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Description : Voyages en terre chinoise - Karstologia Mémoire n° 9 : 2004 -
Chapitre 10 : Les indicateurs du milieu enregistrés dans
les karsts subtropicaux de Chine
Relations avec l’évolution géomorphologique et les
paléoenvironnements
Résumé : Dans les karsts subtropicaux de
Chine, les altérites, les dépressions et les grottes
ont enregistré certains paramètres de l’évolution de
l’environnement. Il est possible de présenter un
référentiel provisoire d’indicateurs karstiques valables
pour le milieu naturel sans l’homme et avec
l’homme. Les indicateurs génériques désignent les
familles d’indicateurs présents à l’extérieur et à
l’intérieur du karst : morphologiques, hydrologiques,
chimiques, biologiques, sédimentaires, anthropiques.
Ces indicateurs peuvent être instantanés
(débit, chimie de l’eau) ou non instantanés. Les
indicateurs morphologiques et sédimentaires externes
permettent d’apprécier la vitesse d’érosion
et/ou de sédimentation. Les indicateurs internes
(spéléothèmes, rythmites) enregistrent les signaux
périodiques, voire instantanés, de l’évolution du
milieu, mais également les indices d’occupation
humaine. Les indicateurs spécialisés (ou haute résolution)
sont plus précis ; c’est le cas d’une
laminite fluorescente de stalagmite attestant la présence
de matière organique en liaison avec l’activité
biopédologique de saison chaude. C’est le cas
aussi des microlamines enregistrant les épisodes
pluvieux intra-annuels. Dans les karsts de Chine,
les séquences de remplissage détritique et les
spéléothèmes ont ainsi enregistré les changements
climatiques, l’incidence de la mousson et le rôle de
l’homme dans la déstabilisation des terroirs (déforestation).
Les indicateurs sismo-tectoniques regroupent
tous les effets instantanés ou décalés dans
le temps liés aux ruptures de contraintes tectoniques
: tremblements de terre ou bien cisaillements
au contact ou au voisinage des vides karstiques par
relaxation des contraintes. Ces indices vont des
sismites instantanés (spéléothèmes brisés, rythmites
liquéfiés) aux figures de tension (cisaillement) et
d’éclatement de la roche et des concrétions qui sont
la manifestation d’effets progressifs et/ou retardés.
L’analyse des signaux environnementaux a pour
but de caractériser les processus périodiques, les
discontinuités et les processus d’accélération. En
étudiant les archives du passé à basse et haute
résolution, on constate des lois générales, en particulier
les effets de la non linéarité de la flèche du
temps. Quand un seuil est franchi, il y a accélération,
puis décélération, avec périodicité ou pseudopériodicité.
Cet aspect, valable pour les processus
naturels, l’est aussi pour les sociétés humaines et
les impacts homme / milieu. L’analyse de ces
indicateurs permet donc de mieux comprendre les
processus en cours à l’interface Nature / Sociétés,
et de départager l’impact des paramètres locaux et
globaux. Le concept de forçage doit être retenu
quand des facteurs globaux deviennent dominants
et transcendent les influences locales, cas des changements
climatiques en grande partie d’origine
astronomique, mais phénomène valable pour les
sociétés dans le cas de la pression démographique,
des guerres, de la mondialisation.
Mots-clés : indicateur, spéléothème, remplissage,
sismite, paléoenvironnement, paléoclimat, karst
subtropical, Chine.
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Description : Voyages en terre chinoise - Karstologia Mémoire n° 9 : 2004 -
Chapitre 11 : Indications sur le fonctionnement
hydrochimique, le CO2 et la pollution des
eaux karstiques de Chine subtropicale
Résumé : le faciès chimique général est de
type bicarbonato-calcique (Ca2+ = 50 à 80 mg/l),
avec des teneurs en sulfates notables (10 à 100 mg/l)
en relation avec des niveaux gypseux. Pendant la
saison d’étiage (hiver), les eaux sont sursaturées
par rapport à la calcite. Le fonctionnement de
l’endokarst durant la mousson d’été a été
appréhendé dans deux grottes du district de Panxian
(Guizhou) ; la dissolution s’établit à 79 % pour
l’épikarst et 21 % pour l’endokarst. D’autres
mesures montrent que la conductivité des eaux de
percolation et des sources provenant d’aquifères
fissurés de type épikarstique (sources de fractures)
atteint 290 à 340 μS/cm. On observe une faible
dissolution dans les drains à écoulement libre. Ces
résultats sont en accord avec les mesures en continu
sur un cycle annuel effectué par l’Institut du Karst
de Puding (district de Puding, Guizhou). Les
courbes du calcium et du magnésium, sur un cycle
annuel, montrent une minéralisation plus
importante pendant la saison sèche. La dissolution
spécifique moyenne est de l’ordre de 40 à 44 m3/
km2/an. En hiver, les cavités thermoventilées ont
des pCO2 faibles de 0,02 à 0,035 % et de 0,06 à
0,07 % dans les parties moins ventilées. Les dosages
de CO2 réalisés dans les sédiments de grotte
indiquent des fluctuations saisonnières : 300 à 900
ppmv en hiver, 3 500 à 4 000 ppmv en été. Cet
enrichissement en CO2 est probablement lié à
l’activité microbienne en saison chaude humide.
Cette pédogenèse souterraine a été prouvée par
l’étude micromorphologique en lames minces des
pseudo-varves de la grotte de Dadong (district de
Wufeng, Hubei). La contamination en nitrates (8 à
20 mg/l) se situe généralement sous la norme de
potabilité de l’Organisation Mondiale de la Santé
(50 mg/l) et de la Chine (20 mg/l), mais les paysans
commencent à utiliser les engrais chimique, même
dans les zones reculées. Par contre la pollution
bactériologique est très importante (100 à 1 000
coliformes pour 100 ml) et l’autoépuration par
oxygénation est insuffisante dans les rivières
souterraines, d’où la pollution des sources.
Mots-clés : hydrochimie, gaz carbonique,
dissolution, pollution, karst subtropical, Chine.
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Description : Voyages en terre chinoise - Karstologia Mémoire n° 9 : 2004 -
Chapitre 12 : Aspects hydrogéologiques et
spéléogénétiques de la rivière souterraine
de Benxi Shuidong (Liaoning, Chine)
Résumé : Cet article fait le point sur les
données disponibles à propos du karst de Benxi
Shuidong. Cette région se développe dans les
terrains paléozoïques de plate-forme de Chine du
Nord. Le climat est de type tempéré assez humide
(1 000 mm/an) à saisons thermiques très contrastées
(juillet + 24,3°C, janvier - 14,3°C). Creusée dans
les calcaires du Cambrien et de l’Ordovicien, la
grotte de Benxi est un exemple de capture hypogée
partielle d’une rivière (Tanghe) au profit d’une
autre (Taizihe). Ce système perte-résurgence, d’une
extension totale de 4,75 km, présente une rivière
souterraine aménagée sur plus de 2 km et une partie
noyée à semi noyée qui a été explorée sur 616 m de
développement. Les traçages indiquent une vitesse
de transit de 68 m/h pour toute la partie noyée à
semi-noyée (extension 3,15 km, pente de 0,4 %) et
de 100 m/h pour la rivière souterraine aménagée
(extension 1,6 km, pente 0,37 %). En basses eaux,
les analyses hydrochimiques montrent une forte
dissolution dans la zone noyée et semi noyée (et
dans la zone de percolation) et une faible dissolution
dans la zone d’écoulement libre. La nette
augmentation de la pCO2 dans la grotte (de 400 à
3 000 ppmv) est liée à la fréquentation de 300 000
à 500 000 touristes par an. Les datations U/Th sur
les spéléothèmes donnent des à¢ges s’échelonnant
entre l’Holocène (9 300 ans BP) et le stade
isotopique 6 (145 000 ans BP). Les à¢ges de la
génération de concrétions la plus ancienne datent la
phase de passage du régime phréatique au régime
d’écoulement libre. Le système karstique s’est donc
formé probablement au cours du Pléistocène moyen.
Les premières concrétions attribuées au stade 6
correspondent à des stalagmites modestes situés
17 m au-dessus du niveau de la rivière. Le stade 5
(interglaciaire majeur), caractérisé par un climat
tempéré humide, se traduit par un alluvionnement
souterrain important et par d’importants
spéléothèmes. Durant la dernière phase froide (stade
2), la croissance des spéléothèmes s’arrête, puis
reprend vers 13 700 ans et se développe largement
à partir du début de l’Holocène vers 10 000 ans BP.
Mots-clés : hydrogéologie, spéléomorphologie,
spéléogenèse, Benxi, Liaoning, Chine.
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Description : Voyages en terre chinoise - Karstologia Mémoire n° 9 : 2004 -
Chapitre 13 : Une crise de l’environnement sans
précédent : déforestation et érosion des
sols dans la province du Guizhou
Résumé : Depuis des décennies, la Chine est
confrontée à une catastrophe écologique majeure
liée à la déforestation massive et à la perte des terres
arables qui est entretenue par la surpopulation
rurale. De fait, la Chine est actuellement au bord
d’un gouffre symbolisé par une fracture située à la
limite écologie / développement. Dans les karsts du
Guizhou, les sols et altérites sont issus essentiellement
de l’altération d’anciennes couvertures non
carbonatées du Paléozoïque et du Trias. Ces couvertures
meubles, support nourricier de l’agriculture,
résultent donc d’une longue évolution
géochimique remontant au Tertiaire. La disparition
climato-anthropique des sols en terrains karstiques,
via la déforestation, représente donc une
perte irrémédiable à l’échelle humaine
Cette déstabilisation anthropogène des milieux,
accentuée par le climat de mousson, est liée à un
“forçage” social et socio-économique dépendant
au départ de la conjugaison de deux facteurs décisifs
: d’un côté un système féodal des “landlords”
qui a perduré jusqu’en 1949, de l’autre côté une
population paysanne pauvre et de plus en plus
nombreuse qui a un besoin vital de nouvelles terres.
La grande révolution paysanne des Taipings au
XIXème siècle qui a suivi la guerre de l’Opium, puis
les trois guerres civiles révolutionnaires au cours
de la première moitié du XXème siècle ont eu pour
but de redonner la terre aux paysans, en abolissant
l’ancien système féodal. Au cours de la deuxième
moitié du XXème siècle , la politique maoïste d’industrialisation
du “Grand Bond en Avant” (1958-
61), puis la nouvelle réforme agraire de Deng Xiao
Ping en 1978-80, ont donné le coup de grà¢ce à
l’environnement.
Dans la province du Guizhou, les paysages des
jeunes “forêts de pierre” provoquées par l’érosion
des sols est une image lourde de sens. Cette province
montagneuse de 36 millions d’habitants, à
forte densité rurale (> 204 hab/km2), est typique
pour l’étude de la déforestation, de l’érosion et de
la conservation des terres arables. Ces “forêts de
pierre” incipientes sont formées par des dents de
pierre pouvant atteindre quelques mètres de haut ;
elles traduisent le décapage de sols et altérites lors
des pluies violentes de mousson et la mise au jour
de reliefs calcaires irréguliers et émoussés, appelés
crypto-lapiés, qui se sont formés par corrosion sous
la couverture semi-perméable. En fonction de la
pente, l’érosion des sols s’effectue en trois phases :
1) transit oblique des fines et ravinement de la
couverture d’altérites (bad-lands) ;
2) atterrissement à la base des versants et dans les
dépressions ;
3) soutirage dans l’endokarst par des dolines-pertes
et des effondrements.
Dans l’ensemble des cavités explorées, certaines
galeries présentent des épaisseurs importantes
d’argiles et de limons de décantation qui attestent
l’importance des soutirages dans le karst souterrain.
Comme le taux de terres arables per capita
diminue, les paysans ne sont pas favorables à la
reforestation. Surpopulation, crise de l’environnement
et aléas climatiques placent donc la Chine
dans une situation de risque de pénurie alimentaire
malgré une meilleure rentabilité agricole.
Mots-clés : déforestation, érosion des sols, écologie,
forêt de pierre, Guizhou, Chine.
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Description : Voyages en terre chinoise - Karstologia Mémoire n° 9 : 2004 -
Chapitre 14 : Lutte contre l’érosion et quête
des terres arables
L’aménagement des versants karstiques du Guizhou
Résumé : Dans le Guizhou, l’aménagement
des cônes karstiques dénudés les plus érodés
exprime une réaction de survie par rapport à la
diminution des terres arables et à l’augmentation
de la population. La mise en culture de chaque
pouce de terrain, la construction de murs entre les
dents de pierre et la culture dite en “pot de fleurs”
sont des marqueurs du désastre écologique de la
Chine rurale. Autre indicateur significatif, les
cultures sur pente sous la forme de terrasses sans
murs de soutènement sur des versants de plus en
plus escarpés, notamment sur roches pélitiques
(Permien, Trias). Ces types de mise en culture
montrent que les paysans ont un besoin urgent de
nouvelles terres. L’aménagement des terroirs
karstiques a été étudié plus particulièrement dans
le district montagneux de Panxian où l’érosion des
sols a fait des ravages sur les versants. Pour faire
face à cette situation difficile, les paysans ont
réalisé des aménagements variés en fonction de la
topographie, avec une utilisation maximale des
terroirs, y compris à l’intérieur des vastes entrées
de cavités (avens-jardins), phénomène original
propre à la Chine.
Ainsi, dans le Guizhou, les paysans confrontés
à la surpopulation des terroirs de montagne ont
deux impératifs : 1/ se nourrir et conquérir de
nouvelles terres, y compris dans des zones
potentiellement instables ; 2/ sauvegarder la valeur
de ces terres en essayant de limiter au maximum
l’érosion des sols.
Le gouvernement central, relayé par les
gouvernements provinciaux et des districts, est
conscient de l’état désastreux de l’environnement
de la Chine intérieure. Aussi, des panneaux
d’information visent à sensibiliser l’opinion
publique sur l’utilité de replanter des arbres pour
protéger les sols et aussi pour amoindrir l’effet des
crues. En effet, c’est toute la Chine qui est concernée
par les conséquences de la déforestation et de
l’érosion des sols. Comme les bassins amont se vident progressivement de leurs altérites, les petites
rivières puis les grands fleuves, riches en limons,
exhaussent leurs lits dans leur partie aval. Des
incitations publiques ont été prises pour essayer
d’enrayer le phénomène. Certaines encouragent la
construction de murs pour soutenir les terrasses
d’altérites. Ces travaux de grande ampleur sont
financés en partie par le gouvernement central, les
campagnes devant fournir la main-d’oeuvre.
Dans le district de Puding, comme pour
l’ensemble des montagnes karstiques du Guizhou,
les agronomes chinois disent que la devise actuelle
est la suivante : “de l’eau pure en abondance, des
arbres et des murs pour protéger les sols, des
champs de riz pour manger”. Cette forme de
slogan remplace les mots d’ordre de la période
maoïste. Il existe une règle dans l’ensemble de la
Chine : ne pas créer de terrasses de cultures quand
la pente dépasse 25°, l’espace étant alors réservé à
la reforestation. Mais cette règle n’est quasiment
pas respectée car pour les paysans le reboisement
est avant tout synonyme de perte de terres
cultivables. Les secteurs reforestés resteront rares
tant qu’existera un conflit entre la politique de
reboisement menée par l’administration et le besoin
impérieux pour les paysans de conquérir les
dernières terres encore libres situées sur les versants
les plus raides. Cette appropriation des pitons aux
pentes fortes témoigne d’une crise sans précédent
de l’environnement dans des terroirs surpeuplés à
l’environnement sacrifié.
Mots-clés : érosion, sols, terre arable, terroir,
aménagement, versant, karst, Guizhou, Chine.
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ch_14 : Karstologia Mémoire n° 9 : 2004 |
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Description : Voyages en terre chinoise - Karstologia Mémoire n° 9 : 2004 -
Chapitre 15 : Les ressources naturelles du Guizhou
Relations entre l’environnement et le
développement économique
Résumé : La province montagneuse du Guizhou
(176 128 km2), la plus pauvre de Chine, est
caractérisée par un milieu karstique montagnard
subtropical sur 73 % de son territoire et un riche
patrimoine naturel. Les ressources en eau sont
importantes, de l’ordre de 2 875 m3/an/personne,
mais elles sont réparties inégalement sur un plan
spatial et temporel à cause de la circulation souterraine
et de la longue saison sèche de novembre à
mars. Les problèmes environnementaux sont nombreux
à cause de l’érosion des sols et de la pollution
de l’eau. En raison des richesses minières (charbon,
fer, bauxite), les pollutions industrielles sont très
fortes dans les régions de production (bassin de
Shuicheng) et dans les grandes agglomérations
(Guiyang, Liupanshui, Anshun, Zunyi). Les effondrements
de terrain se sont développés là où la
nappe phréatique a été surexploitée comme dans la
conurbation de Liupanshui.
Le potentiel hydroélectrique est important avec
des ressources exploitables de 16,4 millions de kw.
La capitale provinciale, Guiyang (1 million d’habitants),
recouvre les districts de Nanming et Yunyan
sur une superficie de 156 km2; elle est confrontée à
de graves problèmes de pollution de l’air et de l’eau
et a un approvisionnement en eau insuffisant d’où
la création du lac-réservoir de Hongfenghu sur la
rivière Maotiao. Les paysages du Guizhou sont
parmi les plus beaux de Chine d’où la multiplication
des parcs naturels et le développement progressif
des ressources touristiques. Le site le plus
célèbre est celui de Huangguoshu avec la chute
d’eau la plus importante du pays tandis que le mont
Fanjing, avec ses forêts primaires étagées entre 700
et 2 700 m, a été reconnu en 1987 comme Réserve
de la Biosphère par l’UNESCO.
Mots-clés : ressource naturelle, environnement, eau,
hydroélectricité, barrage, développement, pollution,
Guizhou, Chine.
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Description : Voyages en terre chinoise - Karstologia Mémoire n° 9 : 2004 -
Chapitre 16 : Développement du tourisme ethno-karstique
dans la province du Guizhou
Résumé : Le tourisme est devenu le premier
secteur économique mondial. En 2001, la Chine arrivait
en 5ème rang (33,2 millions) des destinations
touristiques internationales. Le tourisme intérieur
chinois est en 2002 le plus gros marché touristique
intérieur du monde. On assiste à un bouleversement
des moeurs nationales. Les citadins chinois découvrent
les loisirs et consacrent plus de 30 % de leurs
économies aux voyages. La politique nationale de
mise en valeur de l’Ouest du pays a été réactualisée en
janvier 2000 avec la “Stratégie de Développement du
Grand Ouest” afin de remédier au retard accumulé par
les régions occidentales. Depuis l’adhésion de la
Chine à l’O.M.C. (Organisation Mondiale du Commerce)
en 2001, on assiste à une normalisation du
secteur touristique avec le développement des investissements
étrangers. Dans ce contexte ouvert sur la
mondialisation, le tourisme ethno-karstique dans le
Guizhou constitue un exemple remarquable d’évolution
économique. De 1990 à 2000, le nombre de
touristes extérieurs (étrangers et Chinois de l’extérieur)
est passé de 24 000 à 184 000. Par rapport aux
douze provinces et/ou régions autonomes de l’Ouest,
le Guizhou se situe en huitième position. Le nouveau
projet de développement du tourisme dans le Guizhou,
lancé en 2001, est un plan à long terme sur 20 à
50 ans. Il se fonde sur les spécificités de la province :
nécessité de créer des emplois et d’obtenir des bénéfices
rapides dans les zones pauvres, développement
de l’écotourisme, protection du milieu karstique très
fragile (reforestation), préservation du patrimoine
culturel ethnique. Le concept de tourisme ethnokarstique
est l’association de deux concepts déjà connus
: le tourisme ethnique et le tourisme karstique. En
1982, le bureau touristique provincial a choisi de créer
deux circuits : le circuit ouest dédié aux sites karstiques
et le circuit est consacré aux villages ethniques ;
on assiste aussi à une symbiose des deux activités.
Aujourd’hui, le triangle Est-Yunnan, Nord Guangxi
et Sud-Ouest du Guizhou constitue la plus grande
concentration de richesses ethno-karstiques de la planète.
Si le Yunnan et le Guangxi sont déjà célèbres
avec les “forêts de pierre” de Shilin et les “forêts de
pitons” de Guilin, le Guizhou demeure encore peu
développé à cause des infrastructures insuffisantes.
Le patrimoine culturel plurimillénaire est l’une des
grandes richesses du Guizhou qui concentre de multiples
ethnies, dont la minorité Miao, la plus importante.
Dès 1990, les autorités ont sélectionné plus de
cinquante villages habilités à recevoir les touristes.
Dans les préfectures de l’Est, on est conscient de la
concurrence du Guizhou occidental qui détient les
plus beaux sites naturels gérés au niveau provincial.
En ouvrant des villages ethniques, les bureaux touristiques
préfectoraux savent que l’investissement est
beaucoup plus faible que l’aménagement d’un site
naturel. Le citoyen du monde du XXIème siècle est en
manque d’authenticité et de diversité. Le tourisme
ethno-karstique en Chine du Sud-Ouest répond notamment
à ce manque. La société mondiale a besoin
de se tourner vers ses origines et de maintenir ses
particularités sans lesquelles elle perd son à¢me.
L’exemple du Guizhou permet d’analyser les processus
du développement touristique dans une région qui
pourrait devenir une grande destination touristique.
Après les invasions, les guerres, les révoltes, les
échanges divers qui ont participé à la diversité des
sociétés du Guizhou, la dernière confrontation entre le
tourisme et les identités ethniques sera peut-être la
plus puissante, la plus complexe et la plus insidieuse.
Mots-clés : tourisme, développement, karst,
minorité ethnique, Organisation Mondiale du Commerce,
Guizhou, Yunnan, Chine.
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ch_16 : Karstologia Mémoire n° 9 : 2004 |
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Description : Voyages en terre chinoise - Karstologia Mémoire n° 9 : 2004 -
Chapitre 17 : Les recherches spéléologiques
Version du 25/04/2004
Résumé : En Chine, les inter-relations hommes-
grottes sont les plus diversifiées et les plus
développées du globe, particulièrement en Chine
centrale et du Sud-Ouest. Dans la Chine loessique
du Nord, l’habitat troglodytique artificiel abrite 10
à 40 millions de personnes. L’homme de la Préhistoire
a fréquenté les cavités, cependant aucune
grotte à peintures n’est connue. Au cours des siècles,
les grottes ont joué plusieurs fonctions : habitats
permanents, abris temporaires, refuges contre
les envahisseurs et les bandits, parcs à bétail, réserves
d’eau, exploitation des nitrates et du gypse, etc.
Au XVIIème siècle, le géographe Xu Xiake explore
et décrit 300 grottes ; il devient le premier grand
karsto-spéléologue. Mais la spéléologie moderne
doit attendre les années 1980 avec l’ouverture de la
Chine à l’économie de marché. Depuis cette date,
plus de 1 200 km de conduits ont été topographiés
(dont 320 km dans le Guizhou) au cours de plus de
85 expéditions étrangères effectuées en collaboration
avec les scientifiques chinois. Le potentiel
d’exploration et d’études scientifiques est énorme
pour les générations futures.
Mots-clés : spéléologie, karstologie, archéologie,
grotte, Chine, historique, habitat troglodytique, expéditions.
Abstract: Historic and overview of caving
research in China. In China, the relations
between man, karst and caves are the most varied
and developed in the world, especially in Central
and South-West China. In the loessic area of North
China, the artificial troglodytic houses concerns
10 to 40 millions of inhabitants. The prehistoric
man used caves for a long time, but no painted
caves have never been discovered in the country.
During the last centuries, caves have had several
functions: permanent habitations, temporary
shelters, fortresses against invaders and bandits,
cattle-pens, water reservoirs, salpetre and gyspsum
mines, etc. During the XVIIth century, Xu Xiake
explored and described 300 caves ; he becomes the
first karsto-speleologist in the world. But modern
speleology begins really in 1980 with the recent
opening of China to capitalism. Since this period,
more than 1200 km of cave have been measured by
more than 85 foreigner expeditions (320 km in
Guizhou) in collaboration with chinese scientific
teams. The potential of caving exploration and
scientific studies is huge for next generations.
Key-words: speleology, karstology, archeology, cave,
China, prehistoric, troglodytic, expedition.
1. Plongée Spéléo-Club
Jeunes Années (P.S.C.J.A.),
Vénissieux.
2. Institute of Geology and
Geophysics, Chinese
Academy of Sciences,
Beijing.
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Catégorie : Livre
Description : Voyages en terre chinoise - Karstologia Mémoire n° 9 : 2004 -
Chapitre 18 : Comptes rendus d’expéditions
Résumé : Ce chapitre a pour but de retracer
l’ambiance et le contenu des principales expéditions
réalisées entre 1997 et 2001 sous la forme de
carnets de route. Yungui 97 marque le retour de nos
expéditions en Chine par une reconnaissance du
Nord Yunnan. Shuidong 97 rappelle les péripéties
d’une expédition plongée effectuée dans l’une des
plus grandes grottes touristiques de Chine (Liaoning).
Yungui 98 se focalise sur le district de Liuzhi
(Guizhou) alors que Lijiang 98 raconte les détails
d’une reconnaissance libre sur les hauts karsts du
Nord Yunnan. Panxian 2000 souligne les contacts
locaux et la multiplicité des visites au sein du
district de Panxian (Guizhou) alors que Guizhou
2001 insiste surtout sur le rythme trépidant d’une
expédition de deux mois qui a engrangé plus de
60 km de topographies et subi deux rapatriements
sanitaires.
Mots-clés : récit, expédition, Liaoning, Benxi, Suiyang,
Panxian, Liuzhi, Bijie, Guizhou, Yunnan.
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ch_18 : Karstologia Mémoire n° 9 : 2004 |
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Catégorie : Livre
Description : Voyages en terre chinoise - Karstologia Mémoire n° 9 : 2004 -
Chapitre 19 : Stages de formation technique de
spéléologie en Chine - 1997-1998
Résumé : Deux stages de formation à la spéléologie
ont été réalisés en 1997 (Liupanshui) et 1998
(Guiyang) à la demande de “Science and
Technology Commission of Guizhou Province” et
du “Guizhou Outdoor Activities and Arts Center of
Guiyang” (G.O.A.C.). Ils ont réuni 37 stagiaires en
1997 (dont deux indonésiens) et une trentaine en
1998. L’encadrement technique a été effectué en
1998 par quatre spéléologues français et Zhang
Shouyue pour la traduction en chinois. Les dépenses
de l’encadrement ont été prises en charge par la
partie chinoise. L’immense richesse karstique de la
Chine, son énorme population et l’augmentation du
niveau de vie vont générer un nombre de plus en
plus important de spéléologues qui auront besoin
de formation technique. Ce type de collaboration
mérite d’être renouvelé malgré les difficultés d’organisation.
Ce partage donne lieu à des échanges
enrichissants qui dépassent largement le cadre de la
spéléologie. Mentalités chinoises et occidentales
sont faites pour se compléter.
Mots-clés : spéléologie, stage technique, sport,
Liupanshui, Guiyang, Chine.
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ch_19 : Karstologia Mémoire n° 9 : 2004 |
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Catégorie : Articles
Description : Nos explorations dans un article du magazine Chinese National Geography ä¸å›½å›½å®¶åœ°ç† (2011).
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cng_2011 |
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Articles |
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Catégorie : Livre
Description : Voyages en terre chinoise - Karstologia Mémoire n° 9 : 2004 -
Conclusion et perspectives
Additif : Expédition Nationale Guizhou 2003 Principaux résultats
Bibliographie
Remerciements
Table des matières
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Fin : Karstologia Mémoire n° 9 : 2004 |
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Description : Contours de la province de Fujian ç¦å»ºçœ
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Catégorie : Ressources GIS
Description : Contours de la province de Gansu
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Catégorie : Ressources GIS
Description : Contours de la province de Guangxi 广西壮æ—自治区
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Ressources GIS |
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