dong Shuidong - 水洞

1. Shuidong - Grotte de l’eau
(fig. 36 et 37) - Code : Pa0027 - Village : Lianghe
Lat. : 25°48’09,1” N - Long. : 104°34’18,1” E - Alt. : 1 750 m
Dév. : 2 521 m - Dén. : 104 m (-101; + 3) - Vol. : ± 77 300 m3
Cette cavité importante comportant deux rivières est localisée 2 km au sud-ouest du gros bourg de Lianghe (fig. 8, zone II.E, point 28) à la sortie du village de Yunnanshao. La grotte s’ouvre au fond d’une doline effondrée donnant accès à une galerie active et spacieuse parcourue par un ruisseau très clair débitant 1 l/s (petits poissons). A l’amont, l’eau coule dans une étroite galerie ornée de concrétions et en grande partie colmatée par une coulée de calcite au bout de 100 m. Certes il existe un bon courant d’air soufflant et à l’étiage, l’obstacle pourrait être franchi couché dans l’eau.
A l’aval, le ruisseau serpente dans la galerie. Au bout de 70 m de progression, en rive gauche et en hauteur démarre le labyrinthe du Topographe assis. En suivant la galerie principale qui présente quelques effondrements, on arrive à 260 m de l’entrée dans une galerie large de 15 à 20 m parcourue par un cours d’eau nettement plus important débitant 50 l/s, c’est la rivière de Lianghe. A l’amont, elle coule sur les blocs et émerge d’un siphon sous une grosse coulée de calcite que l’on franchit en hauteur. Juste après, arrive en paroi de gauche le labyrinthe du Topographe assis. En poursuivant vers l’amont, les effondrements se font plus importants. A la fin du plus gros chaos, mesurant 40 m x 15 m, la rivière sort en rive droite de deux galeries profondes qui se contournent par une étroiture placée juste à droite. Après une galerie basse et argileuse, on retrouve la rivière au niveau d’un carrefour multiple. Toute cette zone se noie complètement comme en témoignent dépôts argileux et branchages. A gauche, un passage permet de retrouver l’actif qui sort d’un minuscule conduit en interstrate. La branche du milieu, très argileuse, se termine sur une trémie remontante infranchissable. A droite, la galerie mène à la magnifique petite salle de l’Eau Bleue et immédiatement après au lac de la Turbine où l’on entend un vrombissement sourd assez inquiétant. Le lac se poursuit dans une galerie et un étranglement permet de vérifier l’absence de courant. Le plafond descend à 40 cm du niveau de l’eau et il faudrait nager pour vérifier la possibilité d’une continuation, apparemment peu probable.
En revenant à confluence du premier ruisseau, le cours aval de la rivière de Lianghe circule dans une belle galerie de 10 m de large. La pente de la rivière est très faible sur un développement de 600 m. La progression aisée oscille entre le lit et les berges. La rivière se perd et réapparaît rapidement à deux reprises. Au bout de 600 m de progression, on observe un changement important de la configuration du collecteur : la pente s’accentue brutalement et s’incline à 25°. On descend alors sur des coulées de calcite de plus en plus raides sur lesquelles coule la rivière. Puis les parois se resserrent et la rivière s’engouffre dans un méandre ; celui-ci donne sur une cascade de 5 m se déversant dans un grand bassin que nous franchissons en escaladant la paroi de droite. L’immersion est alors complète. A la sortie du bassin, la rivière s’écoule à nouveau sur des coulées de calcite entrecoupées de bassins franchis à nouveau en paroi. Mais les parois se resserrent et un long bassin stoppe notre progression.
Au total, on est en présence d’un réseau karstique jeune provenant en majorité des eaux de percolation, d’où la limpidité des eaux. Comme on se situe non loin de la limite de partage des eaux entre le bassin de la Geso et celui de la Qingshuihe, il est probable que l’émergence se situe vers l’ouest sur le bassin de la Qingshuihe. [S. Matricon, L. Mangel]

"BARBARY, Jean-Pierre; FAURE, Nicolas; MAIRE, Richard; MANGEL, Laurent; MATRICON, Sylvain; VANARA, Nathalie; ZHANG, Shouyue"
Karstologia Mémoires, n° 9 : Voyages en terre chinoise : Chapitre 1
Analyse :
A l'est du Guizhou (Chine), en bordure du Yunnan, le district de Panxian présente de forts dénivelés, le karst occupe 59 % de la surface et les couvertures basaltiques offrent des surfaces de drainage importantes. Un mois d'exploration lors de l'année 2000 a permi de topographier 32 km dans 66 cavités réparties sur quatre zones. La plus impressionante inclut le système perte-résurgence de la Gesohe capable de drainer 1700 m3/s avec de spectaculaires systèmes perte-résurgence sur son cours aval. La perte de Biyundong, 2 km, avait été explorée en 1638 par Xu Xiake. Le petit massif de Dabashan présente des karstifications dans les conglomérats. (BJ).

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