dong Laoyingdong - 老鹰洞

1. Laoyingdong (106)
a. Accès
Depuis Wenquan, un peu avant l’ancien pont de Gongguanqiao, une piste sur la gauche pénètre une vallée latérale. Elle devient vite non carrossable. Après 1,2km, la vallée s’évase. On traverse un premier affluent, puis un second et un troisième qui est la résurgence de Shebagoudong, explorée en 2003. Il faut alors monter en suivant le flanc ouest du ravin dans lequel sort cette résurgence. À 1km au sud-est, nous trouvons une piste carrossable. Il faut la suivre sur la droite. Elle contourne alors une grande vallée fermée au milieu de laquelle nous pouvons voir de loin une belle perte sous un gros porche. Il s’agit de Longwangdong, entrée inférieure de Laoyingdong. Dans la même dépression -mais plus au sud et sur l’autre bord de la dépression- se trouve Mawodong.
En poursuivant la piste, avant le village de Hejiawan, il faut prendre la piste qui part sur la droite dans une vallée perpendiculaire. Juste avant qu’elle ne prenne du dénivelé pour monter dans le massif, elle passe à côté de l’entrée de Laoyingdong.
b. De l’entrée à la galerie des écluses
Un lit de ruisseau large de 3 à 4 mètres, heureusement à sec lors des explorations, est interrompu brutalement par le large puits d’entrée de Laoyingdong.
La configuration des lieux nous a incité à équiper cette verticale totalisant 80 m, hors crue avec de nombreux fractionnements parfois pendulaires. À sa base nous entrons dans une galerie de dimensions humaines, au sol couvert de galets. Rapidement, nous arrivons sur un R9 qui peut se descendre en désescalade en utilisant une grosse concrétion. Après quelques dizaines de mètres, se trouve le passage caractéristique de la “porte des eaux” : ce point bas doit son nom au fait qu’il à dû être équipé d’une main courante au ras du plafond pour franchir un profond bassin le jour de sa découverte. Le lendemain l’équipe suivante franchissait le même obstacle à pieds secs !
Peu après, on quitte la zone de galets et l’on rencontre un petit actif qui circule sur des dalles bien lavées, entrecoupées de quelques bassins. Un petit affluent rive droite, bas et rapidement aquatique, augmente un peu le débit. Il a été remonté sur quelques mètres. Peu après plusieurs marmites profondes obligent à quelques acrobaties pour ne pas se baigner et nous amènent à un élargissement notable de la galerie, au sol maintenant couvert de fines alluvions. Après 150m le plafond s’abaisse pour n’atteindre plus que quelques mètres, tandis que l’actif disparaît dans des fractures impénétrables en rive gauche. Nous remontons alors légèrement pour retrouver une nouvelle salle à l’ambiance brumeuse agrémentée de concrétions massives.
Ce qui semble être sur la droite le départ d’une belle galerie, s’avère rapidement totalement colmaté. Il nous faut redescendre sur des pentes argileuses pour retrouver un conduit sans ampleur au sol graveleux. Il est caractérisé par un enchaînement de passages bas dont certains aquatiques où nous devons parfois nous traîner à quatre pattes. Cette partie a été nommée “galerie des écluses” du fait que d’un jour à l’autre le niveau des laisses d’eau baissait ou augmentait sans qu’il n’y ait eu de pluie récente. Ce phénomène, observé sur plusieurs jours, est sans aucun doute dû à l’abondance des dunes de gravier qui font office de tampon, stockant tout d’abord les eaux d’un petit épisode pluvieux, puis les restituant progressivement vers l’aval par la suite. Dans cette partie où les gouilles d’eau grouillent parfois de petits crustacés, certains points bas doivent sans aucun doute siphonner rapidement à la moindre augmentation de débit.
Heureusement, au bout de 200 m nous recoupons une galerie beaucoup plus volumineuse avec un amont et un aval.
c. En aval de la galerie des écluses
C’est une galerie confortable au sol toujours recouvert de galets qui nous accueille. Nous délaissons sur la gauche un départ fossile qui s’avère être colmaté et deux départs à droite non explorés, mais qui peut-être pourraient permettre une nouvelle jonction avec la galerie des crabes toute proche. Au bout de 300 m, le conduit se sépare en deux branches qui se rejoignent assez rapidement, mais seule celle de gauche est praticable sans corde bien que présentant un ressaut délicat à désescalader. La progression serait presque monotone si quelques ressauts (R4-P8) ou bassins n’obligeaient faute de corde le jour de l’exploration à effectuer quelques nouvelles acrobaties. Un lac qui semble profond, occupe toute la largeur de la galerie. Fort heureusement, un passage latéral qui semble avoir été placé là intentionnellement, permet de le contourner au sec. Plus loin, subitement, le plafond s’abaisse au profit de la largeur qui dépasse largement le décamètre. On laisse sur la gauche le départ d’une petite galerie boueuse et sans courant d’air, mais qui semble bien vouloir se détacher durablement de la cavité principale. L’ambiance évoque un réseau fréquemment noyé où l’on s’attend à buter sur un colmatage ou un siphon. Mais finalement un R3 nous permet de retrouver un peu de hauteur.
Un long bassin alimenté par une petite arrivée d’eau impénétrable en rive droite, oblige à renouveler l’eau de nos bottes ! Un P6, où une corde ne serait pas superflue, est encore descendu par une désescalade scabreuse. Ce sera le dernier cran vertical. La pente est devenue très faible et le sol est couvert de graviers au milieu desquels serpente maintenant un ruisselet. Un affluent en rive gauche double le débit et nécessitera une escalade de quatre mètres, a priori assez facile pour qui voudra s’y engager. L’intérêt n’est pas des moindre, puisque c’est un des rares points d’interrogation de ce réseau qui pourrait permettre de se rapprocher du réseau géant de Shuanghedong.
Moins de 100m plus loin, c’est sans surprise que nous butons sur un siphon sans ampleur à une altitude proche du fond de la vallée.
d. La galerie de la trémie fraiche
À l’endroit où la galerie des écluses bute sur une galerie transversale beaucoup plus volumineuse, nous prenons à droite la direction amont où quelques stalagmites agrémentent la progression. Au bout d’une centaine de mètres, nous laissons sur la gauche un départ de galerie : “l’affluvent” dont nous reparlerons plus loin. Nous poursuivons donc sans difficultés si ce n’est la traversée de quelques gours pour arriver 250 m plus loin sur une trémie de grosses dalles qui occupe une surface de plusieurs dizaines de mètres carrés. L’effondrement semble très récent au vu des traces d’impacts et à la couleur non patinée des blocs : c’est la “trémie fraîche”. Nous la franchissons facilement en remontant sur la droite pour arriver à un nouveau carrefour.
Sur la droite, les proportions augmentent encore, tandis que la direction s’oriente à l’ouest, mais au bout de quelques dizaines mètres, on bute sur un colmatage qui ne laisse aucun espoir d être franchi. La galerie atteint à cet endroit plus de 25 m de haut et un éclairage puissant voire une escalade permettrait de lever le doute quant à la possibilité de suite dans les hauteurs.
Sur la gauche, nous n’avons effectué qu’une seule visée en remontant un gros dôme stalagmitique. La galerie se poursuit toujours au-delà avec des dimensions attrayantes et -d’après la topographie- à l’aplomb même de la galerie des écluses.
e. L’afluvent
Cette courte galerie dans laquelle s’engage pratiquement tout le courant d’air qui nous accompagne depuis Laoyingdong, est le trait d’union avec Longwangdong.
Après une escalade inclinée de 5m, on franchit un petit col pour se retrouver rapidement au sommet d’un puits d’une douzaine de mètres (non descendu en plein). À 7 m du sommet, un palier facile à atteindre conduit à la “rivière des crabes” toute proche de Longwangdong.

BOTTAZZI, Jean; BARBARY, Jean-Pierre; HUGON, Bruno (2011)
Spelunca Mémoires, n° 35 (2011) : 306 p. 300 photos, 135 topos, 14 cartes (ISBN 978-2-900894-18-7)
Voyages en terre chinoise tome 3 : Expéditions spéléologiques franco-chinoises du P.S.C.J.A. de 2006 à 2010.

Analyse :
Les résultats traités dans cet ouvrage rendent compte des travaux effectués au cours de six expéditions du P.S.C.J.A., toutes agréées par la Fédération Française de Spéléologie, s’étant déroulées de 2006 à 2010, ainsi que d’explorations réalisées sur la même période en marge de ces expéditions. Ce sont en tout plus de 186 km de grottes inédites, principalement situées dans la province du Guizhou. 278 cavités sont citées, dont 253 le sont pour la première fois. Après quelques clefs de lecture et le résumé des expéditions ayant permis toutes ces découvertes, les résultats de ces expéditions sont présentées en 11 chapitres. (JB).

8076 caractères - Lu 118 Fois


Accès :
Depuis Wenquan, un peu avant l’ancien pont de Gongguanqiao, une piste sur la gauche pénètre une vallée latérale. Elle devient vite non carrossable. Après 1,2 km, la vallée s’évase. On traverse un premier affluent, puis un second et un troisième qui est la résurgence de Shebagoudong, explorée en 2003. Il faut alors monter en suivant le flanc ouest du ravin dans lequel sort cette résurgence. À 1km au sud-est, nous trouvons une piste carrossable. Il faut la suivre sur la droite. Elle contourne alors une grande vallée fermée au milieu de laquelle nous pouvons voir de loin une belle perte sous un gros porche. Il s’agit de Longwangdong, entrée inférieure de Laoyingdong. Dans la même dépression -mais plus au sud et sur l’autre bord de la dépression- se trouve Mawodong.
En poursuivant la piste, avant le village de Hejiawan, il faut prendre la piste qui part sur la droite dans une vallée perpendiculaire. Juste avant qu’elle ne prenne du dénivelé pour monter dans le massif, elle passe à côté de l’entrée de Laoyingdong.

De l’entrée à la galerie des écluses :
Un lit de ruisseau large de 3 à 4 mètres, heureusement à sec lors des explorations, est interrompu brutalement par le large puits d’entrée de Laoyingdong. La configuration des lieux nous a incité à équiper cette verticale totalisant 100 m, hors crue avec de nombreux fractionnements parfois pendulaires. À sa base, on rencontre une rivière de plusieurs litres par seconde. Elle provient d’un boyau où la progression se fait souvent dans l’eau à un point qui a découragé la poursuite de son exploration. Elle descend à l’aval dans une perte colmatée. La seule branche praticable est donc la galerie aval empruntée par les crues. Elle est de dimensions humaines, son sol est généralement couvert de galets. Rapidement, nous arrivons sur un R9 qui peut se descendre en désescalade en utilisant une grosse concrétion. Un affluent fossile arrive de l’autre coté du R9. Il permet de retrouver l’amont d’un actif tombant du plafond avant ce dernier. Mais il est rapidement impénétrable. Quelques dizaines de mètres après le R9 se trouve le passage caractéristique de la “porte des eaux” : ce point bas doit son nom au fait qu’il à dû être équipé d’une main courante au ras du plafond pour franchir un profond bassin le jour de sa découverte. Le lendemain l’équipe suivante franchissait le même obstacle à pieds secs ! Ce phénomène peut s’expliquer par un petit affluent dont on peut trouver l’amont, provenant d’une trémie, en passant par un petit laminoir sableux sur la gauche.
Peu après, on quitte la zone de galets et l’on rencontre un petit actif qui circule sur des dalles bien lavées, entrecoupées de quelques bassins. Un petit affluent rive droite, bas et rapidement aquatique, augmente un peu le débit. Il a été remonté sur quelques mètres. En montant sur des coulées sur l’autre rive, on atteint une belle salle perchée. Peu après, plusieurs marmites profondes obligent à quelques acrobaties pour ne pas se baigner et nous amènent à un élargissement notable de la galerie, au sol maintenant couvert de fines alluvions. Après 150 m le plafond s’abaisse pour n’atteindre plus que quelques mètres, tandis que l’actif disparaît dans des fractures impénétrables en rive gauche. Nous remontons alors légèrement pour retrouver une nouvelle salle à l’ambiance brumeuse agrémentée de concrétions massives.
Ce qui semble être sur la droite le départ d’une belle galerie, s’avère rapidement totalement colmaté. Au-dessus, il y a une partie fossile bien concrétionnée. C’est dans ce secteur qu’arrivent trois lucarne en balcon provenant de la galerie de la trémie fraiche de Longwangdong. Il nous faut redescendre sur des pentes argileuses pour retrouver un conduit sans ampleur au sol graveleux. Il est caractérisé par un enchaînement de passages bas dont certains aquatiques où nous devons parfois nous traîner à quatre pattes. Cette partie a été nommée “galerie des écluses” du fait que d’un jour à l’autre le niveau des laisses d’eau baissait ou augmentait sans qu’il n’y ait eu de pluie récente. Ce phénomène, observé sur plusieurs jours, est sans aucun doute dû à l’abondance des dunes de gravier qui font office de tampon, stockant tout d’abord les eaux d’un petit épisode pluvieux, puis les restituant progressivement vers l’aval par la suite. Dans cette partie où les gouilles d’eau grouillent parfois de petits crustacés, certains points bas doivent sans aucun doute siphonner rapidement à la moindre augmentation de débit.
Heureusement, au bout de 200 m nous recoupons une galerie beaucoup plus volumineuse avec un amont et un aval.

En aval de la galerie des écluses :
C’est une galerie confortable au sol toujours recouvert de galets qui nous accueille. Lorsque le plafond s'abaisse brusquement, on repère en hauteur le départ du réseau "un cran au-dessus". Plus loin, Nous délaissons sur la gauche un départ fossile qui s’avère être colmaté et deux départs à droite non explorés, mais qui peut-être pourraient permettre une nouvelle jonction avec la galerie des crabes toute proche. Au bout de 300 m, le conduit se sépare en deux branches qui se rejoignent assez rapidement, mais seule celle de gauche est praticable sans corde bien que présentant un ressaut délicat à désescalader. La progression serait presque monotone si quelques ressauts (R4-P8) ou bassins n’obligeaient faute de corde le jour de l’exploration à effectuer quelques nouvelles acrobaties. Un lac qui semble profond, occupe toute la largeur de la galerie. Fort heureusement, un passage latéral qui semble avoir été placé là intentionnellement, permet de le contourner au sec. Plus loin, subitement, le plafond s’abaisse au profit de la largeur qui dépasse largement le décamètre. On laisse sur la gauche le départ d’une petite galerie boueuse et sans courant d’air, mais qui semble bien vouloir se détacher durablement de la cavité principale. L’ambiance évoque un réseau fréquemment noyé où l’on s’attend à buter sur un colmatage ou un siphon. Mais finalement un R3 nous permet de retrouver un peu de hauteur.
Un long bassin alimenté par une petite arrivée d’eau impénétrable en rive droite, oblige à renouveler l’eau de nos bottes ! Un P6, où une corde ne serait pas superflue, est encore descendu par une désescalade scabreuse. Ce sera le dernier cran vertical. La pente est devenue très faible et le sol est couvert de graviers au milieu desquels serpente maintenant un ruisselet. Un affluent en rive gauche double le débit et nécessiterait une escalade de quatre mètres, a priori assez facile pour qui voudrait s’y engager. L’intérêt n’est pas des moindre, puisque c’est un des rares points d’interrogation de ce réseau qui pourrait permettre de se rapprocher du réseau géant de Shuanghedong.
Moins de 100 m plus loin, c’est sans surprise que nous butons sur un siphon sans ampleur à une altitude proche du fond de la vallée.

La galerie de la trémie fraiche :
À l’endroit où la galerie des écluses bute sur une galerie transversale beaucoup plus volumineuse, nous prenons à droite la direction amont où quelques stalagmites agrémentent la progression. Au bout d’une centaine de mètres, nous laissons sur la gauche un départ de galerie : “l’affluvent” dont nous reparlerons plus loin. Nous poursuivons donc sans difficultés si ce n’est la traversée de quelques gours pour arriver 250 m plus loin sur une trémie de grosses dalles qui occupe une surface de plusieurs dizaines de mètres carrés. L’effondrement semble très récent au vu des traces d’impacts et à la couleur non patinée des blocs : c’est la “trémie fraîche”. Nous la franchissons facilement en remontant sur la droite pour arriver à un nouveau carrefour.
Sur la droite, les proportions augmentent encore, tandis que la direction s’oriente à l’ouest, mais au bout de quelques dizaines mètres, on bute sur un colmatage qui ne laisse aucun espoir d être franchi. La galerie atteint à cet endroit plus de 25 m de haut. Une escalade artificielle a permit d'atteindre une salle 30 m plus haut. C'est une cloche de décompression concrétionnée.
Sur la gauche, on franchit un gros dôme stalagmitique. La galerie se poursuit tout d'abord sur des microgours. Les stalagmites sont nombreuses. L'une d'elle est environnée de débris de concrétions, nouvel indice de mouvements telluriques. Le plafond s'abaisse, ou plutôt est masqué car on avance sous un remplissage de micro-galets, d'argile calcifiée et de calcite. Un peu avant l'obstruction totale du conduit, un soupirail ventilé donne sur un P8. On arrive dans une galerie inférieur. L'aval se est un laminoir boueux et concrétionné qui s'achève sur un plan d'eau. Le courant d'air, heureusement, vient de l'amont. On passe au-dessus d'un P7 non descendu puis on avance dans une galerie typique de cette cavité : large méandre déchiqueté alternant avec des passages en galeries argileuses avec un concrétionnement relativement abondant. La progression n'est ni désagréable ni facile, avec ce qu'il faut d'escalades et presque pas de rétrécissements. Les rares plans d'eau se laissent contourner facilement. Ceci par temps sec : quelques bois flottés nous rapellent que cet étage se noie intégralement en cas de forte crue, ce qui semble toutefois très rare. On arrive à un carrefour. La branche de gauche se divise encore avant d'arriver par deux balcons dans une grande salle. Celle de gauche arrive dans la même salle, toujours en balcon, 10 m au-dessus du sol. Cet impressionnant volume n'est autre que la salle brumeuse située entre la porte des eaux et la galerie des écluses.

L’affluvent :
Cette courte galerie dans laquelle s’engage pratiquement tout le courant d’air qui nous accompagne depuis Laoyingdong, est le trait d’union avec Longwangdong.
Après une escalade inclinée de 5 m, on franchit un petit col pour se retrouver rapidement au sommet d’un puits d’une douzaine de mètres (non descendu en plein). À 7 m du sommet, un palier facile à atteindre conduit à la “rivière des crabes” toute proche de Longwangdong.

Longwangdong de l'entrée au laminoir :
Longwangdong est la perte temporaire bien visible de la grande vallée fermée située au nord-est de Laoyingdong.
Son entrée de 15 m de large par 9 m de haut abrite un petit temple. Après un couloir rectiligne de 80 m, la galerie marque un coude à gauche, perd de la largeur, puis gagne en hauteur après un ressaut de 4 m. On arrive alors à un puits de 12 m dans lequel nous avons observé des grenouilles pratiquant l’escalade pour rejoindre la surface.
Le bas du P12 est occupé par un grand bassin qui peut se contourner par un pas d’escalade sur la droite. La galerie se poursuit sans problème sur une centaine de mètres et quelques petits ressauts qui se laissent désescalader, jusqu’à ce qu’on perde de la hauteur au profit de la largeur au point de nous obliger à ramper. C’est : “l’enneminoir” (cousin de laminoir !). Il existe un itinéraire alternatif qui débute sur la droite avant le ressaut de 4 m. En s'efforçant de rester dans les hauteurs, on circule dans des galeries généralement concrétionnées et présentant quelques connexions avec l'actif sous-jacent. Il y a un puits de 10 m à équiper et une désescalade un peu teigneuse, mais on peut ainsi arriver au début des reptations. Une tentative pour passer au-dessus des laminoirs honnis a conduit à faire une escalade de plus, sans succès : la galerie fossile supérieur est colmatée par la calcite.
L'enneminoir doit donc être affronté. Le sol est recouvert de sable graveleux noir et tandis que la petite circulation d’eau qui nous accompagne depuis le P7, circule sur la droite. Il faut louvoyer dans les passages les moins bas de plafond pour déboucher au bout de 50 m sur un rehaussement bienvenu. Il faut parcourir encore 100 m, souvent à quatre pattes, pour se retrouver de nouveau dans un gros conduit surcreusé d’un canyon dans lequel commence à circuler un véritable petit ruisseau : “la rivière des crabes”.

La rivière des crabes :
On remarque sur la gauche le départ de “l’affluvent”, juste avant qu’apparaisse un bel enchaînement de cascatelles entrecoupées de profondes marmites où nous avons observé plusieurs crabes dont le corps approchait les 10 centimètres pour l’un d’entre eux.
La progression reste ensuite très agréable et des banquettes permettent toujours de contourner soit des marmites, soit des petites désescalades délicates. Nous laissons sur la gauche une première galerie dans laquelle se perd l’actif, puis 20 m plus loin, un peu en hauteur un large départ restera lui aussi inexploré. Une centaine de mètres plus loin, après avoir récupéré de petits affluents, nous arrivons au sommet d’un P15 légèrement arrosé. À sa base, “l’émeraude”, une large marmite aux eaux d’un agréable vert -dû à la profondeur- doit être contournée par la gauche moyennant un pas délicat pour suivre la petite circulation d’eau qui va se perdre dans un laminoir devenant progressivement presque impénétrable.
En face du P15, il est facile de remonter en escalade. Nous retrouvons alors un large conduit percé ça et là de plusieurs puits pouvant atteindre une vingtaine de mètres et dont aucun n’a été descendu. Après être passé sous une grosse douche, nous sommes arrêtés quelques mètres plus loin sur un carrefour où de part et d’autre, proviennent de petits actifs. Il semble possible, dans cette zone complexe, qu’existent aussi des départs en hauteur ou en lucarne dans les puits. [Bruno Hugon]

Le réseau un cran au-dessus.
Il a été exploré en passant par Longwangdong. On le trouve en allant en direction de l'aval après être passé par l'affluent. Le départ se présente comme une escalade facile de 7 m située juste à l'endroit où le plafond s'abaisse. Derrière un rang de grosses stalagmites, on laisse sur la droite une branche à explorer plus attrayante encore car elle monte plus haut vers une galerie plus grosse. On ontique donc à gauche. Après une petite laisse d'eau vient une bifurcation. La branche de gauche serpente sur plus de 200 m vers le nord-ouest. Elle est bouchée par un véritable mur de calcite, ce qui est déplorable car c'est la seule branche de la cavité qui prenait résolument la direction du réseau de Shuanghedong. Le sol est tapissé d'une épaisse couche argileuse maculée d'anciennes empreintes. Les concrétions sont petites, le plafond présente des excentriques et des fistuleuses.
La branche de droite se divise rapidement en deux galeries de sections équivalentes. Celle de droite est la plus courte et s'achève sur un petit siphon. Par un petit trou recouvert de blocs, on a un regard sur la galerie à l'aval des écluses.
La branche de gauche débute par une belle ligne droite où l'on passe entre de nombreuses grandes concrétions, stalagmites et colonnes principalement. On laisse ensuite sur la droite une perte qui s'achève au bout de 200 m sur un laminoir impénétrable. On ne sait pas très bien s'il faut qualifier cette perte de fossile ou temporaire. En effet, le sol de l'ensemble du réseau, en dehors des zones calcifiées, est tapissée d'une argile qu'aucun courant d'air ne vient sécher, de sorte qu'il est bien difficile de dire depuis quand il n'a pas été inondé. La suite de la galerie présente des surcreusements formant un large canyon qui oblige à des petits pas d'escalades et à des traversées. Après deux petits affluents de percolation qui se perdent presque aussitôt, on est dans un méandre où il est préférable de passer au sol. On remonte légèrement, puis on retrouve une galerie surcreusée qui nous amène à un suçoir ou on a un bref regards sur un petit actif. C'est un point bas, en effet, tout ce qui suit semble agencé autour d'un chenal circulant dans les sédiments et semble être en quelque sorte un amont. Des passages supérieurs ont été inspectés, ainsi qu'un boyau concrétionné, en vain. La seule continuation possible serait au fond de suçoirs argileux ou dans le boyau final, impénétrable en l'état et qui constitue l'amont du chenal.
Dans tout ce réseau, par temps chaud, aucun courant d'air n'a été détecté. [Jean Bottazzi]



Analyse :

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