dong Wanrendong - 万人洞

K. WANRENDONG
«Grotte des dix mille personnes» (He89/5)
Long. 110° 04’ E Lat. 29° 54’ N Alt. 570 m
Dév. 1 329 m Dén. 52 m (- 37, + 15)
La cavité est située quelques km à l’est de Hefeng au fond d’un canyon caractéristique. A partir de la route, près du village de Yunnanzhuang, on descend par un sentier particulièrement dangereux surtout dans les deux tiers inférieurs du parcours ; la remontée est plus aisée. L’entrée porte encore des traces de fortification. La progression se fait dans une galerie fossile : après deux passages en vire au-dessus de deux bassins d’eau, on arrive dans une grande salle brumeuse. A cet endroit, on entend déjà assez nettement la rivière. Après une remontée sur des blocs, à gauche de cette grande salle, une petite désescalade nous permet d’atteindre la rivière. En aval, ça siphonne ; en amont, la progression nécessite l’utilisation des combinaisons néoprènes. La progression se fait généralement le long de la paroi, immergé aux deux tiers dans l’eau. Deux îlots opportunément placés au milieu de la rivière serviront de points topo. Ensuite, on quitte momentanément l’eau pour s’enfiler dans une conduite forcée pour retrouver la rivière un peu plus loin. Nous la suivons sur environ 80 m, avec au milieu un passage sous une voûte basse (80 cm). Plus loin, des conduites forcées mènent presque toutes à des vasques siphonnantes. L’une d’entre elles nous amène légèrement au-dessus du niveau de l’eau et s’arrête sur un puits de 6 m donnant sur une nouvelle vasque.
- Hydrogéologie : Wanrendong est creusée dans les calcaires du Trias inférieur. Cette résurgence pérenne jaillit au point bas de l’affleurement des calcaires, c’est-à-dire à leur extrémité occidentale. La grotte se situe sur la rive droite d’une gorge profonde de 300 m. Il est d’ailleurs probable que ce soit l’incision de cette vallée qui ait provoqué la capture par Wanrendong des écoulements souterrains, en créant un nouveau niveau de base. Auparavant, les écoulements étaient concentrés dans des conduits situés nettement plus hauts, comme Donghe. Wanrendong est la résurgence principale permanente du synclinal de Yanziping. Son débit en décembre était de l’ordre de 1 m3/s, malheureusement aucune étude n’existe, et seule une mesure à 6,5 m3/s a été effectuée en août 1977 par une équipe d’hydrogéologues. Elle est située vers 570 m d’altitude, soit au point bas de l’affleurement des calcaires du Trias inférieur qui sont recouverts plus en aval par les terrains détritiques peu perméables du Trias supérieur. En basses eaux, elle collecte donc probablement les eaux de la plupart des rivières souterraines que nous avons visitées : Mishuidong, Nosedong, Donghe, Zhaidong. Par contre, en période de crue, d’autres émergences doivent se mettre en charge. Il est notamment probable que Donghe soit alors la principale émergence de crue du synclinal. (José et Bernard)

BARBARY, Jean-Pierre; MAIRE, Richard; ZHANG, Shouyue; POMEL, Simon; COLLIGNON, Bernard; GEBAUER, Daniel; BENAVENTES, Jean; BOTTAZZI, Jean; CHEN, Shicai; FULCRAND, Serge; JIN, Yushang; MATRICON, Sylvain; ORSOLA, Jacques; REMY, Cyriaque; QI, Zhonglin; ZHANG, Dachang; SHI, Mengxiong (1995): Les cavités du comté de Hefeng (Hubei, Chine).-
Donghe 92, karsts de Chine Centrale, Karstologia Mémoires n°6, 1995: p.41-71 (28 figures, 1 tableau, 14 photos, résumé français, anglais, allemand, chinois).
Analyse : BBS
Description et topos de 24 cavités: système de Yanziping, Taiping, zone de Shuishanping dans le comté de Hefeng dont: Zhaidong (8403 m, -552 m); Donghe (6692 m, -128 m/ +238 m); Chushuidong (2940 m, -3/ +54 m). (FB).

3042 caractères - Lu 45 Fois


C. WANRENDONG
Grotte des 10 000 personnes (fig. 82)
Hefeng n° 89/5
Z = 620 m Dév. = 350 m Dén. = + 7 m, - 25 m

Situation : Cette grotte se situe 4 km l’ENE de Hefeng au fond d’une gorge haute de 200 m (n°3, fig. 78).

Contexte géologique : Cette résurgence s’ouvre sur le flanc sud du synclinal de Hefeng et se développe dans les calcaires du Trias inférieur (étage Jialingjiang T1j). Elle sert probablement d’exutoire aux eaux de la rivière souterraine de Yanziping et à celles des pertes de Zhaidong.

Description : La résurgence est un vaste siphon dominé 25 m plus haut par un porche fossile, de 20 m de haut sur 15 m de large, qui présente des traces de fortifications. Nous avons reconnu la galerie principale et laissé plusieurs diverticules sur notre droite. Le parcours est aisé et parfois orné de coulées stalagmitiques ; on arrive rapidement à une première désescalade donnant sur un plan d’eau qu’il faut contourner pour remonter en face. 100 m plus loin, même opération, le rocher est très propre et se prête bien à l’escalade. Au-delà de la deuxième laisse d’eau, on arrive à une salle ; derrière, la galerie continue. Entre les blocs du plancher, une désescalade permet d’atteindre le torrent souterrain ; l’importance du débit (de l'ordre de 1 m3/s) et la taille modeste de la galerie (1,5 m de large) ne permettent pas d’exploration plus poussée sans équipement adapté. Le seul point négatif pour les explorations futures : l'absence de courant d'air. (JB)

BARBARY, Jean-Pierre; BOTTAZZI, Jean; ZHANG, Dachang; CHEN, Shicai (1991): Karsts et cavités du Comté de Hefeng (Hubei).-
Karsts de Chine, expé Gebihe 89 - Karstologia Mémoires n°4: 101-111 (11 fig., cartes, topos; 3 ph.).
Analyse : BBS
Présentation physique, description cavités. (RL).

1537 caractères - Lu 45 Fois


Accès :
Au bord la route S325 quitte Hefeng par l’est et franchit un profond canyon. Le torrent provient de Wanrendong. On accède à l’entrée par un sentier touristique signalé par un panneau situé au bord de la route, 600 m plus loin, après être passé sous le pont autoroutier. La descente est fort raide. Les deux entrées présentent des vestiges de murs de fortification avec des portes voutées.

Description :
Dans l’état actuel des explorations, la longueur totale topographiée de la cavité est de 5393 m. Son extension verticale est de 118 m. C’est une cavité présentant deux étages : l’étage actif pérenne est généralement noyé et l’étage supérieur est localement fossile et généralement à écoulement temporaire. Il y a de nombreuses branches secondaires.
La zone d’entrée
Sous le porche d’entrée (30x30 m), on aperçois la sortie d’eau pérenne de Wanrendong. Un second porche, plus petit, s’ouvre un peu plus bas et 40 m vers l’est. Il correspond à un passage secondaire connecté à la galerie principale et dans laquelle on a un regard sur la rivière (cinquième vasque).
La galerie d’entrée a une direction générale d’azimut 36°. On franchit un premier, puis un deuxième regard siphonnant sur la rivière qui est à ce niveau totalement noyée. Elle mène à une salle large de 50 m, longe de 70 m et haute de 40 m. La rivière pérenne est accessible depuis cette salle. Elle provient de siphons situés 400 m plus loin (azimut 70°). Au nord de la salle, le sol redescend vers un siphon (quatrième vasque). Au sud-ouest, un soutirage descend vers un siphon aval (troisième vasque).
En crue, la rivière déborde de son lit et traverse la salle pour redescendre vers le siphon au sud-ouest, puis déborde encore pour se déverser dans le deuxième regard. Le siphon nord déborde également, alimenté par l’amont.
La zone après siphon
Le siphon nord mesure plus de 350 m. Il est peu profond mais la visibilité est mauvaise avant plongée et se dégrade à cause de la boue omniprésente qui recouvre la roche et rend problématique l’accroche du fil d’Ariane. Heureusement, avant le premier regard dans la galerie d’entrée, un passage fossile, présentant des marmites d’érosion remonte azimut 70° puis redescend en deux branches au niveau des écoulements temporaires. Le courant d’air dans cette branche est important et provoque un effet de foehn en été.
En suivant l’écoulement temporaire en direction de l’aval, on atteint deux autres sorties du siphon nord de la galerie principale. En suivant l’écoulement temporaire vers l’amont, on retrouve la rivière active, coulant au fond de deux puits. On est arrêté un peu plus loin par un siphon.
Il est nécessaire d’escalader afin de monter dans l’étage supérieur, beaucoup plus volumineux, pour continuer en amont. La direction change, d’azimut 70° à 90°. On est à nouveau dans des passages à écoulement temporaire dont on peut deviner que les débits sont colossaux (écoulements torrentiels sur des sections de plus de 100 m2). La galerie redescend vers un ultime siphon, situé à 1,4 km en ligne droite de l’entrée, azimut de 62°, altitude 559m.
Suites possibles
Les escalades et passages latéraux explorés n’ont pas permis de le shunter ni de retrouver l’origine du courant d’air. Il reste une trentaine de départs non explorés. Notamment :
- l’étage fossile en direction de l’aval est à poursuivre et pourrait offrir un autre accès,
- il semble possible de poursuivre au nord à proximité de la sortie du premier siphon,
- avant le siphon terminal, un puits descendant sur la rivière ainsi qu’une escalade sont à vérifier,
- le siphon terminal lui-même était trop trouble pour envisager une exploration en plongée, cependant, une partie de la voûte n’est pas au contact de l’eau et il subsiste une chance qu’il puisse être franchit à la nage.
L’exploration de Wanrendong est donc loin d’être terminée.
Observations
Bien que les traces de crue soient impressionnantes, les remontées d’eau dans la partie explorée n’excèdent pas 15 m. L’altitude de la vasque la plus en amont est de 559 m et l’altitude de la plus haute preuve de crue constatée (petits galets récemment déposés sur des dépôts fossiles) est de 585 m.
La rivière marque un fort changement de direction et le débit observable sortant de la vasque terminale est relativement faible. Il est possible que le débit manquant passe dans l’éboulis sous la galerie. Il est aussi possible qu’il ne s’agisse que d’un affluent, auquel cas la descente du puits descendant sur la rivière peut être un objectif important. Toutefois, aucun courant d’air n’a été observé en haut de ce puits.
La structure stratigraphique (petits bancs calcaires avec un pendage très incliné) favorise les développements longilignes dans le sens des strates et facilite les transferts d’une strate à l’autre. C’est une fracture est-ouest qui limite la progression vers le nord-est où se trouvent les pertes amonts les plus lointaines.
[Jean Bottazzi]



Analyse :

5191 caractères - Lu 90 Fois




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