dong Luoshuikong - 落水孔

Luoshuikong (55)
Explorée en 2003 et identifiée comme prometteuse, cette grotte est restée treize ans sans qu’on lui rende visite. Il a fallu d’abord retrouver l’entrée, ses coordonnées étant fausses et la description de son accès se référant à des points de repères insuffisamment significatifs.
En 2015, une jonction a été établie avec un système exploré en 2008 et comportant Mashagouxiaoshuidong, Goujiaopianfengdong et Xiaokengwandaxiaokeng (cf : voyages en terre chinoise tome 3, chapitre 8, page 212).
Luoshuikong - cinq entrées, 2,8 km - est également formé dans l’Ordovicien et au-dessus d’une couche de schistes argileux verts.
Accès : trouver l’entrée de Luoshuikong est désormais relativement aisé. En effet, une piste semi-carrossable monte depuis la vallée de Shuanghe presque jusqu’au sommet du massif où se trouve le monastère de Jinzhongshan. Il faut suivre scrupuleusement cette piste et se garer au tout premier col après l’embranchement menant à Dawan, donc le premier endroit où cette piste amorce une descente et qui correspond d’ailleurs à une bifurcation. De là, on descend à pied en direction d’une grande ouvala. On passe à proximité d’un puits, qui nous a été indiqué sous le nom désespérément long de Luoshuikongyakoulukanjiadafengdong que nous avons tronqué, enlevant « Luoshuikongyakou », qui signifie « col de Luoshuikong» et semble donc plutôt indiquer une position. En hiver, une puissante colonne d’air chaud provoque une grande colonne de fumée au-dessus de ce puits. Plus bas, 30 m environ, on est à l’entrée de Luoshuikong. La perte active de l’ouvala, située à peine plus bas, est impénétrable.
Jonction avec Mashagouxiaoshuidong
La galerie d’entrée, large de 6m et haute de 2m, passe à côté du puits de Lukanjiadafengdong débouchant en surface 35 m plus haut. Ce puits sur fracture descend également, d’ une vingtaine de mètres. En bas, on trouve une rivière de l’ordre de 1l/s. L’amont ne peut pas être poursuivi très loin, il se divise en continuations étroites et boueuses. L’aval suit la fracture. Au bout de 50 m environ, on trouve un petit affluent qui peut être remonté de 50 m également. L’aval mène à une cascade de 6 m bientôt suivie d’une cascade de 4m. On rejoint ici l’amont exploré dans Mashagouxiaoshuidong. [Jean Bottazzi]
Aval de Luoshuikong
De l’entrée, longer la paroi de gauche pour atteindre le premier puits-toboggan (P10). Nous arrivons dans la rivière de la perte que l’on peut observer à l’extérieur. On peut la remonter jusqu’à une trémie. En aval, le parcours est très humide. On passe sous des cascades tombant du plafond, un parapluie est utile pour ne pas être complètement trempé. L’eau ne dépasse jamais les bottes si l’on veut l’éviter. Le P21 est un peu délicat à équiper. On pourra rajouter des points pour prolonger la vire et ainsi éviter la douche si l’on se loupe dans la désescalade vers les amarrages naturels qui suivent. La déviation est éloignée, il faut «grattonner» pour l’atteindre.
Après une grande ligne droite, la rivière se perd dans une trémie. Un passage franchissant cet obstacle par un laminoir, un ressaut et un jeu de fissure a été trouvé, mais en crue, il peut être préférable de revenir en arrière pour monter sur une banquette en rive droite. Le fond de la banquette se termine sur une fissure délicate à escalader: l’astuce consiste à passer sous un caillou pour shunter le départ sans prises. Un P8 permet de redescendre après la trémie, on aboutit dans une zone carrefour complexe :
- à droite, une première fissure descend vers l’aval, c’est là qu’arrive le passage sous la trémie;
- plus loin, en bas et à droite, une petite rivière s’enfonce dans une labyrinthe de fissures pénétrables ; - à niveau à gauche, il y a également un affluent en fissure ;
- en face, la suite évidente est une galerie à niveau défendue par un ressaut humide et une escalade ébouleuse infaisable.
Une remontée en escalade au début de la fissure de l’affluent a permis de déboucher en balcon au-dessus de la zone et de profiter d’une vire pour shunter l’escalade ébouleuse, un équipement est en place, la vire est restée équipée par manque de temps. Une descente dans le « T » du croisement de fissures permet un accès facile à l’escalade ébouleuse en évitant le ressaut humide. Si l’on continue en face, on rejoint un carrefour avec un puits, la suite a été explorée en bas du puits à gauche, mais une continuation en face sans descendre le puits reste à explorer, il est possible que le fort courant d’air habituellement présent soit perdu à cet endroit. Nous suivons l’aval de la rivière vers le nord, ce qui est assez étonnant car la rivière précédente se dirige vers le sud. En fait, la galerie décrit une large boucle et se remet sur l’axe de fracture principal de la cavité, on perd l’actif juste avant dans une fissure. Une vire à rat constituée de banquettes terreuses est équipée pour rejoindre l’axe principal de la cavité. La progression est alors rectiligne, d’abord confortable avec puits, puis se resserre en un méandre étroit. Il faut alors chercher le meilleur passage en passant en opposition aux endroits les plus pratiques. Au bout de la ligne droite, on rejoint un affluent dans une zone fracturée, puis le gabarit se resserre et fait craindre le pire. La suite est à trouver en restant à niveau et en passant une étroiture verticale oblique, puis en traversant un puits par un pied-main pour accéder finalement au P12 du fond qui rejoint une salle au niveau de base en contact avec des schistes argileux. Cette salle est encombrée de blocs qui viennent de trémies sur la droite. L’actif se perd sur la gauche, de même qu’un second actif cascadant du plafond un peu plus loin. D’éventuels départs ont été recherché rapidement sans succès. Il subsiste un départ au fond de la salle parcouru sur une cinquantaine de mètres avec arrêt sur petit puits, mais sans courant d’air. [Éric Sanson]
En bas du P8, au niveau de la zone carrefour, l’affluent de la fissure a été topographié sur 60 m : on passe sous une cheminée de 25 m puis la fissure se resserre. L’aval - très ventilé - a été vu sur 300 m en passant par la première fissure. Il suit des fractures peu larges où l’on avance souvent en opposition. On y rencontre quelques ressauts ainsi qu’une étroiture. C’est une branche à poursuivre, elle devrait rejoindre Zhangjiaowanliangfengdong (cf : voyages en terre chinoise tome 3, chapitre 8, page 214). [Jean Bottazzi]

AUT. VAR (2019)
Jean BOTTAZZI, Éric SANSON, Bruno HUGON, Olivier TESTA, Alain MAURICE, Marc GUICHOT, Florence GUILLOT, Cécile PACAUT, Marc FAVERJON, Marc TREMBLAY, Amandine LABORDE, Nicolas FAURE, Emmanuel VITTE, Jessica MORIN-BUOTE, Éric DAVID, Éric LECUYER, Éric MADELAINE, Gilles CONNES.
Topographes
Jean BOTTAZZI, Éric SANSON, Bruno HUGON, Nicolas FAURE, Olivier TESTA, Barnabé FOURGOUS, Pascal ORCHAMPT, Emmanuel VITTE, Éric DAVID, Marc TREMBLAY, Florence GUILLOT, Fabien MULLET, Marc FAVERJON, Charles BUTIN, Cécile PACAUT, Alain MAURICE, Gilles CONNES, Jes- sica MORIN-BUOTE, Michel ISNARD, Jean-Pierre BARBARY, Patrick LETOURNEL, Marc SÉCLIER, Marc GUICHOT, Vivien MOINAT, Éric MADELAINE, Silvia ARRICA, Silvère PASTUREAU, LIZIXIN, Éric LECUYER, Thierry MONGÈS, Amandine LABORDE, Daniel BETZ, Olivier JÄRMANN, Christian DELAIRE.
Coordination, rédaction, synthèse topographique et composition :
Jean BOTTAZZI
Spelunca Mémoires n° 39 (2019)
Voyages en terre chinoise tome 5. Expéditions spéléologiques franco-chinoises 2011-2019 dans les grottes de Suiyang Shuanghedong

Analyse : gkc-JPB

6721 caractères - Lu 80 Fois




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