dong Meidongwan - 煤洞湾

e. Meidongwan (5)
Cette cavité explorée en 2006 et 2007 s’ouvre dans les calcaires du Permien inférieur probablement de l’étage Qixia, étant donné qu’elle est située juste sous la base du Permien supérieur comme en témoigne les mines de charbons qui s’ouvrent quelques dizaines de mètres plus haut au niveau de la route.
Cette situation juste sous l’imperméable explique l’absence de percolation donc de concrétionnement dans la majeure partie de la cavité.
L’entrée est protégée par une robuste barrière de végétaux, principalement des ronces, pour éviter que les bêtes ne tombent dans le puits d’entrée qui se situe en pleine pente et est bien dissimulé par les hautes herbes et arbustes rabougris.
Le P13 d’entrée d’où s’échappe en hiver un puissant courant d’air chaud permet de prendre pieds dans une galerie dont l’amont est colmaté par une trémie calcifiée.
À l’aval, après quelques mètres, un squelette de chien, probablement tombé dans le puits d’entrée, gît sur le sol. Cette courte galerie arrive au “Vestiaire”, petit balcon qui débouche à cinq mètres du sol d’un beau méandre. Dans ce secteur une petite escalade permettrait de rejoindre une lucarne inexplorée.
À l’amont, environ 200 mètres de progression très confortable mène vers le sud-ouest à un gros volume où les plafonds et le sol s’échappent, c’est le P60.
- A trente mètres sous sa margelle une galerie file droit vers le nord-est. Cette galerie de niveau intermédiaire toujours plus haute que large présente un profil en montagne russe et rejoint au bout de 250 m le méandre aval qui vient du vestiaire.
- A la base du puits de 60 m, dont les dimensions se sont réduites, les parois sont tapissées de choux-fleurs et de gros cristaux qui se cassent sous les pieds. C’est une des rares zones concrétionnées de la grotte où les oxydes en tous genres offrent une belle palette de couleurs. Au pied du cône d’éboulis, un petit ruisselet aux amonts impénétrables ou inaccessibles entre dans un méandre de 180 m de long ponctué par deux ressauts de 4,5 et 3 m. Il se développe vers le sud-est en se rétrécissant de plus en plus, notre progression se termine donc sur un siphon impénétrable à la cote -101m. À cet endroit le débit du ruisseau à l’étiage a été estimé à un litre par minute.
A l’aval, on dépasse rapidement à droite la galerie provenant du réseau du P60 la progression dans le méandre est confortable puis elle devient accidentée et de plus en plus pentue. Des ressauts ponctuent la progression tous se descendent sans corde sauf un R5 que l’on peut éviter par un shunt sur la gauche.
Au R7 en restant à niveau, une galerie mène rapidement à un carrefour. La branche de droite chaotique, se développe au gré d’une fracture et se termine au bout de 80 mètres sur un colmatage. La branche de gauche est un beau méandre de 1,5 x 15 enjambant le puits Noir et Blanc (P25), on poursuit le méandre pour arriver à la base d’un puits remontant de 15 mètres qui semble se pincer vers le haut.
Le R7 est suivi d’un R6 puis on perd encore du dénivelé dans des passages bas avant d’arriver à une salle aux contours biens incertains, à son extrémité est un puits de 3m donnant sur une salle boueuse reste à explorer.
Pour la suite, c’est tout de suite au débouché des passages bas à l’entrée de la salle à gauche qu’il faut remonter entre les blocs d’une grosse trémie en se guidant au bruit lointain du ruissellement du puits “noir et blanc”.
On bascule enfin derrière un gros bloc pour se trouver sur un balcon, à gauche c’est l’arrivée du puits “noir et blanc”, à droite une petite corde est nécessaire pour traverser le P7 puis le descendre nous atteignons ici la cote - 107 m.
Ici débute la galerie “Only Rock’n Roll” qui se développe sur 245m vers le sud-est. Le début est agrémenté par un petit ruisselet qui se perd au bout d’une centaine de mètres. C’est une galerie de petites dimensions à peine 1 m2 de section en moyenne autant dire rien comparé aux grandes galeries de Mawangdong qui par endroits atteignent plus de 6000m2 de section. Bon d’accord on est en tête de réseau mais quand même c’est plutôt frustrant...
C’est donc à quatre pattes et à plat-ventre sur les pierres anguleuses que nous poursuivons la progression. Mais le puissant courant d’air et la bonne humeur nous motivant, c’est par ce passage minable que nous débouchons dans un élargissement. Nous savons déjà sans même le voir que dessous il y a du vide ! Les puits “Voyages Voyages” de 26 et 71 m permettent de prendre pied dans la galerie de Lingshandong au niveau du prolongement sud de la “Fracture du Fengshui”, en bas du P 60. La jonction est faite, faisant de Meidongwan l’entrée haute du réseau de Mawangdong-Lingshandong. [Jean-Pierre Barbary]

BOTTAZZI, Jean; BARBARY, Jean-Pierre; HUGON, Bruno (2011)
Spelunca Mémoires, n° 35 (2011) : 306 p. 300 photos, 135 topos, 14 cartes (ISBN 978-2-900894-18-7)
Voyages en terre chinoise tome 3 : Expéditions spéléologiques franco-chinoises du P.S.C.J.A. de 2006 à 2010.

Analyse :
Les résultats traités dans cet ouvrage rendent compte des travaux effectués au cours de six expéditions du P.S.C.J.A., toutes agréées par la Fédération Française de Spéléologie, s’étant déroulées de 2006 à 2010, ainsi que d’explorations réalisées sur la même période en marge de ces expéditions. Ce sont en tout plus de 186 km de grottes inédites, principalement situées dans la province du Guizhou. 278 cavités sont citées, dont 253 le sont pour la première fois. Après quelques clefs de lecture et le résumé des expéditions ayant permis toutes ces découvertes, les résultats de ces expéditions sont présentées en 11 chapitres. (JB).

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