dong Hongdingyan - 红顶岩

Accès : La marche d’approche de Hongdingyan est un peu plus courte en longueur et présente un peu moins de dénivelée. Prendre la route en direction de Dawan. Après l’école, prendre à gauche, et aux deux carrefours suivant, continuer sur la piste de gauche. On longe ainsi par les hauteurs le canyon de Wulonggou qui se perd dans le tiankeng de Longtanzi. Après un point bas, à un petit col entre deux dolines continuer tout droit pour se garer au hameau nommé Huajiawan. Un sentier débute sur la gauche avant la ferme. Il est difficile à repérer au début, mais est bien marqué lorsqu’il rejoint la forêt. Après une courte descente, il monte régulièrement sur 1 km en longeant la gorge de Wulonggou, puis se met à descendre doucement. Il faut alors repérer sur la gauche une épaule avec un petit sentier. Quitter le petit sentier sur sa gauche lorsqu'il vire à droite. Suivre l'épaule permet de descendre sans risque deux barres rocheuses de plus de 5 m. Longer sur la gauche le pied de cette seconde barre pour traverser le ravin, contourner une autre épaule et trouver Hongdingyan au creux du ravin suivant. Le courant d’air froid en été aide à repérer cette petite entrée au pied d’un ressaut rocheux. On peut aussi trouver une autre petite entrée soufflante à proximité.

Description : L'entrée est presque bouchée par un pierrier. Lors de sa découverte, depuis l'intérieur, il a fallu désobstruer pour pouvoir sortir. Les traces d'exploitation de nitrate consistent en un fourneau, un décanteur, une petite tranchée pour faciliter le passage dans une galerie basse et quelques pierres disposées en escalier. En dehors des charbons de bois et petits morceaux de bambous incomplètement brulés, aucune autre trace humaine n'était visible. A deux reprises, il y a des accumulations de feuilles sèches, probablement dues à d'anciens nids de rats disposés en hauteur. En fait, les traces animales aussi sont absente, sauf une, probablement de porc-épique, vers le début de la galerie.
La galerie présente deux parcours qui parfois se réunissent : un en laminoir au sol et une galerie méandriforme en plafond. De vieilles coulées de calcite corrodées ont bouché partiellement et selon le cas l'un ou l'autre de ces parcours, imposant quelques montées et descentes ainsi que des reptation dans une galerie pourtant bien horizontale. Cette galerie se termine en cul de sac par une trémie terreuse après une petite arrivée d'eau probablement fossile. Une centaine de mètres avant, un méandre fossile remonte jusqu'au P10 qui a été escaladé en venant depuis Yanghuzihoudafengdong.
Hongdingyan est un raccourcis très appréciable sans lequel l'exploration de l'aval de la cavité aurait été fort retardé.
Le P40 et le P20 qui le suit se descendent sur une grosse coulée de calcite recreusée. On passe ensuite sous un P9. Un court boyau suivit d’une petite cheminée permet d’atteindre la galerie des torsades, du nom de nombreuses stalactites torsadées. Cette galerie vers l’amont est de plus en plus colmatée et finit par être trop étroite. Des passages ont été creusés par un gros animal. En aval, on descend un ressaut avec quelques ossements, non identifiés, pouvant correspondre au même animal. On rejoint un méandre plus gros, il vient d’un puits que l’on peut atteindre depuis le bas du P40 en passant en vire au-dessus du P9. Vers l’aval, le puits suivant mesure une vingtaine de mètres et est parfois actif. Il descend dans une faille parcourue par un ruisselet plus important et qui mène au puits suivant, profond de 36 m. La recherche d’une descente sans frottement et hors crue conduit à se décaler vers le nord. On est alors dans une zone très marquée par l’érosion due à des puits arrosés. Tout ce qui n’est pas directement aspergé est couvert de boue. En extrême étiage d’été, un aval a pu être atteint. Le courant d’air, aspirant, est renforcé par un méandre boueux venant d’un puits remontant. L’actif se perd dans un P12. Une escalade au-dessus du P12 permet de passer une zone de trop-plein qui se perd dans un autre P12. Au-delà, une galerie mène à un P7, fossile et bien ventilé.
En bas du P36, l’aval a été reconnu. Il ne présente pas de courant d’air mais plusieurs possibilités de descente en méandre.
En pendulant vers le sud dans le P36, on atteint une grosse fracture avec des concrétions en choux-fleurs sur les parois. En avançant à mi-hauteur puis en descendant dans un méandre, on rejoint un niveau qui autorise à aller plus loin, mais qui est un peu trop bas. Il faut passer un boyau pour remonter et atteindre, après deux ressauts, un P18.
On ne sent pas le courant d’air dans cette fracture qui fait près de 30 m de haut. L'abondance des choux-fleurs et la présence de mondmilch en compliquent le franchissement.
Le P18 en fait n'est qu'une option dans une zone où la fracture s'est évasée et a pris de la hauteur. On peut y accéder par deux itinéraires et apercevoir au-delà plusieurs niveaux de grandes lucarnes. Si l'on se contente de descendre, la suite est une petite galerie, 1x2, aux parois couvertes de choux-fleurs, au plafond bien pourvu en pinacles de corrosion pointe en bas et avec vers la fin quelques marmites d'eau peu profonde. On débouche en bas d'un P11. En face, la galerie se poursuit sur 10 m jusqu'à un P5 non descendu. Les choux-fleurs y sont de plus en plus abondants. Sur la gauche, une escalade conduit à un vaste P31 avec un grand gour à sa base. La suite mène, par un P10, au terminus : une fracture aux parois couvertes de choux-fleurs qui se pince et ne présente pas de courant d'air.
Le P18 peut être descendu partiellement. Un pendule permet d'atteindre la lucarne la plus évidente. Elle mène au P11 cité précédemment. Entre temps, elle passe sous une grosse cheminée de 40 m de haut avec des lucarnes sur plusieurs niveaux.
Il fallait voir ça de plus près. Une escalade a été faite depuis le haut du P18 pour rejoindre le plafond. Les lucarnes situées entre ces deux volumes verticaux ont pu être inspectés au passages. Il ressemblent à de courtes galeries méandriformes et n'ont qu'une grande fracture continue en vis-à-vis. Au plafond, en équipant une courte vire, on peut rejoindre une galerie coté amont. On ne peut la suivre que sur 100 m. Après, il faut installer des cordes pour avancer. Coté aval, la traversée pour atteindre le prolongement sud de cette galerie a demandé plus de travail. Les lucarne en-dessous de ce niveau n'ont pas été atteintes.
De l'autre côté de la vire, les gros blocs sont en fait des débris de plancher de calcite. On est à une bifurcation. A gauche, une galerie au sol tapissé de choux-fleurs mène, derrière un court tronçon de laminoir, à un gros puits qui semble très profond et est situé au-dessus du terminus de la branche inférieure. Le courant d'air est fort, soufflant en été.
La branche principale demande de descendre dans le surcreusement pour remonter ans une sorte de paleo-gour siphonnant et corrodé. Le décor est assez étrange. Le sol de la galerie est tout d'abord constitué de sédiments fins. On passe un point bas avec une perte fossile. Puis un autre avec une perte alimentée par un petit affluent. Après le point haut suivant; le courant d'air est perdu et on débute une zone de choux-fleurs au sol et sur les parois. Le plafond présente des excentriques. La galerie se divise, la branche haute conserve ce caractère calcité tandis que la branche qui continue horizontalement retrouve un sol de sédiments fins avec de temps à autre des gros morceaux de gypse incomplètement dissous. Les deux galeries se rejoignent dans un court labyrinthe où on peut voir des dépôts de célestite. La branche latérale suivante pourrait être prolongée en rampant dans les choux-fleurs. La branche principale emprunte une fracture bien marquée, puis s'achève après un petit labyrinthe dont se détachent une galerie remontante colmatée par la calcite et une galerie descendante colmatée par l'argile.
La première perte, fossile, débute sous une trémie de débris de planchers stalagmitiques formant comme une embâcle. C'est une petite galerie de moins l'ordre de 1 m2 de section. On y retrouve des reliquats de gypse. Elle rejoint un méandre fossile qui renforce notablement le courant d'air. La suite la plus pratique ressemble à la petite galerie précédente mais connectée à des méandres plus importants que l'on a délaissé pour suivre le courant d'air. Un P17 a été descendu, puis un P12 et un P6. Les sédiments fins et secs ont laissé place à un dépôt noir de consistance mondmilcheuse. Le P15 qui suit descend perpendiculairement à une fracture. Un petit courant d'air vient d'un étroit laminoir à droite, tandis que la galerie continue à gauche. Elle mène à un P30, en escalier, qui revient sous lui-même et aboutit au terminus d'une galerie explorée dans Longtanzishuidong, secteur du colimaçon.[Spelunca Mémoires n° 39 - Chapitre 1 : Shuanghedong p 143] Nous sommes à la profondeur de 587 m par rapport à Yanghuzidafengdong et 329 m par rapport à Hongdingyan. Cette jonction porte le dénivelé total du réseau de Shuanghedong à 872 m.
[Jean Bottazzi]





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