dong Yinhedong - 阴河洞

3. Yinhedong - Grotte de la Rivière souterraine
Code : K10-Sui015 - Village : Wenquan
Lat. : 28°14’21,8”N - Long. : 107°17’35,6” - Alt : 700 m
L’entrée de la grotte de Yinhedong représente l’exutoire temporaire de la grotte-perte de Xiadong. Le porche d’entrée, assez spectaculaire, mesure 60 m de haut sur 20 m de large. On parcourt la galerie sur 180 m sans difficulté. Après un coude à droite et deux ressauts de 3 m, nous débouchons devant la Piscine du Milliardaire.

"BOTTAZZI, Jean; CLÉMENT, Nicolas; FAURE, Nicolas; MAIRE, Richard; MANGEL, Laurent; LI, Po; POUILLY, Marc"
Karstologia Mémoires, n° 9 : Voyages en terre chinoise : Chapitre 4
Analyse :
Le district de Suiyang est au nord du Guizhou (Chine). Il recelle la plus longue grotte de Chine, creusée dans les calcaires et dolomies de l'ordovicien et du cambrien. Ce chapitre décrit l'état des explorations à l'issue des expéditions de 2001 et 2003 qui sont venues poursuivre les explorations débutées en 1988 par une équipe sino-niponne. La topographie de ce réseau géant (54,3 km en incluant les découvertes de l'année 2003) est donnée dans un additif en fin d'ouvrage. Ce chapitre contient également l'étude d'un têtard oreolalax observé sous terre. (BJ).

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Yinhedong (4), le labyrinthe horizontal
La grotte de Yinhedong est aménagée pour le tourisme sportif avec deux parcours distincts équipés en via ferrata.
En entrant dans Shanwangdong, le grand méandre fossile sur la droite arrive sur la rivière souterraine de Yinhedong par un P12. En fait, ce méandre n’est que le surcreusement d’une galerie fossile. En avançant en vire dans la partie haute du «trou de serrure», après être passé au-dessus du P12 qui à ce niveau avoisine les 30 m, on peut aller vers l’amont, enjamber la verticale grâce à un gros bloc coincé et après une ultime vire, prendre pied dans une superbe galerie fossile de 10 m de diamètre. Cette galerie est d’abord perpendiculaire au grand méandre dans lequel coule la rivière de Yinhedong puis marque un coude de sorte que sa direction générale est parallèle à l’actif et en direction de l’aval. On traverse une salle.
Une laisse d’eau, à la base d’un ressaut dans le surcreusement se contourne en montant sur une petite vire par un escalier de gros blocs, témoins d’une forte fréquentation de cette grotte à une époque suffisamment reculée pour que les sédiments secs aient été exempts de la moindre trace lors de l’exploration en 2017. En fait, dans tout ce qui va suivre, on retrouve ça et là des morceaux de planches, des anciens fourneaux, des tessons de poterie, des tranchées creusées dans les sédiments pour faciliter le passage et partout, de discrets reliquats de charbon de bois. Mais les traces de pas avaient toutes disparues, effacées par le temps. Les charbons de bois, vestiges d’éclairages rudimentaires, montrent que tout, à l’exception de deux prolongements pour lesquels il a fallu casser au marteau pour passer, avait été exploré dans les moindres détails. Ces visites ne s’expliquent pas par une ancienne exploitation de nitrate. Il pouvait s’agir de l’accès à une cache dans les hauteurs du porche d’entrée de Yinhedong où les occupants pouvaient voir sans être vus tout en étant quasiment inaccessibles par qui ne connaîtrait pas parfaitement les lieux.
Au-delà de la salle, les départs latéraux se multiplient. Ils s’agit le plus souvent de laminoirs ou de galeries basses, parfois de boyaux, qui s’entrecroisent et sauf colmatage aboutissent invariablement en balcon au-dessus du grand méandre de Yinhedong. L’un de ces conduits franchit même le large canyon par une strate au-dessus de son plafond. Les plus éloignés de ces balcons débouchent dans le monumental porche d’entrée de Yinhedong, à 60 m du sol. Dans certains boyaux, les sédiments sont d’une extrême finesse au point d’en être très problématique, car ils emplissent rapidement tout le volume d’un nuage irrespirable. Sur la topographie, on identifie clairement une fracture orientée 10° ouest, parallèle au porche d’entrée de Yinhedong et plus généralement caractéristique de cette partie du réseau. Du côté de l’amont de Yinhedong, il a été possible d’avancer sur une strate située visiblement quelques mètres plus bas et de retrouver quelques petites galerie perchées indépendantes. Dans tout ce labyrinthe horizontal,
qui peut localement présenter deux niveaux, l’exploration est considérée comme complète. Deux départs qui demandaient la traversée du canyon en escalade artificielle étaient exempts de charbons de bois. Nos mystérieux prédécesseurs dans l’exploration de ces galeries avaient donc leurs propres limites.[Jean Bottazzi]

AUT. VAR (2019)
Jean BOTTAZZI, Éric SANSON, Bruno HUGON, Olivier TESTA, Alain MAURICE, Marc GUICHOT, Florence GUILLOT, Cécile PACAUT, Marc FAVERJON, Marc TREMBLAY, Amandine LABORDE, Nicolas FAURE, Emmanuel VITTE, Jessica MORIN-BUOTE, Éric DAVID, Éric LECUYER, Éric MADELAINE, Gilles CONNES.
Topographes
Jean BOTTAZZI, Éric SANSON, Bruno HUGON, Nicolas FAURE, Olivier TESTA, Barnabé FOURGOUS, Pascal ORCHAMPT, Emmanuel VITTE, Éric DAVID, Marc TREMBLAY, Florence GUILLOT, Fabien MULLET, Marc FAVERJON, Charles BUTIN, Cécile PACAUT, Alain MAURICE, Gilles CONNES, Jes- sica MORIN-BUOTE, Michel ISNARD, Jean-Pierre BARBARY, Patrick LETOURNEL, Marc SÉCLIER, Marc GUICHOT, Vivien MOINAT, Éric MADELAINE, Silvia ARRICA, Silvère PASTUREAU, LIZIXIN, Éric LECUYER, Thierry MONGÈS, Amandine LABORDE, Daniel BETZ, Olivier JÄRMANN, Christian DELAIRE.
Coordination, rédaction, synthèse topographique et composition :
Jean BOTTAZZI
Spelunca Mémoires n° 39 (2019)
Voyages en terre chinoise tome 5. Expéditions spéléologiques franco-chinoises 2011-2019 dans les grottes de Suiyang Shuanghedong

Analyse : gkc-JPB

3544 caractères - Lu 394 Fois




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