dong Qingganglinfengdong - 青岗林风洞

Qingganglinfengdong (59)
Cette entrée indiquée en 2016 par Zhao Zhongguo semblait vouloir rejoindre Huangguatou dans le secteur du méandre des marteaux. Mais l’affaire n’a pas été si simple.
Accès : Prendre la piste en direction de Dawan. Après l’école, prendre à gauche et aux deux carrefours suivants, continuer sur la piste de gauche. On longe ainsi par les hauteurs l’un des canyons arrivant dans le tiankeng de Longtanzi. Près de 3 km après l’école, piste se met à redescendre à un point bas et on est à un petit col entre deux dolines. Au point haut qui précède cette descente, un sentier part sur la gauche, à droite de la ligne de crête. On descend ainsi dans les bois. Il est préférable à l’occasion d’un replat de passer du côté gauche de la ligne de crête. L’entrée n’est pas évidente à trouver: le sentier qui passe par là est très peu marqué. Elle est dans un environnement d’arbres de moyenne hauteur, au pied d’une petite barre rocheuse, à 200 m de la piste et 40 m plus bas. [Jean Bottazzi]
La rivière du soigneur
L’entrée de la grotte se situe au milieu d’un chaos de blocs en bordure d’un lapiaz en pleine forêt. Une désescalade facile donne accès à une salle abritée (le vestiaire). De là, plusieurs passages étroits amènent en quelques mètres à une salle basse, d’où part un puits (P21) étroit à son sommet. Le courant d’air aspirant était important lors des explorations. À -4 m, le puits s’élargit à travers une trémie calcifiée et un petit actif arrive. Au pied du puits, côté sud, après quelques flaques d’eau, une escalade à travers les blocs remonte vers le haut du puits. Des chauves-souris semblent se faire piéger par la violence du courant d’air en haut du puits, car leurs cadavres ont été trouvé sous ce bruyant venturi. Côté nord, un ressaut de 5 m sur cascade de calcite donne accès à un méandre aval de 3,5x20 m où l’on suit une rivière de environ 2 l/s en période pluvieuse, son débit étant insignifiant à l’étiage. La pente est douce et suit un pendage faible. Par temps chaud et sec, un courant d’air ronflant sort au raz de l’eau sous une coulée de calcite. La faune est abondante, niphargii, têtards dépigmentés, grenouilles... On observe aussi des sentes de rats. Après un passage à travers des coulées
de calcite, le méandre se poursuit et on se douche gentiment grâce à une petite arrivée d’eau en plafond. Les parois et le sol sont découpés d’anciennes marmites. Les gours sont érodés et des petits galets souvent calcités occupent le fond de la rivière. La progression est confortable, avec ponctuellement des petits obstacles tels que passages sous coulée, passages en hauteur pour éviter le fond plus étroit, quelques blocs en fond de méandre ou d’autres, coincés en hauteur, des passages en opposition à travers les marmites et 2 désescalades faciles de 2 m et 3 m sur coulée de calcite. La direction générale est nord-nord-est sur 300 m, puis le méandre dessine un esse avant de reprendre une franche direction nord-est-est pour une centaine de mètres avec le même type de progression et de morphologie que précédemment, en un peu plus découpée. La rivière du soigneur a été ainsi nommée car, revenant du fond, la retrouver est un réconfort apprécié.
La fracture du boxeur
Ce nom plus agressif désigne la suite surtout par clin d’œil à la présence d’un boxeur dans l’équipe. Toutefois, il est vrais que la progression réclame du punch. Ça commence par deux ressauts sur cascade, deux R8, qu’il serait raisonnable de sécuriser par une corde. La roche est extrêmement friable, ce qui interdit tout planté d’amarrage. En bas des puits, on observe quelques cristaux de célestite en rive gauche Au bout d’une centaine de mètre, un chaos de blocs barre le bas du méandre, il est aisément franchissable en longeant la paroi en rive gauche par un escalier en place et un passage évident vers le bas. La progression se poursuit. Les ressauts, oppositions, descentes en méandre un peu gras s’enchaînent jusqu’à atteindre un chaos de blocs effondrés et recouverts d’une épaisse couche de boue à 200 m de là. On se trouve alors à un carrefour. À gauche, c’est le réseau des joyaux. [Cécile Pacaut]
La galerie des joyaux
C’est une galerie fossile amont de petite section qui part vers le nord . Richement tapissée de choux-fleurs fragiles, elle oblique ensuite vers l’ouest. À 80 m du carrefour, on passe dans un ancien gour, puis on débouche au sol d’une galerie avec de superbes perles des cavernes. Vers l’ouest, la galerie remonte, principalement sur des coulées de calcite. Il semble qu’on soit sur une fracture bloquée par une trémie avec possibilité d’escalade. On a aussi un laminoir avec un passage inexploré et une remontée en pente forte dans une trémie bien calcifiée. Vers l’est, on prend du dénivelé sur une grande coulée de calcite. Il y a une grosse stalagmite, peut-être un tas de calcite flottante. Puis un grand plancher de calcite avec un trou d’eau cristalline de toute beauté. Ça continue. Le courant d’air de ce secteur, s’il existe, est faible. [Jean Bottazzi]
Les puits de l’esquive
En aval du carrefour avec la galerie des joyaux, il faut contourner le plus gros bloc par la droite pour atteindre les goujons sur paroi et équiper la descente de 15 m entre blocs vers la rivière. On peut éviter la vasque de 30-40 cm de profondeur en bas du puits en pendulant. Plus loin, à 20 m, une cascade tombe de la fracture d’une hauteur indéterminable. Son débit est impressionnant, largement supérieur au cours d’eau que nous venons de suivre. Il est difficile d’évaluer son débit, peut-être environ 20 l/s par temps pluvieux, mais dix fois moins à l’étiage. La cascade finit dans une vasque, qu’on contourne par la droite pour éviter au mieux les embruns. À partir de là, la morphologie du méandre change. On se retrouve dans un canyon souterrain, avec une succession de vasques et de cascades ; la roche y est propre et saine en apparence. Les strates marneuses alternées de schistes argileux ont été lissées par le courant. Le premier ressaut en aval de la grande cascade se désescalade sur 2 m par la rive droite, mais mériterait d’être sécurisé par une corde. On poursuit ensuite sur une dizaine de mètres en vire au-dessus de la rivière qui s’engouffre une vingtaine de mètres plus bas entre les 2 parois. [Cécile Pacaut]
Jusqu’à ce point de la cavité, la topographie nous indique clairement que nous allons droit vers la zone de puits de Huangguatoudong. Il aurait suffi de poursuivre dans la direction des précédents 400 m pour rencontrer l’un ou l’autre des puits où méandres par lesquels Huangguatoudong effectue son transfert vertical dans la masse cambrienne. Et pourtant, cette jonction-là n’a pas eu lieu. Huangguatoudong l’esquive avec une adresse surprenante. Nous sommes passés à moins de 50 m.
Le puits de l’esquive a été descendu à l’étiage. Il est inutile de se poser la question d’un équipement hors crue, car la suite, en bas, serait totalement impraticable. L’équipement est donc parti du haut du R2, puis deux points ont été placés après un rétrécissement avec un bloc coincé, un fractionnement à -9, un fractionnement à -20, une déviation à -25 et descente jusqu’à -50 sans prendre une seule goutte d’eau. Les fractionnements sont imposés par la stratification. En bas du puits, on est attiré par ce qui semble être une vaste galerie embrumée, mais ho surprise! le ruisselet qui y serpente est un amont. Il ne draine que les gouttes perdues de cette salle qui se termine en cul-de-sac au pied d’un puits remontant. Il semble qu’à 15-20m en hauteur, il y ait un méandre fossile. C’est dans cette direction qu’est Huangguatoudong. Au pied de la cascade, il y a un lac. Et derrière, sous le méandre qui nous a amené au puits, l’aval. Le méandre est plutôt raide, on enchaîne des ressauts de 4, 3 et 7 m. On n’est jamais loin de l’eau, les zones hors embruns d’étiages étant tapissées de boue. On arrive ainsi à un P12 suivit d’un R5. L’équipement demande une corde de 20 m et une vire pour vraiment éviter la douche. Il semble qu’un méandre fossile arrive en lucarne. L’actif disparaît dans une fissure au pied du puits. En bas débute la galerie des hésitations.
La galerie des hésitations
C’est un secteur où il convient d’être attentif. Le début semble facile, mais le sol plat et avenant s’avère être un marécage qu’il faut contourner. On a un petit affluent venant d’un boyau, puis un départ fossile en ramping, mais bien ventilé. Le puissant courant d’air (par temps chaud) s’engouffre dans une galerie méandriforme déchiquetée, surcreusée, taraudée de marmites laissant comme suspendues des formes rocheuses d’une solidité incertaine malgré leur masse. Une strate noire fait occasionnellement office de plancher. Le conduit se dédouble, puis se creuse au point qu’on préfère descendre plutôt que passer en opposition. On remonte ensuite à une sorte de bifurcation suspendue. Si l’on prend à gauche, on arrive dans une grosse fracture, large, au plafond insondable. On peut s’aventurer par une vire calcitée à gauche jusqu’à la base d’un puits remontant. Il faudrait des cordes pour aller vers l’aval, à droite. L’autre option de la bifurcation est de monter dans une galerie fossile. Le surcreusement est abondamment rempli de sédiments secs, ce qui facilite grandement la progression. On passe au bord d’un puits. Une fissure a permis d’y descendre sans corde, on est visiblement dans la même grande fracture que précédemment. La progression en amont comme en aval nécessite des agrès. La galerie sèche supérieure continue, plus petite. On passe une succession de ressauts, souvent dus à d’anciennes marmites qu’il faut donc remonter. Puis on prend de la pente. Un ressaut de 4m en diaclase mène au sommet d’un puits de 60m. Il semble être le prolongement aval de la grande fracture. Le courant d’air s’est distribué dans les différents conduits à sa disposition, mais il est toujours là, bien sensible. [Jean Bottazzi]
La jonction
Le bas du P60 est creusé dans une faille dont l’amont semblerait pénétrable. De l’autre côté, la faille se termine sur une fissure impénétrable après la traversée d’un lac en escalade. Un départ à 2 m de haut s’ouvre à proximité du bas du P60. Il devrait rejoindre le passage en escalade au-dessus d’une grosse marmite que l’on retrouve par la «suite logique». Celle-ci est dans un premier temps assez aérienne, sans qu’une corde soit toutefois indispensable. On arrive bientôt sur une grosse marmite sèche, à contourner sereinement, au carrefour du trognon (nommé ainsi en raison d’un trognon de pomme abandonné par la première équipe pour signaler une petite corde laissée afin d’équiper le passage si besoin). Si l’on descend au fond de la marmite, deux départs ont été reconnus sur quelques dizaines de mètres. Si on la traverse, une galerie de marmites nous conduit à un P22. Le début de la descente est un beau méandre amont qui doit rejoindre l’un des nombreux départs latéraux. Plus loin, nous arrivons sur un puits, que l’on peut shunter par une petite lucarne au niveau du sol. Sa base est occupé par un lac qui se passe en vire, puis une étroiture un peu sélective qui marque la fin des difficultés majeures. Nous suivons maintenant une galerie surcreusée ponctuée de ressauts pour passer au niveau inférieur. On rencontre un petit actif au niveau de base. De nombreux départs et bouclages restent à topographier. La galerie prend du gabarit progressivement et aboutit à un gros carrefour avec une jonction au point topographique 13 juste avant le lac de la tyrolienne, dans l’affluent Huangguatou de Longtanzishuidong amont. Juste avant la jonction, on peut noter un départ de grosse galerie qui mène à une rivière. Quelques mètres sous le sommet du P22, il y a un départ vers l’amont, mais le méandre part plutôt vers l’aval, avec une traversée de lacs aux bords boueux. La galerie devient étroite, puis ponctuée de ressauts parfois scabreux. Elle arrive par une lucarne, en puits, dans un vaste méandre.
Le puits de la lucarne
Nous partons de la galerie située au-dessus du puits de la lucarne. Elle est accessible en remontant dans le méandre. On passe à côté d’une petite arrivée d’eau. Le méandre qui suit est confortable. Au début, il est ponctué de ressauts. On aboutit bientôt par une désescalade à une salle qui est un carrefour majeur du réseau :
-en face la galerie continue accessible par une petite escalade, c’est l’autoroute de Qingganglinfengdong. La progression se fait sur des talus de sable croûté, puis devient très confortable et nous permet de rejoindre rapidement l’affluent de Huangguatou au point topographique 23 ;
- sur la gauche, une remontée par un ressaut de 10 m est suivie d’un puits remontant de 35m avec au sol, deux départs en forme de perte. L’un est pénétrable par une désescalade un peu étroite qui rejoint une bifurcation. L’amont est étroit et rejoint un petit actif tandis que l’aval descend, passe quelques marmites et devient plus confortable sans être large. Après quelques ressaut, nous recroisons le méandre parallèle qui rejoint également l’affluent de Huangguatou.
Le départ au sol : le raccourci
Un ressaut de 10 m aisé à franchir donne accès à une petite galerie supérieure, puis un ressaut au pied duquel on trouve un actif amont aval de 0,5 l/s. L’aval est une galerie basse à marmite. La progression est interrompue par un ressaut de 6m un peu arrosé. Vers l’amont, une remontée facile de 13m aboutie à un autre carrefour avec quatre départs :
- la suite de l’actif qui devient rapidement trop étroite; - une galerie fossile dans l’axe de l’actif qui permet d’aller plus loin. On passe devant une arrivée de puis arrosée et plus loin, la progression bute sur un puits remontant sec qui doit correspondre à un autre réseau venant de la surface ;
- en revenant au carrefour et en poursuivant dans l’axe en hauteur, on arrive rapidement à une tête de puits qui est probablement le haut du P35 ;
- dans le même axe vers le bas, une courte galerie se termine sur deux départs étroits. [Cécile Pacaut]
Escalade de la pissette dans Longtanzi
L’escalade de la pissette se trouve sur la gauche en remontant l’amont des galets. C’est la première arrivée d’eau pérenne que l’on croise dans cette branche. Le petit actif qui en provient alimente 100 m en aval de belles vasques au fond d’un canyon de surcreusement. Après un lancer de corde sur un béquet, l’escalade de 9 m s’est effectuée en libre. À son sommet, nous trouvons un méandre de 2x0,7 m. Progressivement, sa hauteur va augmenter pour atteindre 6 m. En aval de l’escalade, une petite galerie sans plancher est visible sur une vingtaine de mètres dans les plafonds de la galerie de l’amont des galets. Sur le sol souvent concrétionné serpente le ruisselet. Au bout de 240 m, une coulée stalagmitique obstrue totalement le passage, mettant ainsi un terme à tout espoir de continuation. [Bruno Hugon]

AUT. VAR (2019)
Jean BOTTAZZI, Éric SANSON, Bruno HUGON, Olivier TESTA, Alain MAURICE, Marc GUICHOT, Florence GUILLOT, Cécile PACAUT, Marc FAVERJON, Marc TREMBLAY, Amandine LABORDE, Nicolas FAURE, Emmanuel VITTE, Jessica MORIN-BUOTE, Éric DAVID, Éric LECUYER, Éric MADELAINE, Gilles CONNES.
Topographes
Jean BOTTAZZI, Éric SANSON, Bruno HUGON, Nicolas FAURE, Olivier TESTA, Barnabé FOURGOUS, Pascal ORCHAMPT, Emmanuel VITTE, Éric DAVID, Marc TREMBLAY, Florence GUILLOT, Fabien MULLET, Marc FAVERJON, Charles BUTIN, Cécile PACAUT, Alain MAURICE, Gilles CONNES, Jes- sica MORIN-BUOTE, Michel ISNARD, Jean-Pierre BARBARY, Patrick LETOURNEL, Marc SÉCLIER, Marc GUICHOT, Vivien MOINAT, Éric MADELAINE, Silvia ARRICA, Silvère PASTUREAU, LIZIXIN, Éric LECUYER, Thierry MONGÈS, Amandine LABORDE, Daniel BETZ, Olivier JÄRMANN, Christian DELAIRE.
Coordination, rédaction, synthèse topographique et composition :
Jean BOTTAZZI
Spelunca Mémoires n° 39 (2019)
Voyages en terre chinoise tome 5. Expéditions spéléologiques franco-chinoises 2011-2019 dans les grottes de Suiyang Shuanghedong

Analyse : gkc-JPB

15502 caractères - Lu 156 Fois




Recherche