dong Xinjiawanliangfengdong - 凉风洞

d. Xīngjiāwān-liángfēngdòng

Grotte du Vent Frais de Xinjiawan (Sui 0421)

Cette perte est une excellente candidate pour fournir une entrée haute au réseau de Shuanghe. Il “suffirait” que son méandre terminal se prolonge d'un kilomètre et présente quelques puits cumulant 100 m de dénivelé pour qu'il rejoigne le méandre du Vermisseau dans Longtanzishuidong.

L'entrée, de 1x1,4 m, se trouve au pied d'une petite barre rocheuse. Après 2 m de descente entre des blocs commence une galerie de 7x3 m menant à un carrefour.

Sur la droite, un méandre amont remonte jusqu'à une trémie, à 200 m de là.

Sur la gauche, on suit un petit ruisseau dans une galerie de 5x10 m qui finit par se perdre dans un suçoir. On passe alors en vire au-dessus d'un puits de 40 m pour poursuivre dans une galerie sèche de 15x10 m. Très vite, on arrive à un grand puits.

La première verticale mesure 155 m et est arrosée, un pendule au milieu du puits pour passer en rive droite ne permet pas de s'éloigner de l'eau, bien au contraire. En bas du puits, après un petit palier de 10 m, on est à l'aplomb d'un second puits de 130 m moins volumineux. Sur le haut, une progression en rive gauche permet de s'éloigner de l'eau et des pierres, mais en milieu de puits il faut traverser sur une vire pour rejoindre la rive droite où des amarrages naturels remplacent élégamment un perforateur en panne de batteries.

La suite est étroite et glaiseuse, elle permet de se faufiler jusqu'à un puits de 25 m et ressaut de 4 m au pied desquels on retrouve un actif tombant du plafond. On est alors dans une rivière de 4 m de large qui après un petit ressaut se transforme en un méandre torturé qui bute 50 m plus loin sur un P6 suivit d'un P14.

Le bas du P14 est un méandre peu confortable drainant l'eau vers un P10 étroit et arrosé sans courant d'air qui semble se pincer.

En haut du P14 commence une galerie supérieure ventilée. C'est un méandre infâme de 8 m de haut et de 1 m de large aux parois déchiquetées recouvertes de choux-fleurs acérés. Son exploration est à poursuivre avec peu de matériel pour ne pas se décourager, seul le courant d'air est engageant. [Olivier Testa/Eric Sanson]

"BOTTAZZI, Jean; LI, Po; FAURE, Nicolas; SANSON, Eric; BOUGNOL, Aymeric; HE, Wei; ZHU, Wenxiao"
Spelunca Mémoires, n° 30 : Voyages en terre chinoise tome 2 : Chapitre 1
Analyse :
Le réseau de Shuanghe se trouve sur le district de Suiyang (Guizhou, Chine). Il se développe dans les dolomies d'un plateau de 78 km2 et de 700 à 1700m d'altitude. 100 entrées y sont inventoriées dont 64 topographiées. La complexe réseau de Shuanghe, 85 km, possède 27 entrées et trois rivières principales. Les paramètres lithologiques, structurels et hydrologiques, et spécialement le niveau de gypse inclu dans la stratification, déterminent le développement de ces grottes dont la formation peut être décomposée en quatre phases. Nous présentons ici la description du massif, l’inventaire des cavités, une approche des facteurs génétiques et les résultats des expéditions 2004 et 2005. (Author, BJ).

2228 caractères - Lu 29 Fois


Xinjiawanliangfengdong (37)
La jonction de Xinjiawanliangfengdong avec le réseau de Shuanghedong a constitué l’objectif et l’événement de l’expédition de 2014. Cette entrée avait été explorée dix ans auparavant et la cavité alors publiée développait 1295 m pour une profondeur de -395 m. (cf.: Voyages en terre chinoise tome 2 - chapitre 1, page 44/45). La description qui suit inclut toutes les découvertes faites consécutivement à la jonction, elle reprend au début les textes originaux écrits par Olivier TESTA et Éric SANSON.
Accès : Depuis le village de Shuanghe, suivre la piste de Longtanzi et poursuivre au-delà jusqu’à passer l’altitude de 1200m. On découvre alors sur la gauche une très grande doline et un petit village nommé Datian. Une courte piste descend à ce village. Si on est venu en véhicule, c’est ici qu’il faut le garer. Prendre alors le sentier qui monte direction sud-ouest au col de Yangjiaodongkou, passer ce col et enchaîner par une descente sur le flanc gauche de la combe. Il ne faut pas trop descendre et choisir entre les sentiers qui tournent en suivant le flanc du coteau sur la gauche. On passe ainsi dans une combe parallèle, moins prononcée, au fond de laquelle se trouve une perte dans une forêt de bambous. Il faut contourner cette perte par la droite pour arriver au village de Xinjiawan et se rendre à la ferme la plus au nord, la plus en amont dans la combe. De là, il est nécessaire de monter vers le nord-est dans une combe beaucoup moins marquée que les précédentes et dans laquelle il n’y a pas de bon sentier. L’entrée se situe au pied d’un petit escarpement, entre la deuxième et la troisième combe, plutôt du côté de la troisième et une dizaine de mètres plus haut que le plus haut des sentiers qui relient ces deux combes. Selon l’état de la végétation, elle peut être très difficile à trouver, surtout en été quand le courant d’air est aspirant.
La traversée à tout casser
L’entrée, de 1x0,4 m, présente un ressaut de 2 m entre des blocs. Suivent alors 200 m de galeries de 7x3 m menant à un carrefour. Sur la droite, un méandre amont remonte jusqu’à une trémie, à 200 m de là. Sur la gauche, on suit un petit ruisseau dans une galerie de 5x10 m. Il finit par se perdre dans un suçoir. On traverse en vire un puits de 40 m pour poursuivre dans une galerie sèche de 15x10 m. Très vite, on aboutit à un grand puits. La première verticale mesure 155 m et est arrosée. Un pendule au milieu du puits pour passer en rive droite ne permet pas de s’éloigner de l’eau, bien au contraire. En bas du puits, après un petit palier de 10 m, on arrive au départ d’un second puits de 130 m moins volumineux. Sur le haut, une progression en rive gauche permet de s’éloigner de l’eau et des pierres. La suite est étroite et glaiseuse, elle permet de se faufiler jusqu’à un puits de 25m et un ressaut de 4 m au pied desquels on retrouve un actif tombant en cascade du plafond. On est alors dans une rivière de 4 m de large qui - après un petit ressaut- se transforme en un méandre torturé qui bute 50 m plus loin sur un P6 suivi d’un P14. C’est par un petit méandre débouchant au-dessus de ce P14 que la jonction avec Xinjiawandaxiaokeng a pu être réalisée. Le bas du P14 est un méandre peu confortable drainant l’eau vers un P10 étroit, arrosé et sans courant d’air qui semble se pincer. En haut du P14 commence une galerie supérieure ventilée. C’est un méandre de 8 m de haut par 1 m de large aux parois déchiquetées recouvertes de choux-fleurs acérés. Les explorations de 2004 s’étaient arrêtées dans ce méandre ventilé. [Olivier Testa/Éric Sanson 2004]
Moins de 100 m après le P14, on arrive à un carrefour. On distingue deux départs en hauteur. Sur la droite, le départ plus concrétionné a un courant d’air d’aval (soufflant en hiver). Il est pleins de choux-fleurs et de stalactites. C’est dur pour les genoux. On arrive après une dizaine de mètres à une intersection de plusieurs failles orthogonales. En suivant au plus évident, on parvient dans une salle de 20x10 m avec un grand cône d’éboulis et un vaste puits sur faille remontant non grimpable. La salle est dans l’axe de trois fractures parallèles.
Au niveau du carrefour qui suit le P14, si on prend en haut à gauche, on progresse dans une galerie sèche dont le sol est constitué de sédiments et tapissé d’os de chauves-souris. Ce petit réseau n’est pas très large, sans suite possible et rejoint au sommet d’un R4 la galerie du second amont.
Quelques dizaines de mètres après le carrefour, le méandre présente en rive gauche une galerie bien ventilée par un courant d’air d’amont. La galerie fait 4 m de haut pour 1 m de large, un actif de très faible débit y coule. Le suivre permet d’arriver à une première faille. À son extrémité est se trouve un puits remontant de plus de 20 m de haut. Au milieu de la faille, le très petit actif arrive d’une lucarne à 4m de haut en dévers. À l’extrémité ouest, une courte galerie mène à une seconde faille parallèle plus au nord. L’exploration s’est arrêtée au sommet d’un R6 (corde nécessaire pour descendre). Tout le courant d’air est là. Dans l’axe de la faille on peut voir sur 35 m. La galerie en pied de faille semble confortable et large de 2 m. Le point topographique est au niveau du seuil du ressaut, sur la paroi sud. [Olivier Testa].
En continuant tout droit, le sommet de méandre s’évase fortement; on franchit une vire suivie d’un ressaut, puis la progression se fait au fond du surcreusement. Finalement, le sol s’élève, le plafond s’abaisse et on se retrouve dans un premier laminoir, court, puis dans un second long de presque 100 m. Ce laminoir aboutit au sommet du méandre à tout casser dont l’amont n’a pas été exploré. Une trentaine de mètres avant, sur la gauche, un méandre très étroit débouche sur un P10. En fait, cet itinéraire mal- commode aurait sans doute fait gagner du temps lors de l’exploration car il constitue tout de même un raccourci.
Le méandre à tout casser : il doit son nom aux coups de marteau qu’il a reçus lors de l’exploration afin de faciliter le passage, baliser l’itinéraire et donner des signes de vie aux topographes qui, en arrière, prenaient leur mal en patience. Tous les méandres ont une fin, n’est-ce pas? Hé bien celle-ci se fit attendre. Un filet d’eau au fond dévale quelques ressauts et emplit les marmites. Mais comme on est tout le temps en opposition, ça ne gène pas vraiment. Au bout de 120 stations topo, on descend deux ressauts successifs de 4 m au-dessus de marmites profondes. À la 142e station, un affluent de 1l/s vient mettre un peu d’ambiance. On continue principalement en opposition bien que le méandre se soit élargit, mais c’est maintenant pour éviter de se mouiller. À la 158e station, la nature a eu la gentillesse de placer un puits, afin de nous convaincre de continuer à porter notre matériel... En fait le prochain puits s’ouvre plus de 100 stations plus loin. Il est profond de 10m si on l’équipe au plus court, mais de 30m si on l’équipe depuis le haut. Le point de jonction avec l’extrémité de l’autoroute du soleil est précisément de l’autre côté de ce puits.
L’autoroute du soleil
Cette exploration a été réalisée en passant par le tiankeng de Longtanzi : il a fallut descendre vers l’aval jusqu’à la voûte mouillante de jonction avec Shuangheshuidong puis remonter dans le réseau du zef here jusqu’à la salle de la mousson où un P35 restait à explorer.
Le P35 a été traversé pour trouver une suite au même niveau, le fond de la faille est bouché, une escalade en opposition sur 20m n’a rien donné.
Pour descendre le P35, il faut prévoir 45m de corde. Au fond, il y a trois départs :
- vers l’ouest, on bute sur le même front de faille obstrué ;
- vers l’est, une galerie retourne en balcon sur la salle de la mousson. Du balcon on devine, à même niveau, un départ de galerie ;
- vers le nord, débute un méandre confortable, mais le confort ne dure pas et différents obstacles ralentissent la course, dont quelques passages bas. Des petits départs sont à fouiller, certains nécessitent des escalades. Nous arrivons bientôt au pied d’une escalade de 6 m qui débouche au milieu d’une grosse galerie fossile : l’autoroute du soleil.
Nous laissons la partie nord et nous la suivons vers le sud, elle perd progressivement du gabarit pour finir par un méandre déchiqueté où l’on progresse en opposition jusqu’à un P20 avec un bruit de cascade, c’est la jonction avec Xinjiawanliangfengdong. [Éric Sanson]
L’amont de la gronderie
En bas du P20, la rivière continue. Le méandre est très étroit au fond, plus large à environ 10 m de haut. On débouche très vite à sur une petite salle dans laquelle arrive également sur la droite un boyau étroit tapissé de choux-fleurs. La rivière part vers la gauche. Ce changement de direction, le premier si radical depuis le début du méandre, marque également la fin du méandre lui-même. La suite est une galerie en trou de serrure. On progresse en hauteur, les vires sont plutôt confortables, constituées de sédiments secs. Au bout de 60 m, s’ouvre un ressaut avec une grande vasque d’eau à sa base qu’un petit pas en vire permet de franchir à sec. Un méandre fossile débouche à ce niveau, sur la gauche. Il a été remonté sur 100m. Il se divise, mais il y a du courant d’air et ça continue. Un peu plus loin, un autre méandre arrive de la gauche. Il est également bien ventilé. Il passe au pied d’un P40, puis bute sur une escalade de 4m. La galerie en trou de serrure se poursuit encore sur 60 m, puis on aboutit à un carrefour avec un nouveau changement de direction et un nouveau changement de profil. À droite, c’est l’aval, la rivière des dentelles. À gauche, on a un affluent important, l’amont de la gronderie. Ce nom provient du fait que en remontant cet amont, on croit s’approcher d’une cascade. En fait, ce grondement est occasionné par un rétrécissement du passage dû à des coulées stalagmitiques. Il faut passer au ras de l’eau, dans un courant d’air ronflant.
Cette partie de la cavité est très rectiligne, elle suit une fracture. Il y a quelques baïonnettes, mais on repart toujours dans la même direction. On note un affluent étroit au bout de 200m. En général, la progression est plus facile au niveau du sol, mais il faut parfois monter en opposition pour franchir quelques plans d’eau, notamment au niveau des baïonnettes. Au bout de 300m, après une escalade de 4m, on s’échappe de la fracture. On prend alors un peu de dénivelé dans une zone caractérisée par de nombreuses marmites. Une seconde escalade de 4m, qui se négocie en vire au-dessus d’une mar- mite, permet de franchir une coulée stalagmitique. Derrière, on progresse dans un court tronçon de galerie basse formant un coude très prononcé, une perte impénétrable et beaucoup de concrétions. On retrouve ensuite la rivière. On observe un évasement soudain de la galerie, une petite salle d’effondrement avec un gros bloc et formant un coude à 90° vers la droite. On aboutit à un carrefour. Sur la gauche, se trouve la galerie de l’as de pique. Sur la droite, une petite niche latérale arrive au pied de ressauts dont l’escalade non réalisée paraît possible, mais risquée en libre. Tout droit, un méandre rectiligne au fond étroit d’où provient la quasi-totalité de l’actif, oblige à monter en opposition. Heureusement, on retrouve rapidement une petite conduite forcée entrecoupée de vasques peu profondes. Après l’avoir suivie sur une centaine de mètres, nous passons au pied d’un petit puits remontant latéral d’où provient la rivière. La galerie se poursuit au-delà sur encore une vingtaine de mètres de plus jusqu’au pied d’un nouveau puits remontant. À son sommet, il est possible d’éclairer un méandre impénétrable.
La galerie de l’as de pique
C’est tout d’abord une conduite forcée rectiligne d’une centaine de mètres, manifestement alignée sur une petite fracture. Elle prend rapidement un profil très typique en forme d’as de pique qui, tout naturellement, lui a donné son nom. Il en provient un petit actif au débit quasi insignifiant en période d’étiage. Au bout d’une centaine de mètres, nous retrouvons un profil de galerie plus habituel, tandis que de nombreux changements de direction forment un parcours en baïonnettes. Le carrefour suivant est 120m plus loin. Tout droit, un méandre (6x1,5m) n’a pas encore été exploré, c’est sans doute l’amont.
Sur la droite, les dimensions augmentent, sous la forme d’une conduite forcée bordée de grosses banquettes d’argile. Le minuscule actif que nous suivions jusque-là provient d’un boyau latéral peu attrayant. Après avoir remonté quelques petits ressauts, la galerie prend progressivement un profil en gros trou de serrure légèrement ascendant. La progression devient quelque peu scabreuse, soit en opposition au-dessus du méandre, soit sur les banquettes lubrifiées par l’argile. Après avoir parcouru 220 m depuis le dernier carrefour, nous butons finalement au pied d’une grosse trémie totalement impénétrable. À noter que sous cette trémie, provient un petit actif qui se perd rapidement dans un P10 au sol du méandre. Il apparaît d’après la topographie que ce ruisselet n’est autre que celui qui alimente le puits remontant du terminus de la rivière de la gronderie.
La galerie du vrai/faux départ
À mi-chemin de la galerie précédemment décrite, on n’aura pas manqué de remarquer un dédoublement ponctuel de la galerie sur une quinzaine de mètres. On peut en effet à cet endroit soit passer par le méandre plus ou moins étroit, soit prendre au-dessus la conduite forcée que l’on n’atteint que par des escalades. Dans ce passage supérieur, se trouvent deux départs latéraux axés sur une même fracture. Au nord, une succession de petites escalades a buté au pied d’un P+10. Au sud se trouve un toboggan très raide (E10) qui vu du bas ne permettait pas de déterminer si l’on était en présence d’une galerie ou d’une coupole de plafond. Il y a bien au sommet une belle conduite forcée où la progression est aisée sur la première centaine de mètres. Ensuite, la hauteur s’amenuise progressivement, obligeant souvent à ramper avec un parcours en montagnes russes. Ce passage est caractéristique d’un ancien siphon fortement colmaté d’argile. La présence de galets d’argile dans les pentes descendantes, indique que nous avançons en direction d’un amont. Petit à petit, la galerie finit par remonter suffisamment pour quitter la zone de fort remplissage et nous débouchons au pied d’un P5. Bien que déversant, il s’escalade assez facilement grâce à de bonnes prises de main. Une nouvelle zone de baïonnettes, nous conduit à un nouveau carrefour. Sur la droite, nous butons rapidement sur un laminoir au sol argileux. Nous nous sommes arrêtés bien que le conduit -devenu vraiment bas - soit toujours pénétrable. À noter que par temps chaud, il en provient un léger courant d’air. À gauche après quelques nouveaux virages à angle droit, nous traversons une petite salle axée sur une faille et dont le sol est tapissé de blocs de brèche de faille. Au-devant la galerie se réduit brusquement et recoupe un minuscule actif impénétrable en amont comme en aval.
À 50 m du début de la galerie du vrai/faux départ, se trouve un méandre descendant de taille humaine. Il a été suivi sur près de 80m jusqu’à buter sur une galerie amont/aval aux dimensions supérieures au méandre d’accès. L’exploration reste à poursuivre. [Bruno Hugon]
Le réseau du charbonnier
Nous partons du haut de l’escalade de 6m qui débouche au milieu d’une grosse galerie fossile nommée l’autoroute du soleil et nous dirigeons vers le nord, logiquement baptisé A7 retour. Après une escalade de 3m facile, la galerie perd rapidement de l’ampleur et se termine totalement colmatée. Un départ à droite passe au-dessus d’un méandre surcreusé et continue dans le réseau national sec. En descendant dans le surcreusement, nous prenons pied dans le méandre des charbonniers, très sec, avec une fine poussière noire et un fort courant d’air.
Une première lucarne boucle par un P6 avec la galerie d’accès. Le courant d’air devient de plus en plus sensible en descendant le méandre. On remarque un méandre amont un peu moins large partant sur la droite avec un sensible courant d’air, puis une lucarne au sol (P4, salle de 5m de diamètre, second P4, seconde salle, départ de petit méandre non ventilé). Au-dessus de cette lucarne, il y a aussi un départ au plafond. La progression est confortable et l’on observe beaucoup de gypse. Il se termine par une remontée de plancher et devient impénétrable. Tous les autres départs ont été vus sur quelques mètres seulement. Peu après, le méandre débouche sur un P10 et continue à son pied à l’identique jusqu’à un carrefour. La branche de droite sans courant d’air se termine par une étroiture. La branche de gauche plus basse nous mène à quatre pattes au plafond de la rivière de dentelle dans laquelle on prend pied en désescalade. [Alain Maurice]
Le méandre national sec
Il constitue une suite logique amont du réseau du charbonnier. Au début, on distingue une galerie surcreusée en trou de serrure qu’une strate peu soluble arrive à fragmenter en deux étages. La partie haute présente des départs colmatés sur la droite. L’exploration a été poursuivie en restant en opposition à proximité du plafond d’un méandre, il y a des passages inférieurs qui s’en détachent. Dans une petite salle ronde, véritable puits en éteignoir, on remarque un petit trou perché 6 m plus haut. C’est par là qu’arrive la voie rapide.
Plus de cent stations topographiques amènent au premier diverticule supérieur accessible : un laminoir impénétrable sur la gauche. Le méandre aboutit à une petite salle avec de nombreux départs perchés jusqu’à 6m plus haut. Le plus accessible de ces départ est un boyau étroit, il pourrait permettre de shunter les escalades. Mais l’une d’elles, plutôt facile, permet par une boucle de 120 m de rejoindre la plus haute des lucarnes. Il reste deux lucarnes non atteintes. Dans la boucle, on passe une petite salle et la base d’un puits remontant de 20m avec un méandre fossile à son sommet ; on a également un soutirage qui rejoint le boyau étroit. En amont de la petite salle, en revenant par-dessus en opposition, on trouve un P10 remontant et un laminoir. Ce laminoir se transforme en méandre après un petit ressaut. Dans une petite salle, on passe sous un méandre de plus gros gabarit en connexion avec un autre P10 remontant qui communique avec le précédent par une grosse lucarne. C’est aussi un accès à l’ultime tronçon amont de la voie rapide que l’on a découvert en poursuivant le laminoir ; en effet, il se transforme en méandre puis débouche au sol de cette galerie de 2 à 4 m de diamètre.
La voie rapide
L’amont de la voie rapide, en suivant le conduit principal, arrive à mi-hauteur du P10 remontant cité plus haut. À ce niveau, une escalade, moins de 10 m en traversée montante sur la gauche, est à tenter pour remonter d’une strate et trouver potentiellement un amont fossile important. On voit aussi la grosse lucarne en face de la galerie qui rejoint le P10 parallèle.
L’ultime amont de la voie rapide n’est donc pas accessible directement: il faut descendre le P10, avancer dans le laminoir mentionné plus haut, remonter dans le gros méandre qui n’est qu’une boucle et s’immiscer dans un étroit boyau au plafond pour trouver la suite. On débouche par un surcreusement dans une galerie qui présente d’importants remplissages de sable recoupés par un surcreusement. Bien que cette galerie - selon toute vraisemblance - soit un ancien amont, le surcreusement, également fossile, était un aval. Il se perd dans un puits de 10m non exploré. Plus loin, une autre petite perte peut être explorée sans corde. Puis la galerie bute sur une grande fracture transversale. Une escalade de 15 m a été faite sur la gauche : on peut avancer encore puis descendre un puits de 6m en opposition. En bas, on peut voir un siphon amont obstrué au fond d’un entonnoir boueux et explorer quelques prolongements de plus en plus étroits vers l’aval. Il n’y a pas de continuation praticable. Des branches latérales dans l’amont de la voie rapide avant d’atteindre le P10 ont été explorées. L’une est arrêtée sur une escalade de 20 m en fracture qui se monterait peut-être en libre. L’autre, celle qui va au nord, au-dessus d’une grosse coulée de calcite, devient trop étroite.
Vers l’aval de la voie rapide, on perd le méandre de surcreusement puis on arrive au-dessus de la petite salle ronde en éteignoir. La jonction se fait par un P6, une corde a été laissée afin de pouvoir bénéficier de cet appréciable raccourcis. Le prolongement de la galerie vers l’aval devient rapidement impénétrable. Une désobstruction pourrait permettre d’avancer encore un peu. En haut du P6, un laminoir se poursuit vers l’aval. Il rejoint une fracture. Le terminus est un suçoir boueux impénétrable.
La perte du surcreusement dans la voie rapide, celle qui est bien visible, descend un petit puits dont l’aval est étroit. Il y a en revanche au-dessus un bref laminoir, puis on retrouve un amont en trou de serrure. Il rejoint une branche à peine plus grosse qui conduit d’une autre perte du même surcreusement, plus discrète et plus en amont, à un laminoir étroit où il ne manque que quelques mètres pour rejoindre celui qui a été observé dans le méandre national sec.
Les espoirs de continuation du réseau national sec et voie rapide tiennent donc à des puits remontants. Il est à noter que lors des explorations, les courants d’air étaient absents ou faibles dans toute la cavité. [Jean Bottazzi]
La rivière des dentelles
Vers l’amont, cette rivière est magnifique, l’eau est très limpide, la roche polie, très propre et découpée de manière incroyable. De profondes vasques imposent des escalades parfois délicates pour ne pas se mouiller à plus de mi-cuisses. Quelques ressauts et mains courantes sont à équiper. Avec un bas de néoprène, la progression serait plus rapide et moins risquée. La pente diminue et la suite de la rivière est plus facile à parcourir. Il y a deux affluents, le second est l’amont de la gronderie. [Alain Maurice]
Le premier affluent présente quelques vasques d’eau, puis, une escalade dans une cascade de 7m donne accès à une galerie toujours active en méandre. Celle-ci se termine par une verticale estimée à plus de 20 m. Les embruns empêchent toute mesure précise et rendraient délicate une tentative d’escalade. Juste quelques mètres avant la cascade de 7 m, une autre escalade a été réalisée vers une galerie non active de courte longueur. [Florence Guillot]
En parallèle de la cascade de 7 m, une autre escalade donne accès à une galerie fossile. Au bout d’une vingtaine de mètres, la galerie fossile remontante devient une étroiture sableuse que l’on creuse. Elle débouche sur une petite salle, sans suite pénétrable possible, pas de courant d’air. [Amandine Laborde]
Vers l’aval, la rivière conserve son profil de méandre déchiqueté, entrecoupé de marmites, mais la progression reste malgré tout assez facile. Au bout d’une centaine de mètres, on recoupe une galerie au volume un peu plus important au niveau d’un petit lac, c’est l’amont du rebouclage. La progression y est aisée. On passe un R5 suivi d’un passage rétréci où l’on sent bien le courant d’air. Quand le méandre reprend son ampleur, on a sur la droite une remontée sableuse où passe tout le courant d’air. Cette remontée repasse au-dessus du méandre. Une lucarne permet de communiquer avec le R5 et la galerie se poursuit pour jonctionner en hauteur, au-dessus de la rivière, en amont de l’accès des Charbonniers. Le méandre, de son côté se poursuit et s’abaisse progressivement, puis se divise. En haut du R5 précédent se trouve l’accès à l’amont tapir.
La rivière des dentelles sur l’aval prend un profil en trou de serrure et l’on peut alors utiliser des banquettes pour avancer rapidement vers l’aval malgré quelques pas d’escalades ponctuels. On trouve même parfois de véritables portions de conduites forcées suspendues, tandis que la rivière coule au-dessous dans son méandre initial. Au bout de 150m, on arrive à un nouveau carrefour : La galerie des dunes débute sur la droite tandis que la rivière des dentelles poursuit son chemin sur la gauche. Au bout d’une cinquantaine de mètres, elle se perd, l’argile sèche remplace le sable au sol, tandis que la galerie prend, une allure de gros méandre. Hormis quelques ressauts ou petites escalades localisés, le parcours est aisé et permet d’atteindre au bout d’environ 300m un balcon au-dessus de banquettes surplombant la rivière de Longtanzi aval. Deux cordes d’une dizaine des mètres sont nécessaires pour prendre pied entre deux lacs sur une plage de galets. [Éric Sanson]
La galerie des dunes
C’est une conduite forcée fossile de 5 x 3m, au sol recouvert de dunes de sable fin. Elle présente une bifurcation avec la galerie pavée. Après cette bifurcation, on se dirige vers l’est. On perd du dénivelé par un R2, un P3, puis un P7 suivi d’un P8 qui permettent de descendre dans le collecteur de la rivière de Longtanzi.
L’amont tapir
Il débute d’une façon complètement atypique en haut du R5 dans l’amont de rebouclage de la rivière des dentelles. Le départ se présente comme un ancien petit boyau de diffluence qui, en haut d’un ressaut, n’aurait dû présenter aucun intérêt si le courant d’air, bien que léger, n’était pas celui d’un amont.
Le boyau rejoint une fracture transversale étroite. Pas assez étroite pour ne pas constituer un ressaut de 7 m. On peut avancer un peu, d’un côté seulement, puis enchaîner par une escalade de 20 m principalement en ramonage. Au plus haut, on trouve un méandre amont où l’eau semble ne circuler que très rarement. On escalade quelque ressauts, puis on débouche par le sol dans une galerie de 2 m de large par 3 m de haut qui continue à l’amont comme à l’aval.
L’aval est agréable : le surcreusement fait place à un tapis de sédiments secs dans une conduite forcée de 3 m de diamètre. Elle s’interrompt brutalement. Un petit boyau impénétrable la prolonge dans le joint de strate. Quelques mètres avant, un soutirage -ancienne perte taraudant la roche- rejoint une fracture où s’infiltre un courant d’air. La descente est possible, mais c’est un peu trop étroit et trop glissant pour garantir que la remontée en ramonage soit faisable. La topographie confirme qu’il a été judicieux de ne pas insister, la fracture retombe probablement au- dessus du ressaut de 7 m.
L’amont débute bien lui aussi. On traverse un petit lac en opposition dans un coude orné d’une coulée de calcite, puis on arrive à une bifurcation, la conduite forcée continuant à gauche. À droite, la galerie emprunte une fracture et passe à la base d’un puits remontant très haut. Après une chicane, on retrouve la conduite forcée. Des petites galeries non accessibles sans matériel percent à 5m en hauteur. Plus loin, on passe entre une escalade à droite et un méandre colmaté à gauche. La galerie continue au nord jusqu’à une autre bifurcation. La branche de gauche adopte progressivement un profil de type méandre avec des banquettes argileuses où il faut parfois grimper et avancer en opposition. Elle s’achève sur une trémie calcifiée d’où sourd un petit ruisselet dont l’aval est impénétrable.
La branche de droite est une belle conduite forcée horizontale. Puis viennent successivement un passage bas, puis plus bas, puis trop bas. La suite est infranchissable, encombrée de galets d’argile. Le courant d’air semble venir du puits remontant ou des petites galeries non atteintes, mais il n’est pas suffisamment fort pour justifier de repasser la fracture d’accès à l’amont tapir (mais t’as mieux !). [Jean Bottazzi]
La galerie pavée
Débutant environ à mi-parcours de la galerie des dunes par un départ discret, elle se dirige vers le sud. Elle prend rapidement des proportions agréables (4x3 m). Au bout d’une centaine de mètres, le sol se pare subitement de très esthétiques et très réguliers pavés d’argile recouverts d’une pellicule de calcite. Les fentes de dessiccation y sont particulièrement
larges. En revanche, à partir d’ici, le plafond va s’abaisser fortement au point parfois de forcer à ramper. Plusieurs cloches de plafond permettent de se relever ponctuellement, mais au bout d’une centaine de mètres la galerie est presque complètement colmatée d’argile grasse, mettant un terme à son exploration. [Bruno Hugon]
Un raccourci pour les dentelles
Ce nouvel accès permet de se passer de bateau et de ne pas se mouiller. Il n’est praticable qu’en étiage. Depuis Dongtiankeng - la lucarne de Longtanzi aval - une vire avait été équipée d’une corde fixe pour éviter le premier lac, mais elle a été retirée car elle se faisait détruire par les crues. La suite passe à pied sec pendant la période d’étiage. Au bout de 300 m, la rivière bute sur une fracture et fait un virage à gauche avec un lac. Une corde fixe a été installée au début de la fracture encombrée de bois coincés et permet d’accéder à la galerie de la rivière des dentelles. La progression est relativement aisée et rectiligne. Il faut suivre au plus évident. On se retrouve au départ de la galerie des dunes. [Éric Sanson]

AUT. VAR (2019)
Jean BOTTAZZI, Éric SANSON, Bruno HUGON, Olivier TESTA, Alain MAURICE, Marc GUICHOT, Florence GUILLOT, Cécile PACAUT, Marc FAVERJON, Marc TREMBLAY, Amandine LABORDE, Nicolas FAURE, Emmanuel VITTE, Jessica MORIN-BUOTE, Éric DAVID, Éric LECUYER, Éric MADELAINE, Gilles CONNES.
Topographes
Jean BOTTAZZI, Éric SANSON, Bruno HUGON, Nicolas FAURE, Olivier TESTA, Barnabé FOURGOUS, Pascal ORCHAMPT, Emmanuel VITTE, Éric DAVID, Marc TREMBLAY, Florence GUILLOT, Fabien MULLET, Marc FAVERJON, Charles BUTIN, Cécile PACAUT, Alain MAURICE, Gilles CONNES, Jes- sica MORIN-BUOTE, Michel ISNARD, Jean-Pierre BARBARY, Patrick LETOURNEL, Marc SÉCLIER, Marc GUICHOT, Vivien MOINAT, Éric MADELAINE, Silvia ARRICA, Silvère PASTUREAU, LIZIXIN, Éric LECUYER, Thierry MONGÈS, Amandine LABORDE, Daniel BETZ, Olivier JÄRMANN, Christian DELAIRE.
Coordination, rédaction, synthèse topographique et composition :
Jean BOTTAZZI
Spelunca Mémoires n° 39 (2019)
Voyages en terre chinoise tome 5. Expéditions spéléologiques franco-chinoises 2011-2019 dans les grottes de Suiyang Shuanghedong

Analyse : gkc-JPB

30341 caractères - Lu 58 Fois




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