dong Datiantangdafengdong - 大田塘大风洞

Datiantangdafengdong (47)
Datiantangdafengdong est une grotte plutôt facile à parcourir qui rejoint longtanzi par son aval et Huangjiawandafengdong par un de ses amonts.
Cette entrée a été indiquée en 2017 par Zhao Zhongguo et explorée quelques mois plus tard.
Accès : Prendre la piste menant à Dawan. Juste après l’école, prendre la piste de droite et stopper le véhicule à la première bifurcation. On descend à droite sur une piste qui passe au-dessus d’une ferme et aboutit à une autre. On passe devant la ferme, le sentier circule un peu plus bas, puis on le retrouve. Là, il ne faut pas chercher à monter ou descendre, mais avancer en montant légèrement pour traverser la combe sur le rebord d’une rizière. Tout de suite après, on ne monte pas dans la forêt, mais on longe la rizière sur sa rive gauche sur une vingtaine de mètres. Une rigole draine l’excès d’eau dans la petite perte, c’est l’entrée de Datiantangdafengdong.
La partie haute
L’entrée mesure 40 cm en largeur et à peine plus en hauteur. Un minuscule ressaut donne un peu de hauteur et on est plutôt confortablement installé pour aborder le puits de 18 m. Il serait facile de penduler à quelques mètres sous le départ pour garantir une descente hors crue. En bas, il y a deux suites :
- la fissure va en s’agrandissant. Elle arrive dans le coude d’un méandre de plus grandes dimensions. Si on poursuit à droite, le méandre se termine sur une trémie calcifiée. Un peu avant ce terminus, en hauteur, un court boyau arrive en haut d’un P10 où arrive un peu de lumière du jour et dont la base semble présenter deux prolongations. C’est là que se fait une première jonction avec Datianwandaxiaokeng. Si on prend l’aval du méandre, on aboutit à un P6 non
descendu. Il y a du courant d’air partout, sauf dans le tout début de la fissure qui n’a été visitée que par acquit de conscience ;
- le boyau s’agrandit immédiatement. C’est là que part l’eau en cas de crue. On descend sur des vieilles coulées de calcite recreusée et recouverte d’une patine brun sombre en longeant une trémie de gros blocs. On descend un R5 légèrement surplombant, mais doté de bonnes prises et on arrive dans une salle dont le surcreusement est un puits de 18 m plein vide.
La descente vers Longtanzi
Dès le début de la descente, le volume s’agrandit. En amont, les coulées de calcite remontent jusqu’à une trémie de gros blocs cimentés par la calcite. La fin de la descente suit la coulée. En bas, on admire une belle stalagmite plutôt fine de 4 m de haut. Un ruisselet s’écoule de vasque en vasque, les parois se resserrent : la suite est une fracture. Il y a quelques ressauts. Le premier mérite d’être descendu. Pour le second, il vaut mieux avancer tout droit en opposition pour éviter d’avoir à remonter. Les parois s’écartent légèrement, le sol se dérobe, on arrive au P75. Sa descente nécessite un fractionnement à -28 m et une déviation à - 60 m pour éviter les frottements. Il faisait sec lors de l’exploration et ce n’est que dans les 5 derniers mètres que l’on recevait quelques gouttes. Toutefois, une crue dans ce puits le rendrait dangereux à cause d’un affluent, la rivière de la vache, dont il est impossible de soupçonner l’existence dans notre parcours depuis l’entrée. Le fond du puits se rétrécit dans tous les axes. Il ne subsiste qu’une fissure impénétrable en dehors d’une étroiture à quelques mètres du fond et un autre passage plus haut dans la calcite. On descend encore un peu et on arrive au dernier puits, mesuré à 22 m. D’après la topographie, il est certain que nous avons aboutit dans l’affluent de la main verte, dans Longtanzishuidong.
La rivière de la vache
En haut du P75, quelques points d’amarrages ont été placés pour traverser en opposition sans mourir de peur, les parois étant glissantes. On descend ensuite un ressaut bien gras et on arrive à un coude avec une stalagmite courte et massive. On a là un ressaut remontant - d’adhérence médiocre - avec des gros choux-fleurs pour prises de main. En haut, la fracture est prolongée d’une coulée de calcite remontant lentement jusqu’au plafond. Tout droit, l’opposition est large et glissante, la stalagmite a donc servi d’amarrage pour descendre un P8. La galerie entrevue depuis le haut est bien courte. On bute sur un remplissage. Il pourrait y avoir un prolongement en hauteur dans l’axe de la fracture. À peine avant ce cul-de-sac, un joli pas de grimpe -facile, en dévers et avec de bonnes prises - permet d’atteindre un affluent, la rivière de la vache. Elle était sèche lors de l’exploration, mais en crue, il semble qu’un débit important vienne cascader puis couler jusqu’à se perdre à l’aplomb du P75, ce qui doit inciter à le considérer comme redoutable en cas d’orage malgré son apparence débonnaire. Le méandre est large et se transforme en galerie au sol plat. Les remplissages de petits galets sont recreusés. On franchit un court siphon temporaire où le courant d’air est violent. Parmi les galets, se trouvent des déchets de toutes sortes : tissus, plastiques, bois pourris, feuilles mortes ainsi que le squelette d’une vache qui sont éparpillés sur une centaine de mètres. L’observation de ces déchets permet de repérer précisément le lieu d’où ils arrivent bien que la hauteur de plafond se soit élevée à une trentaine de mètres. L’endroit se caractérise par une petite arrivée d’eau tombant des hauteurs. À partir de ce point, les alluvions sont constituées de sable grossier, demi-centimétrique. Il y a quelques laisses d’eau. Au détour d’un virage, on aboutit devant une sorte de trémie de gros blocs qui remontent en pente douce, cette partie est inexplorée. L’amont de la rivière a été suivie en s'infiltrant sous cette trémie dans des passages un peu étroits, humides et accrocheurs. On finit par déboucher dans un passage plus grand, en bas d’un puits remontant d’une vingtaine de mètres. La suite est un agréable enchaînement de marmites et d’escalades dont un puits de 10m. En fait, nous sommes dans un des terminus de Huangjiawandafengdong exploré en 2010. Aucune trace n’a été décelée lors de l’exploration, mais les données topographiques et la comparaison des dessins sont sans ambiguïté. L’amont a été poursuivi jusqu’à une escalade un peu trop surplombante. Il y a du courant d’air, ce n’est pas gros, mais l’ambiance est propre, les prises sont saines et l’adhérence excellente grâce à une petite couverture de calcite. [Jean Bottazzi]

AUT. VAR (2019)
Jean BOTTAZZI, Éric SANSON, Bruno HUGON, Olivier TESTA, Alain MAURICE, Marc GUICHOT, Florence GUILLOT, Cécile PACAUT, Marc FAVERJON, Marc TREMBLAY, Amandine LABORDE, Nicolas FAURE, Emmanuel VITTE, Jessica MORIN-BUOTE, Éric DAVID, Éric LECUYER, Éric MADELAINE, Gilles CONNES.
Topographes
Jean BOTTAZZI, Éric SANSON, Bruno HUGON, Nicolas FAURE, Olivier TESTA, Barnabé FOURGOUS, Pascal ORCHAMPT, Emmanuel VITTE, Éric DAVID, Marc TREMBLAY, Florence GUILLOT, Fabien MULLET, Marc FAVERJON, Charles BUTIN, Cécile PACAUT, Alain MAURICE, Gilles CONNES, Jes- sica MORIN-BUOTE, Michel ISNARD, Jean-Pierre BARBARY, Patrick LETOURNEL, Marc SÉCLIER, Marc GUICHOT, Vivien MOINAT, Éric MADELAINE, Silvia ARRICA, Silvère PASTUREAU, LIZIXIN, Éric LECUYER, Thierry MONGÈS, Amandine LABORDE, Daniel BETZ, Olivier JÄRMANN, Christian DELAIRE.
Coordination, rédaction, synthèse topographique et composition :
Jean BOTTAZZI
Spelunca Mémoires n° 39 (2019)
Voyages en terre chinoise tome 5. Expéditions spéléologiques franco-chinoises 2011-2019 dans les grottes de Suiyang Shuanghedong

Analyse : gkc-JPB

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