dong Dishuidong - 滴水洞

C. DISHUIDONG
"Grotte des gouttes" (Xi92/1)
Long. 109° 06,7' E   Lat. 29° 43,8' N   Alt. 980 m, village de Maopo
Dév. 2 239 m   Dén. 233 m (- 232, + 1)
Cette magnifique perte de montagne s'ouvre au fond d'une petite vallée aveugle boisée et très encaissée, au pied d'une falaise de 50 m, à proximité du village de Maopo (à 5 km au NNW de Xianfeng). Elle est à sec lors de notre exploration, mais elle ne paraît pas absorber de débit très important même pendant la saison des pluies. Le porche d'entrée mesure 15 m de haut sur 15 m de large. Sur la droite, nous remontons une galerie fortifiée de belles dimensions sur environ 400 m ; on peut noter la présence d'une exploitation de nitrate et de belles fleurs de gypse. Faute de temps cette galerie n'est pas topographiée, mais évidemment elle continue ! Revenus à la galerie principale, nous progressons vers le NE sur une centaine de mètres. Après un affluent situé en rive gauche, la galerie bifurque vers le nord et reçoit un second affluent, encore en rive gauche. Parvenus à un carrefour, deux possibilités s'offrent à nous.
- Le réseau de l'Aspirateur à Fossiles" : Au nord du croisement, après être passé sous un énorme bloc, nous débouchons dans une galerie très concrétionnée. Ensuite, une petite étroiture très ventilée, dénommée "l'Aspirateur à Fossiles", permet d'accéder en balcon à une salle dans laquelle une petite arrivée d'eau tombe du plafond. Nous laissons un départ à courant d'air sur la droite et poursuivons en remontant, en face, vers le NE. C'est dans cette partie de la galerie que nous observons des colonnettes, d'une densité très importante, constituées d'une cristallisation au reflet gris métallisé. Après avoir franchi un chaos de blocs qui nous amène juste sous le plafond de la galerie, nous débouchons (une bouteille de bordeaux, oh pardon !) dans la galerie du Titanic qui se dirige toujours vers le NE. Le sol d'argile est plat et nous sommes aux anges car pendant 350 m nous topographions avec de longues visées qui feraient frémir les puristes : difficulté nulle, juste à regarder, admirer et écouter le ronflement lancinant du topofil. Nous passons devant le Titanic : une énorme strate effondrée de 40 m de long qui émerge du sol comme la coque d'un navire retourné.
Fini de rêver, non ! Nous arrivons maintenant à un croisement où de nombreux gours actifs et concrétions de toutes sortes rendent les lieux magnifiques. Au SE, nous remontons un petit affluent parcouru par un minuscule filet d'eau ainsi que par un courant d'air aspirant : arrêt au pied d'un ressaut. En gardant la direction NE, on s'engage dans une galerie basse de plafond où de nombreuses colonnes forment un véritable labyrinthe : par chance le courant d'air nous sert de fil d'Ariane ! A partir de ce point, la progression devient plus accidentée. Le passage est toujours aussi concrétionnée, mais de nombreux blocs effondrés occupent parfois la totalité de la galerie. Nous passons un nouveau croisement où la galerie principale bifurque vers le SE et nous nous arrêtons 100 m plus loin sur un ressaut, à la cote - 14. La galerie commence à descendre, entrecoupée de plusieurs ressauts. Nous remarquons que le remplissage qui nous servait de plancher jusqu'à maintenant atteint par endroit une épaisseur de 10 à 20 m et peut être plus ! Un dernier puits et c'est le terminus : le remplissage ne passe plus et nous sommes visiblement dans une zone de décantation où toutes les parois sont recouvertes de boue séchée.
- La galerie de la Rivière : Revenus au carrefour, en aval du départ du réseau fossile, vers le SW, une galerie descend fortement ; deux petits ressauts se succèdent jusqu'à une salle où débouche une autre galerie venant du nord. A partir de ce point, la rivière, d'un débit quasi nul à cette époque, s'engage dans un magnifique méandre étroit et pentu creusé dans les calcaires sombres du Permien. Quelques marmites et ressauts mènent au premier puits de 25 m qui est légèrement arrosé et donne dans une petite salle où confluent quelques maigres arrivées d'eau. A l'opposé du P25, un nouveau méandre large de 2 m conduit en quelques dizaines de mètres à une succession de petits ressauts. Les parois sont soigneusement polies par l'eau. Quelques marmites, un peu d'oppo et on arrive en tête d'un grand vide noir !
La chute des pierres dure bien 4 secondes, l'écho de la voix se répercute très longtemps sur les parois et, au fond, on devine le bruit d'une cascatelle. En panne de cordes, nous rêvons longuement, face au vide, d'une immense galerie parcourue par une rivière. Le lendemain, nous voilà avec 150 m de cordes supplémentaires : le puits, magnifique, mesure 50 m et s'évase vers le bas dans une salle où confluent trois petits écoulements. Encore un beau puits de 25 m et l'eau se met à serpenter entre de hautes berges d'argile. Cela sent le siphon ; il est là, le bougre, au bout d'un infâme suçoir de boue ! Un petit affluent se laisserait bien remonter, mais il est vraiment trop minuscule pour justifier une nouvelle explo. Au passage, nous remarquons quelques chauves-souris. (Jean-Pierre et Bernard) - ^ -

BARBARY, Jean-Pierre; MAIRE, Richard; ZHANG, Shouyue; POMEL, Simon; COLLIGNON, Bernard; GEBAUER, Daniel; BENAVENTES, Jean; BOTTAZZI, Jean; CHEN, Shicai; FULCRAND, Serge; JIN, Yushang; MATRICON, Sylvain; ORSOLA, Jacques; REMY, Cyriaque; QI, Zhonglin; ZHANG, Dachang; SHI, Mengxiong (1995): Les cavités du comté de Xianfeng (Hubei).-
Donghe 92, karsts de Chine Centrale, Karstologia Mémoires n°6, 1995: p.72-84 (11 figures, 1 tableau, 3 photos, résumés français, anglais, allemand, chinois).
Analyse : BBS
Description et topos de 10 cavités des secteurs de Dajichang et Xianfeng dans le comté de Xianfeng dont Changdong (2560 m, -29/ +92 m); Dishuidong (2239 m, -232/ +1 m); Hongshepan/ Luoshuidong (1998 m, -66/ +192 m). (FB).

5268 caractères - Lu 68 Fois




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