dong Shimengzitebiedafengdong - 石萌子特别大风洞

Shimengzitebiedafengdong (49)
Accès (10 à 15 min) depuis Dawan : A proximité de la petite maison de bois dans laquelle est établi un temple, prendre le sentier fréquenté qui part dans les cultures en direction du nord. Ce chemin longe plus ou moins une ligne électrique. Au bout de 5 min, tandis que l’on arrive à un petit col, au pied d’un pylône, prendre un nouveau chemin sur la droite et le quitter au bout de 20 m pour un sentier qui rentre rapidement dans le bois. Il descend en pente douce à flanc de piton. Au bout d’une centaine de mètres, on le quitte pour prendre une trace plus ou moins visible au départ qui descend droit dans la pente. Au fur et à mesure de la progression, le passage est de plus en plus marqué et le sentier passe devant une première grotte ventilée, Beibeibanpodafengdong, qui donne dans une salle d’effondrement où l’on perd le courant d’air. En dessous, 30 m plus loin, exhale un très fort courant d’air (3 m3/s) d’un orifice d’une section inférieure à 1 m2. C’est Shimengzitebiedafengdong.
De l’entrée au P40
L’entrée de cette cavité est une véritable, mais courte étroiture, dans laquelle vrombit un courant d’air de 20m3/s. On se rend vite compte, une fois à l’intérieur que nous sommes derrière une trémie imposante qui masque un conduit de bonne dimension. L’exploration se poursuit en descendant un R2 au travers d’énormes blocs puis un R4. On arrive sur une couche de schistes argileux verts et un puits s’ouvre devant nous. D’en face, un petit actif (0,1 l/s) provient d’une trémie. Deux goujons de 10 mm ont été plantés sous un blocs, de l’autre côté de l’arrivée d’eau, pour descendre le P25 au sec par une étroiture. Le puits s’évase et l’eau arrose une large trémie. Il y a deux itinéraires pour la traverser. Le plus stable est le moins sec et le plus facile à trouver. Il est conseillé de se munir d’une bâche ou de stoïcisme pour franchir les ressauts étroits et instables avec toute la circonspection nécessaire. Dos à la corde, le passage est en bas et à gauche et revient sous le puits. On passe sous un gros bloc, on descend de quelques mètres en avançant sur la gauche et on arrive à un espace plutôt large et peu arrosé offrant un répit. Il faut repartir sous l’écoulement par une étroiture suivie d’un ressaut. On avance alors de quelques mètres et on remonte un peu. Le dernier cran de descente n’est ni stable ni sec, c’est le courant d’air qui sert de guide. Quelques mètres après la trémie, on arrive au P40. Le premier jet ne fait que 6 m. Il faut penduler et suivre une vire pour descendre hors des embruns.
Du P40 au P120 de jonction
En bas du puits, la galerie à l’aval est à la fois surcreusée d’un méandre et surmontée d’une diaclase. On perd l’actif immédiatement. On avance et on descend souvent en opposition. À 300m du puits, un affluent arrive en cascade du plafond. Il se perd dans le fond du méandre, alors que l’on doit grimper sur un effondrement de gros blocs qui obstrue l’aval. La suite présente des coulées de calcite au sol sur lesquelles on descend jusqu’à un R4 en bas duquel le méandre refait son apparition. Au pied du R3 situé 100m plus loin, on entend un actif en fond de méandre, mais celui-ci passe dans une boucle latérale et au ressaut suivant, R2, il est à nouveau perdu. En bas de ce R2, un méandre arrive en lucarne, c’est l’accès à l’étage supérieur. Encore 100m en aval et on arrive à un P15 avec au fond un méandre impénétrable. À mi-hauteur, un bon pendule permet d’avancer encore. On passe un rétrécissement, puis on arrive à un P16 incliné et fractionné où il faut jouer des pieds et des mains pour longer une coulée de calcite surcreusée et atteindre la base sans frottement. On est en fait sur une sorte de palier. Au pied du P16, une lucarne communique avec un autre puits. Son prolongement vers le haut n’est pas connu à cause du brouillard. Vers le bas, c’est un puits de 120 m qui a été fortement fractionné pour éviter un actif qui arrive sur le côté. En bas, c’est la jonction avec Eryanghuagoubanpodafengdong, dans le secteur situé entre le P22 et le P20 de jonction avec Longtanzishuidong. Au sommet du P120, un méandre fossile accède à l’autre côté du puits, mais ce n’est pas un itinéraire avantageux, car un peu étroit.
L’étage supérieur
On y accède à partir de la base du R2 précédant le P15 avec pendule. Il faut monter en escalade dans une lucarne, on rampe un peu, puis on avance dans une haute fracture. Il y a plusieurs diverticules qui rejoignent les hauteurs du méandre principal. Là où la largeur est la plus conséquente, un petit pipi percole sur une coulée. Il faut chercher un itinéraire complexe en oppositions et escalades pour atteindre l’origine de cet écoulement. On monte ainsi de 40 m et on débouche dans une galerie par un soutirage.
Côté est, on doit passer en vire pour poursuivre sur environ 200 m. Le méandre de soutirage n’a pas été exploré vers l’aval. Il pourrait aboutir au-dessus du P120. La galerie -en interstrate et concrétionnée - se rétrécit progressivement et se colmate. À son extrémité, il y a une étroiture ainsi que du courant d’air et des racines. Il est amusant de constater que nous sommes quasiment à l’entrée de Eryanghuagoubanpodafengdong. Établir cette jonction aurait offert un accès alternatif utile, car shuntant la trémie arrosée de Shimengzitebiedafengdong.
Côté ouest, la galerie s’évase pour atteindre 15 m de large. Elle monte légèrement, les strates effondrées sont de plus en plus fréquentes. On a laissé sur la gauche une descente vers le sommet d’un méandre amont-aval et plus loin un autre soutirage similaire sur la droite. Dans le second, on entend couler une cascade. Nous sommes à l’aplomb du méandre principal, à 300 m du P40. La galerie devient de plus en plus basse de plafond et on sent que le courant d’air n’y circule plus. On bute 100m plus loin sur une trémie.
L’amont, si l’on peut dire
En bas du P40, on peut prendre la direction opposée que l’on peut considérer comme l’amont. Une étroiture dans les choux-fleurs en haut d’une opposition a été démolie à coups de marteau, le courant d’air y est très fort, mais c’est un courant d’air d’amont (aspirant par temps froid). On monte un peu, puis on passe à la base d’un puits remontant. Après ce point, le courant d’air est très nettement un courant d’air d’aval (soufflant par temps froid), il y a sans doute une sortie là-haut pour expliquer cette brutale inversion. À peine plus loin, le méandre - un amont si l’on en croit sa morphologie - présente une escalade de 8 m. À mi-hauteur de cette escalade, on découvre un accès à un puits descendant, profond, d’où vient un très fort courant d’air. Nous sommes 200m à la verticale d’une autre branche de Longtanzishuidong, une nouvelle jonction est donc hautement probable par ce puits. En haut de l’escalade, on avance dans une trémie en contournant des surcreusements pour arriver à atteindre un amont actif qui se perd vraisemblablement dans le puits descendant. Lorsqu’on y est arrivé, on peut avancer encore de 100 m dans une galerie remontante. Le courant d’air est nettement orienté dans le sens de la montée, donc sans doute vers une sortie proche possible. Une trémie barre la route, mais l’actif provient d’une cheminée un peu avant ce terminus. [Jean Bottazzi]
La rivière des galets
Lorsqu’on remonte vers l’amont depuis le tiankeng de Longtanzi on suit en permanence un lit de torrent temporaire caractérisé par des gros galets de la taille d’une orange à celle d’une courge. Nous n’avons jamais vu couler cette rivière qui semble présenter une perte proche de son siphon amont.
Crue dans l’aval des galets
L’affluent des gros galets présente juste avant le méandre Caocao une importante perte de trop-plein s’achevant sur un puits. À la base de ce puits, l’exploration d’un boyau amont a été poursuivie. C’est une conduite étroite et parcourue lors de l’exploration par un tumultueux torrent de quelques litres par secondes. L’arrêt s’est fait quand il fallait ramper à contre-courant. En fait, une crue inhabituelle pour le Guizhou était à l’œuvre, certainement due à une fonte de neige résiduelle sur les sommets du massif. Dans le début de la perte de trop-plein coulait un insignifiant ruisselet à l’aller. Au retour, son débit n’avait pas grossi, mais l’eau accumulée formait plusieurs dizaines de mètres de lacs profonds qu’il a fallu franchir par des escalades et vires. [Jean Bottazzi]
Les siphons des gros galets
Dans l’amont de Longtanzi, avant les explorations dans le tiankeng de Duiwodong, une énigme intrigante était la présence de gros galets et de troncs d’arbres charriés par les crues. L’affluent des gros galets s’achevant sur un siphon, nous avions espéré que le méandre Caocao permette de le shunter. Malheureusement, si ce passage nous a livré accès à un vaste champ d’exploration, nulle part nous n’avons retrouvé les déchets végétaux caractéristiques des rivières à régime de crues torrentielles. C’est ce qui nous a poussés à descendre dans un puits au centre d’une salle que l’on traverse avant le passage venté qui précède la rivière des poissons blancs. [Jean Bottazzi]
Le puits se situe au bas des grands soutirages caractéristiques que l’on trouve dans le méandre Cacao. Estimé à 20m, il n’est en fait constitué que de deux crans verticaux de 4 et 5 m entrecoupés d’une pente glaiseuse. À sa base, un large bassin occupe le fond et nous sommes contraints de les contourner par des pentes argileuses très glissantes. Nous retrouvons alors une galerie haute de 3m et large de 6m qui constitue sans aucun doute la suite du collecteur. L’amont est bloqué immédiatement par un siphon fortement encombré de galets, mais où le passage semble malgré tout possible en plongée. L’aval a été suivi sur une centaine de mètres jusqu’à un siphon qui d’après la topographie ne laisse aucun doute sur le fait qu’il devrait être très court et que c’est le même que celui qui arrêtait les explorations jusqu’en 2007. À noter que nous retrouvons ici de gros morceaux de troncs mêlés aux sédiments. Peu avant le siphon, un petit affluent d’1l/s ne développe que quelques mètres et sort en rive droite d’un siphon totalement encombré de galets. [Bruno Hugon]

AUT. VAR (2019)
Jean BOTTAZZI, Éric SANSON, Bruno HUGON, Olivier TESTA, Alain MAURICE, Marc GUICHOT, Florence GUILLOT, Cécile PACAUT, Marc FAVERJON, Marc TREMBLAY, Amandine LABORDE, Nicolas FAURE, Emmanuel VITTE, Jessica MORIN-BUOTE, Éric DAVID, Éric LECUYER, Éric MADELAINE, Gilles CONNES.
Topographes
Jean BOTTAZZI, Éric SANSON, Bruno HUGON, Nicolas FAURE, Olivier TESTA, Barnabé FOURGOUS, Pascal ORCHAMPT, Emmanuel VITTE, Éric DAVID, Marc TREMBLAY, Florence GUILLOT, Fabien MULLET, Marc FAVERJON, Charles BUTIN, Cécile PACAUT, Alain MAURICE, Gilles CONNES, Jes- sica MORIN-BUOTE, Michel ISNARD, Jean-Pierre BARBARY, Patrick LETOURNEL, Marc SÉCLIER, Marc GUICHOT, Vivien MOINAT, Éric MADELAINE, Silvia ARRICA, Silvère PASTUREAU, LIZIXIN, Éric LECUYER, Thierry MONGÈS, Amandine LABORDE, Daniel BETZ, Olivier JÄRMANN, Christian DELAIRE.
Coordination, rédaction, synthèse topographique et composition :
Jean BOTTAZZI
Spelunca Mémoires n° 39 (2019)
Voyages en terre chinoise tome 5. Expéditions spéléologiques franco-chinoises 2011-2019 dans les grottes de Suiyang Shuanghedong

Analyse : gkc-JPB

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