dong Cizhudong - 刺猪洞

Détail


Nom de la grotte : Cizhudong - 刺猪洞
Autres noms : Chizhudong, grotte du porc-epic
Province, Préfecture, District :
Guizhou 贵州省, Bijie Diqu 毕节地区, Qianxi 黔西
Latitude Nord - Longitude Est :
27.06535 - 106.39441
Altitude (m) : 860
Développement (m) : 10 557
Profondeur (m) : 166
Profondeur - / + (m) : 166 /
Volume (m3) :
Géologie : Trias
1Entrée : Cizhudong 刺猪洞,

Carte



Description 3



4. Cizhudong - Grotte du Porc-Epic

Topographié par une équipe japonaise en 1988, ce réseau a été visité sur 2 500 m de développement environ en 1998 par l’un d’entre nous, en compagnie du G.O.A.C. de Guiyang. Il s’agit d’un réseau essentiellement fossile dont la partie inférieure se situe non loin du niveau de base.

Cette cavité est un remarquable exemple d’ancien réseau noyé et épinoyé avec grandes cheminées phréatiques de pression. La grotte se situe à 35 km à l’est de Qianxi, dans un canyon affluent de rive gauche du Wujiang. Ce canyon de plus de 250 m de profondeur, à écoulement temporaire, est perpendiculaire au cours du Wujiang. Il se place à 6 km en aval de Baishui Dong (exutoire du système de Dashi), dans les calcaires du Trias moyen (T2g).

La grotte s’ouvre à la base d’une paroi de 200 m vers 900 m d’altitude. Par temps de forte pluie, une cascade tombe de la paroi et alimente un ruisseau qui se déverse dans l’entrée. La grande galerie horizontale du fond doit présenter un écoulement temporaire (sables et limons argileux). Un ruisselet se termine dans un siphon au niveau d’une petite conduite forcée. La grande conduite forcée d’entrée s’enfonce au sud-est dans le pendage à 15° sur 1 km environ. Cette galerie mesure 15 m de large sur 10 m de haut en moyenne avec un abaissement de la voûte à 400 m de l’entrée (concrétions). Dans la seconde partie de ce vaste conduit, on observe quelques grandes cheminées d’équilibre de 30 à 50 m de haut et de 15 à 20 m de diamètre. Il s’agit de morphologies typiquement phréatiques sans blocs à la base. Ce type de cheminée creusée en régime noyé peut s’observer dans les anciens grands réseaux phréatiques comme ceux qui ont été étudiés par H. Camus [2002] dans le Sud Larzac (France). Cette galerie se termine par une coulée de calcite verticale de 12 m actuellement fossile se jetant dans une galerie de direction perpendiculaire.

Une petite conduite forcée située en rive gauche de la grande galerie sud-est démarre à 60 m en amont de la coulée terminale de calcite. Au bout de 80 m, celle-ci aboutit dans une autre conduite forcée, également sèche de direction SE-NE. 40 m au nord-ouest, la galerie donne accès à une grande salle, par un balcon agrémenté par un alignement de grandes stalagmites, l’ensemble dominant une salle elliptique dont la dimension est estimée à plus de 150 m de long, 100 m de large et 80 m de haut (salle du Balcon).

L’autre branche de la conduite forcée donne accès vers le sud-est à une vaste galerie sableuse se continuant rapidement par une série de salles et de larges galeries ébouleuses. Deux remarquables fontis (plafond sur strate écroulée) sont visibles sur la gauche, donc au nord. Une grande salle (salle du Pilier), d’un diamètre de 100 m au minimum, pourrait jonctionner vers l’ouest avec la première grande salle (salle du Balcon). La salle du Pilier jonctionne vers le nord-est avec la galerie des Fontis et se poursuit par une galerie surbaissée de 15 à 20 m de large à plafond plat

La grande galerie horizontale sableuse (ou galerie de la Coulée) jonctionne rapidement vers le sud-ouest avec la conduite forcée sud-est au niveau de la coulée de calcite verticale. 50 m plus loin, en rive droite, un petit actif disparaît dans une petite conduite forcée (siphon) dominée par une galerie phréatique typique à coupoles. La galerie de la Coulée présente de grandes stalagmites cierges dont la base est recouverte de boue. Une grande cheminée d’équilibre de type phréatique est visible en rive gauche, elle mesure 20 m de diamètre sur 50 m de haut.

En raison de cette physionomie phréatique, on peut émettre l’hypothèse que cette cavité a fonctionné en émergence vauclusienne à une période où l’entrée actuelle se situait à la hauteur du niveau de base. La surrection quaternaire a donc asséché la galerie d’entrée et a modifié l’organisation des écoulements. Par contre, le fond du réseau fonctionne actuellement en régime épinoyé (rôle des crues de mousson). [R. Maire].

"MANGEL, Laurent; FAURE, Nicolas; VEILLEROBE, Vincent; BOTTAZZI, Jean; ZHANG, Shouyue"
Karstologia Mémoires, n° 9 : Voyages en terre chinoise : Chapitre 5
Analyse :
En 2001, l'I.G.C.A.S. et le P.S.C.J.A. ont effectué une reconaissance spéléologique dans 6 des 8 districts de la préfecture de Bijie, au nord du Guizhou, Chine. 20,4 km ont été topographiés dans 22 cavités s'ouvrant dans des karsts très diversifiés étagés de 475 m à 2901 m d'altitude. On évoque notamment la grotte-tunnel active de Jiudongtian, parcourue par une des plus puissantes rivières souterraines connue et le gouffre de Yanzidong dont le puits de 193 m s'ouvrant à 2515 m d'altitude en fait le plus haut gouffre connu dans le Guizhou. (BJ).

4151 caractères - Lu 44 Fois

Chapitre 3

Explorations dans la grotte de Cizhudong

Jean BOTTAZZI 1, Eric SANSON 2.

Introduction.

La grotte de Cizhudong n'est certes pas une de nos trouvailles. Elle a fait l'objet d'une topographie en 1988 par la même équipe sino-japonaise qui avait entamé le réseau de Shuanghe. Sa longueur topographiée était alors de 2 500 m. En 1998, Richard Maire en compagnie d'un club spéléo de Guiyang fait une reconnaissance et en rapporte une description en page 209 et 210 du Karstologia Mémoire n° 9 où il souligne des caractères remarquables de cette grotte, signalant notamment les grandes cheminées d'équilibre.

Les coordonnées de l'entrée en UTM 48R WGS84 sont : est 638275, nord 2994439, altitude 860 m, elle se trouve donc sur le territoire du district de Qianxi. Pour s'y rendre, le plus pratique est d'utiliser la toute récente autoroute qui va de Guiyang à Bijie, de sortir à Liuguang, de naviguer 18 km vers l'aval sur le lac de retenue du Wujiang et de remonter 1 km à pied le long d'un canyon affluent.

En 2004, nous faisons deux journées de topographie dans Cizhudong en reprenant tout depuis l'entrée, seule vraie méthode pour s'y retrouver dans ce labyrinthe. Le développement mesuré est alors de 5 700 m.

En 2005, toujours en fin d'expé, nous faisons une nouvelle séance de topographie amenant le développement à 7 416 m pour une profondeur de -169 m.

L'exploration de Cizhudong est bien loin d'être terminée. Nous estimons à plus d'un kilomètre le total des galeries latérales non topographiées. Pourtant, une seule galerie est identifiée comme offrant une suite prometteuse.

Il est trop tôt pour avancer des hypothèses quant à l'origine de ces énormes galeries phréatiques. Il est également bien difficile de délimiter le potentiel du réseau à explorer car la grotte s'enfonce sous un plateau très étendu dont le seul trias moyen, étage dans lequel la grotte est creusée, représente plus de 30 km2 et s'étend plus de 10 km au sud-ouest. A notre avis, il y a peu de chance que les deux pertes visibles sur la carte à 2 km environ au sud-ouest délimitent l'extrémité du réseau.

En dehors de son intérêt spéléologique, il faut souligner que Cizhudong a été une importante exploitation de nitrate et a, et c'est plus inhabituel, été parcourue par des buffles et des chevaux au-delà de la zone d'exploitation minière.

Cizhudong fera donc l'objet d'autres explorations et d'autres publications et le présent chapitre n'est qu'un simple point d'étape. La description qui va suivre est en même temps le récit de nos trois jours d'exploration.

Lors de l'expédition Guizhou 2005, nous explorons également une résurgence située juste sous le pont de Liuguang, district de Xiuwen, dont l'entrée était accessible à cause du niveau exceptionnellement bas du barrage.

11 août 2004

Nous partons de l'hôtel avec une certaine fébrilité. Ce qui excite le plus notre curiosité ce matin n'est pas tant la grotte elle-même mais bien la façon dont nous allons nous y rendre. Habituellement, le transport en Chine est plutôt une épreuve redoutée qu'un vrai motif d'enthousiasme, mais il était temps de rompre avec cette coutume. Sortis de nos chambres avec nos sacs à dos, nous descendons quelques marches et embarquons dans le gros bateau en fer qui nous attend au bord de la rivière Wujiang. L'air est doux, puis avec l'arrivée du soleil il fait carrément chaud. Nous nous installons sur le pont, les orteils en éventail au ras de l'eau et admirons le paysage qui défile doucement sous nos yeux.

Il n'y a pas de doute, de tous les transports d'approche que nous ayons vécu, cette petite balade gagne la palme d'or de l'agréable et du plaisant. La vallée se resserre rapidement en de superbes gorges. Devant nous, l'émeraude de l'eau est à peine troublée par une bise naissante. Dans les falaises aux strates plissées de mille manières nos yeux scrutent les moindres anfractuosités et tentent d'en déchiffrer les secrets. Gros canyons, chapelets de porches, une tombe harmonieusement disposée sur un pli de la roche... tout est sujet d'étonnement. Lorsque les gorges s'évasent en vallée encaissée, on retrouve les cultures en terrasse et les petits villages accessibles seulement par voie d'eau.

Au détour d'une de ces gorges le moteur de notre salon flottant se met à ralentir, après une petite manoeuvre, nous accostons. La berge est étroite et pentue. Il faut tout de suite partir sur le sentier et attaquer la marche d'approche. Nous montons le raide sentier sous un soleil maintenant accablant pour s'élever plus de 150 m au-dessus du Wujiang. Le sentier s'enfonce alors dans une gorge perpendiculaire très encaissée. Nous avançons ainsi un bon kilomètre à flanc de ravin. Sur notre gauche s'élèvent des falaises de près de 200 m et en contrebas derrière les arbres on devine un canyon d'une centaine de mètres de profondeur. Le chemin finalement se rapproche du fond du canyon et la falaise présente des cirques formés par des petites cascades. Après s'être fourvoyés, nous montons dans le bon cirque qui est en fait bien repérable car il a été récemment planté de conifères. Presque au pied de la cascade s'ouvre l'entrée de Cizhudong.

C'est une petite entrée, partiellement murée et devancée d'une petite terrasse. Elle présente un bon courant d'air mais qui n'a rien d'impressionnant compte tenu de la désormais forte chaleur estivale.

Il est midi passé, l'heure de dîner d'un oeuf, de quelques beignets bien gras et d'une pomme tout en nous préparant pour l'exploration. Il est convenu de ne pas trop traîner, car la navigation sur le fleuve est dangereuse la nuit et le retour à contre-courant peut être plus long que l'aller.

Pascale et Nico attaquent la topographie depuis l'entrée. La galerie de 18 m de large descend en pente douce. Après un second mur de fortification, le plafond s'élève progressivement donnant à la galerie une hauteur de 4,5 m et, à 180 m de l'entrée, Nico dessine sur son carnet un curieux mur en arc de cercle qui soutient un gros tas de cailloux rangés là sans doute pour qu'ils encombrent moins. Au-dessus de ce mur semble partir une petite galerie.

Eric et Aymeric décident d'en attaquer la topographie. Ce conduit latéral part perpendiculairement à la branche principale et prend rapidement les mêmes dimensions et la même pente. Un colimaçon accélère la descente, puis ils rejoignent une nouvelle galerie. Sachant que nous n'avons que deux jours pour se faire une idée de Cizhudong, ils laissent la galerie de droite pour le lendemain et prennent celle de gauche qui tend à prendre une direction opposée à l'axe principal. Le but est de voir s'il est possible de repartir vers le Wujiang et, pourquoi pas, découvrir d'autres entrées dans ses gorges.

Pour les 300 m qui suivent, la galerie est presque horizontale, elle présente une branche secondaire inférieure qui s'en détache puis la rejoint 100 m plus loin. Elle présente quelques concrétions, et deux prolongements latéraux potentiels non reconnus. L'un est un puits remontant de 17 m et l'autre un petit départ ventilé. Eric et Aymeric notent aussi une zone de traitement des nitrates avec ses vestiges habituels.

Après ce tronçon relativement simple, les voilàconfrontés à la hantise du topographe : un labyrinthe. Ils prennent le parti de prendre toutes les branches partant à leur droite. Ce faisant, ils descendent d'une cinquantaine de mètres en zig-zag pour finir dans une petite salle argileuse.

Faisant demi-tour, ils adoptent la même stratégie et topographient systématiquement les galeries à leur droite, espérant ainsi contourner la zone labyrinthique, mais deux cent mètres plus loin, une nouvelle petite salle au sol argileux située 20 m plus haut que la première les arrête. C'est l'heure de faire demi-tour, après 1 350 m de topographie pour 5 heures et demi sous terre.

Nico et Pascale poursuivent la galerie d'entrée et descendent en pente douce sur 300 m environ pour atteindre la profondeur de - 69 m. Là, une petite galerie part en contrebas sur la gauche. Sous l'argile glissante, on repère les restes d'anciens bassins de traitement du nitrate. Pour l'heure, le but est de topographier au plus évident pour bien rendre compte de l'étendue du réseau. Après une petite remontée, la galerie principale se poursuit sur 350 m de façon quasiment horizontale. Elle s'oriente au sud-ouest, sa largeur moyenne est maintenant de 15 m et sa hauteur dépasse 5 m. Au terme de cette ligne droite au sol boueux, après une grande cheminée d'équilibre et deux grandes colonnes de 19 m de haut, la grande galerie oblique plein ouest et se pare maintenant de gours et de concrétions.

Nos topographes arrivent ensuite à un balcon orné d'une grosse méduse blanche au-dessus d'un puits qu'ils estiment à une quinzaine de mètres. Ils poursuivent en remontant une longue coulée stalagmitique qui les fait monter de 64 m en 260 m nord-ouest. Cette branche est définitivement condamnée par la calcite.

Rebroussant chemin vers la sortie, ils topographient une petite galerie latérale sur la droite à mi-chemin entre le balcon et les grandes colonnes. Ils laissent deux départs d'encore plus petites dimensions. Pour eux aussi, il est maintenant temps de retrouver la sortie avec 2 031 m de relevés topographiques dans le carnet.

Le reste du groupe se divise rapidement en deux, une équipe photo et une équipe visite. Il est intéressant de noter que pendant cinq heures, chacune de ces équipes a suivi son propre chemin sans jamais rencontrer les autres.

Tout le monde se retrouve donc à la sortie et dans les délais prévus. Nous hâtons le pas sur le chemin malgré la chaleur. Nous arrivons finalement au Wujiang, plus tôt que prévu et trempés de sueur. Le bateau n'est pas encore là, tant mieux, nous en profitons pour nous offrir le plaisir d'une baignade. Quand le bateau arrive, nous embarquons rapidement. Nous arrivons finalement à l'hôtel à la nuit tombante.

12 août 2004

Nous avons maintenant nos marques et un premier aperçu de la topographie de la grotte. En recoupant les informations collectées par chaque équipe, nous décidons de former à nouveau deux groupes.

Aymeric et Eric, avec Pascale, retournent dans le réseau qu'ils ont topographié la veille. Ils explorent quelques unes des branches non vues, notamment la galerie laissée à droite après le colimaçon, qui rejoint en moins de 200 m la galerie principale. Ils renoncent toutefois à topographier intégralement le labyrinthe, nommé L'échiquier, qui ressemble plus à un réseau minier qu'à une grotte.

Ils consacrent plutôt du temps à la photographie, certaines de ces galeries étant superbement ornées de floraisons de gypse.

Jean et Nico vont tenter de suivre l'itinéraire repéré par Jean la veille et menant à la salle des Sabots. Ils partent donc dans la galerie en contrebas des bassins boueux à la cote -69 m. Ils laissent deux départs sur la gauche et suivent un bref tronçon horizontal qui se divise à nouveau. Ils topographient un petit labyrinthe pour finalement revenir parallèlement à leur cheminement dans une grande galerie ébouleuse. Tous ces détours pouvaient sans doute être évités car ils retrouvent une galerie remontant sur la gauche tout près de leur point de départ. Faute de temps, et par soucis de ne pas se perdre dans ces paysages tous semblables, personne ne vérifiera cette connection pourtant évidente sur la topo.

La suite est à peine moins compliquée, elle est dictée par la logique suivante : chercher à étendre la topo vers le sud-est, dans le sens du pendage. On laisse donc une première grande et belle galerie horizontale partant nord-est, on néglige une salle de plus de 50 m de large au sud-ouest, on abandonne un second boulevard nord-est malgré son courant d'air accueillant et on descend ainsi, en empruntant à chaque fois des galeries secondaires, jusqu'à la salle des Sabots.

Cette salle est ainsi nommée car son sol argileux a conservé l'empreinte de sabots d'équidés et de bovins dont la présence en ces lieux laisse perplexe. Nous pensons tout d'abord à des bêtes utilisées pour le travail minier mais ses animaux sont plutôt utilisés pour tirer que pour porter et on ne voit nulle trace de chariot. Parquer des bêtes en ce lieu serait aussi une idée bien saugrenue car il faudrait leur apporter du fourrage. Enfin, les travaux miniers ne semblent pas être allés jusqu'à cette salle ni au-delà.

Faute de galerie poursuivant dans le pendage, Nico et Jean décident de poursuivre la topo vers le sud-ouest, abandonnant la grande galerie nord-est par laquelle ils pensent que l'autre équipe topo pourrait arriver. Ce faisant, ils passent dans la salle une belle barrière d'imposantes stalagmites et découvrent que la salle se prolonge encore 150 m au-delà ; sa largeur moyenne est de 50 m. Ignorant un gros départ sur leur droite masqué par un effondrement de voûte, ils poursuivent dans une galerie dont le plafond orné de fleurs de gypse s'abaisse progressivement. Il leur faut progresser quelques dizaines de mètres à quatre pattes avant de s'échapper par la droite et retrouver un peu plus d'espace. Délaissant successivement deux départs à droite “pas la bonne direction” et un à gauche “ça repart en arrière”, ils se trouvent contraints de continuer vers l'ouest et arrivent ainsi dans une galerie beaucoup plus grande que tout ce qu'ils avaient vu précédemment dans cette grotte.

Dans ces moments là, quand on est deux petits spéléos dans une galerie de 40 m de large et 25 m de haut et que sur le côté monte un éboulis dans un passage de 90 m de large et 50 m de haut, hé bien on hésite. On regarde l'heure, pèse le pour et le contre, puis cédant à la curiosité, on monte voir ce qui se passe là-haut. Mais tant qu'à faire d'aller voir, autant topographier. Il n'y a pas deux façons d'aborder les grands volumes. Nico et Jean se plient au bon usage et topographient consciencieusement en restant à une distance raisonnable, 20 à 30 m, de la paroi de gauche, quitte à parfois ignorer ce qui se passe là-bas, à droite, derrière le noir. Ils montent ainsi un éboulis de 30 m, avancent d'une centaine de mètres sur un amoncellement de blocs, puis redescendent jusqu'à retrouver ce qu'ils estiment à raison être la galerie principale. Pas question pour autant de filer dans cette galerie, il faut remonter dans la salle, suivant toujours la paroi de gauche. Après un petit col, l'éboulis de gros blocs redescend à nouveau en un troisième point dans la même galerie. Même motif, même punition, le carnet topo réclame un complément d'information : à quoi ressemble la partie nord de la salle ?

Jean et Nico remontent donc une troisième fois, soulagés et déçus que la paroi qu'ils suivent revienne en arrière, délimitant une salle de 250 m de long par 150 m de large dont la hauteur moyenne dépasse les 30 m avec un point à 80 m de haut. Longer la paroi nord est à la fois plus long, plus varié et plus agréable. Les blocs au sol sont moins nombreux et on rencontre beaucoup de concrétions dont une monumentale colonne de 20 m de haut. Cette salle correspond sans doute aux deux salles mentionnées par Richard Maire dans Karstologia Mémoires N°9 page 210, il y serait arrivé par un petit départ au nord qui correspondrait au petit passage entrevu la veille par Nico et Pascale en fin de journée.

Une fois le bouclage de la salle terminé, il ne reste plus qu'à prendre le chemin de la sortie en ouvrant bien l'oeil pour ne pas perdre trop de temps à s'égarer dans les dédales.

La journée se terminera selon le même protocole que la veille : suée, baignade et douce remontée en bateau, admirant inlassablement et avec nostalgie le doux défilement du paysage.

4 avril 2005

Il n'était pas possible de ne pas revenir poursuivre une telle grotte. En fin d'expé, nous revoici donc à Liuguang. Mais une surprise de taille nous attendait : le niveau du lac a baissé de 30 m ! Cette facétie s'explique par un été très sec, un hiver plutôt froid entraînant une forte demande en électricité et la gestion de la houille blanche qui place ce barrage dans les premiers contributeurs du Guizhou. Les gros salons flottants en fer sont pour la plupart sur les bancs de limons perchés au-dessus du fleuve et le lac paisible a fait place à une eau plus vive. Ce ne sera pas sans conséquence, car quelques kilomètres en aval, un rapide infranchissable interdit toute navigation.

Nous partons donc le matin sur un des bateaux restés en service pour traverser les premières gorges, et accostons juste avant le rapide. Effectivement, il valait mieux ne rien tenter de ce côté-là ! Marchant sur la berge, nous montons à un village, puis redescendons en aval où trois barques nous attendent.

Il s'agit de barques en bois dont la stabilité doit être suffisante car elles sont propulsées par un rameur debout maniant deux grandes rames. Le courant aidant, la descente n'est pas trop désagréable si ce n'est qu'on n'ose pas trop bouger. Arrivé à destination, il est amusant de s'imaginer, l'été dernier, nageant 30 m au-dessus de nos têtes ! La marche sera un peu plus longue, mais la chaleur n'étant pas là, au moins, nous ne transpirerons pas trop.

Nous entrons tous ensemble dans la grotte. Notre premier but est de descendre le plus aval possible dans le réseau, espérant même que la baisse du Wujiang soit une opportunité pour atteindre des lieux habituellement noyés. Nos objectifs sont donc les galeries nord-est, se rapprochant du Wujiang. Personne n'ayant le coeur de s'affronter au labyrinthe de L'échiquier, nous formons deux équipes se répartissant dans les derniers départs laissés en 2004 sur le chemin de la salle des Sabots.

Olivier, Carlos et Li Mingsong s'engagent dans la galerie ventilée, celle qui précède la salle des sabots. Ils n'ont pas fait 100 m qu'ils sont rejoint par Robert, Jean et Wang Li, qui avaient opté pour le départ suivant, dans un évasement ébouleux. La galerie qui suit est large de quinze mètres et haute de cinq en moyenne, on y trouve des grands gours fossiles et quelques grandes stalagmites. Un sentier la parcourt. Il semble qu'un ruisselet la traverse également en saison pluvieuse. Au bout de 600 m, les sédiments se font humides. Le plafond s'abaisse et il faut avancer à quatre pattes dans une boue très glissante. Le plafond se relève, s'abaisse à nouveau, puis se relève une dernière fois pour une ultime salle de décantation très glissante avec sur le bord une dernière cheminée d'équilibre. Nous sommes au point bas du trou, à - 169 m.

Deux cent mètres avant cette zone boueuse, Olivier avait repéré un balcon en hauteur sur la gauche de la galerie. L'équipe topo se remet au travail dans une galerie atteignant une trentaine de mètres de haut et parfois plus de 20 m de large. Malheureusement, en dehors de quelques départs étroits, labyrinthiques ou inaccessibles, elle ramène inexorablement à la troisième branche pressentie pour nous conduire au Wujiang.

Une fois ce bouclage topo fait, Olivier, Carlos et Li Mingsong vont tenter de retrouver l'autre équipe. Après s'être perdus à n'en plus trop savoir comment ressortir, ils finiront heureusement par les rejoindre.

Robert, Jean et Wang Li, une fois terminée la topo de l'aval Tas de Boue, filent directement à la salle Pour Voir topographiée l'été dernier. Ils rejoignent en route Li Po et quelques chinois qui sont arrivés par un autre chemin. Au lieu de monter dans la salle, ils prolongent la topo de la galerie principale et retrouvent sans surprise les deux cairns correspondant aux deux jonctions avec la salle. La suite est une belle galerie horizontale au sol argileux sillonné par le lit d'un petit actif temporaire. Deux cent mètres plein ouest sont vite parcourus. On arrive alors sous le balcon correspondant au puits de quinze mètres vu en 2004 par Nico et Pascale. Au-delà, il y a un petit pas à franchir pour descendre dans une salle de décantation. Une galerie inexplorée la prolonge en remontant à travers des blocs, l'équipe topo préfère poursuivre la galerie horizontale, fort avenante avec son sol argileux plat, sa largeur de 20 m et sa hauteur de 25 m.

Derrière un bosquet de stalagmites, un petit départ sur la droite a été négligé, il retrouve sans doute le conduit principal à l'occasion d'un élargissement occupé par un éboulis. L'heure se fait tardive et il est temps de faire demi-tour. La galerie se séparant en deux conduits égaux donne une bonne raison de placer un dernier point topo et de faire un gros cairn. Jean et Robert font une courte reconnaissance dans la branche inférieure où un pressentiment les appelle. A 50 m à peine, ils butent sur un puits de 20 m surplombant un gros volume noir au fond duquel on distingue le murmure d'un petit écoulement. Voilà un terminus bien motivant !

En chemin vers la sortie, au pied de la salle Pour Voir, les deux équipes se rejoignent. Tout le monde est là ? Tant mieux. A la salle des Sabots, tout le monde suit Li Po dans son itinéraire d'aller qui s'avère être plus court.

Dehors, le retour commence comme d'habitude en se pressant vers le Wujiang où les barques attendent. Très vite, on se rend compte que le retour posera problème. Les barques avancent très lentement. Le plus jeune rameur, qui à l'aller caracolait en tête, s'avère beaucoup moins efficace à contre-courant. Le paysage est toujours aussi beau, mais il avance tellement lentement que certains se laissent aller à une petite sieste. Robert, qui ne tient pas en place, se fait débarquer et avance sur les berges. Malgré les détours que les obstacles naturels lui imposent, il déleste ainsi sa barque lorsqu'il y a une berge. Au crépuscule, cette situation qui nous a d'abord amusé, puis préoccupé, commence à nous inquiéter, d'autant que nous en sommes à ne plus avancer du tout ! Nos rameurs n'ont en rien molli dans leur ardeur malgré deux heures de travail forcé, mais le courant est beaucoup plus fort sur la fin du parcours. Nous débarquons dès qu'il est possible de poursuivre à pied.

Nous voici sur la rive et il fait nuit. Nous savons déjà que le bateau de fer ne nous attend plus, mais Li Po a prévu un plan B. Nous partons en ordre dispersé à la recherche d'un chemin. Petit à petit, nous nous regroupons sur un même sentier qui n'a rien à voir avec celui qui nous avons utilisé au matin, mais c'est en fait bien normal car nous n'allons pas au même endroit. Nous finissons par arriver à un village où notre bus nous attend pour nous ramener à l'hôtel.

Malgré les perspectives d'explorations intéressantes, ces difficultés de transport nous font renoncer à poursuivre les explorations dans Cizhudong pour cette année.

"BOTTAZZI, Jean; SANSON, Eric"
Spelunca Mémoires, n° 30 : Voyages en terre chinoise tome 2 : Chapitre 3
Analyse :
Sur le district de Qianxi (Guizhou, Chine), la grotte de Cizhudong avait été explorée sur 2,5 km par une équipe sino-japonaise, son caractère spéléo-génétique remarquable avait été soulignée par Richard Maire (Karstologia Mémoire n° 9). Nous relatons ici trois jours d'exploration en 2004 et 2005 qui ont amené le développement de cette grande et belle grotte à 7,4 km. Cizhudong a été une importante exploitation de nitrate et a été parcourue par des buffles et des chevaux au-delà de la zone minière. En 2005, profitant du niveau exceptionnellement bas du barrage du Wujiang nous avons aussi exploré une résurgence située juste sous le pont de Liuguang (district de Xiuwen). (Author, BJ).

23122 caractères - Lu 44 Fois

L’exploration de la grotte de Cizhudong -district de Qianxi, Guizhou- dont les débuts sont relatés dans le tome 2 de Voyages en terre chinoise, Spelunca Mémoires N°30 2006 p.73 à 82, est pour ainsi dire terminée à l’issue de l’expédition Guizhou 007. Il reste en effet quelques prolongements inexplorés, mais il semble bien s’agir de galeries d’un intérêt mineur qui n’apporteront pas grand-chose à la compréhension du réseau. Faute d’avoir rencontré une rivière conséquente qui aurait évacué sédiments et concrétionnement, Cizhudong ne parcourt donc qu’une petite partie du plateau de plus de 30 km2 s’étirant sur 10 km au sud-ouest. Le développement topographié, actuellement de 10557m pour une profondeur de 169m, a peu de chance de s’étendre considérablement à l’avenir.

Cette cavité doit faire dorénavant l’objet de mesure de protection. En effet, les galeries dernièrement découvertes sont riches en concrétions et nous y avons relevé les premières traces de pillage. Tout cela a été rapporté aux autorités de Qianxi qui ont pris conscience de l’importance de préserver leur patrimoine. Mais nous ne savons pas précisément quelles actions ont été engagées. Il faut dire que l’entrée de la cavité est plus difficile d’accès depuis Qianxi qu’elle ne l’est par les gorges du Wujiang où il suffit, après 18 km de navigation, de remonter à pied sur 1 km et quelques centaines de mètres de dénivelé.

En suivant le cours du Wujiang pour se rendre à Cizhudong, nous n’avons pas résisté à la tentation d’explorer quelques entrées situées de part et d’autre de la belle et puissante résurgence de Baishuidong (Karstologia Mémoires N°9 2004 p.162). Deux d’ entre elles ont fait l’objet d’une topographie, totalisant 195 m.

1. Cizhudong

Les nouvelles galeries topographiées sont au nombre de trois, auxquelles il faut ajouter un puits.

a. L’accès à la salle pour voir

La première est tout simplement l’itinéraire le plus direct pour se rendre à la “salle pour voir”. Depuis l’entrée, en bas de la descente, après le point d’eau, on s’enfonce dans un labyrinthe caillouteux. Au lieux de continuer à descendre, il faut plutôt partir sud-ouest à l’horizontale. On arrive ainsi dans une galerie individualisée d’une centaine de mètres, au sol jonché de pierres et qui aboutit directement dans la “salle pour voir”.

b. Bouclage vers la salle des sabots

D’autres bouclages internes ont été réalisés. Dans la “salle pour voir”, depuis l’accès décrit précédemment, en descendant tout en longeant la paroi est, on trouve le départ d’une galerie partiellement masquée par les éboulis mais annoncée par quelques stalagmites. Après un cheminement d’une cinquantaine de mètres à flanc d’éboulis, on arrive à une bifurcation. La branche de droite, au sol plat, argileux, est d’un parcours agréable et arrive rapidement à un ressaut dû à un gros bloc effondré remontant vers l’extrémité sud de la “salle des sabots”. La branche de gauche est une galerie atteignant 30m de large au sol en général encombré d’éboulis. Elle est parallèle à la “salle des sabots” et rejoint l’itinéraire que nous utilisions en 2005. c. La galerie d’en-dessous

Lorsque l’on passe de la “salle des sabots” à la “salle pour voir” par l’ancien itinéraire, c’est-à-dire en restant à l’est du grand labyrinthe que constituent les galeries de Cizhudong et donc dans les passages les moins élevés en altitude du fait d’un léger pendage, on franchit un laminoir au plafond orné de fleurs de gypse. On trouve ensuite sur la gauche deux petites galeries basses. Ce sont les accès à la “galerie d’en-dessous”.

Il faut se baisser un peu dès le début, ce qui donne le ton du réseau dont on aborde l’exploration. La galerie est tout d’abord sèche et son sol est argileux. Elle n’excède pas 3m de haut et présente quelques passages où il faut pratiquement ramper.

Après un coude, on remonte un petit peu sur des coulées de calcite “mondmilcheuses” et sèches. On passe alors une succession de grands gours asséchés dont certains forment des ressauts.

Un nouveau coude bien marqué apporte un autre changement. En effet, à partir de ce point, on suit vers l’amont le lit d’un petit ruisseau temporaire, l’aval se perdant dans un boyau impénétrable.

Notre galerie qui serpentait vers l’ouest, chemine maintenant plutôt vers le nord. Une première laisse d’eau se laisse facilement contourner, mais la seconde pose un vrai problème de progression : elle occupe toute la largeur de la galerie, ses rives sont boueuses, très glissantes et en dévers; de plus, un ressaut glissant doit être escaladé pour achever la traversée.

Après ce passage, il faut laisser deux galeries sur la droite. La première bute sur un ressauts au-dessus d’une grande laisse d’eau et la seconde arrive en bas de ce ressaut. La seule suite praticable est donc sur la gauche. Après un nouveau gour sec, il faut ramper sur quelques mètres et continuer à quatre pattes jusqu’au prochain carrefour. Sur la droite, une courte galerie non topographiée revient vers la grande laisse d’eau précédente. La suite est donc à gauche, cachée derrière des gros blocs.

Nous n’avons poursuivi que quelques mètres faute de temps. C’est une galerie accidentée, creusée en écoulement libre puis obstruée de gours qui ont ensuite été perforés par un nouvel épisode de régime torrentiel. Le filet d’eau qui la parcourt à l’étiage produit une belle cristallisation dans les laisses d’eau. Un courant d’air est sensible. Cependant, nous ne pensons pas que la poursuite de cette exploration soit bien prometteuse car il semble qu’elle se dirige tout simplement vers le “puits-salle”. [Jean Bottazzi]

d. Le puits-salle

Pour le trouver, il faut traverser la “salle pour voir” vers l’ouest et, après deux grandes galeries au sol plat séparées par un ressaut, prendre la galerie à gauche d’un grand éboulis.

Un puits d’une quinzaine de mètres permet de prendre pied au sommet de cette vaste salle presque circulaire. Le sol constitué en grande majorité d’argile, descend en pente douce jusqu’à un point bas où se perd l’actif au travers d’un chaos de blocs, réduisant à néant tout espoir d’explorer un aval. L’actif a trois origines au débit sensiblement équivalent : un premier ruisselet très rapidement impénétrable semble provenir du drainage inférieur de la galerie fossile par laquelle nous arrivons. Il forme ensuite dans la salle une belle cascade de gours jusqu’à la perte. Dans la partie basse de la salle, on retrouve deux arrivées différentes en plafond, toute deux sont totalement impénétrables.

On notera que la partie basse de la salle est décorée de nombreuses concrétions massives recouvertes d’une pellicule d’argile, ce qui peut laisser supposer des mises en charge temporaires de cette zone. [Bruno Hugon]

e. La caverne d’Ali-Baba

Avant d’arriver au puits-salle, le grand éboulis monte sur la droite et, après un point haut, permet de revenir en balcon au-dessus du “puits-salle” dans un environnement de grandes stalagmites.

Cependant, sur la droite, un petit actif trahit la présence d’un autre passage masqué par un grand dôme de calcite que l’on escalade par la droite. La suite est un peu basse de plafond, on retrouve l’amont du petit actif qui tombe d’une fissure infranchissable, puis on redescend sur une escalier de calcite dans la “caverne d’Ali-Baba”. Les trésors cachés ici sont d’une valeur inestimable. Les hautes colonnes de calcite dont les parois évoquent les circonvolutions des pommes de pin occupent tout le champ de vision. Des petits gours d’eau bleu-vert joliment cristallisés ajoutent à la magnificence de ces lieux. Ce décor merveilleux, exceptionnel, occupe sur une cinquantaine de mètres toute la largeur de la galerie.

Une fois cette forêt de stalagmites traversée, on évolue dans une grande galerie où les concrétions vont en se raréfiant. C’est après un petit cran de descente que l’on retrouve ce paysage typique de grand conduit creusé en régime phréatique, au sol entièrement recouvert d’argile de décantation dans laquelle serpente le large chenal d’un actif temporaire. Sans surprise, ce dernier s’enfonce entres des dunes de boue jusqu’à un colmatage presque total. Mais l’amont est là, large, pas toujours bien haut de plafond mais d’un parcours très confortable. Sur les bords, les effondrements de la voûte ont laissé quelques éboulis. Le plafond s’abaisse et il faut se courber pour passer. On franchit quelques grands gours vides. Sur la gauche, deux petites galeries concrétionnées donnent accès à une diffluence de l’actif temporaire, mais une fois de plus, cet aval est trop étroit pour être poursuivi. L’amont vaut à peine mieux. En effet, il provient d’un laminoir où il faudrait ramper sur des gours peu profonds mais aux parois épaisses pour avancer. Une faille sur la droite permet d’atteindre un fond de fracture entièrement bouché et défendu par une escalade. C’est l’extrémité ouest du réseau. Une autre fracture semblable n’a pas été inspectée.

La caverne d’Ali-Baba connaît ses voleurs, espérons qu’ils ne soient pas quarante. En effet, dans la forêt de stalagmites, de belles branches de calcite ont déjà été prélevées. Mais les voleurs s’intéressent également à de superbes excentriques cristallines. Sans doute en attendant de revenir avec des emballages appropriés, ils s’étaient contentés de laisser leur butin planté dans l’argile ou entassé dans un coin de galerie. Ce vandalisme en était à son début lors de notre visite, c’est ce qui nous a poussé à signaler au gouvernement de Qianxi l’importance qu’il y a à protéger cette cavité présentant réellement des concrétionnements magnifiques. [Jean Bottazzi]

BOTTAZZI, Jean; BARBARY, Jean-Pierre; HUGON, Bruno (2011)
Spelunca Mémoires, n° 35 (2011) : 306 p. 300 photos, 135 topos, 14 cartes (ISBN 978-2-900894-18-7)
Voyages en terre chinoise tome 3 : Expéditions spéléologiques franco-chinoises du P.S.C.J.A. de 2006 à 2010.

Analyse :
Les résultats traités dans cet ouvrage rendent compte des travaux effectués au cours de six expéditions du P.S.C.J.A., toutes agréées par la Fédération Française de Spéléologie, s’étant déroulées de 2006 à 2010, ainsi que d’explorations réalisées sur la même période en marge de ces expéditions. Ce sont en tout plus de 186 km de grottes inédites, principalement situées dans la province du Guizhou. 278 cavités sont citées, dont 253 le sont pour la première fois. Après quelques clefs de lecture et le résumé des expéditions ayant permis toutes ces découvertes, les résultats de ces expéditions sont présentées en 11 chapitres. (JB).

10108 caractères - Lu 88 Fois

Bibliographie 5



Aut. Var.(1992) : Guizhou China '91 Expedition Report (1988-1991).
95 pp., en japonnais, sommaire anglais, 16 cartes et figures., 25 topos plan et coupe, 59 phot n&b, 5 photo couleurs.

Source : gkc_ JPB

"BOTTAZZI, Jean; LI, Po; FAURE, Nicolas; SANSON, Eric; BOUGNOL, Aymeric; HE, Wei; ZHU, Wenxiao"
Spelunca Mémoires, n° 30 : Voyages en terre chinoise tome 2 : Chapitre 1
Le réseau de Shuanghe se trouve sur le district de Suiyang (Guizhou, Chine). Il se développe dans les dolomies d'un plateau de 78 km2 et de 700 à 1700m d'altitude. 100 entrées y sont inventoriées dont 64 topographiées. La complexe réseau de Shuanghe, 85 km, possède 27 entrées et trois rivières principales. Les paramètres lithologiques, structurels et hydrologiques, et spécialement le niveau de gypse inclu dans la stratification, déterminent le développement de ces grottes dont la formation peut être décomposée en quatre phases. Nous présentons ici la description du massif, l’inventaire des cavités, une approche des facteurs génétiques et les résultats des expéditions 2004 et 2005. (Author, BJ).
Source :

BOTTAZZI, Jean; BARBARY, Jean-Pierre; HUGON, Bruno (2011)
Spelunca Mémoires, n° 35 (2011) : 306 p. 300 photos, 135 topos, 14 cartes (ISBN 978-2-900894-18-7)
Voyages en terre chinoise tome 3 : Expéditions spéléologiques franco-chinoises du P.S.C.J.A. de 2006 à 2010.

Les résultats traités dans cet ouvrage rendent compte des travaux effectués au cours de six expéditions du P.S.C.J.A., toutes agréées par la Fédération Française de Spéléologie, s’étant déroulées de 2006 à 2010, ainsi que d’explorations réalisées sur la même période en marge de ces expéditions. Ce sont en tout plus de 186 km de grottes inédites, principalement situées dans la province du Guizhou. 278 cavités sont citées, dont 253 le sont pour la première fois. Après quelques clefs de lecture et le résumé des expéditions ayant permis toutes ces découvertes, les résultats de ces expéditions sont présentées en 11 chapitres. (JB).
Source :

"BOTTAZZI, Jean; SANSON, Eric"
Spelunca Mémoires, n° 30 : Voyages en terre chinoise tome 2 : Chapitre 3
Sur le district de Qianxi (Guizhou, Chine), la grotte de Cizhudong avait été explorée sur 2,5 km par une équipe sino-japonaise, son caractère spéléo-génétique remarquable avait été soulignée par Richard Maire (Karstologia Mémoire n° 9). Nous relatons ici trois jours d'exploration en 2004 et 2005 qui ont amené le développement de cette grande et belle grotte à 7,4 km. Cizhudong a été une importante exploitation de nitrate et a été parcourue par des buffles et des chevaux au-delà de la zone minière. En 2005, profitant du niveau exceptionnellement bas du barrage du Wujiang nous avons aussi exploré une résurgence située juste sous le pont de Liuguang (district de Xiuwen). (Author, BJ).
Source :

"MANGEL, Laurent; FAURE, Nicolas; VEILLEROBE, Vincent; BOTTAZZI, Jean; ZHANG, Shouyue"
Karstologia Mémoires, n° 9 : Voyages en terre chinoise : Chapitre 5
En 2001, l'I.G.C.A.S. et le P.S.C.J.A. ont effectué une reconaissance spéléologique dans 6 des 8 districts de la préfecture de Bijie, au nord du Guizhou, Chine. 20,4 km ont été topographiés dans 22 cavités s'ouvrant dans des karsts très diversifiés étagés de 475 m à 2901 m d'altitude. On évoque notamment la grotte-tunnel active de Jiudongtian, parcourue par une des plus puissantes rivières souterraines connue et le gouffre de Yanzidong dont le puits de 193 m s'ouvrant à 2515 m d'altitude en fait le plus haut gouffre connu dans le Guizhou. (BJ).
Source :


Images 69



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Topographie 1



topographie Cizhudong 刺猪洞
Source : Gkc

Expédition 4


Cette grotte a été identifiée ou explorée au minimum par cette (ces) expédition (s) :




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