dong Baiyudong - 白雨洞

Détail


est une entrée de :
-
Nom de la grotte : Baiyudong - 白雨洞
Autres noms : Grotte haute de la pluie blanche , Shangbaiyudong
Province, Préfecture, District :
Guizhou 贵州省, Liupanshui Shi 六盘水市, Panxian 盘县
Latitude Nord - Longitude Est :
26.00436 - 104.87561
Altitude (m) : 2000
Développement (m) : 609
Profondeur (m) : 560
Profondeur - / + (m) : 560 /
Volume (m3) :
Géologie : Carbonifère supérieur - Carbonifère moyen
1Entrée : Baiyudong 白雨洞,

Carte



Description 1



Mais la surprise la plus belle vient de Baiyudong (gouffre de la Pluie Blanche) dont la doline d’entrée couverte de végétation s’ouvre à plus de 2 000 m au sommet d’une crête. Si les habitants nous ont montré cet orifice apparemment anodin, c’est à cause de cette vapeur blanche qui s’en échappe durant l’hiver et de l’impossibilité technique de le descendre. Or les paysans chinois sont réputés pour vaincre des verticales impressionnantes. Rapidement nous allons comprendre que ce gouffre constitue une merveille de la nature (photo 586). Trois sorties sont nécessaires pour atteindre la base d’un puits parfaitement vertical de 424 m (puits Christinette). Eclairé par la lumière du jour, les lignes de fuite évoquent un vortex infernal menant au centre de la Terre, spectacle digne d’une évocation de Jules Vernes. Après une topographie précise, Eric Sanson nous annonce qu’il s’agit très probablement de la plus grande verticale absolue du monde. Depuis le fond du puits, d’ailleurs plus étroit, l’orifice devenu minuscule est exactement à la verticale, le clinomètre oscillant selon le cas à 89 et 90°. Installer une corde plein vide serait peut-être possible. L’important demeure l’esthétique et l’ampleur exceptionnelles de ce phénomène karstique.

Le palier d’éboulis de – 424 m, encombré de quelques troncs d’arbres, se poursuit immédiatement par un P20, puis par un P40 et un P73. Malheureusement le gouffre semble se terminer sur un plancher caillouteux à la cote – 560 m. Le déséquipement se fait, une fois n’est pas coutume, avec une radio. Le son passe cinq sur cinq entre le fond et l’extérieur, ce qui permet d’éviter trop monde sur les rares paliers. En effet les cailloux vrombissent comme des balles et des obus. Seule une équipe de deux nous rejoint à – 140 m. Après s’être croisé, cette dernière en profite pour nettoyer le palier et écouter le bruit des blocs ; le vacarme monstrueux inquiète l’équipe de surface qui ne comprend pas la cause, la radio ayant été emportée par l’équipe descendue à - 140. Plusieurs lucarnes sont à voir: à –300 et – 373m dans le grand puits, enfin dans le puits de 40 m, juste avant le P73 terminal. Il faudra donc revenir, ce qui permettra à tous de faire un inoubliable voyage dans le Vortex.

Le P424 m est remarquable également sur un plan spéléogénétique. Il est pratiquement non concrétionné et son entrée, qui devait jouer le rôle de perte axée sur faille, se situe aujourd’hui au sommet de la montagne. Il y a donc eu inversion de relief car l’eau provenait sans doute en partie des flancs imperméables de la montagne basaltique du Badashan (2 558 m) dont l’escarpement a reculé par érosion de plusieurs kilomètres au cours du Plio-Quaternaire. Apparemment jeune, ce puits géant creusé dans la masse des calcaires du Carbonifère est pourtant une relique d’au moins plusieurs centaines de millénaires, voire de quelques millions d’années, l’ouverture vers le ciel remontant à une période assez récente du Quaternaire. On retrouve d’ailleurs des fragments de roches gréseuses (base du Permien inférieur) provenant d’une couche actuellement disparue par l’érosion du massif. Par conséquent la partie supérieure du puits a été tronquée par l’érosion ; il était donc plus profond autrefois et la cavité devait donc débuter dans les calcaires massifs du Permien inférieur (formation Maokou, cf. fig. 7, chap. 1). On peut donc imaginer un ou plusieurs puits dans le Permien calcaire suivis par une galerie au contact des grès, le ruisseau se jetant ensuite dans le puits géant au niveau d’une faille. A cause du soulèvement du massif, l’enfoncement de la karstification du plateau de Baoji a détruit le talweg à l’origine de la perte et l’entrée du gouffre s’est retrouvée en position perchée. Ce processus classique explique pourquoi de nombreuses entrées de cavités profondes, notamment dans les karsts de montagne, se situent non pas en fond de dépressions (il en existe parfois), mais sur les versants ou les crêtes.

"MAIRE, Richard; BARBARY, Jean-Pierre; ZHANG, Shouyue; VANARA, Nathalie; BOTTAZZI, Jean"
Karstologia Mémoires, n° 9 : 562 p.
Analyse :
"Cet ouvrage synthétise les travaux des six expéditions organisées par le P.S.C.J.A. dans les provinces chinoises du Yunan, Guizhou et Liaoning entre 1997 et 2001. Il est organisé en trois livres traitant de : 1) les résultats des explorations, contenant inventaires, descriptions, cartes et topographies des 144 cavités explorées ; 2) l'environnement karstique, études approfondies sur des thèmes scientifiques ciblés ; 3) la spéléologie en Chine, sous l'angle historique et avec le récit des dernières expéditions. Les karsts sont ainsi numérisés depuis l'échelle géographique à microscopique selon des critères d'analyses aussi diversifiés que la géomorphologie, les indicateurs du milieu, le fonctionnement hydrochimique, l'écologie, le développement local et l'histoire de la spéléologie. (BJ)."

4160 caractères - Lu 206 Fois

Bibliographie 3



BARBARY, Jean-Pierre
Spelunca, no 91 (3ème trimestre 2003) : 2-5. 2 topographies, 5 photos coul.
Expédition nationale en février-mars 2003 dans les districts de Panxian, Pu’an, Suiyang, Zheng’an, Xishui et Shuicheng (province de Guizhou, Chine). 35 cavités ont livré 52314 m de topographie. Le réseau de Shuanghe passe à 54.4 km. Gouffre de la Pluie Blanche (Prof.: –506 m, avec une verticale absolue de 424 m). Collaboration avec le Guizhou Institute of Mountainous Resources de Guiyang et l’Institute of Geology of Academia Sinica de Pékin. (FB).
Source : BBS

DROMS, Yvonne
The West Virginia Caver, Vol. 21, No 3 (June 2003) : 13
A 424m-deep free-fall entrance pit was found near Heibei, Dabashan, China during a French expedition. Baiyudong is the 4th deepest cave in China at 560 m. (YD).
Source : BBS

"MAIRE, Richard; BARBARY, Jean-Pierre; ZHANG, Shouyue; VANARA, Nathalie; BOTTAZZI, Jean"
Karstologia Mémoires, n° 9 : 562 p.
"Cet ouvrage synthétise les travaux des six expéditions organisées par le P.S.C.J.A. dans les provinces chinoises du Yunan, Guizhou et Liaoning entre 1997 et 2001. Il est organisé en trois livres traitant de : 1) les résultats des explorations, contenant inventaires, descriptions, cartes et topographies des 144 cavités explorées ; 2) l'environnement karstique, études approfondies sur des thèmes scientifiques ciblés ; 3) la spéléologie en Chine, sous l'angle historique et avec le récit des dernières expéditions. Les karsts sont ainsi numérisés depuis l'échelle géographique à microscopique selon des critères d'analyses aussi diversifiés que la géomorphologie, les indicateurs du milieu, le fonctionnement hydrochimique, l'écologie, le développement local et l'histoire de la spéléologie. (BJ)."
Source :


Images 15



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Topographie 1



topographie Baiyudong 白雨洞
Source : Gkc

Expédition 1


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