dong Dadong - 大洞

3. Dadong - Grande grotte
(fig. 66) - Code : Pa0062 - Village : Zhudong - Shilipeng
Lat. : 25°37’36,4” N - Long. : 104°45’01,1” E - Alt. : 1 690 m
Dév. : 1 542 m - Dén. : 96 m (- 82 ; + 14) - Vol. : ± 696 000 m3
Cette cavité remarquable par sa morphologie et son gisement paléontologique s’ouvre tout près du village de Shilipeng au-dessus du poljé (fig. 8, zone IV.B, point 65). On accède au superbe porche, large de 70 m, en franchissant les deux murs de protection. On prend pied sur une grande esplanade correspondant à l’emplacement d’un ancien temple datant de 200 ans et transformé en habitation rurale et atelier de sculpture. Un énorme bloc concrétionné surmonté d’un mur ferme quasiment la galerie. Le plafond est marqué par de grosses concrétions tuffacées algaires et inclinées vers la lumière.
On franchit une nouvelle porte pour découvrir une immense galerie rectiligne sur 200 m. Site archéologique et paléontologique majeur en Chine, ce couloir large de 60 m se poursuit par un chaos remontant, et on aperçoit déjà la lueur provenant d’un aven d’effondrement auquel on accède en franchissant une fortification impressionnante, et en contournant un puissant massif stalagmitique au-dessus duquel une lucarne permet de voir le jour Après l’aven, d’un diamètre de 30 m et d’une hauteur équivalente, une galerie à fond argileux plat aboutit rapidement sur un chaos de blocs au pied d’une nouvelle cheminée débouchant en surface 40 m plus haut. Un peu avant, derrière une lame rocheuse, démarre le méandre des Calligraphies avec ses superbes formes de corrosion et ses remplissages de graviers à matrice argileuse soulignés par des horizons de charbons de bois. Elle se termine sur un premier petit siphon. En remontant le petit actif de rive droite dans une galerie confortable avec gours, on retombe sur un conduit aval qui court-circuite le premier siphon et finit 20 m plus loin sur un deuxième siphon. Tous les départs de ce méandre sont colmatés. De nombreuses inscriptions chinoises attestent la fréquentation locale de cette galerie.
En quittant à gauche la galerie principale d’entrée, juste avant la muraille construite, plusieurs orifices donnent accès à une ancienne conduite forcée très sèche. La descente facile dans un méandre incliné est ralentie est marqué par un plancher de remplissage induré formant pont. Au bout de 200 m, on parvient dans un grand vide : c’est la grande salle du Rhino-Tapir que l’on atteint en équipant un ressaut vertical de 9 m. Cette salle allongée mesure 170 m de long sur 40 à 65 m de large. La première partie, la plus large, se descend le long d’une grande coupe de remplissage détritique épaisse de 25 m correspondant à un ancien colmatage provenant probablement de l’ancienne perte du poljé constitué par le porche fossile actuel. Le lobe oriental est marqué par un fond argileux on traverse un fond argileux truffé de suçoirs se terminant sur une coulée de calcite. Le lobe sud-ouest de la salle est atteint après le franchissement d’un col de blocs enchâssés dans l’argile, peu commode, donnant accès à une série de terrasses argileuses en pente qui mène au fond de la salle et de la grotte à la cote - 82 m. Cette partie est traversée du nord-ouest au sud-est par un ruisseau de 1 l/s sortant d’un siphon. Celui-ci a creusé une petite vallée dans l’argile, longue de 40 m, puis le ruisseau disparaît sous la paroi sud. Un ponor actif existe à l’extrémité du poljé de Shilipeng, sous le porche fossile, mais aucun lien n’est prouvé avec ce ruisseau souterrain qui paraît être un affluent du collecteur souterrain inconnu. [S. Matricon, P. Segu, R. Maire]

"BARBARY, Jean-Pierre; FAURE, Nicolas; MAIRE, Richard; MANGEL, Laurent; MATRICON, Sylvain; VANARA, Nathalie; ZHANG, Shouyue"
Karstologia Mémoires, n° 9 : Voyages en terre chinoise : Chapitre 1
Analyse :
A l'est du Guizhou (Chine), en bordure du Yunnan, le district de Panxian présente de forts dénivelés, le karst occupe 59 % de la surface et les couvertures basaltiques offrent des surfaces de drainage importantes. Un mois d'exploration lors de l'année 2000 a permi de topographier 32 km dans 66 cavités réparties sur quatre zones. La plus impressionante inclut le système perte-résurgence de la Gesohe capable de drainer 1700 m3/s avec de spectaculaires systèmes perte-résurgence sur son cours aval. La perte de Biyundong, 2 km, avait été explorée en 1638 par Xu Xiake. Le petit massif de Dabashan présente des karstifications dans les conglomérats. (BJ).

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