dong Dongwan - 洞弯

D. DONGWAN
"Gouffre de Dongwan" (Wf92/18)
Long. 110° 49,8' E   Lat. 30° 15,3' N
Dév. 974 m   Dén. - 256 m
Cette cavité s'ouvre sur le flanc d'un petit canyon, au fond d'une dépression de 30 m. On y accède par un bon sentier à travers champs (20 mn) qui démarre en contrebas et à l'est de la route, 2 km après le Puits Est. Le porche d'entrée est une voûte parfaite de 15 m de large. Au-delà, une galerie alignée sur une faille N60°E, avec deux petits ressauts (R2 et P6), conduit à une salle d'effondrement. En période de crue, la rivière poursuit son cours vers l'ouest en cascadant entre de gros blocs rocheux polis par l'érosion. En basses eaux, par contre, elle disparaît dans un petit méandre, au nord de la salle, dans lequel souffle un fort courant d'air tiède. Nous explorons ce méandre jusqu'à un petit ressaut ; en rive gauche, une galerie remontante bute sur un puits de 20 m non descendu.
Au-delà de la salle, la galerie principale se poursuit selon des joints de strates, avant de rejoindre un grand puits de 120 m (4 ressauts) aligné sur une faille N115°E. Le premier jet de 15 m aboutit dans une vasque profonde que l'on évite par la gauche. Idem pour le second de 30 m et le troisième de 17 m. Le dernier jet de 48 m, magnifique, aboutit dans une belle salle de 20 m x 40 m x 60 m dont la voûte et les parois sont sculptées en formes arrondies, presque féminines, par la chute de l'eau ! La progression vers l'aval se poursuit dans une galerie aux parois et au sol totalement lisses. Après un ressaut de 6 m et une marmite peu profonde, nous arrivons à une verticale de 15 m formée par le remplissage de la galerie précédente empruntant en fait une fracture. Après être descendus d'un étage, nous voici dans une grande salle en interstrate. L'écoulement de l'eau se fait toujours au contact du plancher légèrement incliné et d'une paroi. Un nouveau ressaut, puis une vasque franchie par une vire et nous voilà dans la salle où arrive l'affluent principal d'un débit équivalent à celui de la rivière (situation en novembre 92). La rivière poursuit son cours de marmite en marmite et nous tentons de faire de même, mais avec un canot percé, cela n'est pas brillant. Après quatre petits bassins et quelques ressauts, nous laissons l'eau continuer toute seule vers des profondeurs que l'on imagine importantes : le potentiel est de plus de 500 m.
Revenons à l'affluent laissé en rive gauche. Il se remonte par une rampe inclinée à 34°, sculptée par l'eau, pour atteindre le cours de l'eau défendu par une petite cascade glissante à cause de la pellicule noirâtre recouvrant la roche. Le cheminement se fait tout d'abord dans un méandre large de 2 m, puis la galerie s'élargit et le plancher est recouvert de galets et d'argile. On arrive à une salle où deux vasques sont alimentées par une cascade au-delà de laquelle la galerie est rectiligne jusqu'au terminus 92 (encore le manque de temps). Mais les derniers mètres ont été faits sur un remplissage sec et la suite semble nettement plus étroite. L'essentiel de l'eau de cet affluent provient de deux puits remontants, 10 m avant le terminus 92, et d'une arrivée située au même niveau sur la paroi opposée. Un autre départ sur la même paroi que l'arrivé d'eau, mais un peu en amont, semble jonctionner avec celle-ci.
- Hydrogéologie : Ce gouffre est la perte d'un canyon qui draine un bassin-versant de quelques km2 seulement. D'après la morphologie du lit, les débits de pointe semblent très forts, de l'ordre de 10 m3/s, sans doute en raison de la forte pente de la partie amont du bassin. L'eau s'enfonce alors rapidement sous terre (- 256 m pour un cheminement de moins de 1 km), pour rejoindre un niveau de base qui doit être situé entre 400 et 500 m sous l'entrée. Il n'y a aucune trace de mise en charge dans la partie que nous avons explorée, ce qui indique que le gouffre se poursuit encore en profondeur, avec de larges sections sur plusieurs centaines de mètres. Sa résurgence n'est donc vraisemblablement pas Longdong, la source vauclusienne située vers 800 m d'altitude dans le canyon de la Chaibuxi qui traverse la montagne 1 km plus à l'est. La résurgence des eaux de Dongwan doit se situer à une altitude beaucoup plus basse. Une incertitude subsiste : l'eau se dirige-t-elle vers l'ouest ou vers l'est ? Encore un trou qu'il faudra continuer. (Bernard et Cyriaque) - ^ -

BARBARY, Jean-Pierre; MAIRE, Richard; ZHANG, Shouyue; POMEL, Simon; COLLIGNON, Bernard; GEBAUER, Daniel; BENAVENTES, Jean; BOTTAZZI, Jean; CHEN, Shicai; FULCRAND,Serge; JIN, Yushang; MATRICON, Sylvain; ORSOLA, Jacques; REMY, Cyriaque; QI, Zhonglin; ZHANG, Dachang; SHI, Mengxiong (1995): Les cavités du comté de Wufeng (Hubei, Chine).-
Donghe 92, karsts de Chine Centrale, Karstologia Mémoires n°6, 1995: p.19-40 (17 figures, 1 tableau, 8 photos).
Analyse : BBS
Description et topos de 15 cavités des secteurs de Changleping et Huanglongdong dans le comté de Wufeng dont: Dadong (10922 m, -214/ +100 m); Dongxitiankeng (5807 m, -382 m); Donghe (4828 m, -270 m); Tiankengcao (3748 m, -216/ +10 m); Jiangjundong (2282 m, -83/ +56 m); Huanglongdong (1531 m, -20 m). (FB).

4508 caractères - Lu 64 Fois




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