dong Dadong - 大洞

Da Dong (dév. : 961 m, dén. : 35 m)
Le 14 août, une belle cascade, issue du porche le plus bas, se précipitait d'une cinquantaine de mètres de hauteur. La veille, nous avions eu un fort orage à Xingshan. II a probablement dû pleuvoir également dans la région de Yishang. Le 16 et le 17 août, la cascade était réduite à un mince filet d'eau.
Accès
Les quatre porches, spectaculaires, se voient à partir de la route. Un accès facile doit exister à partir du plateau par un petit canyon boisé passant à proximité des quatre porches. C'est probablement le chemin emprunté par les habitants qui ont visité la cavité. N'ayant pas le temps pour de longues marches d'approche, nous avons laissé le soin à Jeannot et à François d'ouvrir une voie d'escalade sur le bord de la cascade. Quelques spits et pitons ont permis à François d'atteindre le porche inférieur. La suite vers le deuxième porche ne présente que peu de difficultés.
Exploration
La grotte ne devait développer qu'une cinquantaine de mètres et, le 17 août, nous n'y engageons que deux personnes : François et Josiane. En fait, si le porche inférieur donne accès à un siphon à quinze mètres, le deuxième porche livre plus d'un kilomètre de vastes galeries et surtout donne accès à une importante rivière souterraine s'écoulant parallèlement à la falaise. La topographie a été arrêtée par manque de fil topo au bout de 960 mètres mais une très courte reconnaissance a permis à l'équipe d'atteindre, vers l'aval, une voûte mouillante, une cinquantaine de mètres plus loin. Vers l'amont de la rivière, la progression est également rapidement stoppée par une voûte mouillante. Faute de temps (le bateau partait le soir même), l'équipe n'a pas essayé de passer ces voûtes mouillantes probablement siphonnantes.
Description
Le porche inférieur
Malgré ses belles dimensions, ce porche ne donne accès qu'à une quinzaine de mètres de galerie. Un siphon bloque toute progression vers l'amont. L'eau provient peut-être du siphon de la galerie semi-fossile de la grotte supérieure. Malheureusement, par manque de flacons, l'équipe n'a pas pu ramener des échantillons d'eau qui auraient permis de tester cette hypothèse.
Le deuxième porche
La cavité démarre par une grande galerie poussiéreuse qui bute sur un ressaut stalagmitique facile à escalader. La progression s'effectue ensuite principalement dans des vasques parfois profondes alternant avec des parties sèches. Un petit actif se perd dans un siphon non plongeable.
La galerie se poursuit, toujours aussi large, mais plus sèche, un méandre actif se devinant en contrebas. On entend alors la rivière. Quelques vasques nous y amènent avant une courte descente. Sur la gauche, un petit siphon n'a pas été topographié. En face, le réseau amont, (non topographié) s'arrête sur un autre siphon ou voûte mouillante (non vérifié).
En aval, la progression dans la rivière s'effectue parmi de nombreux petits blocs comme dans un torrent de montagne. François a l'impression de se retrouver dans la rivière de la Diau. Le niveau de l'eau ne dépasse pas les genoux. Nous arrêtons la topo, faute de fil, devant 4 grosses concrétions stalagmitiques que nous nommons immédiatement "la Cathédrale". Un rapide coup d'oeil vers l'aval nous amène vers la voûte mouillante (ou siphon ?) terminale.
Biospéologie
* Présence, dans toute la cavité, de nombreuses chauves-souris (au moins trois espèces différentes).
* Très nombreuses araignées (construisant des toiles en forme de tunnel) dans le porche d'entrée. *On peut par contre noter l'absence de sauterelles.
* Prélèvement des échantillons L ( 1 Pseudoscorpion, 5 Diploures, 1 Diplopode, 3 Collemboles) .
Les porches supérieurs
Par manque de temps, les deux porches supérieurs n'ont pas été atteints. Vu du bas, le troisième porche ne semble être qu'une excavation de falaise sans continuation. Le porche le plus haut est barré par un mur de pierres sèches de plus d'un mètre de hauteur et a donc probablement servi d'abri.

LIPS, Bernard; LIPS, Josiane; SCHALK, Patrick; COTTET, Jean-Pierre; BODIN, Michel; ARIAGNO, Daniel (1994) :
Spéléologie au pays de l'homme sauvage -AKL- Chine 1992.- 139 p. (20 photos couleur, 15 tableaux, 27 dessins, 5 cartes couleur, 9 cartes n. & b. et fig., 41 topos).
Analyse : BBS
Rapport spéléologique et scientifique d'expédition dans la région de Guilin et la province du Hubei (juillet-août 92). Déroulement; Contexte physique; Catalogue et fiches détaillées de 52 cavités pour 15,8 km de topo, 6 grottes d'un développement supérieur à 1000m., dont : Fen Dong (Xing'An) 1886m.-136m); Grotte du Pot de Chambre (Shennongia) 1535m.-60m.; Grotte des araignées (Yishang) 1383m. Hydrogéochimie (15 sites); Biospéologie : 127 prélèvements (liste et 40 déterminations); Annexes logistiques détaillées; Bibliographie. (FB).

4085 caractères - Lu 146 Fois




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