dong Dashidong - 大石洞

6. Dashidong - Grotte de la grande falaise
(fig. 13) - Code : Pa0012 - Village : Baoji
Lat. : 26° N - Long. : 104°56’10” E - Alt. : 1 200 m
Dév. : 1 131 m - Dén. : 51 m (- 4, + 47) - Vol. : 33 500 m3
Cette grotte-résurgence, d’un débit de 10 l/s, est originale dans la mesure où elle présente cinq tuyaux d’adduction d’eau et un porche artificiel, de 8 m x 3 m, qui a été ouvert lors de la construction de la route. L’eau émerge par des griffons situés juste sous la route. La cavité s’ouvre dans les calcaires du Carbonifère inférieur, à mi-chemin entre le village de Baoji et la grande doline d’effondrement de Mawo, 8 km au nord de la résurgence de la Gesohe (fig. 8, zone I.A, point 13). Le ruisseau qui sort de la grotte passe sous la route, descend de 50 m, traverse un petit poljé sur 200 m, puis se perd à nouveau pour former un petit système perte-résurgence qui domine le cours de la Gesohe.
L’entrée de Dashidong donne accès à une galerie qui met tout de suite dans l’ambiance. De grands gours profonds sont contournés en rive gauche. Dès l’entrée, on laisse un petit méandre très ventilé se dirigeant au nord et ressortant probablement sous la route. La progression ne nécessite pas de corde, mais reste assez physique : escalade, franchissement de troncs d’arbre, passages sur ou sous les nombreux ponts rocheux, progression souvent aquatique, oppositions au-dessus de l’eau. Au bout 250 m de progression vers l’ouest, on arrive à une bifurcation : au nord la galerie de Cinq Heures, à l’ouest la galerie de la Cascade. Cette dernière, de belles dimensions, est remontée sur 300 m. Vers le fond, on franchit une trémie soit en suivant le cours d’eau, soit en remontant à son sommet qui donne accès à une salle de 30 m de diamètre caractérisée par de gros piliers stalagmitiques, suivie d’une désescalade délicate sur des coulées de calcite rejoignant la rivière. On arrive rapidement à une cascade de 5 m, puis au pied d’une cascade de 20 m qui est le terminus actuel de cette branche. Quelques petits départs ont été vus dans les tronçons fossiles perchés. Cette galerie, très érodée au niveau de la rivière, est concrétionnée au plafond.
La galerie de Cinq Heures ressemble à la précédente, mais elle ne présente pas de circulation le jour de l’exploration. Au bout de 300 m, un carrefour donne à gauche sur la galerie du Tuyau, très ventilée et en partie colmatée par les concrétions ; elle présente un tuyau de captage qui parcourt la cavité jusqu’à l’entrée. Ce conduit n’a pas été exploré faute de temps. A droite, nous arrêtons la topographie pour la même raison devant un massif stalagmitique qui semble barrer la galerie. Il suffit de contourner le massif par la droite pour retrouver la suite. 100 m plus loin, un nouveau ruisseau arrive de la galerie et se perd dans un passage impénétrable. D’après les paysans, ce conduit continuerait sur 400 m et celle du tuyau sur 1 km.
Dashidong est une émergence qui draine au moins trois ruisseaux différents. En période d’étiage, les circulations se perdent par soutirage pour réapparaître au pied de l’éboulis sous la route. En crue, certaines zones s’ennoient ; cependant, dans ces conditions, la rivière ne semble pas sortir par le porche, mais doit parcourir le méandre situé juste avant. Le concrétionnement est omniprésent et il y a peu de destructions, ce qui est rare. Les Chinois n’ont pas fouillé les galeries et ne connaissaient pas la salle aux Piliers. [S. Matricon]

"BARBARY, Jean-Pierre; FAURE, Nicolas; MAIRE, Richard; MANGEL, Laurent; MATRICON, Sylvain; VANARA, Nathalie; ZHANG, Shouyue"
Karstologia Mémoires, n° 9 : Voyages en terre chinoise : Chapitre 1
Analyse :
A l'est du Guizhou (Chine), en bordure du Yunnan, le district de Panxian présente de forts dénivelés, le karst occupe 59 % de la surface et les couvertures basaltiques offrent des surfaces de drainage importantes. Un mois d'exploration lors de l'année 2000 a permi de topographier 32 km dans 66 cavités réparties sur quatre zones. La plus impressionante inclut le système perte-résurgence de la Gesohe capable de drainer 1700 m3/s avec de spectaculaires systèmes perte-résurgence sur son cours aval. La perte de Biyundong, 2 km, avait été explorée en 1638 par Xu Xiake. Le petit massif de Dabashan présente des karstifications dans les conglomérats. (BJ).

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