 1700m d'altitude. 100 entrées y sont inventoriées dont 64 topographiées. La complexe réseau de Shuanghe, 85 km, possède 27 entrées et trois rivières principales. Les paramètres lithologiques, structurels et hydrologiques, et spécialement le niveau de gypse inclu dans la stratification, déterminent le développement de ces grottes dont la formation peut être décomposée en quatre phases. Nous présentons ici la description du massif, l’inventaire des cavités, une approche des facteurs génétiques et les résultats des expéditions 2004 et 2005. (Author, BJ).

1138 caractères - Lu 47 Fois


Shuidong (11)
Shuidong est une résurgence perchée explorée sur plus d’1 km en 2004, présentant de gros volumes et recoupant un aval. Cet aval est un méandre qui s’achevait sur une coulée de calcite. Lors d’une sortie d’initiation, la suite a été trouvée et a permis de rejoindre Suanzaodong.
Accès : Depuis 2004, l’accès à la grotte est largement facilitée par une piste partant un peu avant Guihua et montant au-dessus de Shanwangdong. Il faut se garer dans la courbe où la piste recoupe la combe bien rectiligne prolongeant le vallon d’accès à Shanwangdong, puis monter dans les rizières. Le grand porche de Shuidong est facile à trouver en continuant dans la même direction.
La zone anciennement connue
Cette description est reprise du texte écrit par Aymeric BOUGNOL dans Voyages en terre chinoise tome 2, chapitre 1, page 41.
Le porche d’entrée, de 5x8m, est parcouru par un bon courant d’air. Après avoir remonté l’amont actif sur 450m direction sud-ouest, on arrive à un carrefour dans une salle de 20x20 m. À gauche, c’est l’amont des briquets. Depuis le carrefour, la galerie principale continue vers le sud-ouest et perd son volume à la base d’un P18. À cet endroit, un départ à droite retourne au nord-est sur 30 m, section 3x8 m, pour s’arrêter sur une escalade de 7 m à faire en techniques artificielles où l’on note du courant d’air et une arrivée d’eau. Ces deux verticales sont celles où arrivent les puits venant de Taozishuwanxiaokeng. À la base du P18 débute un laminoir de 100m qui amène le gros du courant d’air. Ce passage s’évase et l’on passe sous un puits de 80m. Une escalade de 5 m s’impose, puis une désescalade de 5 m, pour atteindre un méandre aval orienté nord-est et drainant un petit actif qui va dans l’aval prend le choux fleur. L’amont de cet actif vient d’un méandre qui se rétrécit tout en restant pénétrable. On l’atteint par un départ latéral dans le méandre plus large qui part à droite de l’arrivée d’eau. Ce méandre plus large mène à la base d’un P15, c’est la jonction avec Liexiongxiaokeng.
L’amont des briquets
L’amont des briquets débute par deux escalades sur coulée de calcite de 3 et 4 m de haut. Après une cinquantaine de mètres de méandre confortable vient un léger rétrécissement. Dès ce point on peut -en ramonage dans le méandre étroit aux parois couvertes de choux-fleurs - monter d’une vingtaine de mètres jusqu’au plafond. Le sommet du méandre vers l’aval est praticable, mais exposé. On arrive ainsi 30 m au-dessus du carrefour du départ de l’amont des briquets. Il semble qu’en équipant on puisse continuer à ce niveau. On peut noter des gros galets perchés 25m au-dessus de l’écoulement actuel alors que celui-ci ressort par des galeries relativement basses de plafond. Vers l’amont il y a une zone en trou de serrure plutôt agréablement praticable, puis on passe dans un simple élargissement situé environ 4 m sous
le plafond. Après un bref dédoublement avec une conduite forcée indépendante du méandre, on arrive à une escalade de 3 m. On remarque un affluent impénétrable en haut d’une escalade de 2 m, puis la suite est moins volumineuse et très rectiligne. On retrouve l’actif tombant d’une cascade calcifiée et partant dans un méandre inférieur impénétrable. Une escalade de moins de 5m permettrait de suivre l’amont. Après cette cascade, le courant d’air se fait de plus en plus discret et on cherche dans le méandre la hauteur de progression pénétrable. Le méandre se divise. Seule la branche qui continue tout droit présente encore un courant d’air notable et peut être poursuivie, mais elle devient étroite.
L’aval prend le choux-fleur
L’actif vers l’aval est assez confortable jusqu’à une obstruction massive de concrétions en choux-fleurs interdisant toute progression.
Il faut repartir en arrière et monter de 20 m dans le méandre à un des rares endroits où le passage est suffisamment large et non colmaté. On est alors dans une sorte de trou de serrure plutôt irrégulier, car des ressauts imposent fréquemment des changements de niveau. Le courant d’air est très faible, on ne le sent que dans un rétrécissement causé par une coulée de calcite. Après ce passage, on descend en opposition dans le méandre qui précède une sorte de P20 (on descend de 20m sur corde une fracture présentant une série d’évasements). Au pied de l’opposition, on peut observer le squelette d’un ours dont la venue en ces lieux semble impossible dans la configuration actuelle de la cavité. On a tout intérêt en bas du P20 à continuer à descendre dans le surcreusement; une corde est nécessaire pour les dernier 6 m. On arrive ainsi dans une petite rivière qui se perd dans un P40.
Sur le côté, on remonte dans une salle chaotique. En remontant sur la gauche, on peut suivre une galerie sur 100m jusqu’à une coulée de calcite qui bouche tout. En continuant tout droit et en franchissant une escalade de 11 m, c’est une trémie qui barre la route.
La jonction avec Suanzaodong
La descente du P40 donnerait une jonction immédiate avec Suanzaodong, mais comme il est arrosé, nous sommes passés par un autre des deux gros puits parallèles que l’on contourne en traversant le chaos. Nous sommes dans une grande fracture avec des centaines de tonnes de gros rochers coincés au-dessus du vide et les itinéraires de descente sont sans doute nombreux. Nous avons trouvé un P38 convenable arrivant à un palier. Une couche de marne rendant l’équipement problématique, nous avons du traverser un puits pour descendre un P7 un peu plus loin. Il a fallu fouiller encore et choisir parmi les nombreuses fissures crevant le sol un P8 convenable pour rejoindre la galerie fossile en bas du P70 de Suanzaodong. Le P38 semble présenter une grande lucarne à mi-hauteur en direction de l’aval. [Jean Bottazzi]

AUT. VAR (2019)
Jean BOTTAZZI, Éric SANSON, Bruno HUGON, Olivier TESTA, Alain MAURICE, Marc GUICHOT, Florence GUILLOT, Cécile PACAUT, Marc FAVERJON, Marc TREMBLAY, Amandine LABORDE, Nicolas FAURE, Emmanuel VITTE, Jessica MORIN-BUOTE, Éric DAVID, Éric LECUYER, Éric MADELAINE, Gilles CONNES.
Topographes
Jean BOTTAZZI, Éric SANSON, Bruno HUGON, Nicolas FAURE, Olivier TESTA, Barnabé FOURGOUS, Pascal ORCHAMPT, Emmanuel VITTE, Éric DAVID, Marc TREMBLAY, Florence GUILLOT, Fabien MULLET, Marc FAVERJON, Charles BUTIN, Cécile PACAUT, Alain MAURICE, Gilles CONNES, Jes- sica MORIN-BUOTE, Michel ISNARD, Jean-Pierre BARBARY, Patrick LETOURNEL, Marc SÉCLIER, Marc GUICHOT, Vivien MOINAT, Éric MADELAINE, Silvia ARRICA, Silvère PASTUREAU, LIZIXIN, Éric LECUYER, Thierry MONGÈS, Amandine LABORDE, Daniel BETZ, Olivier JÄRMANN, Christian DELAIRE.
Coordination, rédaction, synthèse topographique et composition :
Jean BOTTAZZI
Spelunca Mémoires n° 39 (2019)
Voyages en terre chinoise tome 5. Expéditions spéléologiques franco-chinoises 2011-2019 dans les grottes de Suiyang Shuanghedong

Analyse : gkc-JPB

5996 caractères - Lu 94 Fois




Recherche