dong Gantuandong - 干团洞

干团洞 Gàntuándòng
La grotte de Gantuandong s’ouvre au pied d’un piton en bordure d’une vallée sèche perchée. Cette grotte, longue de 4062 m et profonde de 91 m consiste en deux branches et est caractérisée par des grandes salles et d’énormes concrétions. Elle a été intégralement explorée et exploitée par les pilleurs de concrétions et porte de nombreuses séquelles de cette exploitation frisant le vandalisme.
Description: L’entrée a des dimensions relativement modestes pour la région: 20m de large par 12m. Mais très vite, on est dans une salle de 27 900 m2 atteignant 80 m de haut où les mélanges d’air extérieurs et intérieurs créent des strates de brumes. On remarque des vagues d’érosion au plafond ainsi que de nombreuses pendeloques phytokarstiques, comme dans la plus part des grottes de la région. Il faut monter sur une vire à droite pour contourner un puits de 70 m. On passe alors derrière deux gros piliers pour trouver une descente praticable entre les concrétions. Si l’on descend sur la gauche, on revient 72 m sous l’entrée, presque à sa verticale. Au milieu de la salle, des blocs d’effondrements présentent de belles aiguilles de phytokarst. Si l’on descend sur la droite, on arrive dans un cul de sac où l’on remarque quantités de perles de cavernes. La suite de la salle est au sud-ouest, en haut d’une longue montée sur une coulée de calcite.
On franchit alors un col et on arrive dans la deuxième salle dont la superficie est de 16 900m2 avec une hauteur atteignant 60m. La descente, derrière une barrière de grosses concrétions, passe par un ressaut de 4m et est prolongée d’une pente calcitée L’est de la galerie présente des gours et un P10 non descendu. Le point bas de la salle est à -46. Au nord-ouest de la salle, des petites vasques d’eau dont la hauteur semble variable présentent des isopodes cavernicoles. On monte à nouveau et on quitte la deuxième salle par un col au sud-ouest, après une zone encombrée par de nombreux blocs d’effondrements. Ce col présente de nombreux gours et de grosses stalagmites. Après le col, la progression se fait en travers de la pente, sur une large coulée, dans une galerie atteignant 50 m de large. Une grosse stalagmite provoque un rétrécissement, puis il faut descendre jusqu’à un point bas à -40 m où le sol est boueux. On remonte alors sur des blocs et une grosse colonne vient diviser la galerie en deux branches. La branche de droite descend d’une cinquantaine de mètres par une succession de ressauts et un puits. Celle de gauche monte encore un peu, puis, après une zone encombrée de blocs et ornée d’une belle colonne de 14 m de haut, arrive en balcon au-dessus du puits précédemment cité.
Le balcon est praticable avec quelques précautions. Il présente quelques concrétions. Une fois franchit l’obstacle, la galerie remonte en se rétrécissant jusqu’à être complètement obstruée par la calcite. Il faut alors grimper d’une quinzaine de mètres sur la droite pour arriver au prochaine obstacle : un puits de 27 m plein vide. Les pilleurs de concrétions utilisaient un autre passage, très étroit et accessible par une petite escalade, qui leur permettait de réduire la longueur plein vide, peu commode lorsque l’on remonte à la corde lisse sans équipement.
On peut considérer que la troisième salle débute dès la base de ce puits. D’une superficie de 24 600 m2 et d’une hauteur dépassant 50 m, c’est la plus concrétionnée de la cavité. Après une descente sur une pente de calcite, on remonte vers une zone de blocs effondrés présentant aussi de nombreuses grandes stalagmites. On remarque sur la droite les vestiges d’une énorme stalagmite brisée, sans doute suite à un affaissement du sol. Ce point caractéristique marque le carrefour où arrive la branche ouest de la cavité.
Le prolongement sud-est de la salle présente une superbe cascade de gours surmontée d’un dôme de calcite de 23m de haut. Plus loin, on traverse une forêt de concrétions dont la plus haute mesure 22 m. En longeant la paroi sur, on trouve successivement une stalagmite formant un parapluie et un assemblage de blocs de calcite formant une porte. L’autre curiosité de cette salle est une magnifique colonne de 10m de haut pour un diamètre régulier d’une dizaine de centimètres seulement. Le point bas de la salle, à la cote -61 m, en est aussi le terminus. Les calculs topographiques montrent que la surface n’est pas très loin.
La branche ouest: Au carrefour cité précédemment, la salle se prolonge à l’ouest pour encore une centaine de mètres. Cette partie est surtout caractérisée par de nombreux blocs d’effondrements de voûte jonchant le sol. Un pilier stalagmitique semble obstruer complètement le passage. On descend alors sur une coulée de calcite jusqu’à un niveau boueux. On est dans une petite salle, 100 m de long pour 50 m de large, coupée par un ressaut de 17 m. Le niveau inférieur a le sol très plat et est typique d’une zone de décantation. On est à la cote -83m. À l’ouest, on remonte sur des blocs où l’on a vu courir une scutigère. On franchit à quatre pattes alors un court boyau et on arrive à un puits de 10 m.
En bas du puits, une petite galerie repart vers l’est jusqu’à un puits de 7 m. Il a été descendu et sa base ne présente pas de continuation. La véritable suite est à l’ouest où l’on descend dans une nouvelle petite salle très concrétionnée et ornée de gours. La suite de la galerie est encombrée de blocs, dont certains de grandes dimensions témoignent d’anciens effondrements pariétaux. Une coulée de calcite active enrichit le décor. Plus loin, on est dans une nouvelle zone de décantation où le concrétionnement commence à s’installer, surtout en paroi de droite où l’on remarque un superbe disque. L’argile, sur un petit secteur, s’est constituée en colonnettes hexagonales. On passe visiblement par un siphon ancien ou temporaire à la cote - 86. Lorsque l’on remonte, ce sont les effondrements de voûte, apparemment récents et incluant d’énormes rochers, qui marquent le paysage. La galerie est alors bloquée par un ressaut remontant de 40 m que des marches taillées permettent toutefois d’escalader. On passe un nouveau col, comme toujours visiblement causé par un énorme dépôt de calcite. Sur la gauche en hauteur on observe l’arrivée d’une coulée de calcite active. On est en haut de la quatrième salle, de 10 000 m2.
On descend par une pente raide de 50 m. En bas, les blocs effondrés sont parfois gigantesques. On franchit un point bas à la cote -90 puis on remonte dans un grand chaos. La cavité s’oriente vers le nord et c’est à nouveau une coulée de calcite qui délimite la séparation entre la quatrième et la cinquième salle.
La cinquième salle est la plus grande, 29 000 m2, bien que la hauteur du plafond soit en général de moins de 20 m. Elle longue de 350 m et atteint 100 m de large. Sa partie sud présente une petite extension à l’ouest, délimitée par de grandes coulées de calcite on y trouve aussi une zone de décantation. La partie centrale présente de gros blocs effondrés. Les stalagmites sont concentrées en paroi ouest. La partie nord est la plus large et la plus concrétionnée, elle présente notamment un énorme dôme de calcite, puis la densité et la variété des stalagmites augmente lorsqu’on arrive au nord de la salle dont l’issue est au nord-est.
Le passage vers la sixième et dernière salle, qui marque aussi le fin de la cavité, se fait par une descente sur coulée de calcite suivit d’une escalade sur des énormes rochers. D’une superficie de 12 500 m2 pour une hauteur générale d’une quinzaine de mètres, cette salle présente une grosse colonne dans sa partie nord. A l’est de cette colonne, se trouve un chaos de blocs d’effondrements alors qu’à l’ouest, ce sont les stalagmites et colonnes qui caractérisent le paysage. D’après la topographie, la surface ne serait qu’à 75 m au-dessus de ce terminus.
Potentiel touristique: La première branche présente un intérêt évident. La lumière du jour baignant les brumes de l’énorme salle d’entrée offre un spectacle féerique. Les salles s’enchaînent bien et moyennant un aménagement approprié, un gros travail de nettoyage et le percement d’un petit tunnel pour éviter le puits de 27 m, on peut créer un parcours très intéressant et spectaculaire de 1 km. Le percement d’une sortie permettrait d’insérer cette visite dans l’ensemble touristique de Sanmenhai. Ce percement devrait être réalisable en recherchant depuis l’extérieur la voûte de l’ancienne sortie naturelle. En effet il n’y a pas de doute qu’à une époque donnée cette galerie débouchait naturellement à l’extérieur. On peut observer en surface une petite barre de falaise correspondant à la position de cette ancienne sortie. Ce percement est nécessaire pour éviter une visite trop longue.
La branche ouest dans son ensemble présente moins d’intérêt et plus d’inconvénient. Il semble d’ailleurs que la voûte en plusieurs endroits soit sujette à des effondrements relativement récents. L’air de la salle terminale semble contenir un taux de CO2 élevé, peut-être du à la décomposition des déchets apportés par les pilleurs de concrétions et l’absence de ventilation. Il faut toutefois noter qu’un percement depuis l’extérieur pour atteindre cette salle résoudrait ce problème et permettrait de visiter les deux dernières salles sans passer par les secteurs les plus dangereux sur le plan des éboulements.



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