dong Liangfengdong - 凉风洞

Détail


Nom de la grotte : Liangfengdong - 凉风洞
Autres noms : Grotte du vent frais
Province, Préfecture, District :
Guizhou 贵州省, Qiannan 黔南, Pingtang 平塘
Latitude Nord - Longitude Est :
25.62452603 - 106.7454182
Altitude (m) : 834
Développement (m) : 16 593
Profondeur (m) : 157
Profondeur - / + (m) : 129 / 28
Volume (m3) :
Géologie : Permien
3Entrée : Fengdong 风洞, Liangfengdong 凉风洞, Liangfengdong (Nord) 凉风洞,

Carte



Description 2



Au pied de la falaise, on trouve trois porches présentant tous un courant d’air bien marqué. C’est celui du milieu, qui convient le mieux pour explorer Liangfengdong.

Du porche de gauche, on retiendra qu’il donne accès à un puits non descendu et qu’il ne peut pas rejoindre le réseau principal sans disposer d’une corde.

Le porche de droite, donne accès à une discrète quatrième entrée. La galerie principale descend avec un premier départ à droite en puits, un second départ à droite, très gros, situé juste après un coude à gauche et un départ descendant à droite vers le réseau inférieur. Elle finit par remonter jusqu’à un carrefour, à 40 m de l’entrée du milieu.

Le réseau inférieur cité précédemment débute par une descente avec en bas un petit conduit vertical ventilé qui capte les écoulements en période active. On remonte alors une pente argileuse sur 20 m pour atteindre la suite qui est une galerie basse au sol encombré de blocs. En face, un petit conduit descend d’un niveau par une verticale. En poursuivant la galerie principale on arrive à un nouveau carrefour. À gauche, deux ressauts de 5m mènent au niveau inférieur. La galerie principale part en face, à droite une galerie basse conduit à un passage étroit entre les blocs, passage qui revient en haut de la pente argileuse précédente. Une remontée conduit à un puits qui débouche aussi au même endroit. En bas des deux ressauts de 5m, plusieurs puits n’ont pas été explorés, de même qu’une escalade facile sur une coulée de calcite qui permettrait d’atteindre un beau départ. En revenant à la galerie principale, on arrive dans le fond d’une belle marmite, une escalade de 3 m nous mène en haut d’un P15. En bas de celui-ci, l’aval descend sur la gauche, on s’arrête vite dans une trémie bien ventilée qui reste à fouiller sérieusement pour trouver une suite possible. À droite, une petite remontée mène sur un puits-faille à descendre. La profondeur atteinte est de - 69 m.

Par l’entrée du milieu, en descendant tout droit, on voit sur la droite une galerie descendante de grande taille, mais une corde serait nécessaire pour poursuivre au-delà d’un passage raide et glissant. En poursuivant au nord, on trouve une large galerie se terminant sur colmatage de calcite à la cote -6.

En reprenant le cheminement principal vers l’ouest et non au nord, on bifurque à gauche par une remontée donnant sur une première salle. On la traverse en remontant légèrement. Elle est alors barrée par une large remonté sur la gauche, mais un passage nommé “le col” fait obstacle pour accéder à une deuxième salle ébouleuse tout aussi grande mais bien plus déclive. Il s’agit d’une désescalade en vire pas très stable. Depuis ce col, en longeant la paroi de gauche on accède à la grande galerie fossile qui est sans nul doute la continuation principale du réseau. En longeant au contraire la paroi de droite, on accède à une galerie méandriforme parcourue par un cours d’eau temporaire. De nombreux départs, principalement sur la droite, sont à explorer. La galerie se dirige vers le nord-ouest puis, après un diverticule donnant sur un P11, descend doucement au nord. [Florence Guillot, Jean Bottazzi, Guillaume Barbier]

Après le passage d’un point haut sur une coulée stalagmitique, la galerie change de direction et s’oriente vers le sud-ouest.

Ce conduit descendant et découpé par des formes de gours bien marqués. Au bout de 30 m on atteint une intersection à trois départs : une galerie remontante vers le nord (non explorée), un puits d’une dizaine de mètres qui peut se désescalader et la suite “logique”, même orientation et même pente que la galerie précédente.

On continue par cette voie pour arriver à une petite zone labyrinthique où plusieurs cheminements sont possibles et de nouveaux départs restent inexplorés. La suite choisie est la galerie la plus vaste. Celle-ci devient horizontale et recouverte d’un couche de boue glissante, elle devient également de plus en plus large. L’intersection suivante est marquée par un joli pilier stalagmitique. Vers la gauche, on s’oriente sur une zone de vasques qui occupent la largeur de la galerie et sont habitées par de petits poissons blancs. Cote -69.

Vers la droite, la galerie se poursuit jusqu’à une nouvelle intersection qui rejoint elle aussi la galerie des poissons blancs. En continuant toujours vers le sud-ouest, au bout de 150 m de parcours aisé, on bute sur un large puits de 15 à 20 m. Celui-ci n’a pas été descendu, en passant en vire sur la gauche (une corde est nécessaire) et en remontant un ressaut de 2 m, on trouve un laminoir assez haut (0,8 m) avec un fort courant d’air.

Au bout de quelques mètres on débouche dans une grande galerie : la galerie 117 (nom donné par la visée de 117 m effectuée pendant la topographie).

Cette large galerie peut être remontée vers la droite sur un peu moins de 100 m, jusqu’à la cote -42. Elle est tapissée d’une couche d’argile extrêmement glissante qui a inspiré son nom : galerie “Slide”. Vers la gauche, elle est proprement lavée. Une trentaine de mètres plus loin à nouveau sur la gauche un talus de gravier dissimule le départ d’une galerie basse d’abord puis de taille respectable par la suite. Cette partie, la galerie des pierres pelées, doit son nom aux fines croûtes que fait l’argile sur les blocs polis qui encombrent le passage. Plus loin dans ce conduit, un passage remontant côté droit permet d’atteindre un ressaut qui s’escalade facilement. Cela permet de retrouver une galerie supérieure qui permet d’un côté de retrouver la galerie 117 en balcon (P13) de l’autre de rejoindre rapidement par un P3 la galerie des pierres pelées. En progressant toujours dans celle-ci, on atteint une zone sablonneuse où se trouve un départ bas sans courant d’air et non exploré. En continuant, on remonte légèrement vers une zone à plusieurs étages, mais redonnant systématiquement dans la même galerie, puis redescendant vers une petite vasque. Nous sommes à la cote -98.

La suite, sur 50 m, change de profil : plus étroite et haute, en forme de méandre et rendue pénible par un passage délicat sur un énorme bloc, qui cependant permet de passer au-dessus d’un gours profond. Une fois cet obstacle franchi, on retrouve une galerie spacieuse où de nombreux départs restent à explorer, notamment une petite galerie sur la gauche lorsqu’on arrive. Plus loin sur la droite on trouve une conduite forcée, un départ à 20 m de haut à la verticale d’une sorte de perte obstruée par des blocs.

À l’opposé de ces départs, on remonte un éboulis instable de plus en plus raide. On est très proche des grands volumes situés à proximité des entrées de la caverne. Enfin vers l’est, face à nous lorsqu’on arrive dans cette partie, la galerie mène au pied d’escalades. C’est sur ces derniers points d’interrogation que se trouve la plus grande partie du courant d’air.

Lorsqu’on revient à la galerie 117 et que l’on poursuit au sud-ouest, il y a deux possibilités de continuation, la première en remontant une coulée de calcite, on arrive à la base d’un puits de 40 m qui doit se remonter assez facilement. À cet endroit, le courant d’air qui arrive est particulièrement net et des explorations ultérieures ont livré un accès au sommet de ce puits.

La seconde possibilité consiste à partir vers le bas, à droite une fois au bout de la galerie 117. Plusieurs points d’interrogation subsistent : deux puits de 8 et 10 m environ sont à descendre et deux départs de galeries restent à explorer. La profondeur est ici de -96 m.

[Pascal Orchampt]

Reprenons notre cheminement dans la galerie fossile au sud-ouest de la salle du col. Après 40 m, on délaisse sur la gauche un départ qui semble s’apparenter à un amont majeur.

On prend donc sur la droite. L’aval de la grande galerie fossile continue sur 600m montant sur des blocs ou descendant aux cotés de soutirages. La galerie principale est percée de puits de plus en plus fréquents. On délaisse un puits à gauche mesuré à 35 m avant d’arriver à un carrefour.

Si l’on continue de descendre dans la branche de gauche on remarque des gours plus grands et une arche de 10 m de hauteur. Cette branche est victime d’un remplissage de boue après un joli sol de gours. Une escalade reste possible avec quelque points en artif sur une dizaine de mètres et la descente d’un P11 n’a rien donné.

La branche de droite, la plus longue, est aussi percée de puits. On y accède depuis le carrefour avec gours et colonnes actives. Tout de suite après le carrefour, un diverticule côté droit passe sur un joli pont rocheux au-dessus de 2 puits (35 m env.) et bute sur rétrécissement après une montée sur coulée de calcite. Ces puits correspondent d’après les relevés topographiques au puits remontant de 40 m indiqué près de la fin de la branche de la galerie 117.

La suite se situe à l’ouest d’un autre puits de 20 m et s’atteint par une vire confortable sans corde (vire de la stalagmite décalée).

La galerie se divise en deux 20m plus loin. La progression dans la branche d’en face est ralentie par des pincements stalagmitiques et la traversée d’un puits dissimulé sous un chaos rocheux. Cette branche s’achève sur un nouveau P20. On lui préfère donc celle de gauche qui prend la direction de l’ouest et dont le plancher est percée d’un puits d’une vingtaine de mètres. Immédiatement après, on délaisse un conduit à gauche qui débute par une voûte basse (de 2 m de haut) et rejoint la branche sud près de la grande arche.

La galerie partant à l’ouest est barrée d’un puits qui s’enjambe à la faveur d’une coulée de calcite. Mais après une branche latérale à droite arrêtée sur un P20, on est à nouveau bloqué par un vide dont la traversée nécessite une petite main courante à équiper. Nous sommes à l’altitude 869 m, soit 38 m plus bas que l’entrée. Le courant d’air, de direction variable selon la température extérieure, est nettement sensible jusqu’à ce point.

Une autre branche a été explorée, c’est l’amont de la galerie fossile, juste après avoir quitté la salle du col. En longeant la paroi de gauche on parvient au bas d’un conduit remontant en partie comblé de blocs que l’on peut contourner ou escalader sur 20 m pour aboutir à un petit carrefour au niveau d’un ressaut de 2 m sur des choux-fleurs de couleur grise. En face on bute sur des pincements, à droite on arrive en balcon au-dessus du départ de la galerie fossile.

En prenant à gauche une remontée bien raide sur des gros rochers aboutit dans un conduit s’évasant en une grande salle qui jonctionne en balcon au-dessus du col. On est alors tout près de l’entrée, un point haut a été atteint à la cote +7.

[Guillaume Barbier]

Après deux courtes campagnes d’exploration en 2008 et 2010 cette cavité complexe développe déjà 4,7 km et est loin d’être terminée comme en témoignent les nombreux points d’interrogations sur la topographie.

Sa position à la terminaison de l’anticlinal de Yashui au contact avec les imperméables du Permien supérieur sous lesquels elle doit se développer est un contexte très favorable au développement d’une grande cavité. La suite des explorations nous le dira mais il s’agit sans nul doute d’un des maillons important du système, une jonction avec la grotte de Fengdong toute proche semble aussi probable. [Jean-Pierre Barbary]

BOTTAZZI, Jean; BARBARY, Jean-Pierre; HUGON, Bruno (2011)
Spelunca Mémoires, n° 35 (2011) : 306 p. 300 photos, 135 topos, 14 cartes (ISBN 978-2-900894-18-7)
Voyages en terre chinoise tome 3 : Expéditions spéléologiques franco-chinoises du P.S.C.J.A. de 2006 à 2010.

Analyse :
Les résultats traités dans cet ouvrage rendent compte des travaux effectués au cours de six expéditions du P.S.C.J.A., toutes agréées par la Fédération Française de Spéléologie, s’étant déroulées de 2006 à 2010, ainsi que d’explorations réalisées sur la même période en marge de ces expéditions. Ce sont en tout plus de 186 km de grottes inédites, principalement situées dans la province du Guizhou. 278 cavités sont citées, dont 253 le sont pour la première fois. Après quelques clefs de lecture et le résumé des expéditions ayant permis toutes ces découvertes, les résultats de ces expéditions sont présentées en 11 chapitres. (JB).

11708 caractères - Lu 86 Fois

Liangfengdong fait partie de ces grottes exceptionnelles dont on sait dès le début de l’exploration qu’on a peu de chance d’en voir la fin. Ce sentiment laissé par les deux premières campagnes d’exploration en 2008 et 2010 s’est vu confirmé. La jonction alors pressentie avec la proche perte de Fengdong a été réalisé, les explorations ont étendu la cavité mais aussi augmenté le maillage entre les différents niveaux et les conduits parallèles.

La perte de Fengdong, donne accès directement à l’étage inférieur de Liangfengdong, la jonction topographique a été explorée en 2011. Il est possible que ce réseau ait fonctionné ou puisse fonctionner en ponor. Les eaux karstiques en ressortiraient, noieraient le fond du poljé et se déverseraient dans le poljé de Baizhang. Mais il est plus probable que Liangfengdong soit une zone d’absorbsion étagée, on pourrait alors voir ce labyrinthe se simplifier en conduits moins divisés si nous réussissons à pousser l’exploration jusqu’au dessous des couches imperméables du Trias.

Une nouvelle grotte, Dongwan, une des rares cavités intéressantes dont nous ayons découvert l’entrée par nous-même, semble bien partie pour jonctionner avec Liangfengdong et ouvrir la porte à une la longue intrusion sous les couches imperméables en direction de Daxiaojing.

Liangfengdong et Fengdong ont déjà été publiées dans Voyages en terre chinoise tome 3 - Chapitre 6 : Contribution à la connaissance des systèmes karstiques de Daxiaojing. P140-144. Afin d’épargner au lecteur de jongler en permanence sur deux publications, nous offrons ici, en plus de la nécessaire description des nouveaux réseaux explorés, une nouvelle description depuis les entrées.

a. Liangfengdong (13)

La grotte de Liangfengdong développe actuellement 16,6 km pour une profondeur de 157 m. Si l’on considère que son extension maximale n’est que de 1,9 km, on se rend compte qu’il y a plus de 8 km de réseau pour 1 km d’extension.

Les relevés topographiques consistent en 1500 stations répartis sur 212 branches, ce qui indique en moyenne que l’on rencontre un changement de direction ou une bifurcation tous les 12 m et qu’une branche s’interrompt au bout de moins de 80 m. Sachant d’autre part qu’on est loin d’avoir placé une station à chaque départ ou arrivée, surtout s’il s’agit de puits en bord de galerie, on peut se représenter Liangfengdong comme une sorte d’éponge géante.

En se basant sur les hauteur et largeur mesurées des galeries exclusion faite des carrefours, on déduit un diamètre moyen de 8 m.

Cette structure labyrinthique n’est pas aléatoire mais bien organisée selon les diaclases ou fractures et deux étages bien démarqués reliés par des transferts en général verticaux.

Accès aux entrées :

Depuis Tangbian, prendre la piste au sud-ouest sur 4 km. Au premier carrefour, prendre la piste carrossable de droite : elle descend le long d’un escarpement rocheux puis, après avoir traversé une petite carrière, on remonte de suite dans un petit village. Après avoir passé 4 ou 5 maisons à droite, on prend un bon sentier sur la gauche. Ce dernier suit le flanc grosso-modo à niveau. Au bout de 10 minutes, on repère une belle entrée verticale dans un piton à droite et au-dessus de champs. Celle-ci n’a pas été explorée. Ensuite, le sentier passe proche de nombreuses entrées bien visibles ou perceptibles grâce au courant d’air. Nous sommes alors au-dessus au fond du polje, au bout du lit de rivière en général à sec menant à l’entrée de Fengdong.

Liangfengdong compte quatre entrées principales numérotées dans le sens du chemin d’accès, c’est à dire d’est en ouest.

Entrée 1 : Petite entrée de Liangfengdong. Cette entrée de 2 x 5 m de haut s’ouvre au bord du chemin, il en sort un puissant courant d’air froid.

Entrée 2 : Grande entrée de Liangfengdong. Cette entrée de 10 x 15 m de haut s’ouvre au bord du chemin, il en sort un courant d’air froid. C’est l’entrée la plus pratique pour visiter les réseaux inférieurs.

Entrée 3 : Entrée supérieure de Liangfengdong. Cette entrée de 16 m x 10 m de haut s’ouvre en hauteur dans le cirque au dessus du chemin, depuis le chemin on devine la baume d’entrée à droite de l’entrée 4, elle commence par un toboggan. C’est l’entrée la plus pratique pour visiter les réseaux supérieurs si l’on a aucun équipement. L’accès se fait par le même sentier que l’entrée 4.

Entrée 4: Entrée intermédiaire.Cette entrée de 10x13m de haut est bien visible dans le cirque au dessus du chemin. Le sentier d’accès pas toujours bien marqué débute au bout du cirque, il est parfois encombré de broussailles. C’est l’entrée la plus pratique pour visiter les réseaux supérieurs si l’on a une petite corde de 10 m, nécessaire pour faire une boucle de pied dans le ressaut de 3 m.

La zone d’entrée de Liangfengdong :

La zone d’entrée de Liangfengdong est particulièrement complexe et labyrinthique, elle s’étage sur deux niveaux de galeries. Il y a de très nombreux départs qui ne sont pas indiqués sur la topo pour ne pas surcharger le dessin. Outre les quatre porches principaux, elle comporte de multiples puits d’accès perçant le plafond.

L’entrée 1 est une galerie qui passe sous deux cheminées qui débouchent en surface, elle passe ensuite par un lac peu profond et rejoint rapidement la grosse galerie de l’entrée 2.

L’entrée 2 est une vaste galerie horizontale, une mare est fréquentée par les animaux qui viennent s’abreuver. Plusieurs départs sont visibles en hauteur ou dans le sol, ils n’ont pas été explorés. On passe devant l’arrivée de l’entrée 1, puis devant le départ de la galerie aval et son pilier central. Cette galerie absorbe l’essentiel du courant d’air, les entrées 1 et 2 ne sont que des trop-plein en terme de circulation d’air. La galerie aval ressort dans une nouvelle entrée peu visible en contrebas du chemin, une autre partie du courant d’air retombe très probablement dans Fengdong par un puits, cette galerie a été explorée très rapidement et mérite d’être refouillée.

Après un virage à gauche, la galerie de l’entrée 2 se sépare en deux branches, en face la galerie de l’ascenseur permet de monter vers le réseau supérieur, à droite la galerie descend vers le réseau inférieur.

Le réseau inférieur : La galerie descend en partie sur une coulée stalagmitique, passe devant deux départs de puits ventilés et rejoint une zone basse avec des dunes d’argiles.

Le départ de puits ventilé sur la gauche a été descendu, une douzaine de mètres, une petite galerie mène rapidement au sommet d’un méandre qu’il faudrait équiper pour poursuivre.

Le point bas des dunes est une perte pénétrable non explorée, sur sa droite remonte un toboggan raide délicat à remonter sur la fin, le haut du toboggan a été exploré en 2009, il semble déboucher sur un réseau de petites galeries.

Un peu avant la perte au sommet de la dune et dans le toboggan des puits percent le plafond, il viennent du niveau supérieur connu. Entre la perte et le sommet de la dune, une lucarne donne sur un réseau de petites galeries percée de puits non exploré. À gauche de la dune part aussi un réseau de petites galeries

Dans le réseau inférieur, les objectifs les plus intéressants semblent être les puits ventilés, mais tout n’a pas été fouillé.

Le réseau supérieur: La galerie de l’ascenseur permet d’accéder au réseau supérieur, elle est percée par un puits non descendu. Dans la montée, des petits départs sur la gauche ne semblent pas prometteurs. En haut de la montée, on débouche dans la galerie descendante de l’entrée 3. Dans le porche de l’entrée 3, une petite grotte barrée de murets abrite des chauves-souris, elle se poursuit probablement après un passage étroit, courant d’air.

L’entrée 3 présente un toboggan. En bas, on arrive sur une pente stalagmitique ou il est possible d’aller à droite et à gauche. Sur la droite, on devine des puits qui plonge vers le niveau inférieur, il y a également des petits départs qui mènent à des balcons sur le niveau inférieur. Sur la gauche, la coulée remonte et permet d’accéder aux grands volume et à la suite du réseau de Liangfengdong. Juste avant d’arriver dans le grand volume, si l’on longe la paroi de gauche, on arrive à la lucarne qui donne accès à l’entrée 4.

Cheminement jusqu’au col :

Le plus simple est de passer par l’entrée 4. On arrive rapidement sur un ressaut de 3 m qu’il faut équiper d’une corde de 10 m posée sur un amarrage naturel pour faire une boucle marchepied. La galerie qui suit passe une porte naturelle et débouche dans un grand volume sur un sol de calcite. Le plus facile est alors de partir sur la gauche, passer une crête et poursuivre à flanc sans trop descendre, pour rejoindre un col visible avec un bon éclairage, cela évite de traverser tout doit par le bas encombré de bloc. Le col sépare la grosse salle d’une salle encore plus grosse et fortement déclive. La galerie aval est au même niveau que le col, en face, elle n’est pas bien visible. Le passage descendant du col est délicat car les blocs sont instables, il faut ensuite ne pas descendre, mais rester à flanc sur la gauche pour rejoindre la galerie aval.

Le deuxième cheminement possible si l’on a pas de corde est de passer par l’entrée 3. L’entrée est un toboggan que l’on suit jusqu’à pouvoir remonter sur la gauche, on rejoint alors le gros volume en passant par un point haut, il faut partir sur la gauche pour atteindre le col en suivant l’itinéraire précédent. Nous sommes à moins de 100 m de l’entrée 4. [Eric Sanson]

Cheminement du col au P20 :

Depuis le col, la galerie fossile principale part au sud-ouest pour 600 m, montant sur des blocs ou descendant à côté de soutirages. Elle est percée de puits de plus en plus fréquents. À 400 m du col, dans un coude bien marqué et bien fourni en gours, il faut prendre en montant légèrement à droite puis rester à gauche de la galerie qui contourne un puits par une vire confortable. On prend ensuite à gauche, puis à droite. On enjambe un P16 à la faveur d’une coulée de calcite, puis on prend à gauche après un chaos de gros blocs pour se faufiler dans un galerie basse et arriver au P20. Ce puits n’a, comme tous les puits de ce secteur, jamais été descendu et constitue le terminus des deux premières campagnes d’exploration de 2008 et 2010. Nous sommes à l’altitude 869m, soit 38 m plus bas que l’entrée. Le courant d’air, de direction variable selon la température extérieure, est nettement sensible jusqu’à ce P20.

Cheminement du P20 au P62 :

Le P20 se traverse par la gauche en utilisant quelques goujons. La galerie suivante est percée de puits, descendants ou remontants, qui nous rappellent en permanence l’existence d’un étage inférieur et suggère celle d’un étage supérieur que nous n’avons jamais atteint. Pour une centaine de mètres, notre étage intermédiaire semble fossile, puis nous arrivons à une bifurcation en “T’ où nous rejoignons un écoulement temporaire torrentiel, identifié comme tel par les marques d’érosion, le lessivage des sédiments et la présence de galets. Ce qui semble être l’aval tombe dans un P21 une vingtaine de mètres à droite. Un boyau accessible en vire se divise en deux branches méandriformes qui rejoignent un accès à la galerie des crinoïdes. L’amont continue à descendre, son origine est manifestement le laminoir suivant, que l’on laisse sur la gauche et qui donne accès à ce que nous avons nommé “étage inférieur”.

Un peu après ce laminoir, une grosse salle s’est formée au coude de la galerie. Elle est percée d’un P22 au fond d’un entonnoir en gradins. Nous prenons à droite, le sol présente à nouveau une couche de sédiments. La grosse galerie passe un grand carrefour, puis arrive à une bifurcation. Les branches ainsi laissées à droite vont vers la galerie des crinoïdes. Courte et remontante, elle bute sur une faille transversale où l’on peut voir des fossiles crinoïdes bien dégagés par la corrosion. Les branches de gauche se rejoignent au niveau d’un gros P30 dans une zone que nous avons nommé “diversions sud”.

La galerie de gauche à la bifurcation précédemment citée présente une branche sur la droite avec un gros courant d’air. Au bout de 50 m, en laissant un puits sur la droite surmonté d’un ressaut, on a une bifurcation avec à gauche une courte galerie percée d’un puits. À droite, 30 m plus loin, une galerie descend vers un P60. Un peu plus loin, on a une nouvelle bifurcation. Le réseau de gauche ajoute 4 puits et une escalade à la liste insensée des transferts verticaux inexplorés. Ils rejoint également la suite en hauteur juste avant le P62 et au prochain carrefour tout de suite après la bifurcation. Le prochain carrefour en question se caractérise par un P16 non descendu en son milieu. La branche de droite revient en arrière au somment du ressaut surmontant un puits. En continuant à monter tout droit, après une série de marmites, on arrive au P62.

Le gros du courant d’air, évalué à 40 m3/s, vient de là.

Cheminement du P62 au fond :

Par “fond”, on entend ici la partie la plus profonde actuellement connue de la cavité, étant donnée que la partie la plus éloignée est au bout de ce que l’on appelle la “galerie de droite”.

Le P62 se contourne en équipant par la gauche, on commence par deux crans de descente, puis on rejoint la paroi de gauche et on remonte pour finir à l’horizontale. La galerie gagne alors en largeur et présente de nombreux départs.

Le premier part de la niche qui remonte dans le premier gros virage à droite. On arrive rapidement à un puits avec en face une galerie que les petits départs secondaires n’ont pas permis d’atteindre. L’un d’eux est l’arrivée du réseau du “retour vers le P62”, un autre rejoint en haut d’un gros puits. Ce gros puits peut être atteint depuis la galerie principale et comporte également une autre jonction par une vire avec le réseau du “retour vers le P62”. La galerie principale continue vers l’ouest, jusqu’à un net virage à gauche avec un petit départ dans le prolongement queutant à la cote -26.

Plus loin sur la gauche, un petite départ donne dans une petite salle, sur le coté une désescalade dans une perte n’a pas été faite, une corde pourrait être utile. On arrive ensuite presque immédiatement au départ d’une galerie décrite plus loin sous le nom de : “la galerie de droite”.

L’accès au fond actuel du réseau n’emprunte pas la galerie de droite. Il faut au contraire continuer tout droit en suivant vers l’aval un lit de ruisseau temporaire entre deux talus d’argile. Une centaine de mètres au sud, on a un carrefour, la grosse galerie continue tout droit, c’est un segment du “retour vers le P62”, alors que l’aval du ruisseau temporaire oblique dans une galerie à droite avant de se perdre par un petit trou pénétrable pour rejoindre également ce réseau. Un peu avant cette bifurcation, une monté sur la droite donne accès à la base de gros volumes remontants et rejoint plus loin après la perte du petit trou.

La galerie ainsi empruntée continue vers le sud. On passe quelques suçoirs. En descendant au bord du troisième d’entre eux, on a sur la gauche un nouvel accès étroit au “retour vers le P62”. Un peu plus loin, dans un coude sur la gauche, il faut prendre à droite et passer un petit labyrinthe alors que la “galerie des chasseurs d’air” continue à gauche. Dans le labyrinthe, le P3 peut se descendre sans corde, l’itinéraire du P5 est plus facile. Dans tous les cas, on retrouve une galerie, au sol très érodé (micro-marmites) aboutissant à un P13. Il y a un itinéraire un peu osé mais économe en corde consistant à le contourner par une vire à droite puis à descendre là où le puits ne fait que 6m.

La galerie reprend alors vers le sud et poursuit sa descente. Sur la droite, un laminoir d’une soixantaine de mètres est arrêté sur un P10 qui constitue l’un des meilleurs espoirs de trouver la suite du réseau. Sur la gauche une galerie plate plus vaste, galerie de trop-plein si l’on en juge par les pierres lessivées par les crues, passe au-dessus d’un puits et semble buter sur une trémie. Le courant d’air incitant à

s’y faufiler, on arrive au “puits sonore” (résonance importante). En continuant au sud, on continue à descendre et l’argile est de moins en moins sèche. On arrive à un R10 avec au-dessus une monté vers une fracture boueuse. En bas du R10, on descend encore. Il y a un réseau de fractures butant sur des trémies de galet, des étroitures ou des siphons. L’un d’eux, en bas d’un P15, est remarquable par son eau cristalline et la présence de calcite flottante à la surface. C’est le fond actuel de la cavité à la cote -147 m. Il y a peu d’espoir de continuation dans ce secteur si ce n’est en escaladant dans la faille à la recherche d’une arrivée de courant d’air mal localisée. [Jean Bottazzi]

La galerie de droite :

Ce qu’on appelle “galerie de droite” peut être considéré comme la partie terminale de la cavité, en effet, c’est celle qui va le plus loin de l’entrée. Elle semble en outre constituer la suite logique de l’étage fossile, si ce concept a un quelconque sens dans une telle cavité. Elle est essentiellement fossile et son terminus est moins profond. Au début, la “galerie de droite” remonte puis tourne globalement vers l’est en abandonnant régulièrement des départs latéraux à chaque virage. Le départ le plus attirant est d’aller tout droit après la première ligne droite, nous remontons sur une grande coulée de calcite, en fait tout la galerie est en calcite. La galerie change d’orientation et devient une belle salle plate, par endroit la calcite est recouverte par une fine couche de boue, mais la galerie s’arrête rapidement. Le départ le plus prometteur est alors un perte en méandre étroite qui n’a pas été poussée jusqu’au bout.

Le gros départ suivant est une remontée sur la gauche, on accède alors à deux escalades, celle de gauche est faisable et mène rapidement à un puits dont la profondeur pourrait être de 40 m, on distingue en hauteur des strates sur plusieurs étages montrant la complexité de la stratification de ce réseau. L’escalade de droite est plus délicate et n’a pas été faite.

Entre ces deux escalades un petit départ invisible ventilé conduit instantanément à une suite inattendue, la galerie invisible. Celle-ci descend vers le sud et les accumulations d’argile deviennent de plus en plus importante avec la profondeur. Le fond reste à explorer avec une corde mais il n’y a pas de suite évidente et le faible débit du courant d’air dans l’étroiture d’accès ne peut pas être détecté dans les volumes qui suivent.

De retour dans la suite de la galerie de droite, le virage suivant comporte un double petit départ. Le plus facile conduit rapidement à un P20 au départ boueux à descendre, l’autre départ se transforme en un quatre pattes dans la boue avec des passages étroits peu recommandables.

La galerie de droite semble a un moment se fermer mais un laminoir donne accès à la suite. À la sortie du laminoir, plusieurs départs permettent de faire des bouclages, le cheminement le plus simple est de poursuivre dans le même axe au travers d’un passage étroit peu visible qui donne accès à la galerie des casseurs. Cet accès avait de beaux planchers stalagmitique suspendus qui leur donnaient une belle résonance. La galerie des casseurs est parcourue par un courant d’air à fort débit, il regroupe les circulations des différents bouclages, elle est particulièrement esthétique avec son sol de calcite et son grand bassin triangulaire. La progression est modérée par un P5.

Le P5 est équipé de 2 goujons et d’une corde de 7 m, il est resté équipé. Il est suivi d’une pente raide et d’une première salle, la perte est impénétrable et le courant d’air vient essentiellement de la droite. Il y a un départ évident, une remontée raide qui ne nécessite pas de corde, nous retrouvons le courant d’air en haut mais la galerie et le courant d’air partent sur la droite et débouchent en balcon dans la “salle des courants d’air perdus” citée plus bas ; on devine une vire fossile en hauteur sur la gauche sans savoir si elle est praticable. Par contre, dans le coude, une galerie ensablée conduit à une diaclase surplombant une salle. Théo parvient à descendre en libre mais c’est peu recommandable sans corde ; cette salle ne donne pas de suite.

Depuis la première salle, après le P5, en suivant le courant d’air, un ressaut de 4m conduit vers une deuxième salle au nom explicite : la “salle des courants d’air perdus”. Les deux salles comportent plusieurs départ en hauteur plus ou moins accessibles, ce qui rend délicat la recherche du courant d’air. À droite on découvre un crâne de gros rongeur, la suite est bouchée mais a recoupé une galerie en hauteur.

À gauche on arrive sur le sommet d’un toboggan de sable rouge. En descendant les talus de glaises apparaissent et la galerie gagne en esthétique. Un dernier renflement marque la fine de la grosse galerie, sur le côté on observe d’étonnant cônes des terres qui se sont écoulés des parois et qui rappellent le relief des pitons extérieurs. Le fond de ce renflement bute sur une diaclase sans qu’il soit facile de savoir si un passage en hauteur pourrait donner une suite. Un petit réseau boueux se développe dans la diaclase sur la droite et se termine sur un resserrement ponctuellement impénétrable.

Escalades dans la galerie de droite :

Presque en haut du toboggan de sable rouge, nous avons fait une escalade de 6 mètres pour accéder à un beau départ, une vis nous aide à sortir et nous plantons 2 goujons. La suite est un P9 équipé de 3 goujons qui arrive dans une salle boueuse, nous la fouillons rapidement sans trouver de suites intéressantes.

Dans la “salle des courants d’air perdus”, en haut du toboggan de sable rouge, l’endroit semblant le mieux placé et l’escalade accessible, elle a été tentés. L’escalade est plus haute que prévue et demande environ 5 goujons pour 50 mètres. Il n’y a malheureusement pas de vires ou de départs fossiles.

L’escalade paraissant la plus prometteuse est dans l’axe de la “salle des courants d’air perdus”. Elle semble dépourvue de courant d’air. L’escalade se fait sur le coté gauche malgré un surplomb qui se passe en artif car le rocher est sain, la suite se fait presque bien mais on arrive sur un pan glaiseux et le tirage de la corde devient handicapant, Théo se prend un vol et s’érafle la jambe, il poursuit cependant l’escalade et finit par la sortir au bout de 35m moyennant une dizaine de goujons. Au sommet il y a deux départs principaux, le moins pire est défendu par un ressaut qui est passé en libre et revient vers l’arrière. Le deuxième doit se faire assuré par une corde mais nous n’avons plus le temps, nous laissons l’escalade équipée avec un minimum de matos. On n’observe pas vraiment de courant d’air au sommet. [Eric Sanson]

Retour vers le P62:

Pour arriver au fond, nous avons laissé une galerie plus importante, la “galerie des chasseurs d’air” pour emprunter un petit labyrinthe. Cette galerie se prolonge jusqu’à un gros puits de 30m à la cote -75 avec un départ en face. C’est un autre objectif d’exploration identifié comme majeur parmi tous les autres. Nous sommes proches du “puits sonore” vu vers le fond, mais cette galerie est bien trop large pour correspondre. Un peu avant, une petite escalade permet de découvrir un P15 peu volumineux. Le traverser sans corde serait dangereux et inutile car on y arrive tout aussi bien par un autre itinéraire.

Un peu avant le coude avec le départ du petit labyrinthe, en contournant un suçoir, il y avait un petit départ à gauche. Au bout de 40m, il arrive au-dessus d’un P4 que l’on shunte par un boyau inférieur. En bas, se trouvent un amont et un aval. L’aval se dédouble puis se recollecte au niveau d’un R6. La descente du R6 donne accès à un P30 avec un bruit d’eau en bas. La traversée du R6 amène à une bifurcation. À gauche, un méandre descend, de plus en plus raide, jusqu’à un P22 de petit volume avec également un bruit d’eau. Prendre tout droit à la bifurcation conduit au P15 peu volumineux cité plus haut, mais de l’autre coté. Comme tous les puits de ce secteur, il n’a pas été descendu.

En pas du P4, l’amont, après une brève partie rectiligne montante, arrive à un bifurcation. On y remarque des mini puits, impénétrables, mais manifestement émissifs en cas de crue. La branche de gauche n’est autre que l’arrivée de la rivière temporaire qui se perdait dans un petit trou pénétrable après la première bifurcation depuis la “galerie de droite”. A droite, on laisse un nouveau P4 au fond étroit avec une petite escalade au-dessus, d’autre chemins contournent l’un comme l’autre. On continue jusqu’à un autre petit labyrinthe, on est en contrebas d’une grosse galerie, celle que nous avions abandonné en suivant le ruisseau temporaire en aval de la “galerie de droite”. On peut y accéder à plusieurs reprises. On peut aussi rebiquer en aval dans un méandre devenant impénétrable et dont une branche rejoint le fond étroit du P4 précédent, ou encore dans une galerie supérieure qui passe en bas d’un puits remontant de 36m puis va rejoindre le haut du même P4.

La grosse galerie pourrait passer pour la suite logique de la cavité depuis le P62... Si elle ne constituait pas pour l’essentiel une boucle de retour. On arrive à une salle, avec sur la droite une courte galerie menant à un P20 sur fracture, plutôt étroit et peu ventilé.

La galerie partant au nord passe devant un petit R6 sur la droite qui mène à un petit puits non descendu. Elle monte ensuite dans un décors de grosses dalles érodées. Sur la droite, un laminoir mène à un ressaut. Nous avons commencé à le descendre, il se divise en diaclases, il y a beaucoup de cupules, on est dans un système émissif. Nous avons également monté au-dessus, dans le prolongement d’une arrivée parallèle au laminoir et avons jonctionné dans le réseau de la niche près du P62.

Si on ne va pas dans ce laminoir, on continue à monter et les traces d’érosion sont de plus en plus évidentes. On a également des marmites, puis on arrive à un gros P50 qu’on imagine se remplir totalement d’eau et déborder en un puissant torrent dans la galerie que l’on vient de remonter. Un passage en vire sur la droite mène à un puits parallèle. Une nouvelle vire sur la gauche permet de jonctionner dans la galerie après le P62.

Descente du P62 :

Dans l’état actuel des explorations, la traversée du P62 est un passage obligé pour les zones d’exploration éloignées de l’entrée. Nous l’avons aussi descendu.

Un premier cran de descente de 7m arrive sur un palier d’où part un petit réseau de méandres développant en tout environ 400m. On passe sous certains des puits perforant le sol avant le P62, puis on se détache du réseau vers le nord-est pour arriver dans une sorte de salle de décantation sans suite. Tous les départs n’ont pas été faits mais ils sont tous de petit format.

Au fond du puits, on trouve une branche au sud-est qui s’arrête sur un lac avec une voûte mouillante et une branche au sud-ouest présentant également un lac. Il y a une circulation d’eau active et bien entendu des puits remontants, trois d’entre eux sont en correspondance quasiment certaine avec des puits de l’étage supérieur. Parmi eux le gros P50 émissif à la fin du “retour vers le P62” et le au milieu du carrefour précédant le P62 en venant du P20.

L’étage inférieur :

On y accède par un laminoir sur la gauche, un peu après le P20 en direction du P62. Le conduit descend légèrement, après une succession de marmites, la pente s’accentue en une coulée de calcite menant à un P13.

En bas du P13, on a un amont, un aval et une petite perte impénétrable. L’amont est un peu sportif, il faut tout d’abord grimper sur une vire au dessus d’un plan d’eau. Une branche à gauche présente une succession de beaux gours dont le franchissement à sec présente quelque intérêt technique. Nous n’avons pas insisté dans cet actif qui continue. L’essentiel du courant d’air va dans une diaclase remontante qui nous a amené au sommet d’un P15, en direction d’un puits connu de l’étage supérieur.

Le courant d’air vient principalement de la branche de droite. On franchit un bassin qui offre une voûte mouillante en guise de bifurcation. La suite tend à descendre continuellement. L’observation des galets nous suggère que lorsque la galerie s’active, le courant la remonte avec une vitesse importante. Après quelques marmites, on a une bifurcation, puis les deux branches se rejoignent dans une petite salle. La suite est de plus en plus étroite. À -85, on est dans un laminoir aquatique, mais ça continue.

En bas du P13, l’aval continue. Il y a des grosses marmites. La première branche sur la gauche est l’accès à la “salle des feuilles”. On laisse un second diverticule à gauche, puis l’aval se sépare en deux laminoirs avec des galets au sol. Lorsqu’ils se rejoignent, on observe un méandre de surcreusement par plusieurs petits puits forant le sol. On ne le suit pas. On prend sur la droite. Là, on trouve un carrefour avec un gros courant d’air (20m3/s) partant sur la droite. Cette branche arrive 40 m plus loin à un puits qui semble correspondre au puits aval de la première branche temporairement active rencontrée après le P20 en direction du P62.

Au carrefour précédent, que l’on prenne tout droit ou à gauche, ou encore un peu avant si on a suivit le méandre de surcreusement, on arrive au même endroit, qui correspond également à la base du P23 que l’on rencontre sur l’itinéraire principal un peu après le départ du laminoir d’accès à l’étage inférieur. On peut alors poursuivre vers l’aval, la galerie s’agrandit et on descend un R6. On est sans doute à un confluent. À droite, un vaste laminoir érodé avale un courant d’air de 50m3/s jusqu’à un lac à la cote -109 m.

À gauche, ce qu’on suppose être l’aval présente quelques laisses d’eau et mène à une salle encombrée de blocs d’effondrements. Nous sommes topographiquement sous le P30 de la “diversion sud”. Un diverticule à gauche permet d’ailleurs de monter à l’étage supérieur par un petit puits.

La galerie maintient sa direction sud-ouest-ouest. Un branche latérale volumineuse remonte au nord, sur la droite et jonctionne un étage plus haut avec la “diversion sud”. La galerie perd alors de la largeur, on est sur une fracture. Le sol remonte jusqu’à un point haut avec un petit affluent actif sur la gauche, puis on redescend jusqu’à la lèvre d’un P20 dont il semble depuis le haut que le fond soit entièrement occupé par un lac.

La salle des feuilles :

La première branche à gauche en allant vers l’aval à la base du P13 d’accès à l’étage inférieur arrive en bas d’une escalade de 14 m peu difficile. Elle permet de retrouver un réseau supérieur pour lequel on ne connaît pas d’autre accès.

Un P50 remontant suit l’escalade de 14 m, mais au palier, une galerie basse offre une suite moins coûteuse en efforts. On arrive tout de suite à la “salle des feuilles”, ainsi nommée car dans son prolongement ouest, en bas d’un puits remontant sur plus de 50m, dans le cône d’éboulis, on trouve des débris végétaux. Il y a fort à parier qu’une prospection en surface permettrait de découvrir une entrée supérieure au système. La descente d’un tel puits depuis la surface pourrait nous éclairer sur l’existence d’un autre étage fossile supérieur.

La “salle des feuilles” se prolonge vers l’est. On trouve d’abord une galerie remontante sur fracture. Après un col, elle redescend dans une zone boueuse avec un petit siphon aval. La salle marque alors un coude et repart au nord. Dans le coude, une petite perte descend par quelques ressauts à un petit P14. Topographiquement, on pourrait arriver juste à l’amont connu de l’étage inférieur.

Après ce point bas, la salle remonte vers des trémies. Une nouvelle montée à gauche avant les trémies permet de revenir déboucher en paroi au-dessus de la salle, il y a des départs latéraux en diaclase, mais nous n’avons pas insisté car ils devraient redescendre sur des parties connues par des puits.

Sur la droite de la salle en montant en direction des trémies, on trouve successivement un perte de trop-plein impénétrable, un méandre sec, un soutirage masqué par des blocs et encore plus haut une escalade de 8 m. Tout ceci se rejoint en une galerie allant à l’est.

La galerie du sabre :

Dans cette galerie, on a très vite deux méandre parallèles partant sur la droite. Ils se rejoignent dans une diaclase perpendiculaire. D’un coté on va à un P12, de l’autre à un P8 dont la base pourrait rejoindre un puits remontant identifié de l’étage inférieur. Du haut du P8, une branche repars en arrière retrouver la diaclase.

Après ces deux méandres, la galerie principale passe une zone où le sol est criblé de puits descendants dont un gros P25. On a ensuite un boyau méandriforme, encore sur la droite, présentant deux branche, celle de droite rejoint la diaclase du P12 par un P6 et par un P4, celle de gauche descend jusqu’à un autre P12 à la cote -61.

La galerie se poursuit, il y a un zone de beaux gours avec une grande laisse d’eau, puis une escalade de 2m au-dessus d’un nouveau gour, c’est assez joueur pour ne pas finir à la baille. On arrive ainsi à une salle carrefour avec trois départs.

La galerie la plus évidente, tout droit queute en moins de 100 m dans un petit suçoir boueux.

La galerie la plus longue est à gauche et développe environ 350 m. Elle présente juste avant une tranchée barrant toute la galerie une première ramification revenant au-dessus du gour de l’escalade de 2m.

La tranchée franchie, on passe dans une salle concrétionnée avec notamment une stalagmite érodée en forme de sabre serpentiforme. Plus loin, on a un méandre sec descendant avec de grosses marmites s’achevant sur une étroiture impénétrable. C’est sans doute une ancienne arrivée d’eau et un léger courant d’air y est sensible. Plus loin encore, on passe à côté d’un petit puits de plus de 20m d’où sort un bon courant d’air. La fin de cette galerie est quelques dizaine de mètres après ce puits, après une escalade de 7 m, dans une zone de trémies, à la cote -53 m.

Depuis la salle-carrefour, à droite, une galerie bien ventilée, part vers le sud. Elle est barrée par une fracture perpendiculaire imposant des escalades successives ou parallèles sur un dénivelée de 50 m à la recherche d’une suite que nous n’avons pas trouvé, si ce n’est peut-être, au final, dans cette branche revenant en arrière et présentant une continuation possible en vire au-dessus d’un P30. En tout état de causes, ce secteur, bien que présentant encore des possibilités d’exploration, ne devrait pas livrer de prolongement très important car il est coincé entre le bord du poljé et le réseau.

La diversion sud :

Sur le chemin depuis le P20 jusqu’au P62, on laisse à gauche deux grosses galeries se rejoignant au niveau d’un P30. Il est d’ailleurs fréquent que l’on se trompe à l’allée ou au retour dans ce dédale.

De ce P30 partent deux autres galeries, l’une à l’est, l’autre à l’ouest. Le puits étant dangereux à traverser, on choisira l’accès arrivant du bon côté.

La galerie est est l’une des rares de ce volume pour laquelle on pense qu’il n’y a pas de courant d’air. En effet, le sol n’est sec nulle part, ce qui rend la progression désagréable. Pour 120 m de long, on compte six départs, tous des puits remontants ou des escalades que nous n’entreprendrons sans doute jamais. Il y a deux petits actifs qui arrivent, l’un du fond, l’autre d’une escalade à droite. Ils se rejoignent, l’aval se perd en direction du P30.

La galerie partant à l’ouest du P30 est moins glissante. Elle est totalement barrée par un ressaut qui ne fait que 2m de haut si on est sur le bord droit de la galerie, mais beaucoup plus sur le bord gauche gauche, car sa base est une forte pente. Ce gros soutirage descend jusqu’à l’étage inférieur, à proximité de son extrémité aval. Nous le laissons pour continuer dans la grande galerie.

Un petit actif arrive de deux P20 jumeaux remontant sur la droite, puis on arrive perpendiculairement à une fracture importante. On monte d’un cran dans la fracture par un toboggan suivit d’une escalade de 10m. Elle présente alors d’un coté un gros puits remontant de 80m et s’arrête sur un puits de 27m non descendu de l’autre.

Il y a beaucoup de courant d’air dans ce secteur. Une escalade de 6 m au-dessus du P27 permet de le suivre jusqu’à un P30 qui arrive sans doute en plafond au-dessus du gros soutirage Il y a aux environ de ce puits d’autres départs, tous nécessitant du matériel pour grimper, traverser ou descendre.

La jonction Fengdong-Liangfengdong :

Fengdong est l’entrée la plus basse du réseau. Elle est située en fond de poljé, au-dessous de Liangfengdong. Compte tenu de la complexité habituelle des cavités de ce secteur, on peut dire que la jonction emprunte un itinéraire relativement simple.

Fengdong suit tout d’abord une fracture vers le nord, puis la galerie part vers l’ouest. Nous avons tout d’abord essayé de trouver un passage en hauteur pour éviter les laminoirs aquatiques. Il y a bien des passages avec du courant d’air, mais nous sommes arrêtés sur des puits ou une escalade et surtout la conviction que ce n’était pas l’approche la plus efficace.

En fait, sur la gauche au bout de la galerie et avant le premier laminoir aquatique, on a un petit canyon surélevé par rapport au plancher de la galerie. Il descend à un plan d’eau de 60 m de long. La galerie se divise ensuite. À droite, une courte branche mène à un plan d’eau inexploré. À gauche, c’est encore un lac, long de 50 m. On débarque sur une dune de déchets de briques. Suit alors une galerie horizontale d’une cinquantaine de mètres au sol argileux. On laisse un cul de sac sur la gauche et on franchir un ultime lac.

La suite est une remonté de 16 m sur une dune de gravillons. On est alors dans une salle avec des gros blocs polis par les crues. On redescend une pente, un R5 et un R6 pour jonctionner avec l’extrémité est de la galerie des pierres pelées (cf.: Voyages en terre chinoise tome 3 - Chapitre 6 : Contribution à la connaissance des systèmes karstiques de Daxiaojing. P140-144).



Analyse :

39629 caractères - Lu 172 Fois

Bibliographie 1



BOTTAZZI, Jean; BARBARY, Jean-Pierre; HUGON, Bruno (2011)
Spelunca Mémoires, n° 35 (2011) : 306 p. 300 photos, 135 topos, 14 cartes (ISBN 978-2-900894-18-7)
Voyages en terre chinoise tome 3 : Expéditions spéléologiques franco-chinoises du P.S.C.J.A. de 2006 à 2010.

Les résultats traités dans cet ouvrage rendent compte des travaux effectués au cours de six expéditions du P.S.C.J.A., toutes agréées par la Fédération Française de Spéléologie, s’étant déroulées de 2006 à 2010, ainsi que d’explorations réalisées sur la même période en marge de ces expéditions. Ce sont en tout plus de 186 km de grottes inédites, principalement situées dans la province du Guizhou. 278 cavités sont citées, dont 253 le sont pour la première fois. Après quelques clefs de lecture et le résumé des expéditions ayant permis toutes ces découvertes, les résultats de ces expéditions sont présentées en 11 chapitres. (JB).
Source :


Images 66



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Topographie 1



topographie Liangfengdong 凉风洞
Source : Gkc

Expédition 4


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